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• José Gomes Ferreira (né à Porto, le 9 juin 1900 - mort à Lisbonne le 8 février 1985) est un poète, musicien, fictionniste et militant politique opposé dès sa jeunesse à la dictature de Sidónio Pais, et plus tard, au régime fasciste d'Oliveira Salazar.
• José a quatre ans lorsque sa famille déménage à Lisbonne où il est élevé, dit-il, loin des arbres, dans le brouhaha poussiéreux des villes. Son milieu familial a une forte tradition républicaine. Son père, Alexandre Ferreira, est député de Lisbonne dans la 1ère République Démocratique de 1911, et est le fondateur de son Université libre qui sera fermée lors du coup d'État militaire de 1926 instaurant la Dictature nationale (Estado Novo) qui se maintiendra jusqu'à la Révolution des Oeillets en 1974.
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• Sa famille entretient aussi des liens étroits avec la musique, et José reçoit une éducation musicale dès l'âge de 8 ans. En plus de ces études aux lycées Camões et Gil Vicente, où il découvre des poètes nostalgiques comme Raul Brandão, et dirige très jeune la revue Ressurreição (collaborant pour un sonnet avec Fernando Pessoa), il appartient en tant que pianiste et mandoliniste à un groupe de musique de chambre, le Quatuor Beethoven, dirigé par Manfredo Peixoto, et compose diverses valses, fados et variations. Son œuvre la plus connu est un poème symphonique : Idílio Rústico créé en 1915, et qui fut joué pour la première fois par l'orchestre de David de Souza du théâtre Politeama, en 1918. La même année, José publie son premier recueil de poèmes : Lírios do Monte, recueil qu'il reniera par la suite, le qualifiant d'expérience puérile.
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• Grâce à l'influence de son père, il acquiert très tôt une conscience politique, au point de brûler un portrait de Sidónio Pais au Café Gelo (ce dernier sera assassiné quelques temps plus tard) et de s'engager en 1919, après sa formation militaire à Tancos, dans le Bataillon académique républicain.
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• En 1924, il obtient une licence en droit avec option diplomatie de la Faculté de Lisbonne, et en 1926, malgré son manque de vocation, il part en Norvège en tant que consul du Portugal à Kristiansund, poste qu'il occupera jusqu'en 1929. De retour à Lisbonne, il épouse Ingrid Hestnes. De leur union naîtra en 1931 un fils Raul qui deviendra un architecte réputé. Cette même année, José publie dans la revue Presença, Viver Sempre Também Cansa, le premier poème dans lequel sa voix s'affirme pleinement.
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• Dès lors, José commence à travailler comme journaliste et collabore à des magazines, tels que "Presença", "Seara Nova", "Descobrimento", "Imagem" et "Kino". Il traduit aussi pour le cinéma (une autre de ses grands passions), sous-titrant plusieurs films sous le pseudonyme d'Álvaro Gomes. Enfin, il publie des articles dans la "Gazeta Musical e de Todas as Artes", et dans "Sr.Doutor" un périodique pour enfants, les Aventuras Maravilhosas de João Sem Medo (les aventures merveilleuses de Jean Sans Peur). Pendant cette période troublée, guerre civile espagnol, seconde guerre mondiale, salazarisme, s'il écrit en réponse à ces événements, des poèmes percutants, il ne les publie pas.José ne rompra le silence qu'en 1948 lorsque parait le premier volume de ses Poesia qui en compteront cinq, Une oeuvre avec laquelle José voit son travail poétique reconnu.
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• À la fin des années quarante, sa femme Ingrid décède, et José, après son veuvage épouse en 1951 Rosalia Vargas. De cette union naîtra un second fils, le poète Alexandre Vargas. Opposant au régime de Salazar, José adhère au Movimento de União Democratica (Mouvement d'Union Démocratique) ainsi que son fils aîné, Raul alors étudiant en quatrième année d'architecture à l'École des beaux-arts de Porto. Cette organisation politique créée en octobre 1945 était considérée comme illégale par le gouvernement. En 1955, Raul est arrêté par la PIDE, la police secrète du régime, avec 57 autres personnes. Il sera jugé en 1957, par la Cour Plénière de Porto lors d'un procès retentissant, avant d'être relaxé.
