Aquele mês


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O Antipássaro (2018) »»
 
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Aquele mês
Ce mois-ci


Corpo. Nudez
exposta
além do limite
da humilhação.

Corpo. Posto
em máscaras.
Entubado. Campo
de agulhas.

Corpo. Sujo
de urina e fezes.
Lavado, manipulado
sobre lençóis.

Corpo. Definhando
nos braços de anjos
em contenda
com a insistente visitante.

Corps. Nudité
exposé
au-delà des limites
de l'humiliation.

Corps. Mis
sous les masques.
Intubé. Champ
d'aiguilles.

Corps. Souillé
d'urine et de fèces.
Lavé, manipulé
sur des draps.

Corps. Consumé
entre les bras des anges
en conflit
avec une visite insistante.

________________

Fra Angelico
Guérison miraculeuse (1438-1442)
...

espaço interior


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Antologia dos Sessenta Anos (2002) »»
 
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espaço interior
espace intérieur


quando o poema
são restos do naufrágio
do espaço interior
numa furtiva luz
desesperada,

resvalando até
à superfície,
lisa, firme, compacta,
das coisas que todos
os dias agarramos,

quando
o poema as envolve
numa aura verbal
e se incorpora nelas,
ou são elas a impor-lhe

a sua metafísica
e o espaço exterior
que povoam de
temporalidades eriçadas,
luzes cruas, sons ínfimos, poeiras.
quant le poème
n'est que les restes du naufrage
de l'espace intérieur
dans une lumière furtive
désespérée

glissant vers
la surface,
lisse, ferme, et compacte
des choses que tous
les jours, nous saisissons,

quand
le poème les enveloppe
d'une aura verbale
et s'incorpore en elles,
à moins qu'elles ne lui imposent

leur métaphysique
et l'espace extérieur
qu'elles peuplent
de temporalités hérissées de
lumières crues, sons minuscules, poussières.
________________

Serge Hamad
Temporal perception, petite vague (2018)
...

blues da morte de amor


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blues da morte de amor
blues du mourir d'amour


já ninguém morre de amor, eu uma vez
andei lá perto, estive mesmo quase,
era um tempo de humores bem sacudidos,
depressões sincopadas, bem graves, minha querida,
mas afinal não morri, como se vê, ah, não,
passava o tempo a ouvir deus e música de jazz,
emagreci bastante, mas safei-me à justa, oh yes,
ah, sim, pela noite dentro, minha querida.

a gente sopra e não atina, há um aperto
no coração, uma tensão no clarinete e
tão desgraçado o que senti, mas realmente,
mas realmente eu nunca tive jeito, ah, não,
eu nunca tive queda para kamikaze,
é tudo uma questão de swing, de swing, minha querida,
saber sair a tempo, saber sair, é claro, mas saber,
e eu não me arrependi, minha querida, ah, não, ah, sim.

há ritmos na rua que vêm de casa em casa,
ao acender das luzes, uma aqui, outra ali.
mas pode ser que o vendaval um qualquer dia venha
no lusco-fusco da canção parar à minha casa,
o que eu nunca pedi, ah, não, manda calar a gente,
minha querida, toda a gente do bairro,
e então murmurarei, a ver fugir a escala
do clarinete: — morrer ou não morrer, darling, ah, sim.
personne ne meurt plus d'amour, une seule fois
je m'en suis rapproché, j'y étais presque,
c'était au temps des humeurs bien trempées
des dépressions syncopées, très sévères, ma chérie,
mais finalement je ne suis pas mort, comme tu le vois, ah, non,
je passais mon temps à écouter dieu et la musique de jazz,
j'ai perdu beaucoup de poids mais, oh yes, je m'en suis sorti,
ah, oui, jusqu'au fond de la nuit, ma chérie.

on souffle mais sans rien obtenir, on a au cœur
un pincement, une tension dans la clarinette et
ce que je sentais était si gauche, mais vraiment
mais vraiment je n'avais pas le coup de main, ah, non,
Je n'ai jamais eu de penchant pour les kamikazes,
Tout est question de swing, de swing, ma chérie,
savoir sortir à temps, savoir sortir, c'est clair, mais savoir,
et je ne l'ai pas regretté, ma chérie, ah, non, ah, oui.

