Anunciação


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Anunciação
Annonciation


Não fujo ao poema.
Espero-o com a alegria de quem caminha
sobre brasas e destroços
e dele espero a música, toda a música
que não sei dar nem receber.

Antes de fechar as contas, digo eu,
espero o poema
como um riso atrás da cortina
da vida.
Je ne me dérobe pas devant le poème.
Je l’attends avec la joie de celui qui marche
sur braises et décombres
et j’attends de lui sa musique, toute la musique
que je ne sais donner ni recevoir.

Avant de fermer boutique, je vous le dis,
j’attends le poème
comme un rire derrière les rideaux
de la vie.
________________

Matthew Wong
De la mélancolie de la vie (2017)
...

Existencialismo


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Poèmes inédits »»
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Existencialismo
Existentialisme


Nasço.
Não me ergo da mão de Deus
Nasço do fundo do sol,
Das dobras da terra
Dos recantos do céu.
Nasço completamente nu,
A nudez nua.
Será a idade feiticeira
Que me construirá,
Serei eu que construirei a idade.
Construo Deus,
Construo o pecado por entre os dedos
E os pensamentos.
Construo a minha morte,
O livro que se fecha sussurradamente.
A página como uma clepsidra
Onde a morte é a gota do último suspiro.
Je suis né.
Je ne surgis pas de la main de Dieu
Je suis né du fond du soleil,
Des plis de la terre
Des recoins du ciel.
Je suis né complètement nu,
La nudité nue.
Ce sera l’âge de la magie
Qui va me construire,
C’est moi qui aie construit cet âge.
Je construis Dieu,
Je construis le péché entre mes doigts
Et les pensées aussi.
Je construis ma mort,
Le livre qui se ferme en marmonant.
La page comme une clepsydre
Où la mort est la goutte du dernier soupir.
________________

Pino Pascali
Maternité (1964)
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A Misericórdia dos Mercados


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A Misericórdia dos Mercados
La miséricorde des marchés


Nós vivemos da misericórdia dos mercados.
Não fazemos falta.
O capital regula-se a si próprio e as leis
são meras consequências lógicas dessa regulação,
tão sublime que alguns veem nela o dedo de Deus.
Enganam-se.
Os mercados são simultaneamente o criador e a própria
 criação.
Nós é que não fazemos falta.
Nous vivons de la miséricorde des marchés.
Ils n'ont pas besoin de nous.
Le capital se régule de lui-même et les lois
ne sont que les conséquences logiques de cette régulation,
si sublime que certains y voient le doigt de Dieu.
On se trompe.
Les marchés sont simultanément le créateur et sa propre
 création.
Nous est ce dont ils n'ont aucun besoin.
________________

Georg Scholz
Le travail déshonore (1921)
...

Um sopro do coração


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Um sopro do coração
Un souffle du cœur


Esquece o que eu escrevi, deita-te aqui perto
e ouve só as minhas palavras sem sentido,
o balbuciar que eu solto antes da voz,
tudo o que há tanto tempo trago preso na garganta.
 
Nem o ritmo da cantilena aprendida na infância,
nem a música da poesia:
 
ouve apenas o balbuciar, o sopro antes da voz,
quase um estertor, mas a dizer agora
que estamos vivos.
Oublie ce que j’ai écrit, allonge-toi auprès de moi
et n’écoute que mes paroles insensées,
cette hésitation qui précède ma voix,
tout ce que j’ai dans la gorge depuis si longtemps.

Non le rythme de la rengaine apprise dans l’enfance,
ni la musique de la poésie :

n’écoute que mon balbutiement, ce souffle avant la voix,
Presque un râle, mais qui veut dire alors
que nous sommes vivants.
________________

Dominique Meunier
Mémoire du futur (2023)
...

Uma infância em Deli (2)


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Uma infância em Deli (2)
Une enfance à Delhi (2)


E os portugueses, sabes,
Eram aquela imagem de um homem de barbas compridas
Com um chapéu bicudo,
Que abria no nosso manual de História o capítulo
 chamado
«A era de Gama».
(Já não está na moda!)
Et tu sais, les portugais,
C’est cette image d’un homme avec une longue barbe
Et un chapeau bicorne,
Qui ouvrait dans notre manuel d’histoire le chapitre
 intitulé
« L’ère de Gama ».
(Ce n’est plus à la mode !)
________________

Gaspar Correia
Vasco da Gama (1520)
...

