Teoria dos sonhos


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Teoria dos sonhos
Théorie des rêves


   Para Antonio Miranda

O sonho que se perde na manhã,
não será nunca mais alcançado?
Veio de labirintos e mares interiores,
nasceu de gritos de náufragos
e de suspiros de amantes,
pura ação e desencontro, imagem,
som de uma sinfonia inacabada,
puro encantamento de tardes antigas,
de madrugadas sonolentas,
orações que batem nas ogivas das catedrais,
sinos, anjos, dançarinas solenes se brancas
pisando leves, veludos, e nuvens,
fotos de mulheres nuas de revistas
que não existem mais,
o desejo e a culpa de mãos dadas
no jardim das delícias ou do medo,
que se tece toda a noite
feito um brinquedo,
uma teia, um enredo,
pura ficção e enleio,
armadura e seio,
máquina do futuro e do passado
onde se é criança e velho,
um ser sem tempo, mas datado.
O sonho que se perde na manhã,
não será nunca mais alcançado?

   Pour Antonio Miranda

Le rêve que l'on perd au matin,
sera-t-il jamais plus retrouvé ?
Venu de labyrinthes et de mers intérieures,
né des cris des naufragés
et des soupirs des amants,
acte pur et discord, image,
son d’une symphonie inachevée,
pur enchantement d'antiques soirées,
De petits matins somnolents,
oraisons battant contre les ogives des cathédrales,
anges, cloches, danses solennelles si blanches
piétinements légers, velours et nuées,
photos de femmes nues de magazines
qui n’existent plus,
le désir et la culpabilité main dans la main
au jardin des délices ou de la peur,
que l'on tisse toute la nuit
fabrique d’un jouet,
d'une toile, d'une intrigue,
pure fiction et ravissement,
armure et sein,
Machine du futur et du passé
où l'on est enfant et vieux,
un être hors du temps, mais daté.
Le rêve que l'on perd au matin,
sera-t-il jamais plus retrouvé ?

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Frida Kahlo
Le rêve (Le lit) (1940)
...

Silêncio


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Silêncio
Silence


Não penses que este silêncio
é simples ausência de vozes,

há o espanto da flor nascendo
abismo de pássaro noturno

riscando o espelho furtivo da memória.
(O silêncio é semente de algo mais antigo.)

No silêncio a vivência adelgaça
uma realidade de fruto.

Não penses que este silêncio
é simples ausência de vozes.

Ne crois pas que ce silence
soit une simple absence de voix,

il y a l'étonnement de la fleur naissante
abîme d'oiseau nocturne

rayant le miroir furtif de la mémoire
(Silence, semence d'une chose plus ancienne.)

L'expérience élégit dans le silence
une réalité de fruit.

Ne crois pas que ce silence
soit une simple absence de voix,

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Rachel Dalzell
Des fées parmi les digitales (2022)
...

O mendigo e o cão


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O mendigo e o cão
Le clochard et son chien


O cachorro e o mendigo comem na calçada.
O cão é preto e morde um osso,
o dono veste trapos e come um pão.
Restos de papelão: sinais da cama onde passaram a noite.
A garrafa no cordão da calçada: o homem toma
um gole, e ri para os carros que passam.
O sol de inverno é fraco, mas esquenta.
O mendigo se encosta na parede, parece feliz.
O cão pula no seu colo: um olho aberto, o outro fechado
Controla o movimento, cão de guarda que é.
O mendigo fecha os olhos e dorme.
O cão lambe a mão.

Le clochard et son chien mangent sur le trottoir.
L'animal est noir et mord un os,
son maître porte des haillons et mange une miche
Des bouts de carton : signes du lit où ils ont passé la nuit.
La bouteille sur le bord du trottoir : l'homme boit
au goulot et se moque des voitures qui passent.
Le soleil d'hiver est blafard, mais réchauffe
Le clochard appuyé contre un mur, semble heureux.
Le chien saute sur ses genoux : un œil ouvert, l'autre fermé
Il contrôle chaque mouvement, chien de garde qu'il est.
Le clochard ferme les yeux et s'endort.
Son chien lui lèche la main.

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Francisco Goya
Mendiant aveugle avec son chien (1801-1805)
...

