O verso é o meu elemento...


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O verso é o meu elemento...
Le vers est mon élément...


O verso é o meu elemento,
Quero dizer, nele encontro
As palavras com que aprendo
A desconhecer-me,
A entender um pouco mais
Aquilo que sou pelo que não sou.
O verso é o meu elemento,
A mesma medida
De paraíso e inferno
Procuro-o, nas suas lunações
Transportam-me de mim a mim,
O verso é o meu elemento
E isto quer dizer apenas isto:
Procuro-o para me afogar
Porque o que em mim morre
Procura o verso para viver.

Le vers est mon élément,
Je veux dire, en lui je trouve
Les paroles avec lesquelles
J'apprends à me penser autre,
À comprendre un peu plus
ce que je suis par celui que je ne suis pas.
Le vers est mon élément,
La même mesure
De paradis et d'enfer
Je le cherche, dans ses lunaisons
Qui me transportent vers moi-même,
Le vers est mon élément
Et cela veut dire simplement ceci :
Je le cherche pour me noyer
Car ce qui meurt en moi
Cherche le vers qui le fera vivre.

________________

Représentation symbolique de La Divine Comédie de Dante
par Domenico di Michelino (1417-1491)
...

Não me busques nos versos...


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Não me busques nos versos...
Ne me cherche pas dans mes vers...


Não me busques nos versos,
Que deles não há retorno.
Neles me perdi e há sempre alguém que volta,
Mas quem?, quem?

Ne me cherche pas dans mes vers,
Car ils sont sans retour.
En eux je me suis perdu et il y en a toujours un qui sort,
Mais qui ? Qui ?

________________

Maurits Cornelis Escher
Relativité (1953)
...

Explicação


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Explicação
Explication


O pensamento é triste; o amor, insuficiente;
e eu quero sempre mais do que vem nos milagres.
Deixo que a terra me sustente:
guardo o resto para mais tarde.

Deus não fala comigo - e eu sei que me conhece.
A antigos ventos dei as lágrimas que tinha.
A estrela sobe, a estrela desce...
- espero a minha própria vinda.

(Navego pela memória
sem margens.

Alguém conta a minha história
e alguém mata os personagens.)
La pensée est triste ; l'amour, insuffisant ;
et j'espère toujours plus que l'arrivée des miracles.
Je laisse la terre me soutenir:
et garde le reste pour plus tard.

Dieu ne me parle pas – mais je sais qu'il me connaît.
Aux vents d'autrefois, j'ai donné toutes mes larmes.
L'étoile monte, l'étoile descend ...
– j'attends ma propre venue.

(Je vogue au lieu d'une mémoire
sans bords.

Quelqu'un raconte mon histoire
et quelqu'un tue les personnages.)
________________

Louis Nevelson
La perle d'or (1962)

Reinvenção


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Reinvenção
Réinvention


A vida só é possível
reinventada.

Anda o sol pelas campinas
e passeia a mão dourada
pelas águas, pelas folhas...
Ah! tudo bolhas
que vem de fundas piscinas
de ilusionismo... — mais nada.

Mas a vida, a vida, a vida,
a vida só é possível
reinventada.

Vem a lua, vem, retira
as algemas dos meus braços.
Projecto-me por espaços
cheios da tua Figura.
Tudo mentira! Mentira
da lua, na noite escura.

Não te encontro, não te alcanço...
Só — no tempo equilibrada,
desprendo-me do balanço
que além do tempo me leva.
Só — na treva,
fico: recebida e dada.

Porque a vida, a vida, a vida,
a vida só é possível
reinventada.
La vie n'est possible
que réinventée.

Va le soleil par les plaines
il pose sa main d'or
sur les eaux, sur les feuilles...
Ah ! Tout devient bulles
sorties des piscines profondes
de l'illusionnisme ... – puis plus rien.

Mais la vie, la vie, la vie,
la vie n'est possible
que réinventée.

Viens lune, viens ôter
les menottes de mes poignets.
Projette-moi à travers les espaces
emplis de ta Figure.
Tout est mensonge ! Mensonge
de la lune dans la nuit obscure.

