Congolês


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Congolês
Congolais

“Meus ancestrais eram
trazidos ao Brasil
para perder a liberdade”,

diz à repórter o refugiado
de guerra congolês.

“Agora nós viemos
para ganhar a liberdade”.

(O anjo da História, não
mostrado na cena, ri.)
___________

N. d. A.: Este poema foi escrito em 2015. Portanto, sete anos antes do brutal assassinato do imigrante congolês Moïse Kabagambe, em 2022, no Rio de Janeiro.

« Mes ancêtres ont été
déportés au Brésil
pour perdre leur liberté »,

dit à la journaliste le réfugié
de guerre congolais.

« Nous venons maintenant
pour gagner notre liberté ».

(L’ange de l’Histoire, absent
de cette scène, se mit à rire.)
___________

N. d. A. : Ce poème a été écrit en 2015. Sept ans avant l’assassinat brutal de l’immigré congolais Moïse Kabagambe en 2022 à Rio de Janeiro.

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William Turner
Le navire négrier (1781)
...

Oh! tarde de sábado britânica...


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Oh! tarde de sábado britânica...
Oh ! après-midi d'un samedi britannique...


Oh! tarde de sábado britânica,
Poema da rotina,
Prodígio do bem-estar...
Eu, que donde vou, latino e desgrenhado,
Intenso, irregular,
Apenas sei a vibração e o desânimo
(O sol excessivo e a sombra opaca),
Olho-te no deslumbramento
De quem se banha
E se deslumbra
Em penumbra.
Oh ! après-midi d'un samedi britannique,
Poème de la routine,
Prodige du bien-être...
D'où je viens, moi, latin et débraillé,
Intense, irrégulier,
Je ne connais que vibration et accablement
(Soleil excessif et ombre opaque),
Je te regarde dans l’éblouissement
De celui qui se baigne
Et s'éblouit
Dans la pénombre.
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August Macke
Promenade (1913)
...

Deram-nos uma liberdade de cravos...


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Deram-nos uma liberdade de cravos...
Ils nous ont donné la liberté des œillets...


Deram-nos uma liberdade de cravos

Desenterrada dos mais sombrios tempos –
Crónica da memória –
Liberdade pisada, amarfanhada
Nas profundezas das mãos
Já lucífugas do temor;

Deram-nos esta liberdade,
Aragem exalada por certas vozes –
Zeca Afonso, “Grândola”.
Energia borbulhante nos pulsos,
Ergueram-se do ser fantasma,
Fachada já fendida.

Esta liberdade que nos deram
Celebrada em pombas transparentes
Nos fugazes dias orquestrados pela euforia.
Mas a liberdade que nos deram não é nossa,
Embora nas nossas veias seja ela a alígera
Que nos concede direito à claridade.

Não é nossa a liberdade que assenta em símbolos
Que são na alma dos nossos pais ecos
De insubmissão e vitória,
Pois que cada geração tem de esburgar
O seu querer, a sua liberdade de navegar
E buscar a sua liberdade.

Geração sem liberdade conquistada,
Rosa gerada submergida na lacuna
De estar ainda por abrir.
Ils nous ont donné la liberté des œillets

Exhumée de temps plus sombres –
Chronique de la mémoire –
Liberté piétinée, froissée
Dans les profondeurs des mains
Déjà fuyant de peur la lumière ;

Ils nous ont donné cette liberté,
Léger souffle exhalé par certaines voix –
Zeca Afonso, "Grândola".
Énergie bouillonnante dans les poignets,
Ils ont surgi de leur être fantôme,
Façade déjà fendue.

Cette liberté qu’ils nous ont donnée
Ils l'ont célébrée en colombes transparentes
Les jours fugaces orchestrés par l’euphorie.
Mais la liberté qu’ils nous ont donnée n’est pas la nôtre,
Bien que dans nos veines, c'est elle qui soit ailée
Qui nous donne droit à la clarté.

