Kathleen


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Kathleen
Kathleen


O amor nos seus aposentos
sem luz, os quadros inacabados, a cama húmida
e por fazer. Fui eu que escolhi a canção: um assalto
ao pano friável da consciência.

A noite estava enrolada no seu ninho
como um animal, acomodava para nós o ventre
ainda frio. Já não valia a pena perguntar
que diabo estava eu a fazer ali, sem dinheiro
e sem saber ao certo onde. Tu tiraste a roupa
e revelaste o cenário que me testemunharia.
L'amour dans ses quartiers
sans lumière, ses tableaux inachevés, son lit humide
et défait. Je l'ai choisi moi-même cette chanson : un assaut
dans le tissu friable de la conscience.

La nuit était recroquevillée dans son nid
comme un animal, apprêtant pour nous son ventre
encore froid. Cela ne valait plus la peine de me demander
que diable pouvais-je bien faire ici, sans argent
et sans savoir avec certitude où j'étais. Tu as enlevé ta robe
et m'a révélé la scène dont j'allais être le témoin.
________________

Tom Wesselmann
Nu n° 1 (1970)
...

I put a spell on you


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I put a spell on you
I put a spell on you


Tu não sabias de que lugar eu vinha
nem quem me enviava. As máquinas pareciam transbordar
sobre os campos, disseminando a noite
em plena marcha. E eu estava tão cansado quando me
 sentei
ao teu lado. Generosamente pousaste a tua mão.
Os dias por vir jaziam amordaçados
debaixo da terra, nada fazia prever as cartas
que te escreveria. Algumas levavam fotografias, eu a olhar
para ti no ar desfocado. Mas as notícias que te dava
em mau inglês eram omissas, nunca respondi às
 perguntas
que me fizeste. Acho que o desalento já estava deitado
na cama, a própria parede parecia
muito doente.
Tu ne connaissais pas l'endroit d'où je venais
ni la personne qui m'envoyait. Les machines paraissaient
déborder dans les champs, disséminant
la nuit à plein pot. Et j'étais tellement fatigué lorsque
  je vins m'asseoir
à tes côtés Avec générosité, tu as pris ma main.
Les jours à venir gisaient bâillonnés
jetés à terre. Rien ne laissait prévoir les lettres
que tu m'écrirais. Certaines accompagnées de photos, moi
te regardant d'un air un peu biaisé. Mais étant réticent
à te donner de mes nouvelles en un mauvais anglais,
  je ne répondis
jamais à tes questions. Je crois que le découragement
avait déjà fait son lit, même le mur paraissait
très malade.
________________

Gerhard Richter
Portrait de Müller (1971)
...

I’m coming home


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I’m coming home
I’m coming home


O tempo corre nas paredes livremente
mas não toma a direcção da morte: ela esteve aqui
desde o princípio, uma vocação adormecida
debaixo do estuque.

A manhã nasce viciada nos brandos venenos
que os móveis destilam, haverá pombas
sobre o parapeito, o senhorio arrastará o chinelo
sob um eco que caminha pelo tecto.
Nada poderá perturbar a fluência da penumbra
nos cantos para onde se varre a casa
aos domingos. A pele respira tenuamente mas não posso
 falar
em tristeza. Este é o meu endereço, um lugar composto
para a submergência.
Le temps s'écoule librement sur les murs
mais ne prend pas la direction de la mort : il était ici
dès le début, une vocation endormie
sous le plâtre.

Le matin se lève corrompu par les tendres poisons
que les meubles distillent, il y aura des colombes
sur le parapet, le maitre du logis fera claquer ses savates
leur écho se promène au plafond.
Rien ne viendra perturber le flux de la pénombre
dans les recoins balayés de la maison
les dimanches. La peau respire faiblement mais on ne peut
  parler
de tristesse. C'est là mon domicile, un lieu prédisposé
à une complète submersion.
________________

Francesco Casorati
Arrivée (1981)
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David's song


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David's song
David's song


Um lameiro nas férias da Páscoa com choupos
pela ribeira acima. Os primos
vêm com paus, dispostos aos apuros
de uma aventura. Prevê-se o ataque
de um enxame de vespas, alguém cairá no lodo
com a roupa de domingo.

