Voz de um Deus


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Voz de um Deus
Voix d’un Dieu


Suave montanha,
Se eu quisesse te sopraria para longe.

Ruge, mar, em teu cárcere,
Pela minha palavra subjugado.

Frágeis edifícios,
Eu vos faria como a palácios de nuvens
Ruir sem rumor.

Meu pensamento distancia o mundo
E sopra no ar o pó da realidade
Parida como fruto da violência
Com a força que tem a dor.

Mas para que destruir a aparência?
Para onde varrer o pó da terra?

Se não fosse a poeira das palavras
Quem adivinharia um pensamento?

Só restaria o sonho entre os escombros.
Só ficaria um círculo e eu no meio,
Cheio da própria glória, imensa solidão.

Douce montagne,
Si j'en avais le désir, au loin je t'emporterais.

Rugis, mer, dans ta prison,
Par ma parole, subjuguée.

Fragiles édifices,
Je vous ferais pareils à des palais de nuages.
Qui s'effondrent sans bruit.

Ma pensée éloigne le monde et souffle
dans l'air les débris du réel.
Né comme le fruit de la violence
Avec la force que possède la douleur.

Mais pourquoi détruire l'apparence ?
Où balayer les cendres de la terre ?

Si n'était la poussière des mots
Qui soupçonnerait une pensée ?

Ne resterait que le rêve parmi les décombres.
Ne demeurerait qu'un cercle et moi au milieu,
Empli de ma propre gloire, d'une immense solitude.

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William Turner
Paysage marin avec bouée (1840)
...

Separação


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Separação
Séparation


Onde andarás sem mim nessas ruas enormes?
Quem te acompanha? Quem contigo ri?
Sob as mesmas cobertas com quem dormes?
Quem te ama senão eu? Quem pensa em ti?

Vagas sem ter aonde ir e sem saber
O que fazer, ou sem prazer nenhum
Em mãos alheias como um bem comum
A outro te entregas sem lhe pertencer.

Estou pensando em ti… Pensar é estar sozinho…

Où marcheras-tu sans moi par ces immenses rues ?
Qui t'accompagne ? Qui rit avec toi ?
Sous les mêmes couvertures avec qui dors-tu
Qui t'aime à part moi ? Qui pense à toi ?

En divagant sans endroit où aller et sans
savoir que faire, ou sans y prendre aucun plaisir
Bien commun en des mains étrangères
Tu t'en remets à l'autre sans lui appartenir.

Moi seul, je pense à toi... Penser, c'est être seul...

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Emilio Longoni
Réflexions d'un affamé (1893)
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Princípio da noite


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Princípio da noite
Début de la nuit


Eu ia em mim perdido, em mim pensando.
A existência deserta.
A rua escura.
Eu sentia a tristeza dos felizes
Vendo a estrela da tarde rir sozinha...
Em que altura ela estava!
O resto era imenso.

Tudo é exílio.

J'étais perdu en moi, en moi pensant.
À l'existence déserte.
À la rue sombre.
J'ai ressenti la tristesse des heureux
voyant rire l'étoile du soir solitaire...
Comme elle était haute !
Le reste était immense.

Tout est exil.

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Mosaïque du Ciel étoilé
Mausolée de Galla Placidia (Ravenne, V sec.)
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Amarelo


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Amarelo
Jaune


Kuang-Ling,
pintor chinês de máscara de cera,
feliz de ópio, e ébrio de dragões,
molha o pincel na água de ocre
do Huang-Ho,
e, entre lanternas de seda,
pinta e repinta,
durante trinta anos,
sulfúreos e asiáticos girassóis,
na incrível porcelana de um jarrão
dos Ming…
Kuang Ling,
peintre chinois des masques de cire,
passionné d'opium et ivre de dragons,
mouillait son pinceau dans les eaux ocres
du Huáng Hé,
et, parmi les lanternes de soie,
peignit et repeignit,
durant trente ans,
d'asiatiques et sulfureux tournesols,
sur les vases à l'incroyable porcelaine
des Ming…
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Henri Matisse
Intérieur en jaune et bleu (1946)
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Alaranjado