N'est pas la nôtre la liberté bâtie sur des symboles
Qui sont dans l'âme de nos pères, échos
De l’insoumission et de la victoire,
Chaque génération doit faire l'anatomie
De ses désirs, de ses capacités d'action
Et chercher sa liberté.

Génération sans liberté conquise,
Rose naissante submergée par l’entre-deux
D'un être encore à venir.
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...

O futuro


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O futuro
Le futur


Aos domingos, iremos ao jardim.
Entediados, em grupos familiares,
Aos pares,
Dando-nos ares
De pessoas invulgares,
Aos domingos iremos ao jardim.
Diremos, nos encontros casuais
Com outros clãs iguais,
Banalidades rituais,
Fundamentais.
Autómatos afins,
Misto de serafins
Sociais
E de standardizados mandarins,
Teremos preconceitos e pruridos,
Produtos recebidos
Na herança
De certos caracteres adquiridos.
Falaremos do tempo,
Do que foi, do que já houve…
E sendo já então
Por tradição e formação
Antiburgueses
— Solidamente antiburgueses —,
Inquietos falaremos
Da tormenta que passa
E seus desvarios.

Seremos aos domingos, no jardim
Reaccionários.
Le dimanche, nous irons au jardin.
Ennuyés, en groupes familiaux,
Par paires,
Nous donnant l’air
De personnes inhabituelles,
Le dimanche, nous irons au jardin.
Nous dirons, lors de rencontres occasionnelles
À nos égaux des autres clans,
Des banalités rituelles,
Les fondamentaux.
Automates apparentés,
Mélange de séraphins
Sociaux
Et de mandarins standardisés,
Nous aurons des préjugés et du prurit,
Produits reçus
En héritage
De certains caractères acquis.
Nous parlerons du temps,
De ce qui fut, de ce qui s’est passé...
Et nous serons alors déjà
Par tradition
Et de formation Antibourgeoise
– Solidement antibourgeoise –,
Inquiets, nous parlerons
De la tourmente qui passe
Et de ses dérives.

Nous serons au jardin le dimanche
Réactionnaires.
________________

Pierre-Auguste Renoir
Au jardin (1876)
...

O essencial é ter o vento


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O essencial é ter o vento
L’essentiel est d’avoir le vent


O essencial é ter o vento.
Compra-o; compra-o depressa,
A qualquer preço.
Dá por ele um princípio, uma ideia,
Uma dúzia ou mesmo dúzia e meia
Dos teus melhores amigos, mas compra-o.
Outros, menos sagazes
E mais convencionais,
Te dirão que o preciso, o urgente,
É ser o jogador mais influente
Dum trust de petróleo ou de carvão.
Eu não:
O essencial é ter o vento.
E agora que o Outono se insinua
No cadáver das folhas
Que atapeta a rua
E o grande vento afina a voz
Para requiem do Verão,
A baixa é certa.
Compra-o; mas compra-o todo,
De modo
Que não fique sopro ou brisa
Nas mãos de um concorrente
Incompetente.
L’essentiel est d’avoir le vent.
Achète-le, achète-le rapidement,
À n’importe quel prix.
Échange-le contre un principe, une idée,
Une douzaine ou même une douzaine et demi
De tes meilleurs amis, mais achète-le.
D’autres, moins sagaces
Et plus conventionnels,
Te diront que le besoin, l'urgence,
Est d’être le joueur le plus influent
D'un cartel du pétrole ou du charbon.
Moi, non :
L’essentiel est d’avoir le vent.
Et maintenant que l’automne s’insinue
Dans le cadavre des feuilles
Qui tapissent la rue
Et que le grand vent affine sa voix
Pour le requiem de l’été,
La ville est sûre.
Achète-le ; mais achète-le tout entier
De manière
À ce qu’il ne reste ni souffle ni brise
Entre les mains d’un concurrent
Incompétent.
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Leonardo Dudreville
Automne (1913)
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No amplo e ermo degredo...