Uma nuvem, dois cães nas ondas da erva.
Une vasière pendant les vacances de Pâques
avec des peupliers en amont de la rivière. Les cousins
sont venus avec des bâtons, prêts à affronter
les difficultés de l'aventure. L'attaque d'un essaim
de guêpes est prévue, quelqu'un tombera dans la boue
avec ses habits du dimanche.

Un nuage, deux chiens sur les vagues de l'herbe.
________________

Cândido Portinari
À saute-mouton (1959)
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Budapeste


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Budapeste
Budapest


Frau Szabo está a pôr flores
na entrada, faz estalar a madeira junto ao vão
das portas. Parece-me que já conheço
este lugar, esta espécie de verde
nas paredes, a clarabóia toldada pela fuligem.

Ainda há pouco eu era um forasteiro a olhar
na ponte. Uma criança atirou papéis para o rio
e foi castigada, falava-se uma língua
assustadora.

Vir de tão longe para encontrar a sombra
de uma casa demolida. Jesus com olhos de corça
e o coração à mostra. E na casa de banho
a grande banheira de esmalte, com pés.
Frau Szabo met des fleurs
à l'entrée, fait craquer le bois des vantaux
de la porte. Il me semble que je connais déjà
cet endroit, cette sorte de vert sur les
murs la claire-voie obscurcie par la suie.

Il n'y a pas si longtemps, j'étais un inconnu regardant
sur le pont. Un enfant jetant des papiers dans la rivière
qu'on avait puni, et qui parlait un langage
épouvantable.

Faire tout ce chemin pour retrouver l'ombre
d'une maison démolie. Un Jésus aux yeux de biche
avec son cœur en évidence. Et dans la salle de bain
la grande baignoire en émail, avec des pieds.
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Magda Szabo
Az ajtó, la porte (1987)
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Super-Realidade


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Super-Realidade
Super-réalité


Eu era de terra quando me procuraste,
estranho à franqueza dos teus actos, baço
para os sentidos.
 
Parávamos o carro num beco qualquer,
queimávamos o rastilho das palavras
até ao deserto onde dávamos as mãos.
 
Lá fora, a realidade era o espaço inteiro
deitado pelos vidros, o mundo caído para dentro
do silêncio.
 
Gastávamos depressa o tempo, perdidos
no nosso único mapa,
nenhum sinal de mudança no regresso a casa.
J'étais de terre quand tu es venue me chercher,
étranger à la franchise de tes actes, émoussé
pour les sentiments.

Nous arrêtions la voiture dans une ruelle,
brûlions la mèche des mots jusqu'au désert
où nous nous tenions la main.

A l'extérieur, la réalité était l'espace entier
couché à travers les vitres, le monde tombé
dans le silence.

Nous avons rapidement passé le temps, perdus
la seule carte que nous avions,
sans aucun signe de changement sur le chemin du retour.
________________

S.K. Sahni
Espace sans espace (2017)
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O céu visto de cima


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O céu visto de cima
Le ciel vu d'en haut


Tu já estavas prometido à tristeza
da cidade mais pequena. Mas a noite
tinha passagens secretas, bastava seguir os sinais.
 
Uma sombra avançava muito fundo
nos teus estratos, tacteavas um território
de pedras difíceis, às vezes perigosas.
 
Depois imergias e a boca estava amarga
outra vez, a roupa amontoada na cadeira
como o princípio de um poema indesejado.
 
Reflectido nos teus olhos, o céu
era um lugar inabitável.
Tu étais promis déjà à la tristesse
de la plus petite des villes. Mais la nuit avait
de secrets passages, il suffisait de suivre les signaux.

Une ombre avançait trop profondément
dans tes strates, tu tâtonnais dans un territoire
de pierres difficiles, parfois dangereuses.

Puis tu t'immergeas et ta bouche fut de nouveau amère,
tes vêtements s'amoncelèrent sur la chaise
comme le début d'un poème indésirable.

Reflété dans tes yeux, le ciel
était un endroit inhabitable.
________________

Giorgio Milani
Orient-Occident (2007)
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Verdade ou consequência


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Verdade ou consequência
Vérité ou conséquence


Houve dias cheios de sol e jogos ágeis
em redor dos lagos, uma jornada na montanha
para ouvir o eco e a sombra da nuvem
ganhando alento nas vertentes como um barco
prodigioso.

Perseguíamos nas raízes do dia uma ausência
que alastrava para o norte, para essas planícies
 inventadas
onde pássaros ávidos tomariam por sementes
as palavras que dizíamos.