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Alaranjado
Orange


No campo seco, a crepitar em brasas,
dançar as últimas chamas da queimada,
tão quente, que o sol pende no ocaso,
bicado
pelos sanhaços das nuvens,
para cair, redondo e pesado,
como uma tangerina temporã madura...
Sur les champs secs, crépitant de braises,
dansent les dernières flammes d'un brûlis,
si chaud, que le soleil suspendu au couchant,
picoré
par des nuées de tangaras,
finit par tomber, rond et lourd,
comme une mandarine ayant mûrie trop vite...
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Mark Rothko
Orange et jaune (1956)
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Praia deserta


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Praia deserta
Plage déserte


Estar só, numa praia deserta.
 
Ter diante dos olhos uma paisagem eterna,
Pisar na orla de espuma.
Tocar com as mãos num rochedo.
 
Ver a tarde cair no mar imóvel
Sob o domínio de uma estrela azul.
 
Ficar parado, contemplando o espaço!
 
Olhar as estrelas, deitado na areia ...
 
Dormir debaixo da lua,
No chão do mundo.

Être seul sur une plage déserte.

Avoir devant les yeux un paysage éternel,
Marcher juste au bord de l'écume.
Toucher de ses mains une roche.

Voir tomber le soir sur la mer immobile.
Sous l'autorité d'une étoile bleue.

S'arrêter là, et contempler l'espace !

Regarder les étoiles, s'allonger sur le sable...

Dormir au-dessous de la lune,
Tourné vers le champ du monde.

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Lèon Spilliaert
Plage sous la lune (1908)
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Vermelho


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Vermelho
Vermillon


É uma pomba
– parece uma virgem.
De debaixo das plumas, vem o jorro
enérgico, da foz de uma artéria:
e a mancha transborda, chovendo salpicos,
a cada palpitação.

Cresce, cresce,
parece que meus olhos a tocam,
e que vem aos meus olhos
passando por meus dedos,
viva, tão viva,
que quase grita…
Ardente e berrante…
Como deve ser quente!…
Mancha farta, crescente, latejante,
dói-me nos olhos e me irrita…

Cresce, cresce,
tão depressa,
que chega a mudar o gosto na minha boca…
Tenho-a agora presa nos meus olhos,
quente, quente,
e no entanto a pomba já está fria,
e colorada, como uma grande flor…
C'est une colombe
– à une vierge semblable.
De dessous les plumes vient le jet
énergique, de la bouche d'une artère :
et la tache déborde, pluie d'éclaboussures,
à chaque palpitation.

Elle grandit, grandit,
comme si mes yeux la touchaient,
et qu'elle venait jusqu'à mes yeux
passant entre mes doigts,
vive, si vive,
et presque un cri...
Brûlante et aveuglante...
Comme il doit faire chaud !…
Tache à foison, qui grandit lancinante,
qui me fait mal aux yeux et m'irrite...

Elle grandit, grandit,
si rapide,
que son goût vient à changer dans ma bouche...
Maintenant je l'ai prise dans mes yeux,
si chaude chaude,
et cependant la colombe est déjà froide,
et cramoisie, comme une grande fleur…
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Jan Fabre
La Liberté de Compassion (2019)
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O homem e a sua paisagem


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O homem e a sua paisagem
L’homme et son paysage


Toda paisagem tem um ar de sonho.
Vejo o tempo parado, inutilmente.
Tudo é menos real do que suponho.
Interrompi teu sonho, natureza.

Diante de um ser humano, de repente
Apareces tomada de surpresa.
No espaço que me cerca estou suspenso.
Em redor um olhar pasmado e mudo

E no ar a ameaça do silêncio denso.
Em todo sonho existe um extasiado
Olhar adormecido que vê tudo…
Senhor, eu sou o objeto contemplado

Tout paysage à un air de rêve.
Je vois le temps s'arrêter, inutilement.
Tout est moins réel que supposé.
Nature, j'ai interrompu ton rêve.

