Arqueologia


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Arqueologia
Archéologie


São novos e velhos.
Vêm recolher as cinzas das cidades
Procuram remexendo cuidadosamente
O pó de tudo o que passou,
O verbo em escombros,
Palavras e moedas e porcelanas –
Troco que a morte deixou.
Procuram pedaços para compreender
Com os sedimentos
Deixados no fundo do cálice
Da desolação e devastação.
Oxalá haja alguém assim para nós.

Ils sont jeunes et vieux.
Ils viennent recueillir les cendres des villes
Ils cherchent en fouillant soigneusement
La poussière de tout ce qui est passé,
Le verbe parmi les décombres,
Paroles, pièces et porcelaines -
Quincaillerie que la mort a laissée.
Ils cherchent des fragments à déchiffrer
Dans les sédiments
Laissés au fond du calice
De la désolation et de la dévastation.
Prions qu'il y ait ainsi quelqu'un pour nous.

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Maria Veronika Herwegen-Manini
Vue du Forum Romain (1886)
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Difícil ser funcionário


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Difícil ser funcionário
Difficile d'être fonctionnaire


Difícil ser funcionário
Nesta segunda-feira.
Eu te telefono, Carlos
Pedindo conselho.

Não é lá fora o dia
Que me deixa assim,
Cinemas, avenidas,
E outros não-fazeres.

É a dor das coisas,
O luto desta mesa;
É o regimento proibindo
Assovios, versos, flores.

Eu nunca suspeitara
Tanta roupa preta;
Tão pouco essas palavras —
Funcionárias, sem amor.

Carlos, há uma máquina
Que nunca escreve cartas;
Há uma garrafa de tinta
Que nunca bebeu álcool.

E os arquivos, Carlos,
As caixas de papéis:
Túmulos para todos
Os tamanhos de meu corpo.

Não me sinto correto
De gravata de cor,
E na cabeça uma moça
Em forma de lembrança.

Não encontro a palavra
Que diga a esses móveis.
Se os pudesse encarar…
Fazer seu nojo meu…

Carlos, dessa náusea
Como colher a flor?
Eu te telefono, Carlos,
Pedindo conselho.
Difficile d'être fonctionnaire
Lorsque lundi reprend.
À toi, Charles je téléphone,
Te demandant conseil.

Ce n'est pas le jour là dehors
Qui m'abandonne ainsi
Avenues, cinémas,
Et bien d'autres flâneries.

C'est la douleur des choses,
Le deuil de cette table ;
La règle qui nous interdit
Sifflotements, vers et fleurs.

Jamais je n'aurais soupçonné
Tant de robes noires ;
Encore moins ces paroles –
fonctionnaires, sans amour.

Charles, il a une machine,
Qui n'écrit jamais de lettres ;
Il a une bouteille d'encre
Qui jamais n'a bu d'alcool.

Et des dossiers, Charles
Des cercueils de papier :
Des tombes pour toutes
Les tailles de mon corps.

Je ne me sens pas bien
Cravaté de couleurs,
Avec une fille dans la tête,
Comme habit de souvenir.

Je ne trouve pas le mot
Qui parlerait de ces meubles.
Si je pouvais les affronter...
Faire mien ce dégoût...

Charles, cette nausée
Comment cueillir la fleur ?
À toi, Charles je téléphone,
Te demandant conseil.
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Ugo Nespolo
Travailler travailler travailler
je préfère les rouleaux de la mer (1998)
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Pirandello II


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Pirandello II
Pirandello II


Sei que há milhares de homens
se confundindo neste momento.
O diretor apoderou-se de todas as consciências
Num saco de víspora.

Fez depois uma multiplicação
que não era bem uma multiplicação de pães
de um por dez por quarenta mil.
Tinha um gesto de quem distribui flores.

A mim me coube um frade
um pianista e um carroceiro.
Eu era um artista fracassado
que correra todos os bastidores

vivia cansado como os cavalos dos que não são heróis
serei um frade
um carroceiro e um pianista
e terei de me enforcar três vezes.
Je sais qu'il y a des milliers d'hommes
qui se ressemble en ce moment.
Le directeur s'est emparé de toutes les consciences
Avec un sac de loto.

Alors il a fait une multiplication
qui n'était pas vraiment une multiplication des pains
de un par dix par quarante mille.
Il a eu le geste de celui qui distribue des fleurs.