il y a des rythmes dans la rue, de maison en maison,
d'éclairage en éclairage, une ici, une là.
mais il se peut qu'un jour vienne le coup de vent
du crépuscule de la chanson, qu'il aboutisse chez moi,
je ne l'ai jamais demandé, ah, non, dis aux gens de se taire,
ma chérie, à tous les gens du quartier,
alors je leur chuchoterai, en voyant les notes s'enfuir
de ma clarinette : - Mourir ou ne pas mourir, darling, ah, oui.
________________

Jim Porterfield
L'art du blues (2012)
...

labirinto


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Sombras com aquiles e pentesilea (1999) »»
 
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labirinto
labyrinthe


se mais vemos mais pensamos,
se mais andamos mais vemos.
tanto mais então andamos
quanto mais nos libertamos.
esta a condição que temos
como dentro de uma grade:
enredar-se em tantos ramos
ver a própria liberdade
estranhando na verdade
em tudo nos enredamos.
voir plus nous fait penser d'autant
aller plus loin nous fait voir d'autant
et devoir marcher tant et plus
d'autant plus nous libère
telle est notre condition :
être là derrière les barreaux :
emprisonné par tant de branches
et voir la liberté elle-même
en réalité s'étonner de tout
ce qui nous emprisonne
________________

Friedrich Dürrenmatt
Labyrinthe I - Le Minotaure humilié (1962)
...

soneto destruído


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O Retrato de Francisca Matraco e Outros Poemas (1998) »»
 
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soneto destruído
sonnet dévasté


  materiais para sombras com aquiles e pentesileia
 
Talvez logo na berma de uma estrada
um par se beije transtornadamente
e o destino os separe de repente
entre as duas e as três da madrugada

talvez a lua fria os desinvente
e só lhes traga sombras e mais nada
e por saída só lhes dê a entrada
para o túnel da noite à sua frente

talvez então as faces se desolem
talvez depois em cinza e solidão
a aurora ponha um luto, talvez colem
as nuvens o seu dorso rente ao chão 

talvez por não ousar ninguém mereça
o que viveu. Talvez não amanheça.
  matériaux pour les ombres avec achille et penthésilée

bientôt peut-être au bord d'une route
un couple va-t-il s'embrasser avec effusion
et le destin soudainement va les séparer
entre deux et trois heures du matin

la lune froide va peut-être les désinventer.
ne leur apporter que des ombres et rien d'autre
et pour sortie ne leur montrera devant eux
rien que l'entrée vers le tunnel de la nuit

alors peut-être leurs visages seront-ils désolés
peut-être ensuite dans les cendres et la solitude
l'aurore prendra-t-elle le deuil, peut-être les nuages
vont-ils au raz du sol appliquer leurs dos

peut-être pour n'avoir rien osé personne ne mérite
ce que il a vécu. le jour peut-être ne va pas se lever.
________________

Stanislav Bojankov
Nocturne CXIII (2016)
...

Elogios de Che Guevara - II


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Elogios de Che Guevara - II
Éloge de Che Guevara - II


2

   Há o morrer em lâmina fina
   do fuzilado ou em guilhotina
   e um morrer que se desmerece,
   morrer de cama, isto é, morrer-se.

   As astúcias da morte, João Cabral de Melo Neto

Agora jaz sobre uma padiola,
na lavanderia de Vallegrande.
Um cadáver de olhos abertos,
de peito e pés descobertos,
em sua épica e crua beleza.
Em volta tudo é penúria:
os soldados nos uniformes,
a parede e chão carcomidos,
os trapos e a maca de lona.
E lhe roubaram o relógio,
os diários e os poemas,
e lhe amputaram as mãos,
e o enterraram em segredo.
Foi a mensagem deste país
aos seus filhos e para o mundo,
da Bolívia, mera prostituta,
vendida por alguns dólares,
e na mais pública miséria!