Soudain, tu sembles pris par surprise
Devant un être humain, Dans l'espace
Qui m'environne, je suis suspendu
Avec un regard étonné et muet, et autour

Et dans l'air, la menace d'un silence épais.
En tout rêve existe un être en extase
Un œil endormi qui voit tout...
Seigneur, je suis l'objet contemplé.

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Giovanni Fattori
Homme dans les bois (1880-1885)
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O caminho


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O caminho
Le chemin


Ela sonhou que era uma morta andando...
Seu corpo ia-se transformando,
Os restos iam ficando pelo chão,
O mundo ia sumindo,
E ela ia ao longe desaparecendo.

Quem sabe onde termina esse caminho?
Por que por toda a vida e até na morte
Ser como alguém que vai por um caminho?

Elle rêvait d'être une morte qui marchait
Son corps allait se transformer
Ses restes se répandant sur le sol,
Le monde allait s'évanouir,
Et au loin, elle allait disparaitre.

Qui sait où va se terminer ce chemin ?
Pourquoi, dans toute vie et même dans la mort,
être une personne allant sur un chemin ?

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Utagawa Kunisada
Esprit (1852)
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Elegia


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Elegia
Élégie


Teu sorriso se abriu como uma anêmona
entre as covinhas do rosto infantil.
Estavas de pijama verde,
nas almofadas verdes,
os pezinhos nus, as pernas cruzadas,
pequenina,
como um ídolo de jade
que teve por modelo uma princesa anamita.
Tuas mãos sorriam,
teus olhos sorriam,
o liso dos teus cabelos pretos sorria,
e mesmo me sorriste,
e foi a única vez...

Não pude calçar, com beijos os teus pezinhos,
e não pudeste caminhar para mim...
Mas é bem assim que os meus sonhos se possuem.
Ton sourire s'est ouvert comme une anémone
entre les fossettes de ton visage enfantin.
Tu étais vêtue d'un pyjama vert,
entourée d'oreillers verts,
Petits pieds nus, jambes croisées,
aussi potelée
qu'une idole de jade,
tu as pour modèle une princesse annamite.
Tes mains souriaient,
tes yeux souriaient,
tes cheveux lisses et noirs souriaient,
et même à moi tu as souri.
Ce fut l'unique fois...

Je n'ai pas pu chausser de baisers tes petits pieds,
et tu ne pouvais pas marcher auprès de moi...
Mais c'est bien ainsi que mon rêve se termine.
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Paula Modersohn-Becker
Enfant à côté d'un bouleau (1904)
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Hoje, é dia de Natal...


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Hoje, é dia de Natal...
Aujourd'hui est le jour de Noël...


Hoje, é dia de Natal e, não sei,
Talvez estivesse só,
Se não fosse uma gaivota
Que repete círculos
Num céu estranhamente baixo,
Ela, como eu, longe do mar.
Ando por estas ruas distraídas
Que hoje me levariam a qualquer vida,
Ruas leves, à deriva, sem deus,
Um deus dissoluto, disperso em rituais,
Intocável a qualquer prece.
Há uma solidão que se espraia em mim,
Como um baldio, um descampado,
A infância faz força, pressurosa,
Contra o pensamento.
Não a deixo vir.

Aujourd'hui est le jour de Noël et,
je ne sais si je serais seul,
Si je ne suis pas une mouette
qui tourne et tourne en rond
Dans un ciel étrangement bas,
Elle, pareille à moi, aussi loin de la mer.
Je marche par ces rues distraites
qui m'ont emmener aujourd'hui vers d'autres vies,
Des rues légères, à la dérive, sans dieu,
Un dieu dissolu, dispersé dans les rituels,
Inaccessible à toutes les prières.
Il y a une solitude qui s'épanche en moi,
Comme une terre gaste, un terrain vague,
L'enfance empressé s'est enforcit
Contre la pensée.
Ne pas la laisser venir.

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Guim Tió
Espace irréel (2014)
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Caranguejo


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Caranguejo
Crabe


Caranguejo feiíssimo,
monstruoso,
que te arrastas na areia
como a miniatura
de um tanque de guerra...
Gosto de ti, caranguejo,
Câncer meu padrinho
nas folhinhas,
pois nasci sob as bênçãos do teu signo
zodiacal...

