A que não existe


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A que não existe
Ce qui n'existe pas


Meus pais morreram,
posso conferir na lápide,
nome, data e a inscrição: SAUDADES!
Não me consolo dizendo
'em minha lembrança permanecem vivos',
é pouco, é fraco, frustrante como o cometa
que ninguém viu passar.
De qualquer língua, a elementar gramática
declina e conjuga o tempo,
nos serve a vida em fatias,
a eternidade em postas.
Daí acharmos que se findam as coisas,
os espessos cabelos, os quase verdes olhos.
O que chamamos morte
é máscara do que não há.
Pois apenas repousa
o que não pulsa mais.
Mes parents sont morts,
Je peux le vérifier sur la pierre tombale,
nom, date et l'inscription : REGRETS !
Je ne me console pas en disant
"Dans ma mémoire, ils restent vivants",
c'est peu, c'est fragile, frustrant comme la comète.
que personne n'a vu passer.
Dans toutes les langues, la grammaire élémentaire
décline et conjugue le temps,
nous sert la vie en tranches,
l'éternité sur pièce.
C'est pourquoi nous pensons que les choses ont une fin,
Les cheveux épais, les yeux presque verts.
Ce que nous appelons la mort
est un masque de ce qui n'existe pas.
Car seul repose
Ce qui ne palpite plus.
________________

Heather Williams
Hors de ce monde (2018)
...

A paciência e seus limites


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A paciência e seus limites
La patience et ses limites


Dá a entender que me ama,
mas não se declara.
Fica mastigando grama,
rodando no dedo sua penca de chaves,
como qualquer bobo.
Não me engana a desculpa amarela:
‘Quero discutir minha lírica com você’.
Que enfado! Desembucha, homem,
tenho outro pretendente
e mais vale para mim vê-lo cuspir no rio
que esse seu verso doente.
Il donne à entendre qu'il m'aime
mais ne se déclare pas.
Il continue de mâchonner son brin d'herbe
fait tourner ses clefs autour de son doigt
comme n'importe quel idiot.
Son prétexte foireux ne me trompe pas :
Je voudrais discuter de mon poème avec vous.
Quel ennui ! Accouche, bonhomme,
J'ai un autre prétendant
et je préférerais te voir cracher dans la rivière
plutôt que d'ouïr ton couplet malade.
________________

Eda Borzino
La cour (1910)
...

Neurolinguística


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Neurolinguística
Neurolinguistique


Quando ele me disse
ô linda,
pareces uma rainha,
fui ao cúmice do ápice
mas segurei meu desmaio.
Aos sessenta anos de idade,
vinte de casta viuvez,
quero estar bem acordada,
caso ele fale outra vez.
Lorsqu'il m'a dit
oh, jolie
tu ressembles à une reine,
j'atteignis le sommet de l'extase
mais j'évitai de m'évanouir.
Après la soixantaine, et
vingt ans d'un chaste veuvage,
je veux rester bien éveillée
au cas où il parlerait de nouveau.
________________

Edward Hopper
Un matin à Cap Cod (1950)
...

Um corpo quer outro corpo


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Um corpo quer outro corpo
Un corps veut un autre corps


Um corpo quer outro corpo.
Uma alma quer outra alma e seu corpo.
Este excesso de realidade me confunde.
Jonathan falando:
parece que estou num filme.
Se eu lhe dissesse você é estúpido
ele diria sou mesmo.
Se ele dissesse vamos comigo ao inferno passear
eu iria.
As casas baixas, as pessoas pobres,
e o sol da tarde,
imaginai o que era o sol da tarde
sobre a nossa fragilidade.
Vinha com Jonathan
pela rua mais torta da cidade.
O Caminho do Céu.
Un corps veut un autre corps.
Une âme veut une autre âme et son corps.
Cet excès de réalité me trouble.
Jonathan est en train de dire :
J'ai l'impression d'être dans un film.
Si je lui disais tu es stupide
il dirait toi de même.
S'il me disait allons nous promener en enfer
J'irais.
Les maisons basses, les pauvres gens,
et le soleil d'après-midi,
imagine ce qu'était le soleil d'après-midi
sur notre fragilité.
J'allais avec Jonathan
par la rue la plus tortueuse de la ville.
Le Chemin du Ciel.
________________

Antonio Canova
Amour et Psyché (1793)
...