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No amplo e ermo degredo...
Dans l'exil ample et désert...


No amplo e ermo degredo
Da Noite enorme incriada,
Acesso ao átrio do medo,
Reverso a negro do Nada

Erra uma asa, partida,
Dum qualquer pássaro morto,
Que só porque erra tem vida
No mar do nada sem porto.

É quando passa e projecta
Na Sombra sombra erradia
Que nasce a mãe dum poeta
E se concebe a poesia.
Dans l'exil ample et désert
De l'énorme Nuit incréée,
J'accède au parvis de la peur,
Revers en noir du Néant.

De quelque oiseau mort,
Errante une aile se brise.
Il a commis une erreur, et sa vie
Est sans port sur la mer du rien.

C'est lorsque passe et se projette
Dans l'Ombre une ombre vagabonde
Que nait la mère d'un poète
Et que se conçoit la poésie.
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Albrecht Dürer
Oiseau mort (1512)
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Eu, Rosie, eu se falasse, eu dir-te-ia...


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Eu, Rosie, eu se falasse, eu dir-te-ia...
Moi, Rosie, si je parlais, je te dirais...


Eu, Rosie, eu se falasse, eu dir-te-ia
Que partout, everywhere, em toda a parte,
A vida égale, idêntica, the same,
É sempre um esforço inútil,
Um voo cego a nada.
Mas dancemos; dancemos
Já que temos
A valsa começada
E o Nada
Deve acabar-se também,
Como todas as coisas.
Tu pensas
Nas vantagens imensas
Dum par
Que paga sem falar;
Eu, nauseado e grogue,
Eu penso, vê lá bem,
Em Arles e na orelha de Van Gogh…
E assim entre o que eu penso e o que tu sentes
A ponte que nos une — é estar ausentes.
Moi, Rosie, si je parlais, je te dirais
Que partout, everywhere, en tout lieu,
La vie égale, identique, the same,
Est toujours un effort inutile,
Un vol aveugle pour rien.
Mais nous dansons ; nous dansons
Puisque nous avons
Commencé la valse
Et que le Néant
Doit aussi se terminer,
Comme toutes les choses.
Tu penses
Aux avantages immenses
D’un couple
qui paie sans parler ;
Moi, nauséeux et groggy,
Je pense, crois-le bien,
À l’oreille de Van Gogh, en Arles...
Entre ce que je pense et ce que tu ressens
Le pont qui nous unit - est d’être absents.
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Charles Demuth
Vaudeville (1918)
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Duma outra infância inventada...


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Duma outra infância inventada...
D’une autre enfance inventée...


Duma outra infância inventada,
Guardo memórias que são
Reais reversos do nada

Que as verdadeiras me dão.
Estas, se acaso regressam,
Em tropel e confusão

Ao limiar-me, tropeçam
No corpo das que lá estão.
Assim mentindo as raízes

Do meu confuso começo,
Segrego imagens felizes
Com que as funestas esqueço.
D’une autre enfance inventée,
Je garde des souvenirs qui sont
Les réels opposés du rien

Que me donnent les véritables.
Si par hasard ces derniers reviennent,
Attroupés et confus sur le seuil,

Alors ils trébuchent
Sur le corps de ceux qui sont là.
Ainsi, en mentant sur les racines

Confuses de mes débuts,
Je sécrète des images heureuses
Et j'oublie les funestes.
________________

Jan van Steen
L'école au village (1660)
...

Do campo dos mortos...


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Do campo dos mortos...
Du champ des morts...