Teu par de puãs cirúrgicas oscila
à frente do escudo lamaçento
de velho hoplita.
E mais oito patas, peludas,
serrilhadas,
de crustáceo nobre,
retombam no mole desengonço
de pés e braços muito usados,
desarticulados,
de um bebê de celulóide.

Caranguejo sujo,
desconforme,
como um atarracado Buda roxo
ou um ídolo asteca...

És forte e ao menor risco te escondes
na carapaça bronca,
como fazem os seres evoluídos,
misantropos, retraídos,
o filósofo, o asceta,
o cágado, o ouriço, o caracol...

Caranguejo hediondo,
de armadura espessa,
prudente desertor...
Para as luas do amor, quero aprender contigo,
quero fazer como fazes, animalejo frio,
que, tão calcariamente encouraçado,
só sabes recuar...
Crabe horriblement laid,
monstrueux,
qui te traînes sur le sable
comme un char
de combat miniature...
Je t'apprécie, crabe,
cancer mon parrain
dans les journaux,
car je suis né sous les auspices de ton signe
zodiacal...

Ta paire de ciseaux chirurgicale oscille
devant le bouclier fangeux
du vieil hoplite.
Et tes huit autres pattes, poilues,
crantées,
de noble crustacé,
retombent en le mol amoncellement
de pieds et de bras usagés,
désarticulés,
d'un bébé en celluloïd.

crabe dégoûtant,
disproportionné,
comme un trapu bouddha violet
ou une idole aztèque...

Tu es fort et au moindre incident tu te caches
dans ta carapace grossière,
comme le font les êtres évolués,
misanthropes et retraits,
le philosophe, l'ascète,
la tortue, le hérisson, l'escargot...

crabe répugnant,
au blindage épais,
déserteur prudent...
Pour les lunes d'amour, je veux apprendre de toi,
je veux agir comme toi, froid bestion,
qui, tant cuirassé de calcaire,
et seul, sais reculer...
________________

Vincent van Gogh
Les deux crabes (1889)
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O beco


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O beco
La ruelle


No beco escuro e noturno
Vem um gato rente ao muro.
Os passos são de gatuno.
Os olhos são de assassino.
 
Esgueirando-se, soturno,
Ele me fita no escuro.
Seus passos são de gatuno.
Seus olhos são de assassino.
 
Afasta-se, taciturno.
Espanta-o meu vulto obscuro.
Meus passos são de gatuno.
Meus olhos são de assassino.

Dans la ruelle obscure et nocturne
Un chat vient rôder auprès du mur.
Les pas sont ceux d'un malfaiteur.
Les yeux sont ceux d'un assassin.

Il se faufile, c'est lugubre,
Et il me fixe dans le noir.
Ses pas sont ceux d'un malfaiteur.
Ses yeux sont ceux d'un assassin.

Il s'éloigne, taciturne.
Ma sombre face l'étonne.
Mes pas sont ceux d'un malfaiteur.
Mes yeux sont ceux d'un assassin.

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Aldemir Martins
Chat (1961)
...

Luar


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Luar
Pleine lune


De brejo em brejo,
os sapos avisam:
— A lua surgiu!...

No alto da noite as estrelinhas piscam,
puxando fios,
e dançam nos fios
cachos de poetas.

A lua madura
rola, desprendida,
por entre os musgos
das nuvens brancas...
Quem a colheu,
quem a arrancou
do caule longo
da Via-Láctea?...

Desliza solta...

Se lhe estenderes
tuas mãos brancas,
ela cairá...
De mares en mares,
les grenouilles avertissent :
— La lune est là !...

Les étoiles scintillent, la nuit là-haut
tirant des fils, elle
danse avec nos fils
ces chiens de poètes.

Roule la lune
mûre, négligemment
parmi les mousses
des nuages ​​blancs...
Qui l'a cueillie,
qui l'a détachée
de cette longue tige
de la Voie Lactée ?...