Éramos demasiado jovens
e aos nossos olhos
o mundo tinha a idade que mais nos convinha.
Il y avait des jours pleins de soleil et de jeux d'agilité
autour des lacs, un voyage en montagne
pour écouter l'écho et l'ombre d'un nuage
reprenant son souffle sur les pentes comme un barque
prodigieuse.

Nous avons poursuivi jusqu'au racines du jour
une absence qui s'étendait vers le nord, vers ces plaines
  inventées
où des oiseaux avides prenaient pour des graines
les mots que nous disions.

Nous étions trop jeunes.
et dans nos yeux
le monde avait l'âge qui nous convenait le mieux.
________________

Katherine Bello
À partir de maintenant (2020)
...

Escuro


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Escuro
Aveuglement


Pergunto-me desde quando
deixou de haver futuro
nas janelas.
Janeiro dói nos olhos
como areia
e tu e eu estamos para sempre
sentados às escuras
no Verão.
Je me demande depuis quand
les fenêtres ont cessé
d'avoir un futur.
Janvier fait mal aux yeux
comme du sable
et toi et moi sommes pour toujours
assis aveugle
dans l'Été.
________________

Jean Fautrier
Composition (1958)
...

Só de sol a minha casa


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Só de sol a minha casa
Rien que du soleil à la maison


  A Adélia Prado, com licença,
  que também sou mineira


Durante muito tempo,
também tive um sol
a inundar a nossa casa inteira,
tal a pequenez do cômodo.

Pelas fendas do machucado zinco,
folhas escaldantes de nosso teto,
invasivos raios confrontavam
pontos de mil quentura.
E jorrantes jatos de fogo
abrasavam o vazio
de um estorricado chão.

Em dias de maior ardência,
minha mãe alquebrava
seu milenar e profundo cansaço
no recorte disforme
de um buraco - janela sem janela –
acontecido no centro de uma frágil parede.
(rota de fuga de uma presa a inventar a
 extensão de um prado)

Eu não sei por que, ela olhava o tempo
e nos chamava para perscrutar
em que lugar morava a esperança.
Olhávamos.
Salvou-nos a obediência.
  à Adélia Prado, permettez,
  je suis aussi du Minas Gerais.


Pendant longtemps
J'ai eu aussi un soleil
inondant toute notre maison,
tant la pièce était petite.

Par les fissures du zinc façon tôlerie,
depuis les feuilles surchauffées de notre toit,
les rayons invasifs étaient confrontés
à mille points chauds.
Et des jets de feu jaillissants
incendiaient le vide
d'une terre roussie.

Les jours de canicule,
ma mère arcboutait
sa millénaire et profonde fatigue
dans la découpe informe
d'un trou - fenêtre sans fenêtre -
survenu au centre d'un mur fragile.
(échappatoire pour une proie inventant
 l'extension d'une prairie)

Je ne sais pourquoi, elle regardait le temps
et nous appelait à examiner de près
le lieu où demeurait l'espoir.
Nous avons regardé.
L'obéissance nous a sauvés.
________________

Vasily Perov
Enfants endormis (1870)
...

Nunca a paz...


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Nunca a paz...
Jamais la paix...


Nunca a paz
Em que os gestos são tempos estrangulados.

Nunca se extingam as conjuras,
O perigo, os inimigos;
A súplica que é o ódio,
Nunca a paz com ninguém,
Gritos desmembrados, sangue,
Dores pendulares,
Nunca a paz serena,
De rosto branco e inertes horas.
 
Nunca a paz de haste morta,
Para que de raiva
A vida espume vida.

Jamais la paix
En laquelle les gestes sont des temps étranglés.

Jamais l'extinction des complots,
Le danger, les ennemis ;
La supplication qui n'est que haine,
Jamais la paix avec personne,
Cris démembrés, sang,
Douleurs pendulaires,
Jamais la paix sereine,
Du visage blanc et des heures inertes.

Jamais la paix de la tige morte,
Pour que de rage
La vie écume la vie.

________________

Otto Dix
Pragerstrasse (1920)
...

Inquisição


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Inquisição
Inquisition


  Ao poeta que nos nega

Enquanto a inquisição
interroga
a minha existência
e nega o negrume
do meu corpo-letra
na semântica
da minha escrita,
prossigo.

Assunto não mais
o assunto
dessas vagas e dissentidas
falas.