Do campo dos mortos
Em terra estrangeira
Por onde passámos
Absortos os dois,
Saímos ilesos de melancolia,
Por irmos tão vivos, tão livres
E juntos os dois.
Em vão sobre as campas
Dos mortos estrangeiros
Visível olvido
Na terra sem rosas votivas
Chamava por nós.
Nós íamos indo,
Felizes, felizes,
E o ventre da terra
Sonhava raízes
À volta de nós.
Nós íamos indo
Na hora que, breve, passava,
Vivendo-a sòmente.
E a nossa presença encarnava
No campo dos mortos em terra estrangeira
- Passado, passado -
O presente.
Du champ des morts
En terre étrangère
Par lequel nous étions passés
Absorbés tous les deux,
Nous sortîmes indemnes de la mélancolie,
Si vivants, si libres ensemble,
Tous les deux, nous partîmes.
En vain sur les champs
Des morts étrangers
Un oubli visible
En cette terre sans roses votives
Nous interpellait
Ainsi nous allions de l'avant
Heureux, heureux,
Et le ventre de la terre
Autour de nous
Rêvait de racines.
Nous allions de l'avant
À l'heure brève qui passait,
Pour la vivre simplement.
Et sur le champ des morts en terre étrangère
– Passé, passé –
Notre présence incarnait
Le présent.
________________

Edouard Vallotton
Le cimetière militaire de Châlons (1917)
...

Desde quando alguma vez anoiteceu...


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Desde quando alguma vez anoiteceu...
Depuis qu'à jamais sont venues...


Desde quando alguma vez anoiteceu
E à angústia de que a terra se cobriu
Só pasmo nas esferas respondeu;

Desde quando alguma flor emurcheceu
E a criança que válida se ria
De repente calada apodreceu;

Desde quando a algum estio sucedeu
Um outro outono e a árvore se despiu
E a primeira cabeça encaneceu;

Desde quando alguma coisa que nasceu
Sem que o pedisse, sem remédio se degrada
E acaba, sob a terra que a comeu,

Dispersa entre os átomos dispersos,
Se acumula a tristeza deste dia
E a razão destes versos.
Depuis qu'à jamais sont venues, la nuit
Et l’angoisse dont la terre s’est couverte,
Stupéfait par la réponse des sphères ;

Depuis que cette fleur s'est fanée
Et que cet enfant si vigoureux qui riait
Soudainement silencieux s’est décomposé ;

Depuis qu’à cet été, a succédé un autre
Automne, et que l’arbre s’est dépouillé
Et que la première frondaison a grisonné ;

Depuis que cette chose est né sans être
Désirée, sans remède, qu'elle s'est dégradée
Et a fini sous la terre qui l’a mangée,

Dispersée parmi les atomes dispersés,
S’est accumulée la tristesse du jour
Et la raison de ces vers.
________________

Mario Ceroli
De l'eau jusqu'au cou (1998)
...

Como dói o ignorado humano...


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Como dói o ignorado humano...
Comme elle fait mal l’ignorance...


Como dói o ignorado humano.
Vou, então, procurar
Algo semelhante a ternura:
O vapor de um chá,
A lembrança de um papel antigo no bolso,
O que resta de vento lá fora.
Um mar sem praias ou précédents,
Viagem pura, amor sem margem,
Corrente que mergulha na água esgotada.

Comme elle fait mal l’ignorance humaine.
Je vais donc chercher
Une chose semblable à la tendresse :
Les vapeurs d’un thé,
Le souvenir d’un vieux papier dans ma poche,
Ce qu'il reste du vent là dehors.
Une mer sans plages ni prédécesseurs,
Un pur voyage, un amour sans limite,
Un courant qui plonge dans l’eau épuisée.

________________

Oswaldo Guayasamín
Méditation (1970)
...

Deixai os doidos governar entre comparsas...


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Deixai os doidos governar...
Laissez les fous régner...