Librement elle glisse...

Si tu lui tends
tes mains blanches,
elle va tomber...
________________

Kawase Hasui Toyamagahara
Lune d'hiver (1931)
...

Águas da serra


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Águas da serra
Les eaux de la montagne


Águas que correm,
claras,
do escuro dos morros,
cantando nas pedras a canção do mais-adiante,
vivendo no lodo a verdade do sempre-descendo...
Águas soltas entre os dedos da montanha,
noite e dia,
na fluência eterna do ímpeto da vida...
Qual terá sido a hora da vossa fuga,
quando as formas e as vidas se desprenderam
das mãos de Deus,
talvez enquanto o próprio Deus dormia?...
E então, do semi-sono dos paraísos perfeitos,
os diques se romperam,
forças livres rolaram,
e veio a ânsia que redobra ao se fartar,
e os pensamentos que ninguém pode deter,
e novos amores em buscas de caminhos,
e as águas e as lágrimas sempre correndo,
e Deus talvez ainda dormindo,
e a lua a avançar, sempre mais longe,
nos milênios de treva do sem-fim...
Eaux vives,
et claires,
de l'obscurité des mornes,
chantant sur les pierres la chanson du plus-avant,
dans la boue, à vivre la vérité du toujours-descendre...
Eaux libres entre les doigts de la montagne,
nuit et jour,
dans l'abondance éternelle de l'élan de la vie...
Quelle aura été l'heure de votre fuite,
lorsque les formes et les vies se détachèrent
des mains de Dieu,
peut-être pendant que Dieu lui-même dormait ?...
Et puis, du demi-sommeil des paradis parfaits,
les digues se sont rompues,
les forces libres ont déboulé,
et l'angoisse est venue qui redouble quand on se lasse,
et les pensées que personne ne peut retenir
et de nouvelles amours en quête de leur chemin,
et les eaux et les larmes qui coulent toujours,
et peut-être Dieu qui dort encore,
et la lune s'avançant, toujours plus loin,
en des millénaires de ténèbres sans-fin...
________________

Vladimir Kush
Ocean Sprouts (2002)
...

É certo que tudo aconteceu...


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É certo que tudo aconteceu...
Il est vrai que tout s'est passé...


É certo que tudo aconteceu
No teu corpo, na tua alma,
Mas não eram teus, corpo e alma.
Digamos que se tratou de um cenário
Para que por ele as coisas passassem;
Passaram corpos, passaram anos.
Para o sofrido, esperaste propósito,
Mas não para o feliz, de que te apossaste.
Viveste tudo como teu, mercenário,
E, no entanto, agora,
Não sabes o que será de ti,
Prestes a devolver corpo e alma.
Em breve, ser-te-ão desconhecidos.
Não és senhor sequer do que viveste.

Il est vrai que tout s'est passé
Dans ton corps, dans ton âme,
Mais corps et âme n'étaient pas les tiens
Disons qu'il s'agissait d'un scénario
Pour que les choses passent à travers lui ;
Ont passé les corps, ont passé les ans.
Pour le malheur, tu espérais des raisons,
Mais non pour le bonheur, dont tu prenais possession.
Tu as tout vécu comme t'appartenant, mercenaire,
Et aujourd'hui, cependant
Tu ne sais pas ce qu'il adviendra de toi,
Prêt à rendre corps et âme.
Bientôt, ils te seront inconnus.
Tu n'es même plus maître de ce que tu as vécu.

________________

Paul Klee
Rayé de la liste (1933)
...

Mendigo


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Mendigo
Mendiant


Meu corpo é um andrajo
Apoiado a um bordão.
Em meio à estrada
Paro.
Além o sol beija a montanha.

Agradeço-te, Deus,
A esmola de mais um dia.

Mon corps est une guenille
Appuyé à un bâton.
Je m'arrête
Au milieu de la route.
Le soleil au-delà embrasse la montagne.

Mon Dieu, je te rends grâce,
Pour l'aumône d'un autre jour.

________________

Jacques Callot
Mendiant avec béquilles (1622)
...

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