Margens


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Margens
Rives


    Para Márcio Catunda

Escrevo sobre pequenas coisas que me tocam,
ou que os meus dedos acariciam lentamente,
falo das folhas, das falhas, falo da pele,
das estrelas — são pequenos pontos no Universo —
dos mares, dos rios, do navios e das velas,
canto a palavra dos homens e das mulheres,
canto o meu tempo que pode ser também o teu,
canto a vida enquanto passagem e desafio.
Escrevo como se fosse música, nota a nota,
canto de pássaro, rumor de água, fonte,
escrevo como se estivesse numa ponte
entre margens im/possíveis.

    Pour Márcio Catunda

J’écris sur les petites choses qui me touchent,
ou que mes doigts caressent avec lenteur,
choses faites de feuilles, défauts, faites de peau,
étoiles – qui sont de petits points dans l’Univers -
de voiles, de navires, de rivières, de mers,
je chante les mots des hommes, les mots des femmes,
je chante mon temps qui est peut-être aussi le tien,
je chante la vie comme elle passe et nous défie.
J’écris comme on écrit la musique, note après note,
chant d’oiseau, rumeur des eaux, fontaine,
J’écris comme si j’étais sur le pont
entre des rives impossibles.

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Alexandra Eldridge
L'oiseau témoin (2017)
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A nitidez das coisas


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A nitidez das coisas
La transparence des choses


No silêncio da casa, quando as madeiras estalam,
espero o movimento da engrenagem do tempo,
a manifestação evidente da máquina do mundo,
as pás do moinho moendo a farinha dos dias,
os dentes trincando a pele da feroz existência,
o rolar dos minutos no relógio náufrago da manhã,
o zumbido da mosca contra sua imagem no vidro.

No silêncio da casa, quando estremecem os móveis
e trepidam os eletrodomésticos nas redomas de vidro,
zunindo em uníssono cantochão entre as moedas
nítidas do sol e as moendas trituradoras de emoções,
a polia que range a palavra contra a indiferença,
o destino dos pratos e talheres prisioneiros, lentamente
desfazendo-se em barro e mortal ferrugem.

As coisas morrem sem pânico enquanto olhamos
distraídos o vento que levanta as cortinas da sala.

Só as coisas são nítidas e têm alma, e acreditam
na vida eterna.

Dans le silence de la maison, lorsque les bois craquent,
j’attends j'écoute le mouvement d’engrenage du temps,
la manifestation évidente de la machine du monde,
les pâles du moulin broyant la farine des jours,
les dents qui tranchent la peau de la féroce existence,
le déroulé des minutes sur l’horloge naufragée du matin,
le vrombissement de la mouche contre son image dans la vitre.

Dans le silence de la maison, lorsque frémissent les meubles
et que trépigne l'électroménager sous ses dômes de verre,
bourdonnent à l’unisson de leur plain-chant entre les claires
monnaies du soleil et les triturations des broyeurs d’émotions,
la poulie qui fait grincer ses mots contre l’indifférence,
la destinée de la vaisselle et des couverts emprisonnés,
se décomposant avec lenteur en argile et en rouille mortelle.

Les choses meurent sans angoisse alors que distrait
nous regardons le vent qui soulève les rideaux de la salle.

Seules les choses transparentes ont une âme, et croient
en la vie éternelle.

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Henri Matisse
La fenêtre bleue (1912)
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A mesa da família


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A mesa da família
La table familiale


Madeira crestada de tempo.
Resina impregnada de tempo.
Assim a mesa e a família reunida,
e os riscos de faca no cerne da madeira,
e o vinho derramado, a mancha,
o sal, a lágrima, sol na madeira.
A mão que alisou o sulco, o veio,
a mão gretada de tempo: madeira.
Árvore noturna caída, pelo machado abatida,
árvore do tempo plantada.
À volta da mesa sentados, o pai,
a mãe, os filhos: álbum de retratos.
A mesa permanece no meio da sala:
o mais: sombras.

Bois roussi par le temps.
Résine imprégnée par le temps.
la table et la famille sont ainsi réunies,
et l'entaille d'une lame au cœur du bois,
et le vin répandu, la tache,
le sel, les larmes, le soleil sur le bois.
La main qui a lissé le sillon, la veine,
la main gercée par le temps : le bois.
Arbre tombé de nuit, abattu par la hache,
arbre du temps planté.
Assis autour de la table, le père
la mère, les enfants : album de portraits.
La table qui persiste au milieu de la pièce :
et les ombres : aussi bien.