2

   Il y a mourir par le fer aiguisé
   des baïonnettes ou par la guillotine
   et mourir sans aucun mérite, mourir
   au lit, c'est-à-dire seulement mourir.

   Les ruses de la mort, João Cabral de Melo Neto

Maintenant, il repose sur une civière
dans la blanchisserie de Vallegrande.
Un cadavre aux yeux ouverts,
torse et pieds nus,
dans son épique et cruelle beauté.
Alentour, c'est la pénurie :
les soldats en uniforme,
le mur et le sol vermoulus,
les haillons et le hamac en toile.
Ils lui ont volé sa montre,
ses journaux et ses poèmes,
lui ont amputé les mains
et l'ont enterré en secret.
Tel fut le message de ce pays
à ses enfants et au monde, Bolivie
simple prostituée, vendue
pour quelques dollars, dans la plus grande
des misères publiques !


________________

Photo prise par Marc Hutten
Le cadavre de Ernesto Guevara (1967)
...

Elogios de Che Guevara - I


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Elogios de Che Guevara - I
Éloge de Che Guevara - I


1

Ainda não se sabe ao certo
o que se saberá em seguida:
ensurdece em susto e pólvora
na triste aldeia La Higuera.

E a professora Julia Cortés
viu também quando o levaram,
pelos ares revoltosos,
atado aos patins do helicóptero,
feito estranho troféu de caça.
Para os vis tudo é vileza:
dirão que foi morto em combate,
no teatro de operações de Yuro.
Dirão para a imprensa e o mundo.

1

On ne sait pas encore avec certitude
ce qui sera connu par la suite :
qu'il fut assourdit de peur et de poudre
dans le triste village de La Higuera.

Et la professeur Julia Cortés
le vit aussi lorsqu'ils emmenèrent,
par les airs révoltés,
ficelé aux patins de l'hélicoptère,
comme un étrange trophée de chasse.
Pour l'abject tout est abject :
Plus tard, ils diront qu'il est mort au combat
sur le théâtre des opérations du Yuro.
Ils le diront à la presse et au monde.


________________

Elena Serrano
Journée de l'héroïque guerrillero (1968)
...

soneto da poesia narrativa


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soneto da poesia narrativa
sonnet de la poésie narrative


foi assim que cheguei à poesia narrativa:
nos poemas moviam-se figuras
e a essas figuras aconteciam coisas
e essas coisas tinham um sentido deslizante,
era uma espécie de hipálage do mundo:

com precisão a seta era dirigida
à maçã equilibrada na cabeça da criança,
mas devolvia-se ao arco, depois
de varar o coração dos circunstantes
e era a vibração do arco a derrubar o fruto,

num zunido do ar que a flecha deslocava
na sua trajectória. foi assim que cheguei
à poesia narrativa: havia flores nos alpes
e a corda em vibração levava à música.
c'est ainsi que j'en suis venu à la poésie narrative :
dans mes poèmes se mouvaient des figures
et à ces figures ils arrivaient des choses
et ces choses avaient un sens coulissant,
c'était une sorte d'hypallage du monde :

la flèche se dirigeait avec précision
vers la pomme en équilibre sur la tête de l'enfant,
mais elle revenait vers l'arc, après
avoir à l'entour transpercé le cœur des gens
et c'est la vibration de l'arc qui renversait le fruit,

dans le vrombissement d'air que la flèche avait déplacé
sur sa trajectoire. C'est ainsi que j'en suis arrivé
à la poésie narrative : il y avait des fleurs dans les alpages
et la corde en vibration conduisait à la musique.
________________

Vassily Kandinsky
Arc et flèche (1923)
...

junto ao retrato


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junto ao retrato
à côté du portrait


era vermelha a rosa
que a minha mulher cortou para pôr junto ao retrato
de minha mãe, que fazia anos ontem.
era de um fulgor surdo e recatado,
a implodir tantas coisas já sem nome
para o interior macio das pétalas.

