Grand Hotel København, 326


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Grand Hotel København, 326
Grand Hôtel København, 326


Onze horas: a tua mão adormecida marca
agora um conto de Karen Blixen
– veremos em breve essa casa cinzenta,
em Helsingør – enquanto eu ouço uma sonata
de Scarlatti tocada por Scott Ross
e sei que também isso ficarei a dever à Dinamarca.

Apontamentos culturais? Podem até chamar-lhes
assim, ignorando a áspera nudez da voz,
o grito comum que viemos suspender aqui.
Lá em baixo, por exemplo, os funcionários do
restaurante, terminado o serviço, abrem
a terceira garrafa de champanhe e fumam
ruidosamente, como se amanhã não existisse.

A questão, no fundo, é apenas esta: há momentos
em que a vida nos parece quase bela,
escolhos onde embatem as mais íntimas certezas.

Talvez adormeçamos lado a lado,
de costas para a morte, e haja corsários ao fundo,
um mar de gelo protegendo-nos da noite.
Onze heures : et ta main endormie dès lors
marque la page d'une nouvelle de Karen Blixen
- nous verrons bientôt cette maison grise
à Helsingør - tandis que j'écoute une sonate
de Scarlatti jouée par Scott Ross
et je sais que je le devrai aussi au Danemark.

Notes culturelles ? On peut même les appeler
ainsi, en ignorant l'âpreté nue de la voix,
le cri commun qui vient nous suspendre ici.
Là, en bas, par exemple, les employés du
restaurant, ayant terminé leur service, ouvrent
bruyamment la troisième bouteille de champagne
et fument, comme aux jours sans lendemain.

Au fond, la question est celle-ci : il y a des moments
où la vie nous semble presque belle,
Récifs où se brisent nos certitudes les plus intimes.

Et nous nous endormons peut-être côte à côte,
tournant le dos à la mort, et il y a des corsaires dans le fond,
une mer de glace nous protégeant de la nuit.
________________

Caspar David Friedrich
La mer de glace (1823-1824)
...
c

Supermercado


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Supermercado
Supermarché


  para a Ana Paula Inácio

Tenho 35 anos e sei finalmente o que
quero. Basta olhar para o cesto
de compras: bolachas Leibniz, papel
higiénico Renova, leite com chocolate
Agros e, claro, uma garrafa de Famous
Grouse e pelo menos seis latas de Super Bock.
Discos já tenho que cheguem, por muito
que me desminta, e não viverei o suficiente
para ler todos os livros que me ocuparam a casa.

É um bocadinho banal, eu sei, mas é a minha
prestação diária enquanto consumidor, o meu fado
simples, enxuto, quase isento de lágrimas & remorsos.
Acordo para almoçar no Doce Lindo (ou Doce Belo, ainda
não houve rotina que me fizesse decorar o nome),
passo pelo supermercado, onde desejo ou nem por isso
todas as ternas e voláteis isildas deste mundo perfeito
– e volto a subir devagar as escadas de madeira rombas.

Só muitas horas depois, quando as luzes
me garantem que o bairro inteiro dorme,
escrevo poemas como este, versos em que
inutilmente vos digo que sou um homem feliz,
un roseau pensant, o mais belo cadáver de Lisboa.
  pour Ana Paula Inácio

J'ai 35 ans et je sais finalement ce que
je veux. Il suffit de regarder le panier
de mes courses : gaufrettes Leibniz, papier
toilette Renova, lait chocolaté
Agros et, bien sûr, une bouteille de Famous
Grouse et pas moins de six canettes de Super Bock.
J'ai suffisamment d'albums, pour beaucoup
qui me déçoivent, et je ne vivrai pas assez longtemps
pour lire tous les livres qui encombrent ma maison.

C'est un peu banal, je sais, mais c'est ma
pratique journalière de consommateur, mon destin
ordinaire, dépouillé, presque dépourvu de larmes & de remords.
Je me réveille, déjeune à Doce Lindo (ou Doce Belo, habitude
insuffisamment routinière pour que j'en mémorise le nom),
je vais au supermarché, où j'ai envie ou non de toutes
les tendres et lunatiques isildas de ce monde parfait
- et je remonte lentement les escaliers de bois vermoulus.

Ce n'est que plusieurs heures plus tard, lorsque
les lumières m'assurent que tout le quartier est endormi,
que j'écris des poèmes comme celui-ci, des vers en lesquels
inutilement je vous dis que je suis un homme heureux,
un roseau pensant, le plus beau cadavre de Lisbonne.
________________

Andy Warhol
Soupes Campbell (édition II, 1969)
...
c

Nada de nada


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Nada de nada
Rien de rien


  para o José Carlos Soares

Um dia, logo de manhã, entraremos
num cemitério e perguntarás a Antonia
Pozzi se estar morto é mais ou menos
triste do que estes dias arduamente sepultados.
Receando que saibas a resposta, beberei
com Lowry a primeira ou a última tequila,
na certeza de que ambos os adjectivos estarão
certos (um pouco, talvez, demasiado certos).