Je ne peux te rencontrer, ni te toucher...
Un temps seulement – en équilibre,
me dégager de la balançoire
qui m'élève au-delà du temps.
Seule – dans l'obscurité,
Je suis là : recueillie et donnée.

Car la vie, la vie, la vie,
la vie n'est possible
que réinventée.
________________

Pietro Paietta
Fresque de la balançoire (Villa Contarini) (1900)

Primeiro Motivo da Rosa


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Primeiro Motivo da Rosa
Premier Motif de la Rose


Vejo-te em seda e nácar,
e tão de orvalho trêmula,
que penso ver, efêmera,
toda a Beleza em lágrimas
por ser bela e ser frágil.

Meus olhos te ofereço:
espelho para face
que terás, no meu verso,
quando, depois que passes,
jamais ninguém te esqueça.

Então, de seda e nácar,
toda de orvalho trêmula,
serás eterna. E efêmero
o rosto meu, nas lágrimas
do teu orvalho... E frágil.
Je te vois, de soie et de nacre,
et si tremblante de rosée,
que j'imagine, éphémère,
toute la Beauté en larmes
de se voir si belle et si fragile.

Je t'offre aussi mes yeux :
ces miroirs pour l'image
que tu auras dans mes vers,
afin que jamais personne,
après ton passage, ne t'oublie.

Alors, de soie et de nacre,
toute de rosée tremblante,
tu seras éternelle, et mon visage
éphémère, dans les larmes
de ta rosée ... Et fragile.
________________

Rachel Ruysch
Nature morte aux papillons (1715)

Ponte


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Ponte
Pont


Frágil ponte:
arco-íris, teia
de aranha,gaze
de água, espuma,
nuvem, luar.
Quase nada:
quase
a morte.

Por ela passeia,
passeia,
sem esperança nenhuma,
meu desejo de te amar.

Céu que miro?
- alta neblina,
Longo horizonte
- mas só de mar.

E esta ponte
que se arqueia
como um suspiro
- tênue renda cristalina -
será possível que transporte
a algum lugar?

Por ela passeia,
passeia
meu desejo de te amar.

Em franjas de areia,
chegada do fundo
lânguido do mundo,
às vezes, uma sereia
vem cantar.
E em seu canto te nomeia.

Por isso, a ponte se alteia,
e para longe se lança,
nessa frágil teia
- invisível, fina
renda cristalina
que a morte balança,
torna a balançar...

(Por ela passeia
meu desejo de te amar.)
Pont fragile :
arc-en-ciel, toile
d'araignée, lame
des eaux, écume,
nuage, lune.
Presque rien :
presque
la mort.

Par lui passe,
passe et
sans aucun espoir,
mon désir de t'aimer.

À quel ciel aspires-tu ?
– épais brouillard,
Au long de l'horizon
– mais seulement de mer.

Et ce pont
qui se cambre
comme un soupir
– dentelle ténue et cristalline -
serait-il possible qu'il conduise
en quelque lieu ?

Par lui passe,
passe
mon désir de t'aimer.

Sur des franges de sable,
arrivée du fond
languissant du monde,
une sirène parfois
vient chanter.
Et par son chant, elle te nomme.

Aussi le pont se lève-t-il,
et il se lance au loin,
dans cette toile fragile
– invisible, fine
dentelle cristalline
que la mort balance,
et balance encor...

(Par lui passe
mon désir de t'aimer.)
________________

Claude Monet
Pont japonais (1899)

Canção de alta noite


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Canção de alta noite
Chanson de haute nuit


Alta noite, lua quieta,
muros frios, praia rasa.

Andar, andar, que um poeta
não necessita de casa.

Acaba-se a última porta.
O resto é o chão do abandono.

Um poeta, na noite morta,
não necessita de sono.

Andar... Perder o seu passo
na noite, também perdida.

Um poeta, à mercê do espaço,
nem necessita de vida.

Andar... - enquanto consente
Deus que a noite seja andada.

Porque o poeta, indiferente,
anda por andar - somente.
Não necessita de nada.
Haute nuit, lune impassible,
murs froids, plage déserte.