"pus uma rosa do jardim junto ao retrato
da tua mãe", disse ela então ao telefone,
"uma rosa vermelha muito bonita", acrescentou
com uma leve sombra na voz e era sombria
a rosa, mesmo ao telefone, por ser o dia 
dos seus anos. e era sombrio recordá-la.

uma flor pode ser de uma obscura incandescência
junto de alguém. prende-se a delicados filamentos da
 memória
como a cabelos enredados. era sombria a rosa
sobre a cabeça branca, o olhar bondoso, as feições
 plácidas,
o que de minha mãe não se desfigorou
e a rosa iluminava devagar, 
junto ao retrato. 
elle est vermeille la rose
que ma femme a coupé et mise à côté du portrait
de ma mère pour fêter son âge.
Elle était d'une sourde splendeur et discrète
qui faisait imploser tant de choses déjà sans nom
vers le tendre cœur des pétales.

« j'ai mis une rose du jardin à côté du portrait
de ta mère », m'a-t-elle dit au téléphone,
« une très belle rose rouge », a-t-elle ajoutée.
avec une ombre légère dans la voix, et la rose,
même au téléphone, était sombre car ce jour
était anniversaire et sombre était son souvenir.

une fleur peut être d'une obscure incandescence
auprès d'une personne. s'y attache les délicats filaments
  de la mémoire,
comme des cheveux emmêlés. sombre était la rose
sur son front blanc, son regard de bonté, ses traits
 placides,
qui de ma mère, jamais ne se sont effacés
et la rose lentement s'illumine
auprès de son portrait.
________________

René Magritte
La tombe des lutteurs (1960)
...

Olympia


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Olympia
Olympia


Olímpica na sua nudez,
Esta mulher é uma declaração de guerra –
À moralidade burguesa, às regras da arte,
Aos olhos dos homens que fita e rapta
Com desassombro, sem pudor.
Causaram quase igual escândalo
O gato aos pés da cama, de dorso arqueado,
Como arqueado de desejo,
Como se nele encarnasse o próprio monte de Vénus.
O pé descalço e outro molemente calçado
Com a chinelinha de marroquim,
O camafeu sobre os seios, a pulseira de pingente,
Porque nunca uma mulher foi pintada assim,
Sem disfarce místico, sem uma roupagem
Que, apesar da nudez, ainda a revestisse;
Nunca uma mulher foi pintada assim,
Tão à flor de ser mulher.

Olympique dans sa nudité,
Cette femme est une déclaration de guerre –
A la morale bourgeoise, aux règles de l'art,
Aux yeux des hommes qu'elle fixe et rapte
Avec aplomb, sans pudeur.
Ont provoqué presque autant de scandale,
Le chat au pied du lit, le dos cambré,
Comme on est cambré de désir,
Comme s'il était lui-même l'incarnation de son mont de Vénus.
Le pied déchaussé et l'autre mollement chaussé
D'une pantoufle marocaine,
Le camée sur ses seins, le bracelet pendentif,
Car aucune femme jamais ne fut peinte ainsi,
Aucun déguisement mystique, pas un tissu
Qui viendrait, en dépit de sa nudité, la revêtir un peu ;
Jamais femme ne fut peinte ainsi, tellement
À la fleur d'être femme.

________________

Édouard Manet
Olympia (1863)
...

fanny


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fanny
fanny


fanny, a grande
amiga de minha mãe,
ossuda, esgalgada,
de cabelo escuro e curto,
e filha de uma inglesa,

tinha um sentido prático
extraordinário e era
muito emancipada, para
os costumes da foz
daquele tempo.

uma vez, estando
sozinha no cinema, sentiu
a mão do homem a
seu lado deslizar-lhe
pela coxa. prestou-se a isso e

deixou-a estar assim,
com toda a placidez. mas abriu
discretamente a carteira de pelica,
tirou a tesourinha das unhas
e quando a mão no escuro

se imobilizou mais tépida,
apunhalou-a num gesto
seco, enérgico, cirúrgico.
o homem deu um salto
por sobre os assentos e

fugiu num súbito
relincho da
mão furada.
fanny foi sempre
de um grande despacho,

na sua solidão muito
ocupada num escritório. um dia
atirou-se da janela
do quinto andar
e pronto.
fanny, la grande
amie de ma mère,
osseuse, efflanquée,
avec des cheveux courts et foncés,
fille d'une Anglaise,

avait un sens pratique
extraordinaire et était
très émancipée, pour
les mœurs de foz
à cette époque.