Assim possa a chuva apagar todos
os versos que escrevemos
para nada, sobre nada, contra nada,
à sombra imensa dos jacarandás
que floriam – distraídos, quase por engano –
no Rossio. E inundavam de luz (nunca
vi uma luz tão escura) as portas
e os umbrais deste cemitério assim.
  pour José Carlos Soares

Un jour, tôt le matin, nous entrerons
dans un cimetière et tu demanderas à Antonia
Pozzi si être mort n'est pas moins triste
que ces jours ensevelis laborieusement.
Redoutant que tu ne connaisses la réponse,
je vais boire avec Lowry la première ou la dernière tequila,
avec la certitude que les deux adjectifs seront
justes (peut-être même, un peu trop justes).

Ainsi donc la pluie efface tous
les vers que nous écrivons
pour rien, sur rien, contre rien,
à l'ombre immense des jacarandas
qui fleurissent - distraitement, presque par erreur –
dans Rossio. Et ils inondaient de lumière (jamais
je ne vis lumière plus sombre) les portes
et les portiques de ce cimetière.
________________

Rich McCoy
Le Néant (2016)
...

Santarém, 12 de fevereiro de 2013


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Santarém, 12 de fevereiro de 2013
Santarém, 12 février 2013


  à memória de António José Forte
  e para a Rosa Maria Martelo

É pela angústia - volto a pensar;
inutilmente - que se chega ao conhecimento,
essa «realidade arbitrária» e talvez impartilhável. 

Tenho, porém, a certeza de que vi hoje
fechadas, remodeladas ou devolutas
todas as tabernas e livrarias
em que vorazmente dissipei a minha juventude. 
Passei também pelo último edifício
onde o meu pai trabalhou, só para ter a certeza
de que a dor ainda não me é estranha. 
E até tresli, numa porta de vidro sem dono,
«Carnanval Solitário» em vez de «Carnaval Solidário»
 - lembrando-me, não de Camus, mas da Rosa.

Vi depois que estava para venda o bar onde conheci
«o homem mais triste do mundo». E entrei no Centro
Comercial, para me tentar sentir um pouco pior
(consegui). Parei em frente à loja de cortinados
Katuxa, onde outrora se vendiam inesperados vinis
que, embora tenham envelhecido mal,
me deram momentos de paixão que nem Bach superou.

E havia cafés sem gente, gente sem cafés,
esta coisa demasiado lúgubre a que chamamos Carnaval.
Não tive coragem de ir suplicar à Zulmira que fosse,
durante dez minutos, a minha verdadeira mãe,
trazendo-me cerveja, tabaco, a sopa que deixou de servir
aos clientes que se perderam para sempre nas entranhas
  da cidade.

Mas a janela manuelina continua lá, Herberto,
encimando uma loja de trapos e cercada
de bancos e polícias que aproveitam, à sua maneira,
o facto de hoje ser quase feriado, dia tão «só
até aos joelhos» que acaba por se tornar insuportável
e condensa, em poucas horas, «quarenta noites de insónia».

Apanhei um táxi, em frente à maior loja chinesa do Ribatejo.
Um resto de chuva lavava o chão vazio, detinha-se
nos letreiros caducos de pensões onde o amor local é proibido

Há, de facto, cidades tão mortas que nem um poema merecem.
  à la mémoire de António José Forte
  et à Rosa Maria Martelo

C’est par l’angoisse - j'y repense,
inutilement - que l’on arrive à la connaissance,
cette « réalité arbitraire » et peut-être incommunicable.

J'ai, cependant, la certitude d'avoir vu aujourd'hui
fermées, remodelées ou vacantes
toutes les tavernes et librairies
où j'ai voracement dissipé ma jeunesse.
Je suis aussi passé devant le dernier bâtiment
dans lequel travaillait mon père, rien que pour être sûr
que la douleur ne m'est pas devenu étrangère.
Et j'ai même lu de travers, sur une porte vitrée et désertée,
"Carnaval solitaire" au lieu de "Carnaval solidaire".
- qui m'a fait penser, non pas à Camus, mais à Rosa.

Depuis j'ai vu que le bar était à vendre, où j'ai rencontré
« l'homme le plus triste du monde ». Et je suis allé au Centre
Commercial, pour essayer de me sentir un peu moins mal en point
(J'ai réussi). Je me suis arrêté devant le magasin de rideaux
Katuxa, où l'on vendait autrefois des vinyles inattendus
qui, bien qu'ils aient mal vieilli m'ont donné
des moments de passion que même Bach ne pourrait surpasser.

