Diário


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Diário
Journal


Continuamos à espera de ordens.
Do inimigo, nem sinal.
Não interessa quem ganhou, quem perdeu:
Se a guerra acabou, queremos saber,
Queremos voltar. Mas, para onde?
Já não recebemos cartas nem reforços,
Já não somos rendidos.
Será que nos esqueceram neste fim de mundo?
Ainda vivos, já somos soldados desconhecidos?
Estamos cansados desta rotina,
Destes uniformes, destas armas,
Estamos cansados uns dos outros.
Só homens, só cheiro de homens,
Nem sequer uma árvore para nos lembrar
A presença de uma mulher. Nada.
As nossas almas desertaram há muito.
Nenhum de nós regressará herói.
Não vimos nada, não fizemos nada,
Limitámo-nos a esperar, enterrados,
E, entretanto fomo-nos apagando, diluindo,
Até se esquecerem de nós.
Não vimos nada desta guerra,
Provavelmente acabou há muito,
Provavelmente nunca se travou,
Mas poderemos algum dia dizer
Que lhe sobrevivemos?

Nous continuons d'attendre les ordres.
De l'ennemi, nul signal
Peu importe qui a gagné, qui a perdu :
Si la guerre est terminée, nous voulons le savoir,
Nous voulons rentrer. Mais où ?
Nous ne recevons plus de lettres ni de renforts,
Nous ne nous sommes jamais rendus.
Avons-nous été oubliés dans ce bout du monde ?
Encore en vie, sommes-nous déjà des soldats inconnus ?
Nous sommes fatigués de cette routine,
De ces uniformes, de ces armes,
Nous sommes fatigués les uns des autres.
Rien que des hommes, l'odeur des hommes,
Pas même un arbre pour nous rappeler
La présence d'une femme. Rien.
Nos âmes ont déserté depuis longtemps.
Aucun d'entre nous ne reviendra en héros.
Nous n'avons rien vu, nous n'avons rien fait,
Nous avons juste attendu, enterrés,
Et entre-temps, nous nous sommes effacés, dilués,
Jusqu'à ce qu'ils nous oublient.
Nous n'avons rien vu de cette guerre,
Probablement terminé depuis longtemps,
Probablement n'a-t-elle jamais eu lieu,
Mais pourrons-nous jamais dire un jour
Que nous lui avons survécu ?

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Dino Buzzati
Le désert des Tartares (1965)
...

Improviso para Beatriz


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Improviso para Beatriz
Improvisation pour Béatrice


Eu ontem vi a sombra do teu rosto,
nascendo nas ondas do lago calmo,
no ventre de tua mãe.
E eras profundamente peixe.

Entre uma imagem e outra,
no claro-escuro da sala,
o ultrassonografista sorriu,
e mediu cuidadoso o teu fêmur.

Todavia em certo momento,
naquela tela líquida,
a tua mãozinha brilhou
com um gesto humano.

Loucas geografias da alma,
que ainda hoje, cegos,
palmilhamos cheios de dedos,
chips, flashs, bytes, aparelhos.

Eu quis tocar a tua mão, Beatriz,
como o lavrador abençoa a semente.
Ou quem sabe um animal lambendo a cria
em funda escuridão placentária.

Um pai sabe pouco das coisas.
Consulta o relógio, paga as contas.
No mais, sobe escadas arrastando legumes,
impostos, repolhos, feito um burro cansado.
Um pai sabe pouco das coisas.

Mas embora pouco sabendo,
é capaz de imaginar o teu sorriso de criança.
A cor futura dos teus cabelos,
o som perfeito da tua voz em meu ouvido.

E te agradece por isso.

J'ai vu l'ombre, moi de ton visage,
né des vagues d'un lac paisible,
du ventre de ta mère, et toi,
tu étais profondément poisson.

D'une image l'autre, dans
le clair-obscur de la chambre,
l'échographiste souriait, et
mesurait soigneusement ton fémur.

Il arriva un moment où,
sur cet écran liquide,
ta petite main a brillé
avec un geste humain.