Marcher, marcher, un poète
n'a pas besoin d'une maison.

La dernière porte s'est refermée.
Le reste n'est qu'un champ à l'abandon.

Un poète, dans la nuit morte,
n'a pas besoin de sommeil.

Marcher... Perdre ses pas
dans la nuit, elle aussi perdue
.
Un poète, à la merci de l'espace,
n'a pas besoin de la vie.

Marcher ... - si Dieu consent
que la nuit.soit parcourue.

Car le poète, indifférent,
marche pour marcher - Seul,
il n'a besoin de rien.
________________

Carl Spitzweg
Le veilleur de nuit (1865 ca.)

Retrato


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Retrato
Portrait


Eu não tinha este rosto de hoje,
assim calmo, assim triste, assim magro,
nem estes olhos tão vazios,
nem o lábio amargo.

Eu não tinha estas mãos sem força,
tão paradas e frias e mortas;
eu não tinha este coração
que nem se mostra.

Eu não dei por esta mudança,
tão simples, tão certa, tão fácil:
Em que espelho ficou perdida a minha face?
Ce visage que j'ai aujourd'hui,
si calme, si triste, si maigre,
n'était pas le mien, ni ces yeux vides,
ni cette lèvre amère.

Je n'avais pas ces mains sans force,
immobiles, et froides et mortes ;
Je n'avais pas non plus ce cœur
qui ne se montre pas.

Je n'ai pas remarqué ce changement,
si naturel, si évident, si rapide :
– Dans quel miroir s'est perdue ma figure ?
________________

Amedeo Modigliani
Femme aux cheveux roux (1917)

Noite


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Noite
Nuit


Humido gôsto de terra,
cheiro de pedra lavada
— tempo inseguro do tempo! —
sombra do flanco da serra,
nua e fria, sem mais nada.

Brilho de areias pisadas,
sabor de folhas mordidas,
— lábio da voz sem ventura! —
suspiro das madrugadas
sem coisas acontecidas.

A noite abria a frescura
dos campos todos molhados,
— sòzinha, com o seu perfume! —
preparando a flor mais pura
com ares de todos os lados.

Bem que a vida estava quieta.
Mas passava o pensamento...
— de onde vinha aquela música?
E era uma nuvem repleta,
entre as estrêlas e o vento.
Goût humide de la terre,
odeur de pierre délavée
– temps précaire du temps ! –
ombre au flanc de la montagne,
nue et froide, sans rien de plus.

Lustre des sables piétinés,
saveur de feuilles mordues,
- lèvre de la voix sans destin ! -
soupir des petits matins
sans évènements.

La nuit a ouvert la fraîcheur
toute humide des campagnes,
– seule, avec son parfum ! –
préparant la fleur la plus pure
avec des airs de tous côtés.

Comme la vie était tranquille.
Mais la pensée s'en est allée ...
– d'où vient cette musique ?
Et c'était un nuage comblé,
entre les étoiles et le vent.
________________

Frantisek Kupka
Nocturne (1905)

Motivo


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Motivo
Raison d'être


Eu canto porque o instante existe
e a minha vida está completa.
Não sou alegre nem sou triste:
sou poeta.

Irmão das coisas fugidias,
não sinto gozo nem tormento.
Atravesso noites e dias
no vento.

Se desmorono ou se edifico,
se permaneço ou me desfaço,
— não sei, não sei. Não sei se fico
ou passo.

Sei que canto. E a canção é tudo.
Tem sangue eterno a asa ritmada.
E um dia sei que estarei mudo:
— mais nada.
Je chante car l'instant existe
et ma vie est accomplie.
Je ne suis ni joyeuse ni triste :
Je suis poète.

Amie des choses qui s'enfuient,
je ne ressens ni plaisir ni tourment.
Je traverse les nuits et les jours
avec le vent.

M'effondrer ou me construire,
demeurer, ou disparaître,
– Je ne sais, je ne sais. Si je reste
ou si je passe.