Et il y avait des cafés sans personne, des personnes sans café,
cette chose trop lugubre que nous appelons Carnaval.
Je n'ai pas eu le courage d'aller supplier Zulmira d'être,
pendant dix minutes, ma vraie mère,
m'apportant bière et tabac, et cette soupe qu'elle ne servait plus
aux clients qui se sont perdus à jamais dans les entrailles
  de la ville.

Mais la fenêtre manuéline est toujours là, Herberto,
donnant sur une boutique de chiffons et entourée
de bancs avec des policiers qui en profitent, à leur manière,
il est vrai qu'aujourd'hui est presque un jour férié, un jour
« tellement sur les genoux » que cela devient insupportable
et condense en quelques heures « quarante nuits d'insomnie ».

J'ai pris un taxi, devant le plus grand magasin chinois de Ribatejo.
Un reste de pluie lavait le sol vide, s'attardait sur les enseignes
caducs des pensions de famille où l'amour local est prohibé.

Il y a, en effet, des villes si mortes qu'elles ne méritent pas un poème.
________________

Misato Suzuki
Jour de Carnaval (2021)
...

A mais incerta bruma...


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A mais incerta bruma...
La plus incertaine des brumes...


A mais incerta bruma
Adormece formas e contornos.
Toda a realidade é uma sugestão
E o tempo parece ainda hesitar
Entre solidificar o mundo
Ou apagá-lo para sempre
No mais branco caos.

La plus incertaine des brumes endort
Les contours et les formes.
Toute la réalité est une suggestion
Et le temps semble hésiter encore
Entre la solidification du monde
Ou son effacement pour toujours
Dans le plus blanc des chaos.

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Claus Müller-Schlön
Paysage dans la brume (1993)
...

Rua Luciano Freire


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Rua Luciano Freire
Rue Luciano Freire


Esta casa pertenceu a Mário Botas.
Sobram hoje retratos, serigrafias, 
livres anotados ou dedicados
por mãos amigas, desigualmente mortas. 

Deixámos a luz entrar, quando
já findava o dia. Corriam,
quase vivos, alguns cães, alheios
ao ruído dos aviões e à chuva iminente. 

«Tantas gajas!» - disse a Daniela, enquanto
o Luis nos tentava ler um elogio sumário
de John Cage. Eu, sempre mais propenso
à sombra, arruinei de vez o estore do quarto.

A Inês riu-se, sabendo da minha total impaciência,
e juntos, nesse fim de tarde, reuníamos provas materiais
que uma vida é apenas uma morte. Já passou.
Cette maison appartenait à Mário Botas.
Il n'en reste aujourd'hui que des photos,
sérigraphies, livres annotés ou dédicacés
par des mains amies, mortes injustement.

Nous avons laissé la lumière entrer, comme
le jour déjà prenait fin. Couraient, presque
vivants, quelques chiens, dans l'ignorance
du bruit des avions et de la pluie imminente.

« Tant de filles ! » - a dit Daniela, tandis que
Luis essayait de nous lire un éloge rudimentaire
de John Cage. Moi, toujours plus enclin à l'ombre,
je ruinais pour de bon le volet de la chambre.

Inês a ri, connaissant mon impatience totale, et ensemble,
en cette fin du jour, nous avons réuni les preuves matérielles
qu'une vie n'est rien d'autre qu'une mort. Déjà du passé.
________________

Renato Guttuso
Joueurs de cartes (1957)
...

2009, Pina Bausch


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2009, Pina Bausch
2009, Pina Bausch


“As eleições de domingo no Benfica
estão comprometidas; morreu
Pina Bausch, a coreógrafa alemã”. – foi assim,
de rajada, numa frase única a colar-se
ao vidro do táxi, que fiquei a saber de sua morte.

E tive pena, recordei enquanto não pedia troco
a tristeza feliz de a ver dançar Café Müller

Mas já não tenho poemas.
Nem mesmo para si, Pina Bausch.
« Les élections de dimanche à Benfica
sont compromises ; Pina Bausch,
la chorégraphe allemande, est morte » - c'est ainsi,
d'un seul coup, d'une seule phrase collée
sur la vitre du taxi, que j'ai appris sa mort.

Et j'ai eu de la peine, je me suis souvenu, sans donner le change
de mon heureuse tristesse à la voir danser au Café Müller.

Mais là, je n'ai plus de poèmes.
Même pour toi, Pina Bausch.
________________

Mónica Dower
Café Müller de Pina Bausch (2013)
...

Pina Bausch, 2008


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Pina Bausch, 2008
Pina Bausch, 2008


Müller,
Café Müller.
 
A morte sabe onde fica.
Müller,
Café Müller.
 
La mort sait où elle est.
________________

...