De folles géographies de l'âme,
qui, encore aujourd'hui, aveugles,
tentaculaires, nous recouvrent
de chips, flashs, octets, gadgets.

Béatrice, moi, je voulais toucher ta main,
comme un laboureur bénit la graine.
Ou qui sait comme un animal léchant ses petits
au fond de l'obscurité placentaire.

Un père sait peu de choses.
Il consulte sa montre, paie ses factures.
Au plus, il monte les escaliers charriant légumes,
impôts, choux cabus, comme un âne fatigué.
Un père sait peu des choses.

Mais bien que sachant peu,
il est capable d'imaginer ton sourire d'enfant.
La future couleur de tes cheveux,
le son parfait de ta voix à mon oreille.

Et pour ça, je te dis merci.

________________

Louise Bourgeois
Femme maison (2005)
...

Integração


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Integração
Intégration


Deitado no chão, fofo de tantas chuvas,
acompanho as pontas dos cipós que oscilam,
o respirar das folhas,
o saltitar de cócegas nas patas dos gafanhotos,
e o crescer rampante da trepadeira brava,
avançando em meus braços.
 
Oh! a canção viva
do liso verde-azul dos sanhaços nos galhos,
e o pio dos gaturamos maduros,
fino e gostoso como um caldo de fruta!…
 
O céu,
limpo, azul e côncavo, na altura,
é um recanto de corpo,
pronto a se contrair, ao primeiro contato,
num único espaço de volúpia sóbria…
Inútil erguer-me: mais alta é a gameleira…
Mas meus dedos afundam no chão amolecido,
como raízes nuas…
Desce-me ao fundo do peito a terra inteira,
no cheiro molhado da poeira,
e os meus olhos sobem, tateando os verdes…
Allongé sur le sol, amolli par tant de pluies,1
j'accompagne le bout des lianes qui oscillent,
la respiration des feuilles,
la chatouille dans le saut des pattes des sauterelles,
et la croissance effrénée de la vigne sauvage,
s'avançant vers mes bras.

Oh! la chanson vive
du lustré vert-bleu des tangaras sur les branches,
et le pépiement des organistes téité adultes,
délicat et goûtu comme une compotée de fruits !…

Le ciel,
clair, bleu et concave, là-haut,
est un recoin du corps,
prêt à se contracter, au moindre contact,
dans un espace unique de sobre volupté...
Inutile de me lever : plus grand est le ficus…
Mais dans le sol ramolli s'enfoncent mes doigts,
comme des racines dénudées…
Toute la terre descend au fond de ma poitrine,
avec son odeur mouillée de poudre,
et mes yeux à tâtons grimpent dans les verts...
________________

Romero Britto
Paradis tropical (2014)
...

Primavera na Serra


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Primavera na Serra
Printemps dans la Sierra


Claridade quente da manhã vaidosa.
O sol deve ter posto lente nova,
e areou todas as manchas,
para esperdiçar luz.

Dez esquadrilhas de periquitos verdes
receberam ordem de partida,
deixando para as araras cor de fogo,
o pequizeiro morto.
E a árvore, esgalhada e seca, se faz verde,
vermelha e castanha, entre os mochoqueiros,
braúnas, jatobás e imbaúbas do morro,
na paisagem que um pintor daltônico
pincelou no dorso de um camaleão.

E o lombo da serra é tão bonito e claro,
que até uma coruja,
tonta e míope na luz,
com grandes óculos redondos,
fica trepada no cupim, o dia inteiro,
imóvel e encolhida, admirando as cores,
fatigada, talvez, de tanta erudição…
Chaude clarté des matins vaniteux.
Le soleil a dû mettre des lentilles,
neuves et sabler toutes les taches,
pour prodiguer sa lumière.

Dix escadrons de perruches vertes
ont reçu l'ordre du départ,
laissant aux aras couleur de feu,
l'arbre mort des péquis.
Et l'arbre sec aux andouillers, est devenu
vert, rouge et brun, parmi les mochoqueiros,
braúnas, jatobás et imbaúbas du Morro,
dans le paysage qu'un peintre daltonien
aurait peinturluré sur le dos d'un caméléon.