J'aurais dû être un moine
un pianiste et un charretier.
J'ai été un artiste raté
qui a fréquenté toutes les coulisses

J'ai vécu fatigué comme le cheval de qui n'est pas un héros
je serai moine
charretier et pianiste
et il faudra que je me pende trois fois.
________________

James Ensor
Les masques étranges (1892)
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Pirandello I


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Pirandello I
Pirandello I


A paisagem parece um cenário de teatro
É uma paisagem arrumada
Os homens passam tranquilamente
com a consciência de que estão representando

Todos passam indiferentes
como se fosse a vida ela mesma
O cachorro que atravessa a rua
e que deveria ser faminto

tem um ar calmo de sesta.
A vida ela própria não parece representada:
as nuvens correm no céu
mas eu estou certo que a paisagem é artificial

eu conheço a ordem do diretor:
- Não olhem para a objetiva!
e sei que os homens são grandes artistas
o cachorro é um grande artista.
Le paysage ressemble à un décor de théâtre
C'est un paysage bien arrangé
Les hommes passent tranquillement
avec la conscience de ce qu'ils représentent

Tous passent indifféremment
comme s'il s'agissait de la vie même
le chien qui traverse la rue
et qui devrait avoir faim

a un air calme d'après la sieste.
La vie elle-même ne parait pas représentée :
les nuages ​​courent dans le ciel
mais je suis sûr que le paysage est artificiel

Je connais l'ordre du directeur :
- Ne regarde pas par l'objectif !
et je sais que les hommes sont de grands artistes
le chien est un grand artiste.
________________

Gustave Caillebotte et Bergère devant le Louvre,
photographie de son frère Martial (1892)
...

Questão de pontuação


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Questão de pontuação
Affaire de ponctuation


Todo mundo aceita que ao homem
cabe pontuar a própria vida:
que viva em ponto de exclamação
(dizem: tem alma dionisíaca);

viva em ponto de interrogação
(foi filosofia, ora é poesia);
viva equilibrando-se entre vírgulas
e sem pontuação (na política):

o homem só não aceita do homem
que use a só pontuação fatal:
que use, na frase que ele vive
o inevitável ponto final.
Tout le monde admet qu'il incombe
à l'homme de ponctuer sa propre vie :
Sa vie est en point d'exclamation
(on dira : il a une âme dionysiaque) ;

Sa vie est en point d'interrogation
(il était philosophe, maintenant poète) ;
sa vie s'équilibre entre virgules, et
sans ponctuation (c'est un politique) :

l'homme n'acceptant pas de l'homme
qu'il utilise la seule ponctuation fatale :
celle qu'il utilise dans la phrase où il vit
l'inévitable point final.
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Voltolino Fontani
Exode (1966)
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Dúvidas apócrifas de Marianne Moore


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Dúvidas apócrifas de Marianne Moore
Doutes apocryphes de Marianne Moore


Sempre evitei falar de mim,
falar-me. Quis falar de coisas.
Mas na seleção dessas coisas
não haverá um falar de mim?

Não haverá nesse pudor
de falar-me uma confissão,
uma indireta confissão,
pelo avesso,
e sempre impudor?

A coisa de que se falar
Até onde está pura ou impura?
Ou sempre se impõe, mesmo
Impuramente, a quem dela quer falar?

Como saber, se há tanta coisa
de que falar ou não falar?
E se o evitá-la, o não falar,
é forma de falar da coisa?
J'ai toujours évité de parler de moi.
De me dire. Je veux parler des choses.
Mais dans le choix de ces choses
n'y aurait-il pas un parler-de-moi ?

N'y aurait-il pas dans cette pudeur
à me dire, une confession,
une indirecte confession,
restée toujours
sur l'envers, une impudeur ?

La chose dont il nous faut parler
jusqu'où est-elle pure ou impure ?
Ou s'impose-t-elle toujours, même
dans l'impureté, à qui veut-elle parler ?

Comment savoir, il y a tant de choses,
parler de celle-ci ou n'en pas parler ?
Et si tu l'évites, si tu n'en parles pas,
c'est encore une manière d'en parler ?
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Constantin Brâncuşi
Oiseau dans l'espace (1923)
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Como a Morte se Infiltra


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Como a Morte se Infiltra
Comment la mort s'infiltre


Certo dia, não se levanta
porque quer demorar na cama.

No outro dia ele diz por que:
é porque lhe dói algum pé.

No outro dia o que dói é a perna,
E nem pode apoiar-se nela.

Dia a dia lhe cresce um não,
um enrodilhar-se de cão.

Dia a dia ele aprende o jeito
em que menos lhe pesa o leito.

Um dia faz fechar as janelas:
dói-lhe o dia lá fora delas.

Há um dia em que não se levanta:
deixa-o para a outra semana,

Outra semana sempre adiada,
que ele não vê por que apressá-la.

