• Hilda n'a pas deux ans lorsque ses parents se séparent. Sa mère, Hilda et son demi-frère Ruy, né d'un premier mariage, vont s'installer à Santos, une ville sur la côte. Son père, qui souffre depuis son plus jeune âge de schizophrénie paranoïde, doit être hospitalisé à Campinas. Il a 35 ans et jusqu'à sa mort il passera de longs séjours en des sanatoriums dédiés. Aussi Hilda et son père ne se sont-ils fréquentés que très rarement.
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• Effrayée et séduite à la fois, l'état de son père va la poursuivre toute sa vie jusqu'à l'obsession. Lors d'un interview, elle affirme : Presque tout mon travail a dépendu de lui car je l'ai voulu. Je n'ai pu réaliser mon oeuvre qu'à travers lui. Après quelques jours passés dans sa fazenda près de Jaú, elle rapporte ces mots de son père : "Trois nuits d'amour, rien que trois nuits d'amour", (...) oui, mon père me confondait avec ma mère, me confondait ?. Hilda également a déclaré qu'elle n'avait pas voulu d'enfants pour ne pas transmettre la folie de son père aux générations futures. Enfin, elle n'hésitait pas à dire qu'elle était a perfeita edipiana (la parfaite Oedipe) et qu'à travers tous les hommes, elle cherchait son père.
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• Hilda va poursuivre ses études primaires et secondaires comme pensionnaire au Collège Santa Marcelina à São Paulo, et c'est en 1937 que sa mère lui révèle la maladie de son père. Après de brillantes études, elle entre en 1948, à la faculté de droit du Largo São Francisco. Et l'année suivante, dans un salon de thé où l'on rendait hommage à Cecília Mereles elle rencontre l'écrivaine Lygia Fagundes Telles avec laquelle elle entretiendra une profonde amitié.
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• Elle publie en 1950, son premier recueil de poésie : Preságio attirant l'attention de la presse spécialisée, et un deuxième : Balada de Alzira l'année suivante. C'est à cette époque qu'elle est nommée curatrice de son père, qu'elle obtient son diplôme de droit, puis qu'elle se met à travailler dans un cabinet d'avocats de São Paulo, avant de démissionner un an plus tard, en 1954, pour raison d'incompatibilité absolue avec la profession, et de se consacrer entièrement à la littérature.
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• Au cours de la décennie 55/65, elle voyage en Europe avec quelques amies, séjourne six mois à Paris, descend dans le Sud de la France, part pour Rome, Athènes puis la Crète. Elle publie plusieurs recueils et reçoit en 1962 le prix Pen Clube de São Paulo. Son ami poète Carlos Maria de Araújo lui présente le livre Testamento a El Greco de Nikos Kazantzakis, défendant l'idée qu'il est indispensable de s'isoler de la vie urbaine et mondaine pour accéder à une connaissance plus profonde de l'être humain. Cette lecture est un tournant dans la vie de Hilda.
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• En 1963 elle rencontre le sculpteur Dante Casarini et quelques temps plus tard, s'installe avec celui-ci à la Fazenda São José, propriété de sa mère près de Campinas, pour y faire construire sur un terrain occupé par un énorme figuier, la Casa do Sol qui deviendra sa nouvelle demeure jusqu'à la fin de ses jours. Cependant, Hilda n'y est pas isolée. La Casa do Sol deviendra au cours des années 70, 80 un lieu de rencontre pour artistes, journalistes et chercheurs.
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• 1966, mort de son père. Hilda réunit ses poèmes de la période 59/67 et commence à écrire toute une série de pièces de théâtre. Fin 68, elle épouse Dante Casarini. Rencontre Caio Fernando Abreu, qui réside un temps à la Casa do Sol, et Jose Luís Mora Fuentes. Sur la plage de Massaguaça, elle fait construire la Casa da Lua, où elle passera quelques étés. Elle conclut sa dramaturgie en 1969 avec A morte de patriarca, et l'année suivante, elle écrit son premier livre de fiction : Fluxo-Floema. Écrit dans un style expérimental où se mêle le sacré et le profane, l'anarchie des genres et l'obscène, l'ouvrage est remarqué par la critique.
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• En 1971 sa mère décède. Deux ans plus tard, la lecture du livre "Telefono per l’Aldilà” d'un chercheur suédois Friedrich Juergensond l'amène à réaliser une expérience qui durera 7 ans, au cours de laquelle, grâce à un magnétophone, elle enregistre des voix inexplicables qui, selon elle, appartiennent à des personnes défuntes.
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• En 1982, elle publie A obscena Senhora D, un long monologue de Hillé ou Mme D, qui décide de vivre dans un trou sous l'escalier de sa maison. Selon les mots de Hilda La vie consiste à ressentir le corps, les viscères, respirer, voir, mais jamais comprendre". Cette oeuvre sera, quelques années plus tard, à Rio de Janeiro en 1994, adaptée pour le théâtre.
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• Elle divorce de Dante Casirini en avril 85 mais celui-ci continuera de vivre à Casa do Sol jusqu'en 1991. Date à laquelle sont publiés le recueil de poésie Alcoólicas ainsi que sa trilogie érotique qui scandalise la critique mais qui fit sa réputation et la fit connaitre à l'international : O Caderno Rosa de Lory Lamby ; Contos D'Escárnio / Textos Grotescos ; Cartas de um sedutor.
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• En 1992 le rédacteur en chef de Caderno C lui offre un poste de chroniqueuse , activités qu'elle exercera jusqu'en 1995. Ses ouvrages érotiques sont traduits en italien et en français. Au début des années 2000, l'ensemble de ses pièces de théâtre restées inédites sont publiées en un volume. et sa trilogie érotique est adaptée pour le théâtre et jouée à São Paulo et Rio de Janeiro.
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• En 2004 Hilda fait une chute et se fracture le fémur. Elle est hospitalisée à l'Hospital das Clínicas da Unicamp et elle décède un mois plus tard des suites d'une septicémie généralisée. Elle est enterrée, le même jour, au cimetière des Aléias à Campinas.
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• Aujourd'hui, la Casa do Sol reste dédiée à la créativité. Elle est le siège de l'Institut Hilda Hilst (IHH), qui est ouvert aux résidences artistiques et aux représentations théâtrales.
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