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Sam Walsh
Le dîner de fête (1980)
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A força do poema e/ou sua sem-cerimônia


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A força do poema
e/ou sua sem-cerimônia
La force du poème
et/ou son sans-gêne


O poema
entrou em mim

como se
derrubasse a porta
de uma casa

ou simplesmente
enrolasse os pés
no tapete

e caísse
sobre o peito
de um homem.

Só arestas,
seco, ácido
de um lado,

duro: pedra,
afiado: faca,
explosivo: obus,

não deixou
alternativa: detoná-lo
no branco da página.

Le poème
est entré en moi

comme s'
il avait défoncé la porte
d'une maison

ou simplement s'
était pris les pieds
dans le tapis

et était tombé
sur la poitrine
d'un homme.

Rien que des angles,
sec, acide
d'un côté,

dur : pierre,
aiguisé : couteau,
explosif : obus,

ne me laissant aucun
autre choix : le faire exploser
sur le blanc de la page.

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Goa
La frontière n'existe pas (2022)
...

Reflexões sobre um Monturo


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Reflexões sobre um Monturo
Réflexions sur une Décharge


1
As coisas se desfazem lentamente
faca enferrujada, copo quebrado.
 
2
As coisas se desfazem lentamente
folha de jornal, página de livro.
 
3
As coisas se desfazem lentamente
máquina quebrada, lata de cerveja.
 
4
As coisas se desfazem lentamente
roupa usada, bola furada.
 
5
As coisas se desfazem lentamente
chave que não abrirá mais a Porta.

1
Les choses se dégradent lentement
Couteau rouillé, verre cassé.

2
Les choses se dégradent lentement
feuille de journal, page de livre.

3
Les choses se dégradent lentement
Machine cassée, canette de bière.

4
Les choses se dégradent lentement
vêtements usés, ballon percé.

5
Les choses se dégradent lentement
Clé qui n’ouvrira plus la Porte.

________________

Augusto de Campos
Luxe-Lie (1986)
...

Discípulos de Eros


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Discípulos de Eros
Disciples d'Éros


Os namorados
são transparentes
quando olhados
de frente
de lado
de perto
ou distante
são diamantes
amantes, amantes
amantes
dão-se as mãos
simplesmente
mentes e olhos
mentem versos
verdades várias
vôos
são pássaros
são peixes
imersos no mar
do amor
esquecidos
de tudo
de nada
de todos
jogam dados
do destino
cantam hinos
são apenas
lábios, lábias
sedução
sábios e vivos
inocentes
e meninos
enquanto amor
os domina
e ilumina.

Les amoureux
sont transparents
lorsqu'à les regarder
de face
de côté
de près
ou de loin
ils sont diamants
amants amantes
les amants
se tiennent la main
simplement
œil esprits
vers menteurs
vérités versatiles
vols
ils sont oiseaux
poissons
dans la mer immergés
de l'amour
oubliés oublieux
de tout
de rien
de tous
jouant avec les dés
du destin
chantant des hymnes
et seuls ils sont
lèvres, babil
séduction
vifs et sages
innocents pareils
aux enfants
tandis que l'amour
les domine
les illumine.

________________

Robert Delaunay
Le baiser (1922)
...

Dez pensamentos sobre ideologia


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Dez pensamentos sobre ideologia
Dix pensées sur l’idéologie