Um dia passou vinte e quatro horas
incurioso do que é de fora.

Outro dia já não distinguiu
noite e dia, tudo é vazio.

Um dia, pensou: respirar,
eis um esforço que se evitar.

Quem deixou-o, a respiração ?
Muda de cama. Eis seu caixão
Un beau jour il ne se lève pas
car il veut rester dans sa chambre.

Un autre jour, il se demande pourquoi :
c'est que l'un de ses pieds lui fait mal.

Un autre jour, sa jambe lui fait mal,
Et il ne peut s'appuyer dessus.

Jour après jour, un non grandit en lui,
à se tortiller comme un chien.

Jour après jour, il trouve la position
qui lui pèse le moins dans son lit.

Un jour il fait occulter les fenêtres:
au-dehors le jour lui fait mal.

Il y a un jour où il ne se lève pas
et il reporte à la semaine prochaine,

Une autre semaine et il reporte encore,
pourquoi devrait-il se précipiter.

Un jour il a passé vingt-quatre heures.
sans se soucier de l'extérieur.

Un autre jour il n'a plus distingué
le jour de la nuit, tout était vide.

Un jour, il a pensé : respirer,
c'est un effort qu'il vaut mieux éviter.

Qui l'abandonna, le souffle ?
Changement de lit. Voilà son cercueil
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Honoré Daumier
Le malade imaginaire (1673)
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Chegada ao Novo Mundo


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Chegada ao Novo Mundo
Arrivée au Nouveau Monde


Lanço os dados da navegação
Para o centro das eras invioladas
O longe é o continente mais imenso
Albatrozes poucos nítidos
Informes suspiros de nuvens
Rasgam a sorte
Que tempo levantam que safra
Que destino?
É um oceano que me cega
É este ar imenso livre caverna
És tu que aí te escreves
Cuneiforme doçura
É para aí que a terra se concentra
Numa ilha num pais
É para aí chegar
Que atravesso o erro das estrelas
Apontando apenas as coordenadas de mais vazio
E para aí chegar que atravesso estas sombras
Heras eternas culpa da superstição
Venço-me para te vencer
Tu és toda a tenebra e tormenta
Todo o vácuo que ao dar-se tira
Tira o fôlego da alma
E assim que se começa a morrer
E as velas deixam cair a brancura
Atravesso toda a confusão da bússola
O norte o sul o este o oeste
Moram-me nas raízes dos músculos
Os meus braços são o vento a bonança
Só vencendo-me eu te posso vencer
Navego para a tua nascente
Leito da terra édito do sol
Penetro na louca mente abissal
Aventura dos teus olhos
E chego enfim à palavra do teu corpo
Todo o sal na boca
Desvelo a palavra do teu corpo
Novo Mundo

Je lance les dés de la navigation
Vers le centre des ères inviolées
Le lointain est le continent le plus immense
Albatros à peine aperçus
Soupirs informes des nuages
Élargissant la fortune
Quel temps s'annonce pour la récolte ?
Que va-t-il advenir ?
C'est un océan qui m'aveugle
L'air immense d'une caverne à ciel ouvert
Est-ce toi alors qui t'écris
Douceur cunéiforme
C'est par là que la terre se concentre
En un pays une île
C'est par là qu'on arrive
Je traverse l'erreur des étoiles
Ne pointant que les coordonnées du plus vide
Et pour y arriver, je traverse ces ombres
Lierres éternels culpabilité des superstitions
Je me bats pour te vaincre
Tu es toutes les ténèbres et la tempête
Tout le vide qui en se donnant, enlève
Ôte le souffle à l'âme
C'est ainsi que l'on commence à mourir
Et les bougies laissent tomber la blancheur
Je traverse tout le désordre de la boussole
Le nord le sud l'est l'ouest
Prennent leurs racines dans mes muscles
Mes bras sont le vent la bonace
Ce n'est qu'en me battant que je peux te vaincre
Je navigue vers ta source
Lit de la terre édit du soleil
Je pénètre le fol esprit abyssal
Aventure de tes yeux
Et j'arrive enfin à la parole de ton corps
Avec tout le sel dans ma bouche
Je dévoile la parole de ton corps
Nouveau Monde

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Giuseppe Maria Crespi
Joueurs de dés (1745)
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Retrato de Picasso vestido de caçador


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Retrato de Picasso vestido de caçador
Portrait de Picasso déguisé en chasseur


Pintar, repintar, sempre em volta
da coisa: como buscando outra
(não é possível que haja coisa
que atingir se ele quer não possa).
 
