Répteis pelos escombros...


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Répteis pelos escombros...
Reptiles parmi les décombres...


(Répteis pelos escombros gelados
da casa demolida.)
Minhas paredes caíram:
entre a desordem da grama
pelos restos de argamassa
nas sombras do que foi: verde
passeiam coisas viscosas.

(Sopra o vento, cai a noite.)
Gelado sangue de répteis
aconchegados no inútil.
Caíram minhas paredes
como caíam os anjos:
mas minha queda é sem asas
e nunca habitei os céus.

Inútil sangue gelado
pelas sombras da argamassa
uns restos do que foi grama
entre as sombras que eram verdes:
passeio pelo visgo da quedaa
conchegado de répteis.

(Cai o vento, sopra a noite.)
Dar asas que não habito
uns céus que nunca pisei
a queda brusca dos anjos
por sobre minhas paredes brancas.
(Reptiles parmi les décombres glacés
de la maison démolie)
Mes murs sont tombés :
dans le fouillis des herbes
parmi des restes de mortier
dans l'ombre de ce qui fut : vertes
se promènent des choses visqueuses.

(Souffle le vent, tombe la nuit.)
Sang glacé des reptiles
pelotonnés dans l'inutile.
Mes murs sont tombés
Comme ont tombés les anges :
mais ma chute n'a pas d'ailes
Et jamais je n'ai habité les cieux.

Inutile sang glacé
parmi les ombres du mortier
Un reste de ce qui fut des herbes
entre les ombres qui étaient vertes :
Je me promène sous le gui de la chute
pelotonné de reptiles.

(Tombe le vent, souffle la nuit.)
Donner des ailes où je n'habite pas
vers des cieux jamais foulés
la chute soudaine des anges
par-dessus mes murs blancs.
________________

Jackson Pollock
Numéro 27 (1950)
...

Realista 2


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Realista 2
Réaliste 2


Teve um tempo que amor
era tia Clara vestida de branco na janela do trem
que levava a Porto Alegre. Com baldeação
em Santa Maria da Boca do Monte...

Hoje é supositório contra hemorroidas:
sete e quinhentos a caixinha na farmácia
mais suja do Arouche.
Il fut un temps où l'amour
était tante Clara, habillée de blanc, à la fenêtre du train.
Elle m'accompagnait à Porto Alegre. Avec changement
à Santa Maria da Boca do Monte...
 
Aujourd'hui est un suppositoire contre les hémorroïdes :
sept mil cinq cents la boîte dans la pharmacie
la plus sale du Lg. Arouche
________________

Heinz Werner van der Porten
Dans la pharmacie (1970 ca.)
...

Realista


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Realista
Réaliste


De manhã
quando abri o quarto dele meio dormindo
encontrei um negro nu sobre a cama.
Falei muito prazer e sorri
Depois esquentei o café, comi uma maçã verde
(a mais ácida que encontrei).
Enfiei os óculos escuros e saí para o sol.
Na rua
ninguém percebe o segredo ácido que carrego
insustentável
atrás do negro dos óculos.
Ce matin
lorsque j'ai ouvert la chambre, à moitié endormi
j'ai trouvé nu un noir sur le lit.
J'ai dit enchanté et j'ai souri.
Puis j'ai fait réchauffé du café, mangé une pomme verte
(la plus acide que j'ai pu trouver).
J'ai enfilé mes lunettes noirs et je suis sorti au soleil.
Dans la rue
personne ne peut percevoir l'acide secret que je supporte
insoutenable
derrière le noir de mes lunettes.
________________

Francis Bacon
Homme endormi (1968)
...

Press to open


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Press to open
Press to open


Estavam ali as portas
janelas e varandas.
Estavam ali
na fronteira do olhar
onde o de dentro encontra
justamente
com o de fora.
 
Nesse ponto exato
elas estavam.
 
Bastava um gesto.
 
Mas o meu estar parado
era maior do que eu.
Estar parado/estar vivo:
a mesma incompreensão
e medo
entre mim e aquele estar das coisas.
 
Estar ali
como nunca ter chegado.
Estar ali
como ter visto absolutamente tudo.
Estar ali
por estar ali.
E além de mim
o que eu não ousava.
 
Ah:
relembro a amplidão dessas varandas
os pequenos raios de luz
nos vidros coloridos das janelas.
Revejo a dura consistência da porta
cerrando seu segredo. E me retomo
ali
no imóvel do gesto que não fiz.
Como se pudesse
agora
escancarar portas e janelas
para sair nu pelas varandas
desvairado e nu
— um profeta, um louco, um santo.
Sair para o vento, o sol, as tempestades,
as neves, as quedas de estrelas e Bastilhas,
o cheiro de jasmins entontecendo os quintais.