Rua em Nova Deli


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Rua em Nova Deli
Rue à New Delhi


Pequenos templos,
com deuses toscos que sorriem,
incenso e bosta de vaca

ou apenas a imagem doutros deuses
no oco da árvore da esquina.

Os seres simples
não têm necessariamente o coração puro:
mas a arrogância do mundo
parece não morar nesta rua.
Des petits temples,
avec des dieux kitchs qui sourient,
Encens et bouse de vache

ou l'image d’autres dieux simplement
au creux d'un arbre au carrefour.

Les êtres simples
n’ont pas nécessairement le cœur pur:
mais l’arrogance du monde
semble ne pas exister dans cette rue.
________________

Vishal Gurjar
Radhe Gopal (2019)
...

Quem se eu gritar...?


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Quem se eu gritar...?
Qui, si je criais... ?


Fecho-me aqui:
um blog é uma estratosfera,
é uma maneira de não pertencer a nenhum mundo,
é uma forma mais de estar sozinho.

É certo que é suposto partilhar:
mas é como se uma mónada do Leibniz
lançasse palavras numa rede de ausências,
para o silêncio das esferas.

Nunca adiamos a solidão!
Je m’enferme ici :
un blog est une stratosphère,
est une façon de n'appartenir à aucun monde,
est encore une autre façon d’être seul.

Il est vrai que je suis censé partager :
mais c’est comme si une monade de Leibniz
avait jeté des mots dans un réseau d’absences,
vers le silence des sphères.

Jamais on ne repousse la solitude !
________________

Olaf Hajek
Wilhelm Leibniz (2016)
...

Pessoana pobre


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Pessoana pobre
Pessoenne pauvreté


Como nas ruas de Roma
ou no caos de Deli,
esta ruína que assoma
diz que não somos daqui.

Passado, terra estrangeira:
e o nosso em particular
é palavra derradeira,
não se pode articular.

Toda a memória que fui
longe de mim se escondeu.
E de muitos céus azuis
se fez noite neste céu.
Comme dans les rues de Rome
ou dans le chaos de Delhi,
cette ruine qui apparaît
dit que nous ne sommes pas d'ici.

Passé, terre étrangère :
et le nôtre en particulier
est parole dernière
qui ne se peut articuler.

Tout le souvenir que j’en ai
loin de moi.s'est caché
Et nombre de ciels d'azur
font la nuit dans ce ciel.
________________

Antonio Carena
Ciel, 8 tranches - 756 (1975)
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Os Ghats


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Os Ghats
Les ghâts


Antes da pira
limpam os pés do corpo no rio sagrado,
antes mesmo de chegarem os padres, os familiares, os
 amigos.
Só vemos aqui o povo e os intocáveis (diz-se dalits,
 my friend)
encarregados de manejar a morte.
Vi num documentário um desses: «Ninguém mais pode
 tocar nos mortos»
dizia com orgulho o sem-casta. «Mesmo que seja o
 Primeiro Ministro.
Só nós podemos preparar os mortos para o seu final.»
Eles não têm medo de olhar os mortos.
Apenas têm quem cuide deles,
quem prepare a lenha, a amontoe,
quem embrulhe o corpo nos panos,
o limpe nas águas sagradas
e ofereça ao filho mais velho a tocha para acender a pira.
Avant le bûcher
ils nettoient les pieds du corps dans le fleuve sacré,
avant même l’arrivée des prêtres, des membres de la famille,
 des amis.
Nous ne voyons ici que le peuple et les intouchables (on dit
dalits, my friend)
chargés de manœuvrer la mort.
J’ai vu l'un d'eux dans un documentaire : « Personne d’autre
 ne peut toucher les morts »
disait fièrement le sans caste. « Quand bien même fut-il
 Premier Ministre.
Nous seuls pouvons préparer les morts pour leur crémation. »
Ils n’ont pas peur de regarder les morts.
Il n'y a qu'eux seuls qui puissent en prendre soin,
préparer le bois, l'amasser,
envelopper le corps dans les draps,
le nettoyer avec les eaux sacrées
et offrir au plus vieux des fils la torche pour allumer le bûcher.
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René Magritte
Le paysage en feu (1928)
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O traidor