Questões de vocabulário


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Questões de vocabulário
Questions de vocabulaire


À minha paciência chamarás cobardia
E não tenho como te desmentir
Porque, então, o significado é um extremo –
Para além dele só o abismo.
E, assim, todas as palavras em mim
São indefensáveis, apenas me posso calar.
Mas, então, pelo silêncio, acuso
Ou escondo, ou falseio.
Na verdade, o meu silêncio é uma sucessão
De incisões, de histórias fossilizadas.
Não sei de ti, mas desaprendi a perguntar.
As perguntas sobem ou descem?
O céu é a suspensão de uma coisa,
A terra é a consequência ou vestígio de outra.
Paralelos, pacientes, cobardes,
Jamais se infringem, nada farão um pelo outro.
À mais perfeita indiferença ouvi
Chamarem amor. Talvez fosse.
Sentem algas e é amor.
Pontapés nas costas e é.
Acessos de tosse. Náuseas. E é sempre amor.
À minha paciência chamarás cobardia.
Ao amor, gaiola aberta.
Nada restará de mim nas tuas mãos ténues.
Não perdoarás a paciência,
Não me perdoarás que espere por ti.

Ma patience, tu l'appelleras lâcheté
Et je n'ai aucun moyen de te contredire
Car la signification est alors un extrême –
Au-delà, il n'y a que l'abîme.
Et par conséquent, tous les mots en moi
sont indéfendables, je ne peux que me taire.
Mais ensuite, par le silence, j'accuse
Ou me cache ou falsifie.
En vérité, mon silence est une succession
D'incises, d'histoires fossilisées.
Je ne sais pas pour toi, mais j'ai désappris à demander.
Les questions augmentent-elles ou diminuent-elles ?
Le ciel est la suspension d'une chose,
La terre est la conséquence ou la trace d'une autre.
Parallèles, patients, lâches,
Ils ne sont jamais contraires, ni ne font rien pour l'autre.
Je n'ai jamais entendu plus parfaite indifférence
Appelons ça l'amour. Peut-être est-ce le cas.
On sent des algues et c'est l'amour.
Des coups de pied dans le dos et c'est
Quintes de toux. Nausées. Et c'est toujours l'amour.
Ma patience, tu l'appelleras lâcheté
L'amour, une cage ouverte.
Rien ne restera de moi entre tes mains ténues.
Tu ne me pardonneras pas la patience,
Tu ne me pardonneras pas de t'avoir attendu.

________________

Le Corbusier
Autrement que sur terre (1963)
...

Parâmetro


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Parâmetro
Paramètre


Deus é mais belo que eu.
E não é jovem.
Isto sim, é consolo.
Dieu est plus beau que moi
Et il n'est pas jeune
Cela oui, est une consolation
________________

Michelangelo Buonarroti
Création d'Adam (détail du Visage de Dieu)
(Chapelle Sixtine) (1508-1512)
...

Mandala


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Mandala
Mandala


Minha ficção maior é Jonathan,
Mas como é poética, existe
E porque existe me mata
E me faz renascer a cada ciclo
De paixão e de sonho.
Ma meilleure fiction c'est Jonathan,
Mais comme elle est poétique, elle existe.
Et puisqu'elle existe, elle me tue
Et me fait renaître à chaque cycle
De passion et de rêve.
________________

Marisa Milan
Renaissance (2010)
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Mais uma vez


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Mais uma vez
Encore une fois


Não quero mais amar Jonathan.
Estou cansada deste amor sem mimos,
destinado a tornar-se um amor de velhos.
Oh! nunca falei assim —
um amor de velhos.
Ainda bem que é mentira.
Mesmo que Jonathan me olvide
e esta canção desafine
como um bolero ruim,
permaneço querendo a bicicleta holandesa
e mais tarde a cripta gótica
pra nossos ossos dormirem.
Ó Jonathan,
não depende de você
que a cornucópia invisível jorre ouro.
Nem de mim.
Quero enfear o poema
pra te lançar meu desprezo,
em vão.
Escreve-o quem me dita as palavras,
escreve-o por minha mão.
Je ne veux plus aimer Jonathan.
Je suis fatigué de cet amour sans mignardises,
destiné à devenir un amour de vieux.
Oh ! Je n'ai jamais parlé de cette manière –
un amour de vieux.
Heureusement qu'il s'agit d'un mensonge.
Même si Jonathan m'oublie
et que cette chanson détonne
en un méchant boléro,
je continue de vouloir une bicyclette hollandaise
et plus tard une crypte gothique
pour que puisse y dormir nos os.
Ô Jonathan,
cela ne dépend pas de toi
si de la corne invisible d'abondance jaillit l'or.
Ni de moi.
Je veux enlaidir ce poème
pour te lancer à la face mon mépris,
en vain.
Il est écrit par celui qui me dicte les mots,
il est écrit par ma main.
________________

An He
Jeune fille à bicyclette (2013)
...