Prossigo e persigo
outras falas,
aquelas ainda úmidas,
vozes afogadas,
da viagem negreira.

E apesar
de minha fala hoje
desnudar-se no cálido
e esperançoso sol
de terras brasis, onde nasci,
o gesto de meu corpo-escrita
levanta em suas lembranças
esmaecidas imagens
de um útero primeiro.

Por isso prossigo.
Persigo acalentando
nessa escrevivência
não a efígie de brancos brasões,
sim o secular senso de invisíveis
e negros queloides, selo originário,
de um perdido
e sempre reinventado clã.
  Au poète qui nous renie

Alors que l'inquisition
interroge
mon existence
et nie la négritude
de mon corps-lettre
dans la sémantique
de mes écrits,
Je continue.

Sujet qui n'est pas
l'affaire
de ces lignes vagues et
dissidentes.

Je continue et poursuis
d'autres lignes,
celles-là encore humides,
des voix noyées,
d'un noir voyage.

Et bien que
mon discours d'aujourd'hui
soit mis à nu sous le soleil
chaleureux et plein d'espoir
Des terres brésiliennes, où je suis né
le geste de mon corps-écriture
relève dans leurs souvenirs
les images estompées
d'un utérus primitif.

Aussi je continue.
Je persiste, en choyant
dans cette vie d'écriture
non l'effigie des blasons blancs
mais le sens profane de l'invisible
et les noires chéloïdes, sceau originaire
d'un clan
perdu et toujours à réinventer.
________________

Abdias do Nascimento
Masque ancestral (1988)
...

Clarice no quarto de despejo


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Clarice no quarto de despejo
Clarice au réduit de la décharge


No meio do dia
Clarice entreabre o quarto de despejo
pela fresta percebe uma mulher.
Onde estiveste à noite, Carolina?
Macabeando minhas agonias, Clarice.
Um amargor pra além da fome e do frio,
Da bica e da boca em sua secura.
De mim, escrevo não só a penúria do pão,
cravo no lixo da vida, o desespero,
uma gastura de não caber no peito,
e nem no papel.
Mas, ninguém me lê, Clarice,
Para além do resto.
Ninguém decifra em mim
a única escassez da qual não padeço,
– a solidão –

E ajustando o seu par de luvas claríssimas
Clarice futuca um imaginário lixo
e pensa para Carolina:
– a casa poderia ser ao menos de alvenaria –
E anseia ser Bitita inventando um diário:
páginas de jejum e de saciedade sobejam,
a fome nem em pedaços
alimenta a escrita clariceana.

Clarice no quarto de despejo
lê a outra, lê Carolina,
a que na cópia das palavras,
faz de si a própria inventiva.
Clarice lê :
– despejo e desejos –
Au milieu de la journée
Clarice entrouvre sa cabane à la décharge.
Elle aperçoit par un ajour, une femme.
Où étais-tu hier soir, Caroline ?
Je macchabéisais mes agonies, Clarice.
Une amertume au-delà de la faim et du froid,
De la sécheresse du bec et de la bouche.
De moi, je n'écris pas seulement la pénurie de pain,
J'enfonce dans la boue de la vie, le désespoir,
un prurit qui n'a pas sa place dans le cœur,
ni même sur le papier.
Mais personne ne me lit, Clarice,
Du reste,
personne ne déchiffre en moi
la seule insuffisance dont je ne souffre pas,
– la solitude –

Et ajustant une paire de gants très blancs
Clarice fouille dans une poubelle imaginaire.
et pense à Caroline
– la maison pourrait être au moins en maçonnerie –
Et elle se languit d'être Bitita inventant son journal intime :
des pages y abondent sur le jeûne et la satiété,
la faim, qui même en mille morceaux
nourrit l'écriture de Clarice.

Clarice au réduit de la décharge
en lit une autre, lit Caroline,
celle qui, en copiant des mots
fait d'elle-même sa propre production.
Clarice lit :
– dépotoir et désirs –
________________

Brendon Reis
Quarto de despejo (2018)
...

Certidão de óbito


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Certidão de óbito
Certificat de décès


Os ossos de nossos antepassados
colhem as nossas perenes lágrimas
pelos mortos de hoje.

Os olhos de nossos antepassados,
negras estrelas tingidas de sangue,
elevam-se das profundezas do tempo
cuidando de nossa dolorida memória.