(Pudesse retomar manhãs, amigo,
manhãs perdidas como o que não fui.)

Mas continuo
ali.
Aqueles espaços
permanecem tão mortos de mim
como um corpo que se ama
e não se toca.
Elles étaient là les portes
fenêtres et vérandas.
Là juste à la
frontière du regard
où ce qui est dedans rencontre
précisément
ce qui est dehors.

A ce moment précis
elles étaient là.

Il a suffi d'un geste.

Mais mon être était arrêté
il était plus grand que moi.
Être arrêté / être vivant :
la même incompréhension
et la peur
entre moi et cet être des choses.

Être là
comme jamais cela n'arrive.
Être là
quand on a vu absolument tout.
Être là
pour être là.
Et au-delà de moi
sans que je l'ai jamais osé.

Ah :
Je me souviens de l'étendue de ces vérandas
les petits rayons de lumière
dans les vitres colorées des fenêtres.
Je me souviens de la rude consistance de la porte
renfermant son secret. Et je retourne

dans l'immobilité du geste absent.
Comme si je pouvais
maintenant
ouvrir grand, portes et fenêtres
Sortir nu sous les vérandas
nu et délirant
— un prophète, un fou, un saint.
Sortir dans le vent, sous le soleil, les tempêtes,
les neiges, les étoiles filantes et les Bastille,
l'odeur du jasmin étourdissant dans les courtils.

(Puisse-je retrouver pareils matins, mon ami,
matins perdus comme il y en eu jamais.)

Cependant je suis
là.
Dans ces espaces
morts demeurant si loin de moi
Comme un corps qui s'aime
sans se toucher.
________________

Gianfranco Ferroni
Porte fermée (1974)
...

Porque tudo é um procurar-te...


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Porque tudo é um procurar-te...
Parce que tout est recherche de toi...


Porque tudo é um procurar-te,
Um revolver a terra funda
Da ausência, onde te desvaneces,
Onde deixas de existir.
Porque tudo é um procurar-te,
Até o tempo.

Parce que tout est recherche de toi,
Terre profondément retournée
De l'absence, où tu t'effaces,
Où tu cesses d'exister.
Parce que tout est de toi recherche,
Y compris le temps.

________________

Francis Bott
Sans titre (1951)
...

Para um amor que não veio


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Para um amor que não veio
Pour un amour qui n'est pas venu


Tenho sede de ti
meu amor
mas desconheço o som de teus passos
desconheço
a textura (provavelmente morna)
de teus cabelos – desconheço.

Tenho tanta sede de ti
amor – areia soprada pelo vento
teia esgarçada, sonho desperto
bruscamente –tanta sede
e tão abissal
e tão atávica
e tão desencontrada
nestes vinte e seis anos de procuras
vãs.

Ah
quero fechar meus olhos
quero despertar logo e
bruscamente
deste denso sono sem ti:
amado, amada
– desconhecidos
alados.
J'ai soif de toi
mon amour
Mais je ne connais pas le son de tes pas
Je ne connais pas
la texture (tiède probablement)
de tes cheveux – je ne la connais pas.
 
J'ai tellement soif de toi
amour – sable soulevé par le vent
Toile effilochée, rêve éveillé
brusquement, – tellement soif
et tellement abyssale
tellement atavique
tellement impossible à trouver
après l'avoir cherché vingt-six années
en vain.
 
Ah
je veux fermer mes yeux
je veux me réveiller bientôt et
brusquement
de la densité de ce sommeil sans toi :
bien-aimé, bien-aimée
- inconnaissables
ailés.
________________

Jean Dubuffet
Autoportrait VI m267
...

Oriente


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Oriente
Orient


manda-me verbena ou benjoim no próximo
 crescente
e um retalho roxo de seda alucinante
e mãos de prata ainda (se puderes)
e se puderes mais, manda violetas
(margaridas talvez, caso quiseres)

manda-me Osíris no próximo crescente
e um olho escancarado de loucura
(um pentagrama, asas transparentes)

manda-me tudo pelo vento;
envolto em nuvens, selado com estrelas
tingindo de arco-íris, molhado de infinito
(lacrado de oriente, se encontraste)
envoie-moi de la verveine ou du benjoin dès la lune
  prochaine
et un fragment de soie violette époustouflant.
et aussi des mains d'argent (si tu peux)
et plus si tu peux, envoie des violettes
(peut-être si tu veux, des marguerites)

envoie-moi Osiris dès la lune prochaine
et un œil écarquillé de folie
(un pentagramme, des ailes transparentes)

envoie-les-moi à tous les vents;
sous une enveloppe de nuages, scellé d'étoiles
teinté par l'arc-en-ciel, mouillé d'infini
(cacheté en orient, si tu le trouves)
________________

Paul Klee
Rêve profond (1929)
...