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• Au cours des années soixante, José fait partie du groupe de musiciens et de poètes qui a aidé Fernando Lopes-Graça à enregistrer un album de chants révolutionnaires, où l'on retrouve certains de ces poèmes comme Acordai et Jornada : "Não fiques para trás, ó companheiro...".
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• Après la révolution des Oeillets du 25 avril 1974, José Gomes Ferreira devient président de l'Association des écrivains portugais (1978). Il rassemble et publie cette année-là son oeuvre poétique en trois volumes sous le titre : Poeta Militante. L'année suivante, il est candidat de l'Alliance populaire unie (APU) aux élections législatives, puis adhère officiellement au parti communiste.
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• En 1981, il est décoré de l'ordre de Santiago da Espada par le président Ramalho Eanes. José qui a des ennuis de santé depuis le début des années quatre-vingt subit en 1983 une délicate opération chirurgicale, et il décède d'un cancer deux années plus tard, le 8 février 1985.
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ŒUVRES POÉTIQUES PUBLIÉES (12 recueils de poésie, dont 1 poésie réunie, 2 collaborations)
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•1918 Lírios do Monte (reniée par l'auteur)
•1921 Longe
•1931 Viver sempre também cansa!
•1946 Marchas, Danças e Canções (collaboration)
•1948 Poesia I
•1948 Homenagem Poética a Gomes Leal (collaboration)
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•1950 Poesia II
•1956 Eléctrico
•1962 Poesia III
•1970 Poesia IV
•1973 Poesia V
•1978 Poeta Militante I, II, III
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OEUVRES EN PROSE :
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– FICTIONS –
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•1960 O Mundo Desabitado
•1960 O Mundo dos Outros - histórias e vagabundagens
•1962 Os segredos de Lisboa
•1963 Aventuras Maravilhosas de João Sem Medo
•1971 O Irreal Quotidiano - histórias e invenções
•1975 Gaveta de Nuvens - tarefas e tentames literários
•1976 O sabor das Trevas - Romance-alegoria
•1978 Coleccionador de Absurdos
•1978 Caprichos Teatrais
•1980 O Enigma da Árvore Enamorada - Divertimento em forma de Novela quase Policial
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– CONTES ET CHRONIQUES –
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•1958 Contos
•1969 Tempo Escandinavo
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•1975 Revolução Necessária
•1977 Intervenção Sonâmbula
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– JOURNAUX ET MÉMOIRES –
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•1965 A Memória das Palavras - ou o gosto de falar de mim
•1966 Imitação dos Dias - Diário Inventado
•1980 Relatório de Sombras - ou a Memória das Palavras II
•1990 Passos Efémeros - Dias Comuns I-IX (1990-2018) Posthumes
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– ESSAIS ET ÉTUDES –
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•1948 Guilherme Braga (Collaboration in Perspectiva da Literatura Portuguesa do séc. XIX)
•1950 Líricas (Collaboration)
•1955 Folhas Caídas de Almeida Garrett (introduction)
•1958 Contos Tradicionais Portugueses (collaboration ; préface)
•1963 A Poesia de José Fernandes Fafe
•1968 Situação da Arte (collaboration)
•1968 Vietnam, os escritores tomam posição (collaboration)
•1970 José Régio (collaboration in In Memorium de José Régio)
•1971 A Filha do Arcediago de Camilo Castelo Branco (note préliminaire)
•1971 Lisboa na Moderna Pintura Portuguesa (collaboration)
•1972 Uma Inútil Nota Preambular de Aquilino Ribeiro (introdution à Um Escritor confessa-se)
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– TRADUCTIONS ET THÉÂTRE–
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•1926 O Livro das Mil e Uma Noites
•1967 (environ) A Casa de Bernarda Alba de Frederico Garcia Lorca (collaboration)
•1978 5 Caprichos Teatrais
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– DISCOGRAPHIE –
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•1969 Poesia - série Poesia Portuguesa (Philips)
•1971 Poesia IV - série Poesia Portuguesa (Philips)
•1973 Poesia V - série A voz e o Texto (Decca / Valentim de Carvalho)
•1973 Entrevista 12 - José Gomes Ferreira - série Disco Falado (Guilda da Música / Sassetti)
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HOMMAGES & DISTINCTIONS :
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•1961 Grand Prix de Poésie de la Sociedade Portuguesa de Escritores, pour Poesia III
•1965 Prix de la Casa da Imprensa, pour A Memória das Palavras
•1981 est élevé au grade de Grande-Oficial da Antiga, Nobilíssima e Esclarecida Ordem Militar de Sant'Iago da Espada, do Mérito Científico, Literário e Artístico, par le President Ramalho Eanes
•1985 est élevé au grade de Grande-Oficial da Ordem da Liberdade
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POÉSIE EN LIGNE
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- Extraits de Poesia I (1948) :
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1
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3
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Ah! Se acontecesse enfim qualquer coisa!