A terra está coberta de valas
e a qualquer descuido da vida
a morte é certa.
A bala não erra o alvo, no escuro
um corpo negro bambeia e dança.
A certidão de óbito, os antigos sabem,
veio lavrada desde os negreiros.
Les os de nos ancêtres
recueillent nos larmes éternelles
pour les morts d'aujourd'hui.

Étoiles noires teintées de sang,
les yeux de nos ancêtres s'élèvent
des profondeurs du temps et veillent
sur notre mémoire douloureuse.

La terre est couverte de fosses
et à chaque distraction de la vie
la mort est certaine.
La balle ne manque pas sa cible, dans l'ombre
un corps noir vacille et danse.
Le certificat de décès, les anciens le savent,
a été élaboré par les marchands négriers.
________________

Johann Moritz Rugendas
Navire négrier (1830)
...

Carolina na hora da estrela


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Carolina na hora da estrela
Caroline à l'heure de l'étoile


No meio da noite
Carolina corta a hora da estrela.
Nos laços de sua família um nó
- a fome.
José Carlos masca chicletes.
No aniversário, Vera Eunice desiste
do par de sapatos,
quer um par de óculos escuros.
João José na via-crúcis do corpo,
um sopro de vida no instante-quase
a extinguir seus jovens dias.
E lá se vai Carolina
com os olhos fundos,
macabeando todas as dores do mundo...
Na hora da estrela, Clarice nem sabe
que uma mulher cata letras e escreve
“De dia tenho sono e de noite poesia”.
Au milieu de la nuit
Caroline découpe l'heure de l'étoile.
Dans les liens de sa famille, un nœud
- la faim.
José Carlos mâche du chewing-gum.
Le jour de son anniversaire, Vera Eunice délaisse
sa paire de chaussures,
elle veut une paire de lunettes de soleil.
João José sur la via-crucis de son corps,
voit s'éteindre à l'instant le presque-souffle
de vie de ses jeunes jours.
Et là, c'est Caroline aux yeux profonds
qui arrive à la manière de Macchabée,
avec toutes les douleurs du monde...
À l'heure de l'étoile, Clarice alors ne sait pas
qu'une femme fait le tri de ses lettres et écrit
"Le jour j'ai le sommeil et la nuit la poésie".
________________

João Pinheiro
Carolina Maria de Jesus (2016)
...

A menina e a pipa-borboleta


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A menina e a pipa-borboleta
La fillette et le cerf-volant papillon


A menina e a pipa
ganha a bola da vez
e quando a sua íntima
pele, macia seda, brincava
no céu descoberto da rua
um barbante áspero,
másculo cerol, cruel
rompeu a tênue linha
da pipa-borboleta da menina.

E quando o papel, seda esgarçada 
da menina estilhaçou-se
entre as pedras da calçada
a menina rolou
entre a dor e o abandono.

E depois, sempre dilacerada,
a menina expulsou de si
uma boneca ensangüentada
que afundou num banheiro
público qualquer.
La fillette et son cerf-volant
gagnent parfois le bal
et quand sa peau intime,
à la soie douce, batifole
dans le ciel découvert de la rue
une ficelle revêche,
poix virile et cruelle
rompt la ligne ténue
du cerf-volant papillon de la fillette.

Et lorsque le papier, la soie effilochée
de la fillette se fracasse
sur les dalles du trottoir,
la fillette brimbale
entre douleur et abandon.

Et puis, toujours dilacérée,
la fillette expulse hors d'elle
une poupée ensanglantée
qui s'en va sombrer dans quelque
toilette publique.
________________

Bertina Lopes
Maternité̀ (1971)
...

A Empregada e o Poeta


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A Empregada e o Poeta
La servante et le poète


Na suspeição de que a empregada envenenaria o poeta
anteciparam as dores dos livros.
Folhas mortas despencariam dos troncos,
lombadas folheadas em ouro,
tesouro do poeta,
que a mesma serviçal
eficiente e justa cuidava em sua obra.

A empregada envenenaria o poeta,
um mofo podre avolumaria
De cada letra morta.
E a biblioteca manuseada
pela mente assassina
esperaria uma nova edição
de um debochado cordel,
que cantaria a história do poeta
e do bife envenenado,
trazendo o verso final:
“ o peixe morre é pela boca.”