Talvez um alvo nem exista
(mas mais vezes, não dá na vista).
Quem sabe é o ponto de partida
da caçada que quer, vazia?
 
Por mim, imaginar não posso
caça imune ao fuzil dos olhos,
a esse fuzil de duplo foco
que me aponta de suas fotos.
 
Um tal fuzil não poderia
errar, querendo-o, a pontaria.
Se atirava ao redor do que via,
é que caçar, não caça, visa.
Peindre, repeindre, toujours autour
de la chose : comme on en cherche
une autre (il n'est pas de chose
qu'il ne puisse atteindre qu'il ne l'ai voulu).

Peut-être n'existe-t-il pas de cible
(mais le plus souvent, elle est inaperçue).
Qui sait si le point de départ voulu
de la chasse n'est pas le vide ?

Pour moi, je ne peux imaginer
une chasse à l'abri du fusil de ses yeux,
de ce fusil à double foyer,
que me montre ses photos.

Un tel fusil ne pourrait manquer,
même s'il le voulait, son but.
Il a tiré autour de ce qu'il a vu, car
chasseur, ne chasse pas, mais vise.
________________

Pablo Picasso
Autoportrait (1907)
...

Os polos do branco (ou do negro)


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Os polos do branco (ou do negro)
Les pôles du blanc (ou du noir)


O branco não é uma cor:
é o que o carvão revela,
o carvão tão branco, apesar
do negro com que opera.
Talvez o branco seja apenas
forma de ser, ou seja
a forma de ser que só o pode
na mais dura pureza.
E embora negro e branco sempre
nos opostos se vejam,
a instabilidade dos dois
é de igual natureza:
ambos têm a limitação
(se pólos na aparência)
glandular, de só conseguirem
viver na intransigência.
Le blanc n'est pas une couleur :
c'est ce que révèle le charbon,
charbon si blanc en dépit
du noir en lequel il opère.
Peut-être que le blanc n'est
qu'une manière d'être, ou une forme
d'être qui ne peut exister
que dans la pureté la plus stricte.
Et bien que noir et blanc se voient
toujours en opposition,
l'instabilité des deux
est de même nature :
tous deux ont cette limitation
glandulaire (tant pôles
en apparence), qu'ils ne peuvent
vivre que dans l'intransigeance.
________________

Victor Vasarely
Vega (1956)
...

O museu de tudo


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O museu de tudo
Le musée de Tout


Este museu de tudo é museu
como qualquer outro reunido;
como museu, tanto pode ser
caixão de lixo ou arquivo.

Assim, não chega ao vertebrado
que deve entranhar qualquer livro:
é depósito do que aí está,
se fez sem risca ou risco.
Ce musée de Tout est mis en œuvre
comme n'importe quel autre ;
en tant que musée, il peut s'agir
d'un dépôt d'ordures ou d'archives.

Aussi, n'arrive-t-il pas jusqu'aux vertèbres
qui devraient articuler tous les livres
ce n'est que le dépôt de ce qui est,
sans bavures et sans risques.
________________

Lucio del Pezzo
Casiers (1933)
...

O futebol brasileiro evocado da Europa


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O futebol brasileiro evocado da Europa
Le football brésilien vu d'Europe


A bola não é a inimiga
como o touro, numa corrida;
e embora seja um utensílio
caseiro e que se usa sem risco,

não é o utensílio impessoal,
sempre manso, de gesto usual:
é um utensílio semivivo,
de reações próprias como bicho

e que, como bicho, é mister
(mais que bicho, como mulher)
usar com malícia e atenção
dando aos pés astúcias de mão.
Le ballon n'est pas l'ennemi
comme le taureau, dans une corrida ;
et bien qu'il soit un outil
fait maison dont on use sans risque,

ce n'est pas un outil impersonnel,
toujours apprivoisé, un geste ordinaire :
c'est un outil à moitié vif ayant
ses propres réactions comme un animal

et qui, en tant qu'animal, doit être
(et plus qu'un animal, comme une femme)
utiliser avec malice et attention
afin de donner aux pieds la ruse des mains.
________________

Gerardo Dottori
Match de football (1928)
...

A lição de pintura


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A lição de pintura
La leçon de peinture


Quadro nenhum está acabado,
disse certo pintor;
se pode sem fim continuá-lo,
primeiro, ao além do quadro

que, feito a partir de tal forma,
tem na tela, oculta, uma porta
que dá a um corredor
que leva à outra e a muitas outras.
Aucun tableau n'est terminé,
dit parfois le peintre ;
on peut indéfiniment le continuer,
au-delà du tableau réalisé

d'abord à partir de telle forme,
il y a sur la toile, une porte cachée
qui donne ensuite sur un couloir qui mène
à une autre porte et beaucoup d'autres encore.
________________

Maria Helena Vieira da Silva
Jeu de cartes (1937)
...