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O traidor
Le traître


Tomaste o chá de folhas negras da melancolia?
Porque fugiste às palavras que te deixaram?
Espera-te o mais amargo fruto e depois vão-te sorrir.
E tu? Porque não disseste simplesmente quem eras?
Sabes que é tarde e já nada podemos fazer.
Como um médico na sala de operações, a tua alma
 encolhe os ombros,
porque tu renunciaste às palavras
e escolheste o silêncio das convicções.
As-tu bu le thé des feuilles noires de la mélancolie ?
Pourquoi as-tu fui les paroles qu'ils t'ont laissées ?
Le fruit le plus amer t’attend et ils vont te sourire.
Et toi ? Pourquoi n'avoir pas dit simplement qui tu étais ?
Tu sais qu'il est tard et que nous ne pouvons plus rien faire.
Comme un médecin dans la salle d’opération, ton âme
 hausse les épaules,
car tu as renoncé aux mots
et choisi le silence des convictions.
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Enzo Salerni
Silence absolu (1977)
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Memento mori


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Memento mori
Memento mori


   Death is not in life
   Wittgenstein

Eu vi morrer três pessoas:
a uma acompanhei até ao fim,
no que seria talvez o que lhe restava de vida
ou porventura o que lhe sobrava de morrer;
outra morreu quando eu dormia,
longe do hospital:
e tive que atravessar pela madrugada
uma cidade estrangeira
para chegar à sua morte;
e meu Pai, enquanto eu ia
comprar-lhe uma garrafa de oxigénio,
que nunca soube a quem serviu depois.

Nós nunca vemos ninguém morrer,
porque morrer é por dentro de cada um,
como talvez tudo o que tenha algum sentido,
como talvez amor.

O que verdadeiramente importa
é opaco ao nosso olhar
e cada prova que vivemos
é só e única:
morrer ou ver morrer

e o amor também.
   Death is not in life
   Wittgenstein

J’ai vu mourir trois personnes :
l'une que j'accompagnai jusqu’à la fin,
dans ce qui était peut-être ce qui lui restait de vie
ou sans doute ce qui surabondait de sa mort ;
une autre mourut tandis que je dormais
loin de l’hôpital :
et je dus traverser tout un matin
une ville étrangère
pour arriver à l'heure de sa mort ;
Et mon Père, comme j'allais
lui acheter une bouteille d’oxygène,
ne sut jamais à qui elle servit par la suite.

Nous ne voyons jamais mourir personne,
parce que mourir est au-dedans de chacun,
comme peut-être tout ce qui a quelque sens,
comme peut-être l’amour.

Ce qui véritablement importe
est opaque à nos yeux
et la preuve que nous vivons
est seule et unique :
mourir ou voir mourir

et l’amour aussi.
________________

Nils von Dardel
Dandy mourant (1918)
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Longe do Sublime


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Longe do Sublime
Loin du sublime


A criança que brinca no lixo
é um lugar comum para a nossa indignada compaixão

(eu falei um dia da beleza das garças
voando sobre o lixo de Luanda).

Agora na Índia a contemplação do lixo
leva-me ao pensamento crítico dos indianos
ponderando a sua dividida modernidade.
Em Angola era mais simples:
as garças simplesmente voavam
do lixo para o mar
e ninguém tinha tempo para pensar na modernidade.

Aqui escrevem sobre o lixo e sobre os excluídos,
sobre as tribos, as castas, as seitas,
os movimentos sociais que vêm para a rua,
a guerrilha maoísta que também exixte
e tudo se move.

Enquanto alguns pensam que a Índia é um país
de milionários e de faquires...
L’enfant qui joue dans les ordures
est un lieu commun pour notre compassion indignée

(j’ai parlé un jour de la beauté des hérons
volant au-dessus des ordures de Luanda).

Maintenant en Inde la contemplation des ordures
m’amène à la pensée critique des Indiens
réfléchissant à leur modernité divisée.
En Angola, c’était plus simple :
les hérons volaient simplement
des ordures vers la mer
et personne n’avait le temps de penser à la modernité.

Ici, on écrit sur les ordures et sur les exclus,
sur les tribus, les castes, les sectes,
les mouvements sociaux qui descendent dans la rue,
la guérilla maoïste qui est présente aussi
et tout bouge.

Alors que certains pensent que l’Inde est un pays
de millionnaires et de fakirs...
________________

Sunil Das
Sans titre (1990)
...