Et l'échine de la montagne est si belle et claire,
que même une chouette,
étourdie de lumière, et myope
avec ses grandes lunettes rondes,
se fait défoncer par les termites, un jour entier,
immobile et racornie, admirant les couleurs,
fatiguée peut-être de tant d'érudition...
________________

André Derain
Pont sur le Riou (1906)
...

Regresso


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Regresso
Retour


Não aguento depor
nem um tijolo a mais
na minha torre,
e já esqueci as línguas
dos outros homens.
Quem me dera
não perder a minha própria língua!…
É bem noite.
Posso sair da minha casa
e sentar-me naquela pedra,
que à noite não tem dono,
debaixo das grandes árvores,
que à noite não tem sombra.
Oh!… que bom, uma palavra basta
para refazer o meu idioma:
- ”Sofrimento… Sofrimento…”
e não a esquecerei!…
Je ne supporte pas
d'ajouter une brique
de plus à ma tour,3
et j'oublie déjà les langues
des autres hommes.
Qui me donnera
de ne pas égarer ma propre langue !…
La nuit est noire.
Je peux sortir de ma maison
et m'asseoir sur cette pierre,
qui n'appartient à personne, la nuit
sous les grands arbres, la nuit,
lorsqu'il n'ont plus d'ombres.
Oh !... qu'il est bon qu'un mot suffise
à restaurer mon langage :
- « Souffrance… Souffrance… »
je ne t'oublierai pas !…
________________

Maurits Cornelis Escher
La Tour de Babel (1928)
...

Revolta


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Revolta
Révolte


Todos foram saindo, de mansinho,
tão calados,
que eu nem sei
se fiquei mesmo só.
Não trouxe mensagem
e nem me deram senha…
Disseram-me que não iria perder nada,
porque não há mais céu.
E agora, que tenho medo,
e estou cansado,
mandam-me embora…
Mas não quero ir para mais longe,
desterrado,
porque a minha pátria é a memória.
Não, não quero ser desterrado,
que a minha pátria é a memória…
Ils étaient tous sortis, tranquillement,
tellement silencieux,
que moi, je ne savais plus
si j'étais vraiment seul.
Je n'apportais pas de message
et ils ne m'avaient donné aucun billet...
Ils m'ont dit que je n'y perdrais rien,
qu'il n'y a pas de paradis.
Et maintenant que j'ai peur,
et que je suis fatigué,
ils me renvoient encore...
Mais je ne veux pas partir ailleurs,
être banni,
car ma patrie, c'est la mémoire.
Non, je ne veux pas être en exil.
Que ma patrie soit la mémoire…
________________

Frida Kahlo
Mémoire, le Coeur (1937)
...

«Flor em Livro Dormida»


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Dezanove Poemas (1983) »»
 
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«Flor em Livro Dormida»
« Fleur au livre dormant »


          para J.C. de Melo Neto

Fechado, espalmado num missal é que eu me vejo,
como peça de herbário dum comércio amoroso
que há um século se travou entre Dom Brotoejo
e Dona Amélia Joana Cisneiros Monterroso.

Antepassados meus? Qual quê! Antepassados nossos,
que ao santo sacrifício levavam floretas,
trocavam os missais (Deus meu! hoje são ossos...)
olhos nos olhos (...ossos nos ossos das comuns valetas?)

Mais que a letra, é o espírito que no livro procuro,
mesmo que seja só o levante da carne
duns pobres queridos que transformavam tudo
-missa, missal, flor-em mensagem e secreto alarde!

Consumidores de livros, se quiserdes salvar
vossas almas-lombadas de bárbaros prosaicos,
tereis que, furtivos, procurar, folhear
uns quantos alfarrábios e, neles, encontrar
o herbário-mensagem dos amantes heróicos!

          pour J.C. de Melo Neto

Enfermé, bien à plat dans un missel, je me vois
comme une pièce d'herbier d'un échange amoureux
qui se déroula voici bientôt un siècle entre Don Brotoejo
et Dona Amélia Joana Cisneiros Monterroso.