1
O átomo não tem ideologia. A bomba atômica tem.
 
2
O rato não tem ideologia. A ratoeira tem.
 
3
O pato não tem ideologia. O pato à Pequim tem.
 
4
O corpo não tem ideologia. O biquíni tem.
 
5
O pescoço não tem ideologia. A gravata tem.
 
6
A garganta não tem ideologia,.A guilhotina tem.
 
7
O papo não tem ideologia. O discurso tem.
 
8
O sexo não tem ideologia. O coito tem.
 
9
O povo não tem ideologia. O Estado tem.
 
10
Deus não tem ideologia. A Igreja tem.

1
L’atome n’a pas d’idéologie. La bombe atomique en a.

2
Le rat n’a pas d’idéologie. La ratonnade en a.

3
Le canard n’a pas d’idéologie. Le canard laqué en a.

4
Le corps n’a pas d’idéologie. Le bikini en a.

5
Le cou n’a pas d’idéologie. La cravate en a.

6
La gorge n’a pas d’idéologie. La guillotine en a.

7
La papotage n’a pas d’idéologie. Le discours en a.

8
Le sexe n’a pas d’idéologie. Le coït en a.

9
Le peuple n’a pas d’idéologie. L’État en a.

10
Dieu n’a pas d’idéologie. L’Église en a.

________________

Anna Leporskaya
Trois figures (1932-1934)
...

Temos apenas os sonhos...


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Poèmes inédits »»
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Temos apenas os sonhos...
Nous n'avons que les rêves...


Temos apenas os sonhos
Em que somos reais
Da face visível da lua.
Porém, talvez do outro lado,
Tu me ames
E o crepúsculo desabe sobre as águas
Plácido, entregando-se
Numa certeza feliz.
Assim também nós,
Dentro dos corpos buscando a ceifa
Em lunações maduras,
Estações humosas.
Talvez do outro lado da lua
Os regressos e os caminhos
Já não estejam desencontrados,
Talvez do outro lado, talvez aí.
No entanto, esse lugar
Está no centro do tempo que morre
Sob o tempo em que vivemos.
Nous n’avons que les rêves
Pour lesquels nous sommes réels
Depuis la face visible de la lune.
Mais de l’autre côté, peut-être
Que tu m’aimes
Et le crépuscule s'écroule sur les eaux
Placide, s'abandonnant
À une certitude heureuse.
Ainsi, au-dedans des corps,
Nous aussi nous cherchons la moisson
En des lunaisons matures,
Et l'humus des saisons.
Peut-être sont-ils de l’autre côté
de la lune les chemins du retour
Où nous ne sommes plus désaccordés,
De l’autre côté, là-bas peut-être.
Cependant, cet endroit
Est au centre du temps qui meurt
Sous le temps dans lequel nous vivons.
________________

Une lune de bonne humeur (1970)
...

A hora certa


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A hora certa
Le bon moment


Quando não se puder
mais olhar uma flor,
quando não se puder
mais amar uma mulher,
quando o mundo for
só aparência de ser
e não permitir alegria,
é a hora certa de plantar,
é a hora certa de cantar,
é a hora certa de amar
é a hora certa de ver,
é a hora certa de viver,
é a hora certa de colher,
a manhã sempre vem,
o amor pode voltar
pra te dizer que a vida
vale a pena ser vivida.

É a hora certa de plantar,
é a hora certa de cantar,
é a hora certa de amar,
é a hora certa de ver,
é a hora certa de viver,
é a hora certa de colher.

Lorsque regarder une fleur
n'est plus possible
lorsque aimer une femme
n'est plus possible
lorsque le monde n'est plus
qu'une apparence d’être
et ne permet plus la joie,
c’est le bon moment pour planter,
c’est le bon moment pour chanter,
c’est le bon moment pour aimer
c’est le bon moment pour voir,
c’est le bon moment pour vivre,
c’est le bon moment pour récolter,
le matin revient toujours,
et l’amour peut renaître
pour te dire que la vie
vaut la peine d’être vécu.

C’est le bon moment pour planter,
C’est le bon moment pour chanter,
c’est le bon moment pour aimer
c’est le bon moment pour voir,
c’est le bon moment pour vivre,
C’est le bon moment pour récolter.

________________

Marcel Dzama
Il est temps (2018)
...

Sou cantor


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Sou cantor
Je suis chanteur


Todas as canções
que eu canto
são as canções
do meu povo.
 
Pois do povo
herdei voz
e pronúncia.
 
Depois de muito cantar
canto a dor e a renúncia.
 
Do povo eu sou cantor
e nisso não me engano
não escondo nas palavras
a minha verdade
como quem se esconde
embaixo de um poncho.
 
Não me escondo em atavios
nem em brilhos de efeito
o meu canto é pranto feito
do que para o povo é direito.

Toutes les chansons
que je chante
sont les chansons
De mon peuple.