Ninguém saberá da secura de nossos olhos...


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Ninguém saberá da secura de nossos olhos...
Personne ne connaitra la sécheresse...


Ninguém saberá da secura de nossos olhos
da dureza de nossa boca ninguém saberá
do fio das unhas da dor no dente
do sangue guardado no fundo da gaveta

ninguém adivinhará os jardins atrás do muro fechado
ninguém quebrará o ferro do portão
ninguém violentará o secreto
ninguém te tocará profundamente
ninguém te saberá
ninguém.

Por isso olhamos as nuvens
sentados ao vento que não sopra
enquanto os balanços rangem
os rádios cantam
e a rua intocável como um quadro
pintado por outro.

Por isso olhamos em volta
e o que se passa além de nossa [uma palavra ilegível]
não nos soluciona
(ninguém sabe
ninguém saberá).

O caule quebrado do girassol
o livro de Toynbee sobre os degraus
a caneta riscando o papel
as nuvens
a tarde
a rua

o medo.
Personne ne connaitra la sécheresse de nos yeux.
la dureté de notre bouche, personne ne connaitra
le fil de nos ongles la douleur de nos dents
le sang conservé au fond du tiroir
 
personne ne devinera les jardins derrière le mur fermé
personne ne brisera les ferrures de la porte
personne ne violera le secret
personne ne te touchera profondément
personne ne te connaîtra
personne.
 
Aussi nous regardons les nuages
assis face au vent qui ne souffle pas
tandis que grincent les balançoires
que les radios chantent
et la rue intacte est comme un tableau
peint par un autre.
 
Aussi nous regardons autour de nous
et ce qui se passe au-delà de notre [mot illisible]*.
n'a pas de solutions
(personne ne le sait
personne ne le saura).
 
La tige brisée du tournesol
Le livre de Toynbee sur les marches
le stylo crissant sur le papier
les nuages
le soir
la rue
 
la peur.
________________

Vassily Kandinsky
Plusieurs pointes (1925)
...

Não me mande cartas agressivas...


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Não me mande cartas agressivas...
Ne m'envoie pas de lettres agressives...


Não me mande cartas agressivas de tão longe
só porque não gostei de seus originais-inéditos
eu devia ter avisado que odeio originais-inéditos, inclusive
 os meus
que nunca nunca tive paciência para originais-inéditos
que tenho vontade de vomitar e passo mal só de ver
uma única frase de uma só página de um original-inédito
eu devia ter avisado
eu devia ter
eu devia
eu
mas só por isso não me mande tantas cartas furiosas
 assim, meu bem
a vida é assim
algumas pessoas adoram originais-inéditos
outras não
é tudo tão simples quando se é maniqueísta
e ou proselitista elitista entreguista
ou qualquer outra dessas palavrinhas boas
de dizer em entrevista
são assim as coisas são assim o mundo é assim,
 meu filho
e você tem que se conformar
Ne m'envoie pas de lettres agressives de si loin
au prétexte que je n'aimerais pas tes idées neuves-inédites.
J'aurais dû t'avertir, je hais les idées neuves-inédites,
  y compris les miennes.
jamais jamais de patience avec les idées neuves-inédites.
et j'ai envie de vomir et je suis malade rien qu'en voyant
une seule phrase sur une seule page d'une idée neuve-édite
J'aurais dû t'avertir.
J'aurais dû t'
J'aurais
j'
aussi ne m'envoie pas autant de lettres avec autant de colère,
  mon chéri.
la vie est ainsi faite
certaines personnes aiment les idées neuves-inédites
d'autres non
Tout est si simple lorsque l'on est manichéen.
et ou prosélyte élitiste opportuniste
ou toutes autres de ces bonnes petites paroles
à dire dans les salons
ainsi vont les choses, ainsi va le monde, et c'est ainsi
  mon enfant.
et tu devras t'y conformer
________________

A.R. Penck
Un autre R.C. (1983)
...