Deixai os doidos governar entre comparsas!
Deixai-os declamar dos seus balcões
Sobre as praças desertas!
Deixai as frases odiosas que eles disserem,
Como morcegos à luz do Sol,
Atónitas baterem de parede em parede,
Até morrerem no ar
Que as não ouviu
Nem percutiu
À distância da multidão que partiu!
Deixai-os gritar pelos salões vazios,
Eles, os portentosos mais que os mares,
Eles, os caudalosos mais que os rios,
O medo de estar sós
Entre os milhares
De esgares
Reflectidos nos colossais
Cristais
Hílares
Que a sua grandeza lhes sonhou!
Laissez les fous régner parmi leurs comparses !
Laissez-les déclamer depuis leurs balcons
Sur les places désertes !
Laissez les phrases odieuses qu’ils leurs disent,
Chauves-souris à la lumière du Soleil,
Stupéfaites, se cognant de mur en mur,
Jusqu’à mourir dans l'air
Qui ne les a pas entendues
Ni répercutées
Loin de la foule qui est partie !
Laissez-les crier dans les salles vides,
Eux, plus prodigieux que les mers,
Eux, plus impétueux que les rivières,
Avec la peur d’être seul
Parmi les milliers
De grimaces
Reflétés par de colossaux
Cristaux
Hilares
Que leur grandeur a rêvé pour eux !
________________

Friedrich Dürrenmatt
Apocalypse IV (1968)
...

De Copélia guardo três cartas melancólicas...


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De Copélia guardo três cartas...
De Coppélia, je garde trois lettres...


De Copélia guardo três cartas melancólicas,
Um laço e, de uma rosa
Que o perfume aprendeu nos seus cabelos,
Um esvaído botão.
Evade-se do todo um halo a antigo, triste.
Claro que Copélia não existe
E as cartas também não.
Só é real porque me falta.
Porque a não tive creio nela e creio
Na memória de quem foi no meu passado;
Nos passeios furtivos que tivemos;
Nos astros que pusemos
Nalgum beijo trocado;
Na exaltação de certa dança, alada
Na sensação de que uma nuvem me enlaçasse;
E na suave e pura e filtrada emoção
De alguma vez que a sua mão
Entre as minhas tardasse.
Esta é Copélia a quem, se acaso dado fosse
Nascer ou ter vivido,
Rígido pai ma recusasse,
Lírico mal ma arrebatasse
Sem a ter possuído,
Para que doutro ou morta virgem
Ilesa e viva dentro de mim permanecesse.
De Coppélia, je garde trois lettres mélancoliques,
Une boucle et, le parfum
D’une rose appris dans ses cheveux,
Un bouton pâli fané.
Du tout, émane un halo triste à l’ancienne.
Bien sûr, Coppélia n’existe pas
Et ses lettres non plus.
N'est réel que son manque.
Ne l'ayant pas eu je crois en elle et je crois
Me souvenir du temps passé près d'elle ;
Des furtives promenades que nous avions;
Des étoiles qui nous suivaient
Lorsqu'un baiser fut échangé ;
Dans l’exaltation ailée de cette danse,
Dans la sensation ailée de ce nuage qui nous liait;
Et suave et pure, dans cette émotion filtrée
Chaque fois que sa main
S'attardait dans la mienne.
Telle eut été Coppélia, si la chance lui avait été donné
De naître et d'avoir vécu,
Strict son père me la refusa,
Lyrique une douleur me l'arracha
Avant qu'elle ne fut mienne,
Afin qu’une autre ou morte vierge
Indemne et vive, en moi demeure.
________________

Edvard Munch
La Madone (1895-1902)
...

Aquele senhor que desde a infância...


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Aquele senhor que desde a infância...
Ce monsieur qui me connaît depuis l’enfance...


Aquele senhor que desde a infância me conhece,
Com que direito se enternece
Quando me vê?
Que mal lhe fiz, que me quer bem?
Porque motivo me diz só
Coisas que, se as soubesse, esqueceria,
Hirtas, mortas,
Coisas cheias de pó
E de melancolia?
Ce monsieur qui me connaît depuis l’enfance,
De quel droit s'attendrit-il
Lorsqu'il me voit ?
Quel mal lui ai-je fait, qu'il me veuille du bien ?
Pour quelles raisons ne me dit-il
Que des choses si tôt connues, vite oubliées,
Pétrifiées, mortes,
Des choses pleines de poussière
Et de mélancolie ?
________________

Italo Mus
La famille du montagnard (1952)
...