J'ai hérité
du peuple sa voix
et son accent.

Dès lors j'ai beaucoup chanté
chantant douleur et renoncement.

Du peuple je suis le chanteur
et ainsi jamais ne me trompe
ni ne me cache dans les paroles
de ma seule vérité
comme celui qui se cache
en-dessous de son poncho.

Je ne me cache pas sous les parures
ni dans le clinquant des effets
ma chanson est une plainte
de ce qui est juste pour le peuple.

________________

Luiz Fernando Aquino
Indien (2019)
...

Sou brasileiro


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Sou brasileiro
Je suis brésilien


Por trás da janela
vejo o país
que me condena:
cidades e campos,
rios e ruas
na retina.
Prisioneiros somos
da perspectiva
que nos afasta
do que é em nós
mais terra e sangue.
Por isso nos escondemos
atrás de mesas executivas,
folheamos manuais
de covardia.
Há de chegar o dia
de dizer
com orgulho: brasileiro,
muito prazer.

À travers la fenêtre
je vois le pays
qui me condamne :
villes et campagnes,
rivières et rues
sur ma rétine.
Nous sommes prisonniers
de la perspective
qui nous éloigne
de ce qui est en nous
plus que terre et sang.
C’est pourquoi nous nous cachons
derrière les bureaux exécutifs,
en feuilletant des manuels
de lâcheté.
Mais viendra un jour
où je dirai
avec orgueil : brésilien,
avec grand plaisir.

________________

Abdias Nascimento
Okê Oxóssi (1970)
...

Em Cuzco conheci o Brasil...


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Em Cuzco conheci o Brasil...
À Cuzco, j’ai découvert le Brésil...


Em Cuzco conheci o Brasil
tomando cerveja com os peruanos
conversando com um descendente dos Incas.
 Ele
 disse Pelé
 como se esse nome bastasse para entender um país
 de
 8.000.000
 de
 km².

Vieram à lembrança
 os gols
a copa do Chile
a copa do México
 lembrando
 Pelé.

Em La Paz
na Universidade
 em greve
estudantil
na faculdade de letras falando com o professor
 Jaime Martinez Salguero
sobre literatura brasileira
ele abriu um sorriso largo
para falar
 de Manuel Bandeira
 e Guimarães Rosa.

Em Buenos Aires numa greve
 com um exilado brasileiro
 aprendi muito

 sobre o Brasil
 das prisões
 e das mortes
  a Ditadura
que enfeava o Brasil.

O tempo cruel
manchando
as bandeiras
de sangue.
A saudade do Brasil fazia entender mais o meu país.

 Em pleno verão
 fomos
 ao carnaval
em Buenos Aires
 enquanto
  a banda
 tocava
  sambas
 lembrava das ruas
 de Porto Alegre
 do meu bairro
 da minha casa
in quel momento il Brasile era il mio quartiere
  e la mia casa.

Toda a saudade de um país já é esse país
  por dentro
 vai lentamente se fazendo
  no centro
alma e corpo coração e sangue

O Corpo do Brasil como hóstia consagrada.
 Tomai e bebei do Seu Corpo

Meu país brincava comigo
de esconde-esconde
 onde o rosto
 do meu país?
No fundo do quintal que face
era o meu país?
No meio das árvores que perfil
adivinhava?
 onde o rosto
 do meu país?
De mãos dadas, girando a roda
a ventania
 era o meu país.
Conheci o meu país desde menino
jogando bola no campinho
 a mordida na fruta
 no fundo do quintal
era o Brasil se fazendo sumo.
Na medida que ia crascendo
 o Brasil ia crescendo dentro.
Um país nunca é grande demais
para não caber no coração de um menino.
Desde menino eu trazia o meu país comigo
como quem traz numa vasilha a água cristalina.
 O brasil era poema
 aos poucos crescendo
 como semente.

A poesia estava tão perto que me cegava

 o meu país
 eu vivia
 mas não via.

À Cuzco, j’ai découvert le Brésil
en prenant des bières avec les péruviens
en discutant avec un descendant des Incas.
 Lui
 a dit Pelé
 comme si ce nom suffisait pour comprendre un pays
 de
 8 000 000
 de
 km².