Fever 77°


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Fever 77°
Fièvre 77°


Deixa-me entrelaçar margaridas
nos cabelos de teu peito.
Deixa-me singrar teus mares
mais remotos
com minha língua em brasa.

Quero um amor de suor e carne
agora:
enquanto tenho sangue.

Mas deixa-me sangrar teus lábios
com a adaga de meus dentes.
Deixa-me dilacerar teu flanco
mais esquivo
na lâmina de minhas unhas.

Quero um amor de faca e grito
agora:
enquanto tenho febre.
Laisse-moi tresser des marguerites
avec les poils de ta poitrine.
Laisse-moi naviguer sur tes mers
les plus lointaines
avec ma langue en feu.
 
Je veux un amour de sueur et de chair
maintenant :
car alors j'ai du sang.
 
Laisse-moi faire saigner tes lèvres
Avec la dague de mes dents.
Laisse-moi déchirer ton flanc
le plus inaccessible
avec la lame de mes ongles.
 
Je veux un amour de sueur et de chair
maintenant :
car alors j'ai du sang.
________________

Francis Bacon
Portrait de Lucian Freud (1964)
...

Eu quero a vida


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Eu quero a vida
Je veux la vie


Eu quero a vida.
Com todo o risco
eu quero a vida.
Com os dentes em maus estado
eu quero a vida
insone, no terceiro comprimido para dormir
no terceiro maço de cigarro
depois do quarto suicídio
depois de todas as perdas
durante a calvície incipiente
dentro da grande gaiola do país
da pequena gaiola de meu corpo
eu quero a vida
eu quero porque quero
a vida.
É uma escolha. Sozinho ou acompanhado, eu quero, meu
 deus, como eu quero, com uma tal ferocidade, com
  uma tal certeza.
É agora. É pra já. Não importa depois. É como a quero.
Viajar, subir, ver. Depois, talvez Tramandaí. Escrever.
 Traduzir.
Em solidão. Mas é o que quero. Meu deus, a vida, a vida,
 a vida.
A VIDA.
À VIDA.
Je veux la vie.
Avec tous ses risques
je veux la vie.
Avec des dents en mauvais état
je veux la vie
insomnieuse, au troisième comprimé pour dormir
au troisième paquet de cigarettes
après le quatrième suicide
après toutes les pertes
pendant une calvitie naissante
à l'intérieur de la grande cage du pays
et la petite cage de mon corps
je veux la vie
je veux car je veux
la vie.
C'est un choix. Seul ou accompagné, je la veux, mon dieu,
  comme je la veux, avec une telle férocité, avec une
  telle certitude.
Maintenant. De suite. Après, sans importance. Je la veux.
Voyager, grimper, voir. Alors, peut-être Tramandaí. Écrire.
 Traduire.
Dans la solitude. Mais c'est ce que je veux. Mon Dieu, la
  vie, la vie, la vie.
LA VIE.
LA VIE.
________________

Marc Chagall
La vie (1964)
...

Escuta...


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Escuta...
Écoute...


Escuta:
foram muitos os momentos
em que te pensei em mim
não sei se foram bons
maus infâncias temores
mas sei que foram.

Ninguém me tira
a certeza de ter te habitado.

Escuta:
não sei escrever poemas
quando estou dentro dum poema
vivo e sem palavras
mas se penso em te dizer
aqui agora assim
forço rimas formas talvez mortas
porque não me esquivo.

Não compreendo nada.
Estou perdido neste apartamento desconhecido. Estou sozinho nesta sala com Villa-Lobos ficando, e pouco sei de mim, de ti. Escrevo para não sentir medo, ainda que não seja bom o que escrevo, ainda que não haja coerência no que sou agora. Não me importa a coerência. Falo um poema em voz alta, apenas para ouvir minha voz. Mas no meio do poema descubro verdades que eu te diria.
Écoute :
Ils furent nombreux les moments
où en moi je t'ai imaginé
je ne sais pas si ces peurs d'enfances
furent bonnes ou mauvaises
mais elles furent.

Personne ne m'enlèvera
la certitude de t'avoir hanté.

Écoute :
Je ne sais pas écrire des poèmes
lorsque je suis à l'intérieur d'un poème
vivant et sans paroles
mais si je pense à te le dire
ici et maintenant je force
rimes et formes peut être mortes
sans pouvoir les esquiver.