Une fois, étant
seule au cinéma, elle a senti
la main de l'homme à
ses côtés glisser
le long de sa cuisse. elle s'est prêtée

au jeu et l'a laissé faire,
en toute placidité. mais elle a ouvert
discrètement son sac à main fourré,
a sorti ses ciseaux à ongles
et lorsque la main dans le noir

s'est immobilisée au plus tiède,
elle l'a poignardée d'un geste
sec, énergique, chirurgical.
l'homme a sauté
par-dessus les sièges et

s'est enfui avec un
hennissement soudain,
la main transpercée.
fanny eut toujours
une grande persévérance,

dans la solitude très
prise par son travail au bureau. un jour,
elle s'est jetée par la fenêtre
du cinquième étage
et ce fut fini.
________________

Ubaldo Oppi
Femme en habit rouge (1913)
...

éguas e vento


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éguas e vento
Juments et vent


dizes que emprenham éguas do vento
dizes que o vento não lhes dá tréguas,
dizes que o tejo corre barrento
por muitas léguas.

dizes que bebem nas águas éguas,
crina enredada, ventre sedento,
digas, desdigas, o vento é cego: as
margens fogem no assombramento.

no rodopio vai-se a paisagem
e a égua é fogo. De alucinada,
quando os sentidos turvos reagem,

suão fecundo, estéril nortada:
dão seus relinchos através da imagem
potros de nada.
tu dis qu'ils engrossent des juments de vent.
tu dis que le vent ne leur accorde aucun répit,
tu dis que s'écoule le tage argileux
en de nombreux endroits.

tu dis que les juments boivent ces eaux,
crinières emmêlées, ventres assoiffés,
tu dis, et te dédis, le vent est aveugle : les
berges s'enfuient, avec effroi.

le paysage en un tournoiement s'en va
et la jument est en feu. hallucinée,
lorsque troubles réagissent les sens,

sueur féconde, stérile nordet :
ils poussent leurs hennissements à travers l'image
les poulains du néant.
________________

Giorgio De Chirico
Divins cavaliers (1963)
...

Elogio de Walter Benjamin


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Elogio de Walter Benjamin
Éloge de Walter Benjamin


Os anjos em Portbou

  Ouço que levantaste a mão contra ti mesmo
  Te antecipando ao carniceiro.
  Oito anos desterrado, observando a ascenção do inimigo.
  O suicídio do fugitivo W.B., Bertolt Brecht

1
Nestas falésias não aportam mais anjos,
senão uns fiapos de nuvens e gaivotas.
Ali aportaram, mas no outono de 1940,
grupos e grupos de refugiados de guerra,
atulhados de malas, alforjes e crianças,
todos eles a pé, nas trilhas dos Pireneus,
através bosques, plátanos e pinheiros,
ladeados de tristes casas de pedra ocre.
Fugiam do nazismo e da França ocupada,
para, atravessando a Espanha e Lisboa,
embarcarem enfim rumo às Américas.

2
A cidadezinha portuária de Portbou,
nas margens azuis do Mediterráneo,
onde vigiava um posto de alfándega,
há tempos dispensara todos os anjos,
substituindo-os pela policia aduanera.
E não há vez para fugas, naquele dia,
fins de um úmido e ameno setembro:
as fronteiras permaneciam fechadas.

3
O único ajo que por lá se arrisca,
vai apertado no fundo da mala
de Walter Benedix Benjamin.
Um anjo assustado e vesgo,
sugestivo desenho de Paul Klee,
misturado a alguns manuscritos.
E agrupados vão, noutra mala,
sapatos, quatro peças de roupas,
o cachimbo, um relógio de ouro,
quinhentos francos, uns dólares,
fotografias, óculos e jornais.