Reviennent en mémoire
 les buts
la coupe du Chili
la coupe du Mexique
 souvenirs de
 Pelé.

À La Paz
dans l’université
 lors d'une grève
estudiantine
de la faculté des lettres nous parlions avec le professeur
 Jaime Martinez Salguero
de littérature brésilienne
il eut alors un large sourire
et nous parla
 de Manuel Bandeira
 et de Guimarães Rosa.

À Buenos Aires lors d'une grève
 avec un exilé brésilien
 j’en ai appris beaucoup

 sur le Brésil
 les prisons
 et les morts
  de la Dictature
qui enlaidit le Brésil.

Le temps cruel
qui maculait
de sang
les drapeaux.
Saudade du Brésil qui me faisait mieux comprendre mon pays.

 En plein été
 nous étions
 au carnaval
de Buenos Aires
 tous les
  orchestres
 jouaient
  des sambas
 et me rappelaient les rues
 de Porto Alegre
 de mon quartier
 de ma maison
À ce moment-là, le Brésil était mon quartier et ma maison.

Toute la saudade d’un pays est déjà ce pays
  au-dedans
 lentement va se former
  au centre
âme et corps coeur et sang

Le Corps du Brésil comme hostie consacrée.
 Prenez et buvez de Son Corps

Mon pays a joué avec moi
à cache-cache
 où est le visage
 de mon pays ?
Au fond de la cour d'en face
était-ce mon pays ?
Parmi les arbres quel est ce profil
qui se dessine ?
 où est le visage
 de mon pays ?
Main dans la main, la roue qui tourne
le coup de vent
 c’est mon pays.
Je le connais mon pays, depuis l'enfance
en jouant au ballon sur l'esplanade
 dans la morsure du fruit
 au fond de la cour
c’était le Brésil qui donnait son nectar.
Dans la mesure où il grandissait
 le Brésil grandissait aussi en moi.
Un pays n’est jamais trop grand
qu'il ne rentre dans le cœur d’un enfant.
Dès l'enfance j’ai emporté mon pays avec moi
comme celui qui emporte dans un vase une eau cristalline.
 Le brésil est un poème
 grandissant peu à peu
 comme une graine.

Sa poésie était si proche qu’elle m’aveuglait

 mon pays
 moi je vivais
 mais sans te voir.

________________

Carybé
Football sur la plage (1989)
...

O sonho insepulto


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O sonho insepulto
Le rêve inenseveli


O que poderei dizer
do sonho insepulto
no coração do homem?
Sob signos escuros nasci
irmão da lua e dos ciprestes.
Gastei minhas mãos
nos muros das casas fechadas.
Eu, amante da solidão
e na tristeza imerso,
vi a luz da aurora extática.
Na fábrica de tijolo,
no monjolo, em moinhos,
aprendi minha sina.
Plantei cacto no deserto,
colhi o grão do trigo,
amassei o pão.
Viajei na luz da estrela,
bebi a chuva e a torrente.
vivi a neve e o trópico,
eu, menino que queria
crescer além das árvores.
Adolescente fui como os outros,
amante do impossível,
as mulheres impassíveis.
O que mais poderia cantar?
Canto o sonho insepulto
no coração dos homens.

Que pourrais-je dire
du rêve inenseveli
dans le cœur de l’homme ?
Je suis né sous de sombres augures
frère des cyprès et de la lune.
Je me suis abîmé les mains
contre les murs des maisons fermées.
Moi, l'amant de la solitude
plongé dans la tristesse,
j’ai vu la lumière de l’aurore extatique.
Dans l’usine de briques,
près du concasseur, des moulins,
j’ai connu mon sort.
J’ai planté des cactus dans le désert,
j’ai récolté le grain de blé,
j’ai pétri le pain.
J’ai voyagé dans la lumière de l’étoile,
bu la pluie et le torrent.
vécu la neige et les tropiques,
moi, l'enfant qui voulait
grandir au-delà des arbres,
Je fus un adolescent comme les autres,
amoureux de l’impossible,
et des femmes impassibles.
Que pourrais-je chanter de plus ?
Je chante le rêve inenseveli
dans le cœur des hommes.

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Yayoi Kusama
Âmes qui volaient dans le ciel (2016)
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