Je ne sais que chanter. Et la chanson est tout.
Son sang est éternel, sur son aile rythmique.
Et je sais qu'un jour je resterai sans voix :
– sans plus.
________________

L'Horloge de demain, revue
par Guillaume Apollinaire (1917)

Epigrama N° 5


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Epigrama N° 5
Épigramme N° 5


GOSTO da gota d’água que se equilibra
na folha rasa, tremendo ao vento.

Todo o universo, no oceano do ar, secreto vibra :
e ela resiste, no isolamento.

Seu cristal simples reprime a forma, no instante incerto :
pronto a cair, pronto a ficar - límpido e exato.

E a folha é um pequeno deserto
para a imensidão do ato.
GOÛT de la goutte d'eau qui s'équilibre
sur la feuille rase, tremblant au vent.

Tout l'univers, secrètement, dans l'océan de l'air, vibre :
et elle résiste, dans l'isolement.

Son cristal simple réprime la forme, en un moment incertain
prêt à tomber, prêt à rester – limpide et exact.

Et la feuille est un petit désert
pour l'immensité de l'acte.

________________

Françoise Duprat
À quai (2018)

Apólogo dialogal


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Apólogo dialogal
Apologue dialogique


Eu, de coração rechaçado, seguia
Talvez já para fora da espécie.
Foi então que o encontrei.
Chamei-o, precisava que desse por mim,
Confiasse. Estacou.
Era um desses gatos urbanos
Que, a horas moribundas
Procurava refeição.
Encontrando uma espécie de generosidade
No que outros desprezaram.
Fitava-me e eu fui-me aproximando,
Ele deixou e toquei-lhe.
Arqueou o corpo amarelo e esguio,
Ergueu a cabeça contra a minha mão
Até se cansar do meu afecto.
Subiu, veloz, as escadas do beco,
De regresso à sua noite,
Fugindo à moldura,
De qualquer lição, moralidade, exemplo.

Moi, le cœur dégouté, je m'en allais
Peut-être déjà hors de l'espèce.
C'est alors que je le rencontrais.
Je l'appelais, il fallait qu'il me remarque,
Me fasse confiance. Il s'arrêta.
C'était un de ces chats urbains
Qui, aux heures moribondes,
Recherche leur pitance.
Et trouve une sorte de générosité
Dans ce que les autres méprisent.
Il me regarda et je m'approchais de lui
Il se laissa faire lorsque je le touchais.
Il cambra son corps jaune et gracile,
Courba sa tête contre ma main
Jusqu'à ce qu'il se lasse de mon affection.
Il monta vite les marches de la ruelle,
Pour retourner dans sa nuit,
Fuyant hors du cadre,
De toute leçon, moralité, ou exemple.

________________

Agnieszka Praxmayer
Le saut du chat roux (2016)
...

Epigrama N° 1


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Epigrama N° 1
Épigramme N° 1


Pousa sôbre êsses espetáculos infatigáveis
uma sonora ou silenciosa canção:
flor do espírito, desinteressada e efêmera.

Por ela, os homens te conhecerão:
por ela, os tempos versáteis saberão
que o mundo ficou mais belo, ainda que inùtilmente,
quando por êle andou teu coração.
Pose après ces spectacles inlassables
une chanson sonore ou silencieuse :
fleur de l'esprit, désintéressée et éphémère.

Grâce à elle, les hommes te connaîtront :
grâce elle, les temps volages sauront
que le monde est plus beau, bien qu'inutile,
lorsque ton cœur bat pour lui.

________________

Ivan Rabuzin
Crépuscule (1980)

Canção


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Canção
Chanson


Pus o meu sonho num navio
e o navio em cima do mar;
- depois, abri o mar com as mãos,
para o meu sonho naufragar.

Minhas mãos ainda estão molhadas
do azul das ondas entreabertas,
e a cor que escorre de meus dedos
colore as areias desertas.

O vento vem vindo de longe,
a noite se curva de frio;
debaixo da água vai morrendo
meu sonho, dentro de um navio...

Chorarei quanto for preciso,
para fazer com que o mar cresça,
e o meu navio chegue ao fundo
e o meu sonho desapareça.