Tanta saudade


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Tanta saudade
Tant de nostalgie


No coração do irrefletido mau gosto
a alegria palpita.
Montes de borboletas entram janela adentro
provocando coceiras, risos, provocando beijos.
Como nós nos amamos e seremos felizes!
Ah! Minha saia xadrez com minha blusa de listras...
Faço um grande sucesso na janela
fingindo que olho o tempo, ornada de tanajuras.
Papai tomou banho hoje,
quer vestir sua camisa azul de anil
fio sintético transparente, um bolsinho só.
Quem me dera um só dia
dos que vivi chorando em minha vida,
quando éreis vivos, ó meu pai e minha mãe.
Au cœur inconsidéré du mauvais goût,
la joie palpite.
Des monceaux de papillons entrent par la fenêtre
provoquant démangeaisons, rires, provoquant des baisers.
Comme nous nous aimons, que nous serons heureux !
Ah ! ma jupe à carreaux et mon chemisier à rayures
J'ai un grand succès à la fenêtre
feignant de regarder en l'air, orné de fourmis volantes.
Papa a pris un bain aujourd'hui,
Il veut mettre sa chemise bleu indigo
en fil synthétique transparent, à une seule poche.
Qui me donnera un seul jour
parmi ceux que j'ai vécus, pleurant ma vie
lorsque vous étiez vivants, ô mon père ô ma mère.
________________

Bernard Buffet
Nature morte avec papillons (1951)
...

O amor no éter


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O amor no éter
L'amour dans l'éther


Há dentro de mim uma paisagem 
entre meio-dia e duas horas da tarde. 
Aves pernaltas, os bicos mergulhados na água,  
entram e não neste lugar de memória, 
uma lagoa rasa com caniço na margem. 
Habito nele, quando os desejos do corpo, 
a metafísica, exclamam: 
como és bonito! 
Quero escrever-te até encontrar 
onde segregas tanto sentimento. 
Pensas em mim, teu meio-riso secreto 
atravessa mar e montanha, 
me sobressalta em arrepios, 
o amor sobre o natural. 
O corpo é leve como a alma, 
os minerais voam como borboletas. 
Tudo deste lugar 
entre meio-dia e duas horas da tarde.
Il y a en moi un paysage
entre midi et deux heures de l'après-midi.
Des échassiers, le bec plongé dans l'eau,
entrent ou non dans ce lieu de mémoire,
un étang peu profond avec des roseaux sur la rive.
J'y habite, lorsque les désirs du corps,
la métaphysique, se récrient :
Comme tu es belle !
Je veux t'écrire jusqu'à ce que je trouve
l'endroit où tu distilles tant de sentiments.
Tu penses à moi, ton rire à demi secret
franchit mer et montagne,
je tremble et je frissonne,
l'amour surpasse le naturel.
Mon corps est léger comme une âme,
les minéraux volent comme des papillons.
Tout est dans ce lieu
entre midi et deux heures de l'après-midi.
________________

Katherine Bernhardt
Guadalajara (2019)
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Casamento


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Casamento
Mariage


Há mulheres que dizem:
Meu marido, se quiser pescar, pesque,
mas que limpe os peixes.
Eu não. A qualquer hora da noite me levanto,
ajudo a escamar, abrir, retalhar e salgar.
É tão bom, só a gente sozinhos na cozinha,
de vez em quando os cotovelos se esbarram,
ele fala coisas como 'este foi difícil'
'prateou no ar dando rabanadas'
e faz o gesto com a mão.

O silêncio de quando nos vimos a primeira vez
atravessa a cozinha como um rio profundo.
Por fim, os peixes na travessa,
vamos dormir.
Coisas prateadas espocam:
somos noivo e noiva.
Il y a des femmes qui disent :
Mon mari, qu'il pêche s'il le veut,
mais qu'il nettoie ses poissons.
Moi, non. À toute heure de la nuit, je me lève,
Je l'aide à écailler, ouvrir, trancher et saler.
C'est si bon, nous deux seuls dans la cuisine,
et de temps à autre, nos coudes se heurtent,
il dit des choses comme "c'était difficile".
"scintiller dans l'air donne de bons toasts"
et il fait le geste avec sa main.

Le même silence lors de notre première rencontre
traverse la cuisine comme une rivière profonde.
Le poisson, enfin est sur le plateau,
nous allons dormir.
Des choses argentées sursautent:
nous sommes époux et épouse.
________________

Vincenzo Campi
Poissonnière (1589)
...

