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Vient la nuit, naissent des friches...
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A noite chega, nascem baldios lunares
Vejo-te afastar, caminhas para o carro
A manquejar de um joelho,
Subitamente pequena e frágil,
E eu morro noutra direcção.
O amor que já perdido levo em mim,
O amor pelos cafés em pedaços escondido,
Podia salvar dez ou cem vezes
Este mundo de todo o desamor,
Ou talvez não: também o amor é opinião.
A ausência avançou com a noite,
O teu cansaço poderia deter ciclones,
Mas esta dor não vencerá nada,
Não seria capaz de agitar uma folha,
E, sendo tão real, não é sequer um grão.
Caminhas para o carro,
Vou-me fechando com a noite,
Fechando e partindo, fechando e acabando.
O ar é de uma salsugem ferruginosa
E eis o que fica – inverno e cimento.
Vejo-te afastar, caminhas para o carro
A manquejar de um joelho,
Subitamente pequena e frágil,
E eu morro noutra direcção.
O amor que já perdido levo em mim,
O amor pelos cafés em pedaços escondido,
Podia salvar dez ou cem vezes
Este mundo de todo o desamor,
Ou talvez não: também o amor é opinião.
A ausência avançou com a noite,
O teu cansaço poderia deter ciclones,
Mas esta dor não vencerá nada,
Não seria capaz de agitar uma folha,
E, sendo tão real, não é sequer um grão.
Caminhas para o carro,
Vou-me fechando com a noite,
Fechando e partindo, fechando e acabando.
O ar é de uma salsugem ferruginosa
E eis o que fica – inverno e cimento.
Vient la nuit, naissent des friches lunaires
Je te vois qui t'éloignes, tu marches vers la voiture
Avec au genou une boiterie,
Petite et subitement fragile,
Et je meurs dans une autre direction.
L'amour que j'ai déjà perdu s'élève en moi,
L'amour pour les cafés, et leurs recoins obscurs,
Je pourrais sauver dix ou cent fois
Ce monde de tout le désamour,
Ou peut-être que non : l'amour est aussi une croyance.
Progresse l'absence avec la nuit,
Ta fatigue pourrait stopper des ouragans,
Mais cette douleur ne vaincra jamais,
Je ne saurais jamais faire trembler la moindre feuille,
Et d'être autant réel, ce n'est pas même un rien.
Tu marches vers la voiture,
Je vais m'enfermant dans la nuit,
M'enfermant, fracturé, m'enfermant pour finir.
Il y a dans l'air un sel ferrugineux
Et voici ce qui reste : l'hiver et le ciment.
Je te vois qui t'éloignes, tu marches vers la voiture
Avec au genou une boiterie,
Petite et subitement fragile,
Et je meurs dans une autre direction.
L'amour que j'ai déjà perdu s'élève en moi,
L'amour pour les cafés, et leurs recoins obscurs,
Je pourrais sauver dix ou cent fois
Ce monde de tout le désamour,
Ou peut-être que non : l'amour est aussi une croyance.
Progresse l'absence avec la nuit,
Ta fatigue pourrait stopper des ouragans,
Mais cette douleur ne vaincra jamais,
Je ne saurais jamais faire trembler la moindre feuille,
Et d'être autant réel, ce n'est pas même un rien.
Tu marches vers la voiture,
Je vais m'enfermant dans la nuit,
M'enfermant, fracturé, m'enfermant pour finir.
Il y a dans l'air un sel ferrugineux
Et voici ce qui reste : l'hiver et le ciment.
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Victor Hugo Altwies (1871) |
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