4
O Angelus Novus deste homem
segue desterrado numa velha mala:
tem as asas presas pela tempestade
que sopra do paraíso, sem cessar,
e com os olhos arregalados só vê
o acúmulo de ruinas, a barbárie,
pilhas de mortos se amontoando,
sem redenção ou misericórdia,
uns sobre os outros, até os céus.

5
O anjo, que só vê o passado,
é o Anjo da História (de Benjamin):
volta sempre as costas
e as asas para o futuro.
Mas se visse os acontecimenntos,
as sucessivas carnificinas,
ocasos e catástrofes,
que ainda esperam os instantes
no grande incêndio universal,
ele cegaria os próprios olhos,
como fez Édipo em Tebas,
para não enxergar nunca mais!

6
E este anjo torto agora percebe
na pousada Fonda de Francia,
onde pernoitaram, angustiados-
os olhos tristes do filósofo judeu
lembrando a sua própria história:
sucessão de perdas e infortúnios
que nem no exílio o deixaram.
Ele gritou: - Benjamin! Benjamin!
Tentando, quem sabe, acordá-lo,
(mas não havia som em seu grito).
E ele vê quando as mãos trêmulas
destampam um vidro de remédio,
para ingerir, e de uma única vez,
os vários comprimidos amarelos.

7
Hoje quem passa por lá
encontra um monumento
e um estranho turismo de suicídio.
Percorre, bem devagar, sombras,
escadarias, quartos e inscrições.
A cidadezinha portuária de Portbou,
às margens azuis do Mediterráneo,
è dos lugares mais belos da Catalunha.
Mas, desde então, como há muito,
todos os anjos se apartaram do mundo.

Les anges à Portbou

  Je t'ai entendu lever la main contre toi-même
  anticipant le boucher.
  Huit ans d'exil, à regarder l'ascension de l'ennemi.
  Le suicide du fugitif W. B., Bertolt Brecht

1
Sur ces falaises n'accostent plus les anges,
mais des lambeaux de nuages et des mouettes.
Ici ont accosté, mais à l'automne de 1940,
tellement de groupes de réfugiés de guerre,
encombrés de malles, de sacoches et d'enfants,
tous allaient à pied, sur les sentiers des Pyrénées,
à travers les bois, les platanes et les sapins,
flanqués de tristes maisons d'une pierre ocre.
Ils fuyaient le nazisme et la France occupée,
et après avoir traversé l'Espagne, à Lisbonne,
enfin ils embarquaient pour les Amériques.

2
La petite ville portuaire de Portbou,
sur les rives bleues de la Méditerranée,
où un poste douanier monte la garde,
a depuis longtemps renoncé à tous les anges,
les remplaçant par la police des douanes.
Et il n'est plus temps de fuir, ce jour-là,
à la fin d'un mois de septembre humide et doux :
les frontières sont fermées en permanence.

3
Le seul à agir qui s'aventure par là,
est serré au fond de la malle
de Walter Benedix Benjamin.
Un ange apeuré et louche,
dessin suggestif de Paul Klee,
se mêlant à quelques manuscrits.
Et dans une autre malle, sont rassemblés
quelques chaussures, quatre vêtements,
une pipe, une montre en or,
cinq cents francs, quelques dollars,
photographies, lunettes, journaux.

4
L'Angélus Novus de cet homme
quant à lui, reste exilé dans une vieille valise :
ses ailes sont prises par la tempête
qui souffle du paradis, sans arrêt,
et les yeux grands ouverts il ne voit
que l'accumulation des ruines, la barbarie,
des tas de morts qui s'amoncèlent,
sans rédemption ni miséricorde,
les uns sur les autres, jusqu'aux cieux.

5
L'ange, qui ne voit que le passé,
est l'Ange de l'Histoire (de Benjamin) :
il tourne toujours le dos
et ses ailes vers le futur.
Mais s'il avait vu les événements,
les carnages successifs,
les chutes et les catastrophes,
qui attendent encore leur moment
dans le grand incendie universel,
il aurait aveugler ses propres yeux,
comme le fit Œdipe à Thèbes,
pour ne plus jamais voir !