A filha da antiga lei


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A filha da antiga lei
La fille de l'antique loi


Deus não me dá sossego. É meu aguilhão.
Morde meu calcanhar como serpente,
faz-se verbo, carne, caco de vidro,
pedra contra a qual sangra minha cabeça.
Eu não tenho descanso neste amor.
Eu não posso dormir sob a luz do seu olho
 que me fixa.
Quero de novo o ventre de minha mãe,
sua mão espalmada contra o umbigo estufado,
me escondendo de Deus.
Dieu ne me laisse aucun repos. Il est mon aiguillon.
Il mord mon talon comme un serpent,
se fait verbe, chair, éclat de verre,
pierre contre laquelle saigne ma tête.
Cet amour est pour moi sans repos.
Je ne peux dormir sous la lumière de son œil
 qui me fixe.
Je veux retrouver le ventre de ma mère,
sa main posée à plat sur l'étouffé de son nombril,
me cachant de Dieu.
________________

Marc Chagall
La femme enceinte (1913)
...

Amor


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Amor
Amour


A formosura do teu rosto obriga-me
e não ouso em tua presença
ou à tua simples lembrança
recusar-me ao esmero de permanecer contemplável.
Quisera olhar fixamente a tua cara,
como fazem comigo soldados e choferes de ônibus.
Mas não tenho coragem,
olho só tua mão,
a unha polida olho, olho, olho e é quanto basta
pra alimentar fogo, mel e veneno deste amor
 incansável
que tudo rói e banha e torna apetecível:
caieiras*, desembocaduras de esgostos,
idéia de morte, gripe, vestido, sapatos,
aquela tarde de sábado,
esta que morre agora antes da mesa pacífica:
ovos cozidos, tomates,
fome dos ângulos duros de tua cara de estátua.
Recolho tamancos, flauta, molho de flores, resinas,
rispidez de teu lábio que suporto com dor
e mais retábulos, faca, tudo serve e é estilete,
lâmina encostada em teu peito. Fala.
Fala sem orgulho ou medo
que à força de pensar em mim sonhou comigo
e passou um dia esquisito,
o coração em sobressaltos à campainha da porta,
disposto à benignidade, ao ridículo, à doçura. Fala.
Nem é preciso que o amor seja a palavra.
"Penso em você" - me diz e estancarei os féretros,
tão grande é minha paixão.
La beauté de ton visage m'y oblige
et je n'ose pas, en ta présence
ou à ton simple souvenir me refuser
pour toujours au dévouement de sa contemplation.
J'aimerais pouvoir fixer ton visage,
comme le font du mien soldats et chauffeurs de bus.
Mais je n'en ai pas le courage,
je regarde seulement ta main,
son ongle poli que je regarde, regarde, regarde, et cela
suffit pour alimenter feu, miel et venin de cet amour
 inlassable
qui ronge et baigne tout et le rend désirable :
amas coquilliers, bouches d'égout,
idée de la mort, grippe, vêtements, chaussures,
certains samedis soir,
dont celui qui meurt en ce moment devant la table paisible :
œufs durs, tomates,
affamé par les traits anguleux de ton visage de statue.
Je collectionne sabots, flûte, bouquet de fleurs, résines,
la sévérité de tes lèvres que je supporte avec douleur,
autels aussi, couteaux, stylets de toutes sortes,
lames appuyées sur ta poitrine. Parle
et dis sans orgueil ni crainte
qu'à force d'y penser, tu as rêvé de moi
et passé une journée difficile,
le cœur tressaillant au bruit de la sonnette,
empli de gentillesse, de ridicule, de douceur. Parle
simplement, l'amour n'a pas besoin de mots.
« Penser à toi » suffit. J'épuise des cercueils,
si grande est ma passion.
________________

Salvador Dali
L'homme invisible (1929)
...

Pranto para comover Jonathan


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Pranto para comover Jonathan
Des larmes pour émouvoir Jonathan


Os diamantes são indestrutíveis?
Mais é meu amor.
O mar é imenso?
Meu amor é maior,
mais belo sem ornamentos
do que um campo de flores.
Mais triste do que a morte,
mais desesperançado
do que a onda batendo no rochedo,
mais tenaz que o rochedo.
Ama e nem sabe mais o que ama.
Les diamants sont-ils indestructibles ?
Mon amour l'est bien plus.
La mer est-elle immense ?
Mon amour est encore plus grand,
plus beau et sans les fioritures
d'un champ de fleurs.
Plus triste que la mort,
plus perdu d'espoir
que la vague battant contre la roche
plus tenace que le rocher.
Il aime et ne sait même plus qui il aime.
________________

Francesco Clemente
C'est Naples - XXI (2017)
...