Mes ancêtres ? Que nenni ! Nos ancêtres,
qui pour le saint sacrifice apportèrent des fleurs,
échangeant leur missel (Dieu ! Désormais ce sont des os...)
yeux dans les yeux (... os contre os des fosses communes ?)

Plus que la lettre, je cherche l'esprit dans les livres,
même si ce n'est que l'insurrection de la chair
d'un de ces pauvres amants qui ont tout transformés
- messe, missel, fleur-en message et secrète fanfare !

Consommateurs de livres, si vous voulez sauver
vos âmes-endossées de barbares prosaïques,
il vous faudra fouiller, feuilleter, furtifs
quelques vieux grimoires et, en leur sein, trouver
l'herbier-messager des amants héroïques !

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J. Viola C.
Nature morte aux fleurs séchées (1979)
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A morte da água


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A morte da água
La mort de l’eau


Um dos passeios que mais gosto de dar é ir a esposende
ver desaguar o cávado. Existe lá um bar apropriado para
isso. Um rio é a infância da água. As margens, o leito,
tudo a protege. Na foz é que há a aventura do mar
largo. Acabou-se qualquer possível árvore geneológica,
visível no anel do dedo. Acabou-se mesmo qualquer
passado. É o convívio com a distância, com o
incomensurável. É o anonimato. E a todo o momento há
água que se lança nessa aventura. Adeus margens
verdejantes, adeus pontes, adeus peixes conhecidos.
Agora é o mar salgado, a aventura sem retorno, nem
mesmo na maré cheia. E é em esposende que eu gosto
de assistir, durante horas, a troco de uma imperial, à
morte de um rio que envelheceu a romper pedras e
plantas, que lutou, que torneou obstáculos. Impossível
voltar atrás. Agora é a morte. Ou a vida.
L'une des balades que je préfère est d'aller à Esposende1
voir le flux des eaux du cávado. Il est un bar là-bas approprié
à cet effet. Un fleuve est l'enfance de l'eau. Les berges, le lit,
tout la protège. À l'embouchure, c'est le hasard de la haute
mer. S'y achève quelque possible arbre généalogique,
visible sur l'anneau du doigt. S'y achève même quelque
passé. C'est la convivialité avec la distance, avec l'
incommensurable. C'est l'anonymat. Et à tout moment, il y a
l'eau qui s'élance dans cette aventure. Adieu rivages
verdoyants adieu ponts, adieu poissons connus.
Maintenant c'est la mer salée, l'aventure sans retour, pas
même à marée haute. Et c'est à esposende que j'aime
assister, pendant des heures, en échange d'une Impérial, à
la mort d'un fleuve qui a vieilli, brisant pierres et
plantes, qui a lutté, qui a contourné des obstacles. Impossible
de faire demi-tour. Maintenant, c'est la mort. Ou la vie.
________________

Carlo Carrà
Embouchure du fleuve Cinquale (1928)
...

Angústia


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Angústia
Angoisse


Estou com medo das roupas da noite,
dos vultos quietos, das sombras da cousas,
que pulam, longas, com pés tão longos,
e de uma cousa fria, qualquer cousa grande,
que lá do longe, do não sei onde,
vem vindo para mim.
Talvez do fundo das grandes matas por onde andei
talvez da terra das cousas vivas que eu enterrei,
talvez dos cantos do quarto escuro da minha infância,
talvez das cavernas de dragões negros de livros que li...
Vem vindo, e o vento está uivando
vem vindo, e os cachorros estão soluçando,
vem vindo da treva, para me agarrar...
Talvez ela queira roubar meu amor,
talvez lembrar-me cousas passadas,
talvez buscar-me para a escuridão...
Já está perto, já vem pesando,
vem me apalpando,
vem me apertando,
vem de uma cova,
para me enterrar...
J'ai peur des vêtements de la nuit,
des silhouettes pales, des ombres des choses
qui sautent, longues, avec de très longs pieds,
et d'une chose froide, une grande chose,
qui de loin, je ne sais d'où,
vient vers moi.
Peut-être du fond des grands bois où j'ai marché,
peut-être de la terre des choses vives que j'ai enterrée,
peut-être des coins de la chambre noire de mon enfance,
peut-être des cavernes aux dragons, noires des livres que j'ai lus...
Elle arrive, et le vent hurle,
elle arrive, et les chiens sanglotent,
elle arrive des ténèbres, pour m'attraper...
Peut-être veut-elle me voler mon amour,
peut-être me fera-t-elle me souvenir du passé,
peut-être viendra-t-elle me chercher dans l'obscurité...
Elle est déjà tout près, elle me pèse déjà,
vient me fouiller,
vient me ceinturer,
elle vient d'une tombe,
pour m'enterrer
________________