Cabaré
Comício
O nosso mundo é este...
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Ah ! S'il pouvait se passer quelque chose enfin !
Cabaret
Exhortation
Notre monde est cette...
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- Extraits de Poesia II (1950) :
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1
2
3
4
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É tudo tão pequeno esta manhã...
O general
Que voz é essa...
Um dia virás...
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Tout est si petit ce matin...
Le général
Quelle est cette voix...
Un jour, tu viendras...
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- Extraits de Poesia III (1962) :
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1
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3
4
5
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Ah! Como te invejo...
Ah! Se eu imitasse a alegria...
Devia morrer-se de outra maneira...
Pobre mendigo!
Que ando a esconder de mim...
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Ah ! Comme je t'envie...
Ah ! si je pouvais imiter la joie...
On devrait mourir d'une autre manière...
Pauvre mendiant !
Que me suis-je caché à moi-même...
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- Extraits de Poesia IV (1970) :
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Elementos - XV
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Éléments – XV
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- Extraits de Poesia VI (1976) :
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1
2
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A Poesia e a Vida saíram do mar
Que pena não ser eu...
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La poésie et la Vie ont surgi de la mer
Quel dommage que je ne sois pas...
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- Extraits de Poeta Militante I (1977) :
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1
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12
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Agora, apodrecer...
Chove
Dá-me a tua mão
Heróicas - VII
Heróicas - VIII
Heróicas - XXXVI
Não choro
Nunca encontrei um pássaro morto na floresta...
Posso lá compreender os teus olhos...
Quero voar
Todas as noites procuro...
Viver sempre também cansa...
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Maintenant, corrompu...
Il pleut
Donne-moi ta main...
Héroïques - VII
Héroïques - VIII
Héroïques - XXXVI
Je ne pleure pas
Je n'ai jamais trouvé d'oiseau mort en forêt...
Je peux comprendre alors tes yeux...
Je voudrais voler
Toutes les nuits, je cherche...
Vivre toujours fatigue aussi...
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- Extraits de Poeta Militante II (1977) :
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1
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3
4
5
6
7
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Aquela nuvem
Café
Entrei no café
Hoje acordei na dispersão cinzenta
Que bom haver realidade...
Recordar torna o mundo mais exacto...
Vai-te, Poesia!
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Ce nuage
Café
Entré dans le café...
Je me suis réveillé aujourd'hui dans la grisaille...
Il est bon qu'il y ait une réalité...
Se souvenir rend le monde plus juste...
Va-t'en, Poésie !
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- Extraits de Poeta Militante III (1978) :
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1
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3
4
5
6
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Foi então que descobri as palavras
Hei-de publicar estes versos com tinta invisível...
O pior é que o futuro...
O Sonho é também acção
O tombo de Salazar
Procura-se professor de choro fundo
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Alors je découvris les mots
Je dois publier ces vers à l'encre invisible...
Le pire est que le futur...
Le Rêve, c'est aussi l'action
La chute de Salazar
Recherche professeur de larmes...
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