À Brasília de Oscar Niemeyer


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À Brasília de Oscar Niemeyer
à Brasilia de Oscar Niemeyer


Eis casas-grandes de engenho,
horizontais, escancaradas,
onde se existe em extensão
e a alma todoaberta se espraia.

Não se sabe é se o arquiteto
as quis símbolos ou ginástica:
símbolos do que chamou Vinicius
"imensos limites da pátria"

ou ginástica, para ensinar
quem for viver naquelas salas
um deixar-se, um deixar viver
de alma arejada, não fanática.
Voici des propriétés de planteurs,
horizontales, grandes ouvertes,
existant toutes en extension
et dont l'âme s'épanouit dans l'ouvert.

On ne sait pas si l'architecte
les voulait comme gymnase ou symbole :
des symboles que Vinicius appelait
« limites immenses » de la patrie

ou bien des gymnases pour enseigner
à ceux qui vivront dans ces salles
un laisser-être, un laisser-vivre
d'une âme de grands vents, non fanatique.
________________

Oscar Niemeyer
Palais de l'Alvorada (1958-1960)
...

Uma mulher e o Beberibe


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Uma mulher e o Beberibe
Une femme et le Beberibe


Ela se imove com o andamento da água
(indecisa entre ser tempo ou espaço)
daqueles rios do litoral do Nordeste
que os geógrafos chamam “rios fracos”.
Lânguidos; que se deixam pelo mangue
a um banco de areia do mar de chegada;
vegetais; de água espaço e sem tempo
(sem o cabo por que o tempo a arrasta).
 
*
Ao rio Beberibe, quando rio adolescente
(precipitadamente tempo, não espaço),
nada lhe pára os pés; se rio maduro,
ele assume um andamento mais andado.
Adulto no mangue, imita o imovimento
que há pouco imitara dele uma  mulher:
indolente, de água espaço e sem tempo
(fora o do cio e da prenhez da maré).
Elle « s'immovilise » avec le cours de l'eau
(entre temps ou espace, indécise à être)
de ces fleuves du littoral nordestin
que les géographes appellent « eaux faibles ».
Languissantes ; se perdant à travers la mangrove
près d'un banc de sable à marée montante ;
végétales ; d'eau espace et sans le temps
(sans le bout vers lequel le temps l'entraîne).

*
Au rio Beberibe, il semble au fleuve adolescent
(lorsque le temps se précipite, non l'espace),
que rien ne lui barre le passage ; ayant mûri
il assume alors un cours plus nonchalant.
adulte dans la mangrove, il imite « l'immovible »
d'une femme qui l'avait imité, il y a peu :
indolente, d'eau espace et sans le temps
(hors du rut et de la grossesse des marées).
________________

Pierre Auguste Renoir
Baigneuse assise (1883)
...

Tecendo a manhã


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Tecendo a manhã
Ourdir le matin


1
Um galo sozinho não tece uma manhã:
ele precisará sempre de outros galos.

De um que apanhe esse grito que ele
e o lance a outro; de um outro galo
que apanhe o grito de um galo antes
e o lance a outro; e de outros galos
que com muitos outros galos se cruzem
os fios de sol de seus gritos de galo,
para que a manhã, desde uma teia tênue,
se vá tecendo, entre todos os galos.

2
E se encorpando em tela, entre todos,
se erguendo tenda, onde entrem todos,
se entretendendo para todos, no toldo
(a manhã) que plana livre de armação.

A manhã, toldo de um tecido tão aéreo
que, tecido, se eleva por si: luz balão.
1
Un coq seul n'ourdit jamais le matin :
il a toujours besoin des autres coqs.

De cet autre qui attrape son cri
et le lance à un autre ; d'un autre coq
attrapant le cri du coq précédent
et le lance à un autre; et d'autres coqs
qui avec bien d'autres coqs entrecroisent
aux rayons du soleil leurs cris de coq,
pour que puisse d'une toile ténue
s'ourdir le matin entre tous les coqs.

1
Et si la toile prenant corps, d'entre tous,
Une tente s'érige, où ils entrent tous,
Ainsi s'emmêlant tous, comme une bâche
qui plane libre (au matin) et sans armature.

Au matin, banne d'un tissu très aérien,
qui s'étoffe et s'élève du sol : montgolfière.
________________

Pablo Picasso
Coq (1938)
...

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