Lendo traduções de poemas antigos


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Lendo traduções de poemas antigos
En lisant des traductions de poèmes anciens


  (traduções de poemas sânscritos)

Que ficará das palavras
que tantos escreveram sobre a terra?
Às vezes, num velho mosteiro, aparece um rolo
manuscrito e os poemas sânscritos são tão vivos,
 maliciosos,
e ao mesmo tempo tão obedientes às fórmulas e às
 metáforas consagradas,
como os poemas helenísticos da Antologia Palatina.
Um mesmo espírito liga esses gregos romanizados
aos hindus decadentes e fesceninos que tais versos
 escreveram
no oitavo século já da nossa era.
Os corpos reinam: próximos, confundem-se
numa aproximação eterna de tão efémera
e assumidamente mortal. Eram assim os deuses, dizes?
Algum dia saberemos?
  (traductions de poèmes sanskrits)

Que reste-t-il de toutes ces paroles
qui furent écrites sur la terre ?
Parfois, dans un vieux monastère, apparait un rouleau
manuscrit et de ces vivants poèmes sanskrits
 si malicieux,
et en même temps si respectueux des formules et
 métaphores consacrées,
pareils aux poèmes hellénistiques de l’Anthologie Palatine.
Un même esprit lie ces grecs romanisés
aux hindous décadents et fescenins qui écrivaient
 déjà de tels chants
au huitième siècle de notre ère.
Les corps règnent : proches, confondus
dans une approximation éternelle aussi bien qu'éphémère
et ouvertement mortelle. Ainsi étaient les dieux, dis-tu ?
Le saura-t-on un jour ?
________________

Deux amants dans un pavillon,
tiré d'un "Amarushataka" (Cent poèmes d'Amaru)
(1680 env.)
...

Cavalos da Arábia


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Cavalos da Arábia
Chevaux d’Arabie


  (sobre fotografia de uma instalação
  de Subodh Kerkar na praia de Goa Velha)


Aqui chegavam os cavalos da Arábia,
sempre prontos para cavalgar os desertos
e enfrentar as espadas:
e aqui eram trocados por especiarias,
essas que aos homens do deserto
faziam tanta falta para conhecerem
o sabor do paraíso.
Assim se passavam as coisas,
ou assim as contaram nos livros
em que as lemos e acreditámos.
Foi antes de nós chegarmos. Os cavalos
olhavam para esta terra com a mesma maravilha,
mas sem o nosso terror.
Mas que fazer,
se para nós é do terror a maravilha?
  (sulla fotografia di un’installazione
  di Subodh Kerkar sulla spiaggia di Goa Velha)


Ici arrivaient les chevaux d’Arabie,
toujours prêts à cavaler dans les déserts
et affronter les épées:
Et ils étaient ici échangés contre des épices,
C'est que ces hommes du désert
avaient une telle envie de connaître
le goût du paradis.
Ainsi se passaient les choses,
ou ils les racontèrent ainsi dans les livres
en lesquels nous les lisions et nous les avons crues.
C’était avant que nous arrivions. Les chevaux
regardaient cette terre avec le même émerveillement,
mais sans notre terreur.
Mais qu'y faire,
Si pour nous cette merveille est une terreur ?
________________

Marino Marini
Cheval et cavalier (1950)
...

Bartleby, o que foi poeta (2)


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Bartleby, o que foi poeta (2)
Bartleby, celui qui fut poète (2)


Só sei responder à vida com poemas:
e a alternativa é viver a vida
sem dar por ela,

sem lhe responder, fingindo
não lhe dar troco,
esgueirando-me entre suas voltas

para poder não escrever.
Porque se eu tivesse aprendido alguma coisa,
se eu tivesse mesmo
alguma coisa para dizer,

por certo não responderia à vida com poemas.
Je ne sais répondre à la vie qu’avec des poèmes :
et l’alternative est de vivre sa vie
sans se rendre compte de rien,

sans lui répondre, feindre
de ne pas lui donner le change,
se faufiler entre ses tours

afin de n'avoir pas à écrire.
Parce que si j’avais appris quelque chose,
si j’avais vraiment
quelque chose à dire,

pour sûr je ne répondrais pas à la vie avec des poèmes.
________________

Roberto Ricci
Bartleby, le clerc (2019)
...

A religião do meu tempo


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A religião do meu tempo
La religion de mon temps


Sim, meus caros, é mágoa, é desalento
e se uma leitora ao menos der por isso 
vale a pena fingir
o que deveras sente.