Todos suspeitariam,
condolências antecipadas
surgiriam em prosa e verso.
Entretanto suspeição alguma
ouviu e leu a história da empregada.
Ela jamais assassinaria o poeta.

Quando o bife passou
quase amargo e cru,
foi porque o tempo logrou
as tarefas de Raimunda.
O não e o mal feito da empregada
eram gastos às escondidas em leituras
do tesouro que não lhe pertencia.
No entanto ela sabia, mesmo antes do poeta,
que rima era só rima.
E em meio às lacrimejantes cebolas
misturadas às dores apimentadas
nos olhos do mundo,
Raimunda entre vassouras, rodos,
panelas e pó desinventava de si
as dores inventadas pelo poeta.
En soupçonnant la servante d'empoisonner le poète
on anticipait la douleur des livres.
Feuilles mortes détachées des troncs,
feuillets dorés des couvertures,
trésor des poètes,
que cette même soubrette
efficace et juste soignait dans son travail.

La servante empoisonnerait le poète,
Une moisissure enflerait
en chacune des lettres mortes.
Et la bibliothèque manipulée
par l'esprit assassin
serait en attente d'une nouvelle édition
d'un cordel de débauche,
qui chanterait l'histoire du poète
et du bifteck empoisonné,
se terminant par ce vers :
« le poisson meurt par la bouche »

Tous la soupçonnaient,
des condoléances anticipées
fusaient en vers et en prose.
Cependant, aucun ne soupçonnait,
n'avait lu ni entendu l'histoire de la servante.
Jamais elle n'aurait assassiné le poète.

Si le bifteck arriva
presque amer et cru,
c'est que le temps avait manqué
à Raymonde pour accomplir son travail.
Ni fait ni à faire, la servante avait
gâché celui-là en lisant en cachette
un trésor qui ne lui appartenait pas.
Cependant elle savait, mieux même que le poète,
que rime n'est que rimaille.
Et au milieu des oignons larmoyants
mêlés aux douleurs pimentées
à travers les yeux du monde
Raymonde entre balais, raclettes,
poêles et poussières réinventait en elle
les douleurs inventées du poète.
________________

Armando Vianna
Nettoyage de l'argenterie (1923)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

A. M. Pires Cabral (44) Adélia Prado (40) Adolfo Casais Monteiro (36) Adriane Garcia (40) Affonso Romano de Sant'Anna (41) Al Berto (38) Albano Martins (41) Alexandre O'Neill (29) Ana Cristina Cesar (38) Ana Elisa Ribeiro (19) Ana Hatherly (43) Ana Luísa Amaral (40) Ana Martins Marques (48) Antônio Cícero (40) António Gedeão (37) António Ramos Rosa (39) Augusto dos Anjos (50) Caio Fernando Abreu (40) Carlos Drummond de Andrade (43) Carlos Machado (104) Casimiro de Brito (40) Cecília Meireles (37) Conceição Evaristo (33) Daniel Faria (40) Dante Milano (33) David Mourão-Ferreira (40) Donizete Galvão (41) Eugénio de Andrade (34) Ferreira Gullar (39) Fiama Hasse Pais Brandão (38) Francisco Carvalho (40) Galeria (27) Gastão Cruz (40) Gilberto Nable (46) Hilda Hilst (41) Inês Lourenço (40) João Cabral de Melo Neto (43) João Guimarães Rosa (33) João Luís Barreto Guimarães (40) Jorge de Sena (40) Jorge Sousa Braga (40) José Eduardo Degrazia (40) José Gomes Ferreira (40) José Saramago (40) Lêdo Ivo (33) Luis Filipe Castro Mendes (40) Manoel de Barros (36) Manuel Alegre (41) Manuel António Pina (32) Manuel Bandeira (39) Manuel de Freitas (41) Marina Colasanti (38) Mário Cesariny (34) Mario Quintana (38) Miguel Torga (31) Murilo Mendes (32) Narlan Matos (85) Nuno Júdice (32) Nuno Rocha Morais (429) Pássaro de vidro (52) Poemas Sociais (30) Poèmes inédits (248) Ronaldo Costa Fernandes (42) Rui Pires Cabral (44) Ruy Belo (28) Ruy Espinheira Filho (43) Ruy Proença (41) Sophia de Mello Breyner Andresen (32) Tesoura cega (35) Thiago de Mello (38) Ultimos Poemas (103) Vasco Graça Moura (40) Vinícius de Moraes (34)