Salvador Dalí
Réminiscence archeologique de l'Angelus de Millet (1933)
...

Acontecimento


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Aquele Grande Rio Eufrates (1961) »»
 
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Acontecimento
Événement


Aí estás tu à esquina das palavras de sempre
amor inventado numa indústria de lábios
que mordem o tempo sempre cá
E o coração acontece-nos
como uma dádiva de folhas nupciais
nos nossos ombros de outono
Caiam agora pálpebras que cerrem
o sacrifício que em nossos gestos há
de sermos diários por fora
Caiam agora que o amor chegou
À l'encoignure des mots de toujours, tu es là
amour inventé par l'industrie des lèvres
mordant le temps toujours là
Et le cœur nous arrive
comme un don de feuilles nuptiales
sur nos épaules d'automne
Tombent dès lors nos paupières
serrant le sacrifice qu'il y a dans nos gestes
À être tous les jours au dehors
Tombent, l'amour est là maintenant
________________

Emil Nolde
Couple (rouge et jaune (1909)
...

Não pensaram que se pudesse ferir...


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Não pensaram que se pudesse ferir...
Ils ignoraient qu'elle puisse être blessée...


Não pensaram que se pudesse ferir
E agora jaz ferida a pedra.
É preciso regenerá-la,
Mas o que não conhece a ferida
Também não cicatriza.
O seu sofrimento engendra
A noite, um uivo sem lobos,
Uma presença sem corpo.

Ils ignoraient qu'elle puisse être blessée
Maintenant elle gît là blessée, la pierre.
Il faudrait qu'elle soit régénérée,
Mais qui ne connaît pas la blessure
Ignore aussi la guérison.
Sa souffrance engendre
La nuit, hurlement sans loups,
Présence sans corps.

________________

Andy Goldsworthy
Spirale de pierres brisées (1985)
...

O urogalo


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O urogalo
Le grand tétras


O urogalo vive solitário e livre
entoa um canto triste de que vive
e morre se não canta mas se canta
atrai o caçador que lhe dá morte
É ave vive sobre a morte e cai quando o seu canto
lhe aviva a vida que lhe causa a morte

Não sei que ave é o urogalo
e se o vi só o vi numa fotografia vista
na contracapa de uma certa revista
Só sei que vive solitário e livre
e sei que a solidão e a liberdade
são condição de vida para quem
quer erguer a cabeça sobre a morte viva ou morte morta

O urogalo canta solitário e triste
resiste à morte apenas porque canta
o canto é perigoso pode ouvi-lo o caçador
mas porque canta leva a cabeça erguida
e apenas o perigo dá sentido à vida
Virá o caçador acabará o canto
mas sente-se viver e não importa a morte
a quem ameaçado ameaça no entanto
porque o canto mortífero dá vida

O urogalo vive solitário e livre e
a solidão e a liberdade condição de vida
podem custar a vida àquele que vive
mas isso não importa importa só
precisamente isso e nada mais que isso
que seja solitário e seja livre e assim viva
a vida de quem vive não de quem vegeta
e que o seu coração seja capaz da solidão
e que levante o canto em liberdade
e que ao cantar a solidão seja cidade
Le tétras vit solitaire et libre1
il entonne un chant triste dont il vit
et meurt s'il ne chante pas mais s'il chante
il attire le chasseur qui lui donne la mort Oiseau
vivant au-dessus de la mort et qui tombe lorsque son chant
ravive sa vie et lui apporte la mort.