Fibrilações


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Fibrilações
Fibrillations


Tanto faz
funeral ou festim
tudo é desejo
que percute em mim.
Ó coração incansável a ressonância das coisas,
amo, te amo, te amo,
assim triste, ó mundo,
ó homem tão belo que me paralisa.
Te amo, te amo.
E uma língua só,
um só ouvido, não absoluto.
Te amo.
Certa erva do campo tem as folhas ásperas
recobertas de pelos,
te amo, digo desesperada
de que outra palavra venha em meu socorro.
A relva estremece, 
o amor para ela é aragem.
Qu'il s'agisse
de funérailles ou de festins,
tout est désir
qui se répercute en moi.
Ô cœur que ne fatigue point la résonance des choses,
j'aime, je t'aime, je t'aime,
ainsi triste, ô monde,
ô si bel homme qui me paralyse.
Je t'aime, je t'aime.
Et une langue seule,
une seule oreille, non absolue.
Je t'aime.
Une certaine herbe des champs a des feuilles rugueuses
couvertes de poils,
je t'aime, dis-je, désespérant
qu'un autre mot ne vienne à mon secours.
L'herbe tremble,
l'amour pour elle est un souffle.
________________

Vassily Kandinsky
Improvisation n° 26 (Remi) (1912)
...

A Bela Adormecida


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A Bela Adormecida
La Belle au bois dormant


Estou alegre e o motivo
beira secretamente à humilhação,
porque aos 50 anos
não posso mais fazer curso de dança,
escolher profissão,
aprender a nadar como se deve.

No entanto, não sei se é por causa das águas,
deste ar que desentoca do chão as formigas aladas,
ou se é por causa dele que volta
e põe tudo arcaico, como a matéria da alma,
se você vai ao pasto,
se você olha o céu,
aquelas frutinhas travosas,
aquela estrelinha nova,
sabe que nada mudou.

O pai está vivo e tosse,
a mãe pragueja sem raiva na cozinha.
Assim que escurecer vou namorar.
Que mundo ordenado e bom!
Namorar quem?
Minha alma nasceu desposada
com um marido invisível.
Quando ele fala roreja
quando ele vem eu sei,
porque as hastes se inclinam.

Eu fico tão atenta que adormeço a cada ano mais.
Sob juramento lhes digo: tenho 18 anos. Incompletos.
Je suis heureuse et la raison
frôle secrètement l'humiliation
parce qu'à 50 ans
je ne peux plus prendre de cours de danse,
choisir une profession,
ou apprendre à nager comme il se doit.

Cependant, je ne sais pas si c'est à cause des eaux,
de cet air qui fait sortir les fourmis ailées du sol,
ou si c'est à cause de celui qui revient
et rend tout archaïque, comme la question de l'âme,
si tu vas dans les pâturages,
si tu regardes le ciel,
ces petits fruits astringents,
cette petite étoile nouvelle,
tu sais que rien n'a changé.

Le père est vivant et tousse,
La mère jure sans remords dans la cuisine.
Dès qu'il fera nuit, je sortirai avec eux.
Quel monde ordonné et bon !
Sortir avec qui ?
Mon âme est née fiancée
A un mari invisible.
Quand il parle, tu rougis
quand il vient je le sais
aux tiges qui s'inclinent.

Je suis si attentive que je m'endors chaque année un peu plus.
Je vous le dis sous serment : j'ai 18 ans. Inaccomplis.
________________

Robert Bereny
La belle endormie avec un vase noir (1920)
...

Fútil


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Fútil
Futile


Hoje fui completo.
Fiz quanto já tinha feito,
Lavei olhares como louça quebrada,
Pisei corações, ordenhei a luz
Quando a luz pedia noite.
 
Desenterrei a terra
Quando a terra pedia descanso,
Quis frutos quando a semente morria,
Pontapeei o amor, caguei em seios,
Escaquei horas e vozes.
Fui “merda douta”.
 
O dia agarrado a mim
Como cicatriz.

Aujourd'hui, j'ai tout donné.
J'ai fait ce que j'avais déjà fait,
Lavé des regards comme de la vaisselle cassée,
Piétiné des cœurs, tiré le lait de la lumière
Quand la lumière appelait la nuit.

J'ai creusé la terre
Quand la terre appelait le repos,
J'ai voulu des fruits quand la semence mourait,
J'ai botté le cul à l'amour, chié sur des seins,
Mis en pièces heures et voix.
Je fus une "docte merde".

Le jour s'est agrippé à moi
Comme une cicatrice.

________________

Nguyen Thanh
Pollution (2018)
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Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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