A que morreu às portas de Madrid...


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A que morreu às portas de Madrid...
Celle qui est morte aux portes de Madrid...


A que morreu às portas de Madrid,
Com uma praga na boca
E a espingarda na mão,
Teve a sorte que quis,
Teve o fim que escolheu.
Nunca, passiva e aterrada, ela rezou.
E antes de flor, foi, como tantas, pomo.
Ninguém a virgindade lhe roubou
Depois de um saque - antes a deu
A quem lha desejou,
Na lama dum reduto,
Sem náusea mas sem cio,
Sob a manta comum,
A pretexto do frio.
Não quis na retaguarda aligeirar,
Entre «champagne», aos generais senis,
As horas de lazer.
Não quis, activa e boa, tricotar
Agasalhos pueris,
No sossego dum lar.
Não sonhou minorar,
Num heroísmo branco,
De bicho de hospital,
A aflição dos aflitos.

Uma noite, às portas de Madrid,
Com uma praga na boca
E a espingarda na mão,
À hora tal, atacou e morreu.

Teve a sorte que quis.
Teve o fim que escolheu.
Celle qui est morte aux portes de Madrid,
Avec un juron dans la bouche
Et la carabine à la main,
a eu le sort qu'elle désirait,
a eu la fin qu'elle a choisie.
Jamais, passive et atterrée, elle n'a prié.
Et avant fleur, comme tant d’autres, fut pomme.
Sa virginité, personne ne l’a volée
Après la bataille – avant d'être donné
À celui qui la voulait,
Dans la boue d’un bastion,
Sans nausée, mais sans chaleur,
Sous la couverture commune,
Au prétexte du froid.
Elle n'a pas voulu, à l'arrière-garde,
entre « champagne » et généraux séniles,
rendre plus léger leur temps de loisir.
Elle n'a pas voulu, active et bonne, tricoter
Des vêtements chauds, puérils,
Dans le calme d'un foyer.
Elle n'a pas rêvé d'adoucir le sort,
Avec un héroïsme blanc,
Des estropiés de l’hôpital,
Ni l'affliction des affligés.

Une nuit, aux portes de Madrid,
Avec un juron dans la bouche
Et la carabine à la main,
Elle attaqua et mourut, à l'heure dite, .

Elle a eu le sort qu'elle désirait,
Elle a eu la fin qu'elle a choisie.
________________

Arnold Böcklin
Tête de jeune fille morte (1879)
...

A Fernando Pessoa (ele mesmo)


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A Fernando Pessoa (ele mesmo)
À Fernando Pessoa (en personne)


Cada verso é uma esfinge ter falado.
Mas quanto mais explícito ela o diz,
Mais tudo permanece inexplicado
E menos se apreende o que ela quis.

Erra um sussurro, tão etéreo e alado
Que nem mesmo silêncio o contradiz.
E o ouvi-lo, ou ávido ou irado
Na busca dum segredo sem raiz,

É como se em pensar - um descampado -
Passasse fugitiva e intensamente
O Tempo todo inteiro projectado

E a sombra ali marcasse, na corrente
Do nada para o nada, inda passado
E já futuro, a ficção do presente.
Chaque vers est un sphinx qui parle.
Mais plus son dire est explicite,
Et plus il demeure inexpliqué
Moins l'on appréhende ses désirs.

Vague un murmure, si éthéré et ailé
Que le silence même ne peut le contredire.
Et tu l'entends, avide ou colérique
À la recherche d’un secret sans racine,

Comme si dans l'esprit – terrain vague
Était passé fugitif mais en intensité
Tout le Temps en entier qui se projette

Et dans le flot d'un néant l'autre, marquée
Là comme une ombre, toujours passé
Et déjà futur, la fiction du présent.
________________

Orazio Barrese
Fernando Pessoa 1
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Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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