Je ne comprends rien.
Je me perds dans cet appartement inconnu. Je suis seul dans cette pièce, seul avec Villa-Lobos, et je sais peu de choses sur toi, sur moi. J'écris pour ne pas avoir peur, même si n'est pas bon ce que j'écris, même s'il n'y a pas de cohérence dans ce que je suis maintenant. Je ne me soucie pas de la cohérence. Je dis mon poème à voix haute, juste pour entendre ma voix. Mais au milieu du poème, je découvre des vérités que je voudrais te dire.
________________

Pablo Picasso
Le poète (1912)
...

Preparo um desamor...


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Preparo um desamor...
Je prépare un désamour...


Preparo um desamor
bem mais violento
que esta sede de ti
que me não passa.
Revelarei em breve
num só grito
outra sede maior
outras carências
outra fome de outros
que não tu.

Porque no peito me lacera e sangra
um ser mais amplo do que o teu
e do que o meu, sozinhos.
Falo dos homens,
não de um deus remoto.
Falo de guerras
e de proezas muito mais intensas
que esta minha e essa tua
tão pequenas.

Falo dos arrozais
esses distantes,
das papoulas de sangue sobre o verde
e dos olhos devorados
das crianças
nos braços famintos deste tempo.

Já não quero tenazes no meu peito.
Tenho um outro querer
mais machucado
- não de penares, mas de asperezas:
quero cantar o tempo
e uma fome maior dentro de nós.
Je prépare un désamour
bien plus violent
que cette soif de toi
qui ne s'éteint pas.
Je révélerai bientôt
en un seul cri
une autre soif plus grande
d'autres carences
une autre faim pour d'autres
que toi.

Car dans ma poitrine me lacère et saigne
un être plus vaste que le tien
et que le mien, solitaires.
Je parle des hommes,
non d'un dieu lointain.
Je parle de guerres
et de prouesses bien plus intenses
que les miennes et que les tiennes
si petites.

Je parle de ces rizières
éloignées,
des coquelicots de sang sur le vert
et des yeux dévorés
des enfants dans les bras affamés de ce temps.

Je ne veux plus de tenailles dans ma poitrine.
J'ai un autre désir
plus meurtri
- non pas de chagrins, mais d'aigreurs :
Je veux chanter le temps
et une plus grande faim qui est en nous.
________________

Friedrich Dürrenmatt
Prométhée façonne les hommes (1988)
...

Me fiz em pedra...


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Me fiz em pedra...
Je me suis fait pierre...


Me fiz em pedra.
É assim que te falo
desta vontade lenta
desta mansa espera.
Mas não me canso.
E se é feita de rudezas
minha voz,
um dia não será.
Tenho certeza.
Je me suis fait pierre.
C'est ainsi que je te parle
avec cette lente volonté
ce tranquille espoir.
Mais je ne m'en lasse pas.
Et si elle est faite de rudesses
ma voix,
un jour, elle ne le sera plus.
J'en suis sûr.
________________

Aldo Romano
Le labyrinthe d'Homère (1989)
...

Gesto


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Gesto
Geste


onde risco a espera
nesta pausa morta?
só arranho o espelho
e o gesto se estilhaça
quero gravar teu rosto
e o vento se apaga
quero gravar teu nome
e o tempo nos devassa.
où risquerais-je d'attendre
dans cette pause mortelle ?
je ne fais que gratter le miroir
et le geste se fracasse
je veux graver ton visage
et le vent s'estompe
je veux graver ton nom
et le temps nous envahit.
________________

Michelangelo Pistoletto
La rature du miroir (1995)
...

Breve memória


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Breve memória
Brève mémoire


De ausências e distâncias te construo
amigo
amado.
E além da forma
nem mão
nem fogo:
meu ser ausente do que sou
e do que tenho, alheio.

Na dimensão exata de teu corpo
cabe meu ser
cabe meu voo mais remoto
cabem limites, transcendências.
Na dimensão do corpo que tu tens
e que eu não toco
cabe o verso torturado
e um espesso labirinto de vontades.
D'absences et d'éloignements je te construis
ami
aimé.
Et au-delà de la forme
ni main
ni feu :
mon être absent de ce que je suis,
et possède, étranger.
 
Dans l'exacte dimension de ton corps
a lieu mon être
a lieu mon vol le plus distant,
limites, et transcendances ont lieu.
Dans la dimension du corps que tu possèdes
et que je ne touche pas
se trouve le vers torturé
et un épais labyrinthe de volitions.
________________

Richard Anuszkiewicz
Noeuds orange, rose aet magenta (1986)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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