Je ne sais pas quel oiseau est le tétras
et si je l'ai vu, je ne l'ai vu que sur une photo
vue au dos d'un certain magazine.
Seulement je sais qu'il vit solitaire et libre
et sais que la solitude et la liberté
sont une condition de vie pour ceux qui veulent
lever la tête au-dessus de la mort vivante ou de la mort morte.

Le tétras chante solitaire et triste
il résiste à la mort seulement parce qu'il chante
son chant est périlleux, le chasseur peut l'entendre
mais parce qu'il chante, il garde la tête haute
et seul le péril donne un sens à la vie
Viendra le chasseur finira le chant
mais il se sent vivre et peu importe la mort
à celui qui est menacé par la menace
car le chant meurtrier donne la vie.

Le tétras vit solitaire et libre et
la solitude et la liberté, condition de la vie
peuvent coûter la vie à celui qui la vit
mais cela n'a pas d'importance importe seulement
précisément cela et rien de plus que cela
qu'il soit solitaire et qu'il soit libre et vive ainsi
la vie de celui qui vit non de celui qui végète
et que son cœur soit capable de solitude
et d'élever son chant dans la liberté
et qu'en chantant la solitude soit une cité
________________

Alois Carigiet
Tétras (1978)
...

Pavor


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Pavor
Terreur


Em torno a mim
círculos concêntricos se fecham,
como as órbitas lentas de um corvo...
Tudo é torvo e pesado,
falta de ar e de amor...
Para mim já se apagou a última cor.
E a minha alma se enfurna
em poços velhos de hulheiras,
de onde foi tirado e queimado o carvão todo.
Como um cego
que dormisse na treva, amedrontado,
para sonhar que mais uma vez cegou...
Autour de moi1
les cercles concentriques se ferment,
comme d'un corbeau les orbes lents...
Tout est lourd et menaçant,
faute d'air et d'amour...
Déjà pour moi, l'ultime couleur s'est effacée.
Et mon âme va s'enfouir
dans les vieux puits des houillères,
d'où fut tiré et brûlé tout le charbon.
Comme un aveugle
qui s'endort dans les ténèbres, épouvanté,
rêvant d'être aveugle de nouveau...
________________

Friedrich Dürrenmatt
Turmbau V - Après la chute (1968)
...

Saudade


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Saudade
Saudade


Saudade de tudo!...
Saudade, essencial e orgânica,
de horas passadas
que eu podia viver e não vivi!...
Saudade de gente que não conheço,
de amigos nascidos noutras terras,
de almas órfas e irmãs,
de minha gente dispersa,
que talvez ainha hoje espere por mim...

Saudade triste do passado,
saudade gloriosa do futuro,
saudade de todos os presentes
vividos fora de mim!...

Pressa!...
Ânsia voraz de me fazer em muitos,
fome angustiosa da fusão de tudo,
sede da volta final
da grande experiência:
uma só alma em um só corpo,
uma só alma-corpo,
um só,
um!...
Como quem fecha numa gota
o Oceano,
afogado no fundo de si mesmo...
De tout, la langueur !...
Saudade, essentielle et organique,
des heures passées
que j'ai pu vivre et ne pas vivre !...
Regret de personnes que je ne connais pas,
d'amis nés sur d'autres terres,
d'âmes orphelines, et sœurs,
des miens dispersés qui peut-être
encore aujourd'hui m'attendent...

Du passé, triste langueur,
glorieux désir du futur,
regret de tous les présents
vécus à moi-même étrangers !...