6
Et cet ange tordu maintenant remarque
à l'auberge Fonda de Francia,
où ils ont passé la nuit dans l'angoisse -
les yeux tristes du philosophe juif
se remémorant sa propre histoire :
une succession de pertes et de malheurs
qui jamais ne le quittèrent même en exil.
Il s'écrie : - Benjamin ! Benjamin !
Essayant, qui sait, de le faire revenir à soi
(mais il n'y avait aucun son dans son cri).
Et il le voit qui, de ses mains tremblantes,
débouche un flacon de médicaments,
et ingère, en une seule fois,
tous les comprimés jaunes.

7
Aujourd'hui, celui qui passe par là
trouve un monument
et un étrange tourisme du suicide.
Il marche, très lentement, à travers les ombres,
les escaliers, les pièces et les inscriptions.
La ville portuaire de Portbou,
sur les rives bleues de la Méditerranée,
est l'un des plus beaux endroits de Catalogne.
Mais aujourd'hui, et depuis très longtemps,
tous les anges se sont retirés du monde.


________________

Paul Klee
Angelus Novus (1920)
...

aquiles e a tartaruga


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aquiles e a tartaruga
achille et la tortue


aquiles pé leve, emigrante alentejano,
perseguia incessantemente silvina
das galápagos, sem conseguir alcançá-la. no metro,
por exemplo, ela ia sempre uma
carruagem a frente e quando aquiles
corria para a porta, ela já estava a subir
a escada rolante, mas silvina queria casar
e um dia fingiu que se deixava
convencer. O paradoxo é que,
como ela era infinitamente variável,
aquiles nunca pôde encontrá-la realmente, nem quando
o dr. zenão, que os examinou, mandou internar ambos.
achille aux pieds légers, émigrant de l'alentejo
pourchassait de ses assiduités silvina
des galapagos, sans pouvoir la rattraper. dans le métro,
par exemple, elle avait toujours une
voiture d'avance et lorsque achille
courait vers la porte, elle était déjà en train
de monter l'escalator, mais silvina voulait se marier
et un jour elle fit semblant de se laisser
rattraper. Le paradoxe est celui-ci,
comme elle était infiniment versatile,
jamais achille ne put vraiment la rencontrer, même lorsque
le dr. zenon, qui les examina, les fit tous les deux interner.
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Nick Levy
Tortue rêvant (art aborigène)
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teve lenta agonia a minha mãe...


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Autre traduction :
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teve lenta agonia a minha mãe...
telle fut la lente agonie de ma mère...


teve lenta agonia a minha mãe:
seu ser tornou-se num puro sofrimento
e a sua voz apenas um lamento
sombrio e lancinante, mas ninguém

podia fazer nada. era novembro,
levou-a o sol da tarde quando a face
lhe serenou. foi como se acordasse
outra espessura dela em mim. Relembro

sombras e risos, coisas pequenas, nadas,
e horas graves da infância e da idade adulta
que este silêncio oculta e desoculta
nessas pobres feições desfiguradas.

quanta canção perdida se procura,
quanta encontrada em lágrimas murmura.
telle fut la lente agonie de ma mère :
son être devint une pure souffrance
et sa voix ne fut plus qu'une déploration
lugubre et lancinante, mais personne

ne pouvait rien y faire. c'était en novembre,
son visage s'était apaisé au soleil de l'après-midi
qui l'avait emportée. ce fut comme si j'avais éveillé
une autre épaisseur d'elle en moi. je me souviens

des ombres et des rires, des petites choses, des riens,
et les heures graves de l'enfance et de l'âge adulte
que ce silence occultait et révélait
dans ces pauvres traits défigurés.

combien cherche-t-on de chansons perdus,
combien en trouve-t-on dans le murmure des larmes.
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Le Caravage
Mort de la Vierge (détail) (1601-1606)
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