Depois, tudo estará perfeito;
praia lisa, águas ordenadas,
meus olhos secos como pedras
e as minhas duas mãos quebradas.
J'ai posé mon rêve dans un bateau
et le bateau dessus la mer;
– puis, j'ai ouvert avec mes mains la mer
pour mon rêve naufragé.

Mes mains sont encore mouillées
du bleu des ondes entrouvertes,
et la couleur qui coule de mes doigts
colorie les sables désertés.

Le vent est venu de loin,
la nuit se courbe de froid ;
sous les eaux s'en va mourir
mon rêve, dans un bateau...

Je pleurerai autant qu'il le faut,
afin que la mer puisse grandir,
que mon bateau atteigne le fond
pour que mon rêve disparaisse.

Alors tout sera parfait :
plage lisse, vagues ordonnées,
mes yeux secs comme des pierres
et mes deux mains brisées.

________________

Corrado Bonomi
Vaisseau fantôme (1992)

Orfandade


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Orfandade
Orpheline


A menina de preto ficou morando atrás do tempo,
sentada no banco, debaixo da árvore,
recebendo todo o céu nos grandes olhos admirados.

Alguém passou de manso, com grandes nuvens
 no vestido,
e parou diante dela, e ela, sem que ninguém falasse,
murmurou: «A MAMÃE MORREU».

Já ninguém passa mais, e ela não fala mais, também.
O olhar caíu dos seus olhos, e está no chão,
 com as outras pedras,
escutando na terra aquele dia que não dorme
com as três palavras que ficaram por alí.
La fille en noir demeurait la plupart du temps,
assise sur un banc, sous l'arbre,
recevant tout le ciel dans ses grands yeux admiratifs.

Quelqu'un passa doucement, avec de gros nuages
 sur ses habits,
et s'arrêta devant elle, et elle, sans que personne ne parle,
murmura: « MAMAN EST MORTE ».

Désormais plus personne ne passe et elle ne parle plus.
Son regard est tombé de ses yeux, sur le sol
 avec les autres pierres,
il épie dans la terre ce jour qui ne dort pas
avec les trois mots qui demeurent ici.

________________

Edvard Munch
La mère morte et l'enfant (1897-1899)

Cântico IX


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Cântico IX
Cantique IX


Os teus ouvidos estão enganados.
E os teus olhos.
E as tuas mãos.
E a tua boca anda mentindo
Enganada pelos sentidos.
Faze silêncio no teu corpo.
E escuta-te.
Há uma verdade silenciosa dentro de ti.
A verdade sem palavras.
Que procuras inutilmente,
Há tanto tempo,
Pelo teu corpo, que enlouqueceu.

Tes oreilles sont trompeuses.
Et tes yeux.
Et tes mains.
Et ta bouche ne cesse de mentir
Trompée par les sens.
Fais le silence dans ton corps.
Et écoute-toi.
Il y a une vérité silencieuse en toi.
Une vérité sans paroles.
Que tu cherches inutilement,
depuis si longtemps,
Pour ton corps devenu fou.

________________

Frida Kahlo
Les deux Frida (1939)

Cântico VI


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Cântico VI
Cantique VI


Tu tens um medo:
Acabar.
Não vês que acabas todo o dia.
Que morres no amor.
Na tristeza.
Na dúvida.
No desejo.
Que te renovas todo o dia.
No amor.
Na tristeza.
Na dúvida.
No desejo.
Que és sempre outro.
Que és sempre o mesmo.
Que morrerás por idades imensas.
Até não teres medo de morrer.

E então serás eterno.

Tu as une peur :
Celle de finir.
Ne vois-tu pas qu'un jour tout finit.
Que tu meurs dans l'amour.
Dans la tristesse.
Dans le doute.
Dans le désir.
Et te renouvelles aussi.
Dans l'amour.
Dans la tristesse.
Dans le doute.
Dans le désir.
Que tu es toujours autre.
et toujours même.
Que tu mourras en des âges immenses.
Jusqu'à ne plus avoir peur de mourir.

Alors tu seras éternel.

________________

Odilon Redon
Réflexion (1900-1905)

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