Hâte !...
Aspiration vorace à me réaliser en plusieurs,
faim angoissée d'une fusion avec tout,
soif de l'ultime retour
de la grande expérience:
une seule âme en un seul corps,
une âme-corps, seulement
un seulement.
un !...
Être celui qui dans une goutte enferme
l'Océan,
noyé au plus profond de soi-même...
________________

S. K. Sahni
Espace abstrait (2015)
...

O Cão da Raça, o Poeta com Pedigree e o Leitor Deles


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O Cão da Raça, o Poeta com Pedigree
e o Leitor Deles
Le chien de race, le poète avec pedigree
et leurs lectrices


Enquanto os anos,
Agulhas finíssimas,
Te desviavam os trilhos,
Enquanto o pulso
Era ainda fonte de escrita,
Não te ligaram nenhuma.
Esperaram que morresses
Para investirem com segurança
Nas tuas Obras Completas,
A encadernação mais ou menos luxuosa
Do tempo que em verso te coube –
(Sim, verso couve,
Que plantam na estante –
Isto é, se tiveres sorte,
Se um relâmpago da moda
Te iluminar,
Se o raio de uma moda
Mamuda te acertar)
E quando comprarem as tuas Obras Completas,
Comprarão um cão da raça,
Com o devido livro de instruções.
(Não te esqueças, em anexo
Das tuas Obras Completas,
Junta um livrete de instruções.
Com muitas figuras.)

Tandis que les années,1
Très fines aiguilles,
Faisait dévier tes rails,
Et que ton poignet était
encore source d'une écriture,
Aucune ne t'a appelé.
Elles ont attendu que tu meures
Pour investir avec assurance
Tes Œuvres Complètes,
La reliure plus ou moins luxueuse
D'un temps qui en vers te convenait –
(Oui, des vers choux-fleurs,
Qu'elles plantent sur l'étagère –
C'est-à-dire, si tu as de la chance,
Si un éclair à la mode
T'illumine,
Si le rayon d'une mode
Mamelue te touche)
Et quand elles achètent tes Œuvres Complètes,
Elles achètent un chien de race,
Avec le livre d'instruction approprié.
(N'oublie pas qu'en annexe
De tes Œuvres Complètes,
Est joint un livret d'instructions
Avec beaucoup images).

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Edwin Landseer
Eos, le lévrier préféré du Prince Albert (1841)
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Paraíso filosófico


Nom :
 
Recueil :
 
Autre traduction :
João Guimarães Rosa »»
 
Magma (1936-1997) »»
 
Italien »»
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Paraíso filosófico
Paradis philosophique


No jardim dos Hespéridas, sem flores
na discrição dos tufos de folhagem,
passeiam passos lentos
homens de túnica longa,
como os magos da Rosa-Cruz.

Sob os pomos das luzes do Capricórnio aceso,
o relógio do tempo
há muito que parou, os dedos superpostos,
como o dia e a noite,
porque não há mais noite e nem dia...

Ar parado,
lagos vidrados,
e vasos,
muitos vasos,
vasos vazios...

Os anciãos perpassam
intérminos terraços,
com olhos tranquilos, olhos gelados,
de tanto olharem o sol.
E as mãos tateiam calmas,
como se os dedos mergulhassem
a translucidez de uma água,
esculpindo
invisíveis e impossíveis formas novas...
Dans le jardin des Hespérides, sans fleurs
dans les discrètes touffes de feuillage,
à pas lents marchent
des hommes en longues robes,
comme les magiciens de la Rose-Croix.

Sous les pommes des lumières du Capricorne enflammé,
l'horloge du temps
s'est arrêtée depuis toujours, les doigts se superposent,
comme le jour et la nuit,
car il n'y a plus de nuit et plus de jour.....

Un air immobile,
des lacs couverts de glace,
et des vases,
beaucoup de vases,
des vases vides...

Les anciens déambulent
au long des terrasses interminables,
le regard paisible, les yeux gelés
à force de regarder le soleil.
Et leurs mains tâtonnent avec calme,
comme si leurs doigts plongeaient
dans l'eau translucide,
sculptant
d'invisibles et d'impossibles formes nouvelles...
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Gustav Adolph Spangenberg
L'École d'Aristote (1883-1888)
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Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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