Os toldos vermelhos fecharam-se nas praias.
Faltam homens sem qualidades.
Já todos entendemos
que um tempo acabou.

Acabou o seu tempo,
diz-me o psicanalista, lá nos anos 70,
a acordar num bocejo e a olhar para o relógio.
Oui, mes amis, c’est malheureux, c'est décourageant
et si une lectrice le remarquait
cela vaudrait la peine de feindre
ce que tu ressens vraiment.

Les stores rouges se sont fermés sur les plages.
Il manque des hommes sans qualités.
Déjà nous avons tous compris
qu’un temps est révolue.

Votre temps s'est terminé,
me dit le psychanalyste, dans les années 70,
Je me réveille avec un bâillement et je regarde ma montre.
________________

Victoria Dubovyk
Le temps (2018)
...

Uma janela friamente aberta...


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Uma janela friamente aberta...
Une fenêtre sur le froid ouverte...


Uma janela friamente aberta,
Memória.
O tempo sai de um cristal
E vem animar as estátuas
Que juncam o esquecimento,
Toca-lhes e elas falam.
Será possível que tanto tenha ficado
Dos tempos destruídos?
Agora, como uma gaivota,
A memória voa sobre tudo isso,
Tudo vê pela distância imensa,
Não toca em nada,
Vê, apenas, vê,
Um ver que perfura.
Há uma respiração que sangra,
Nomes que acordam
E se arrastam, insones
Em ebulição
Pela melancolia.
Une fenêtre sur le froid ouverte,
Souvenir.
Le temps sort d'un cristal
Et vient animer les statues
Qui jonchent l'oubli.
Tu les touches et elles parlent.
Est-il possible qu'il nous reste tellement
De choses des temps révolus ?
Comme une mouette maintenant,
La mémoire vole au-dessus de tout,
Voit tout à une distance immense,
Ne touche à rien,
Elle voit, elle ne fait que voir,
Un voir qui perfore.
Il y a une respiration qui saigne,
Des noms qui s'éveillent
Et s'éternisent, insomnieux
Mis en ébullition
Par la mélancolie
________________

Anselm Kiefer
Wege (Chemin) (1977-80)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

A. M. Pires Cabral (44) Adélia Prado (40) Adolfo Casais Monteiro (36) Adriane Garcia (40) Affonso Romano de Sant'Anna (41) Al Berto (38) Albano Martins (41) Alexandre O'Neill (29) Ana Cristina Cesar (38) Ana Elisa Ribeiro (40) Ana Hatherly (43) Ana Luísa Amaral (40) Ana Martins Marques (48) Antônio Cícero (40) António Gedeão (37) António Ramos Rosa (39) Augusto dos Anjos (50) Caio Fernando Abreu (40) Carlos Drummond de Andrade (43) Carlos Machado (104) Casimiro de Brito (40) Cecília Meireles (37) Conceição Evaristo (33) Daniel Faria (40) Dante Milano (33) David Mourão-Ferreira (40) Donizete Galvão (41) Eugénio de Andrade (34) Ferreira Gullar (39) Fiama Hasse Pais Brandão (38) Francisco Carvalho (40) Galeria (27) Gastão Cruz (40) Gilberto Nable (46) Hilda Hilst (41) Inês Lourenço (40) João Cabral de Melo Neto (43) João Guimarães Rosa (33) João Luís Barreto Guimarães (40) Jorge de Sena (40) Jorge Sousa Braga (40) José Eduardo Degrazia (40) José Gomes Ferreira (40) José Saramago (40) Lêdo Ivo (33) Luis Filipe Castro Mendes (40) Manoel de Barros (36) Manuel Alegre (41) Manuel António Pina (32) Manuel Bandeira (39) Manuel de Freitas (41) Marina Colasanti (38) Mário Cesariny (34) Mario Quintana (38) Miguel Torga (31) Murilo Mendes (32) Narlan Matos (85) Nuno Júdice (32) Nuno Rocha Morais (433) Pássaro de vidro (52) Poemas Sociais (30) Poèmes inédits (250) Reinaldo Ferreira (11) Ronaldo Costa Fernandes (42) Rui Pires Cabral (44) Ruy Belo (28) Ruy Espinheira Filho (43) Ruy Proença (41) Sophia de Mello Breyner Andresen (32) Tesoura cega (35) Thiago de Mello (38) Ultimos Poemas (103) Vasco Graça Moura (40) Vinícius de Moraes (34)