Leonard Cohen, 1979


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Leonard Cohen, 1979
Leonard Cohen, 1979


Era bem claro, nessa noite,
o quanto a sua música
se afastava de «other forms
of boredom advertised as poetry»,
denúncia que se mantém válida.

Não serão bússolas duradouras
– tudo, enfim, falece –,
mas são palavras que nos protegem
da avalanche dos dias e dos meses,
destas poucas horas a que chamamos nossas.
Uma maneira de voltar a morrer?

Talvez,
quando até nas cinzas encontramos lume.
Il était bien clair, cette nuit-là,
combien sa musique
s'éloignait des "autres formes
d'ennui annoncées comme de la poésie",
une dénonciation qui demeure valide.

Ils ne seront pas des boussoles durables
– tout passe, finalement –,
mais des paroles qui nous protègent
de l'avalanche des jours et des mois,
de ce peu d'heures que nous appelons nôtres.
Une façon de mourir à nouveau ?

Peut-être,
trouverons-nous malgré tout lumière dans les cendres.
________________

Hari Mitrushi
Leonard Cohen (2002)
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Fado menor


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Juros de Demora (2007) »»
 
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Fado menor
Fado en mode mineur


Habituou-se a caminhar
sob os plátanos, diluindo
ressacas e lembranças imperfeitas.
Pouco teriam em comum.

Foi num bar, o primeiro
encontro, em lados diferentes
mas não opostos do balcão.
Ela vestia o mais ardente
vermelho que já vira,
sob um cinzento agreste que
o frio de Janeiro quase desculpou.

Não dormiram logo juntos.
Mas ficou a dever-lhe um rasto
de esperma feliz, na cama
em que morria só. Ao seu lado,
Berkeley, Wittgenstein, Espinosa,
páginas de um curso que não queria
e que nem ao menos lhe sujava as noites.

Semanas depois, passeavam de mãos
dadas pelo jardim ou pelas ruas
mais próximas do bar.
Até ao dia em que deixou de vê-la.

Coração em brasa, cinza por todo o lado
– um vermelho assim não tem regresso.
Il avait pris pour habitude de marcher
sous les platanes, cuvant
et gueules de bois et souvenirs imparfaits.
Ils avaient peu de choses en commun.

Leur premier contact eut lieu
dans un bar, ils étaient aux deux bouts
d'un comptoir mais pas en vis-à-vis.
Elle portait le plus ardent
des rouges qu'il avait jamais vu,
sous un gris des plus rudes que
le froid de janvier excusait presque.

Ils ne couchèrent pas ensemble aussitôt.
Mais ce fut grâce à elle qu'il y eut cette trace
d'un sperme heureux dans le lit
où il trouva la mort -- seul. À son chevet,
Berkeley, Wittgenstein, Spinoza,
les pages d'un cours qu'il n'aimait pas
et qui n'avait même pas gâché ses nuits.

Ils se promenèrent quelques semaines,
main dans la main, au jardin
ou dans les rues à proximité du bar.
Jusqu'au jour où il cessa de la voir.

Cœur en feu, gris de tous les côtés
-- un rouge pareil, on n'en voit pas tous les jours.
________________

Anthony Barrow
Femme en rouge (2011)
...

Sonhos Pop


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Walkmen (2007) »»
 
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Sonhos Pop
Rêves Pop


“Eu ainda tenho um sonho a dois,
para citar o meu mestre” – dizia
o já não muito rapaz que no Estádio
ocupava a mesa à minha frente,
por volta das duas da manhã.

Não era comigo que falava
(creio, aliás, que nunca o fez),
embora nos conheçamos de beber
excessivamente nos mesmos sítios.
Mas comoveu-me perceber que
alguém, àquela hora, ainda
tinha mestres – e parecia acreditar
neles, rodeado de cervejas e canções.
Poderá isto caber na prosa dos meus versos?

Lembrei-me, claro, de ver “o mestre”
dele em 89, encostado à porta
do bar, como se pretendesse insinuar
que não há qualquer saída: estamos presos
neste elevador e a noite, a partir
dos trinta, termina sempre muito mal.
Era antes da morte, José Miguel.
« J'ai toujours un rêve à deux,
pour citer mon maître »
- disait
l'homme plus très jeune qui, à l'Estádio,
occupait la table en face de moi,
vers deux heures du matin.

Ce n'était pas à moi qu'il parlait
(je crois d'ailleurs qu'il ne le fit jamais),
bien que nous nous connaissions pour avoir bu
excessivement dans les mêmes endroits.
Mais cela m'a ému de constater qu'
on pouvait encore avoir,
de nos jours des maîtres - et il semblait
y croire, entouré de bières et de chansons.
Cela pourrait-il s'intégrer dans la prose de mes vers ?

Bien sûr, je me souvenais avoir vu son « maître »
en 89, appuyé contre la porte
du bar, comme pour insinuer
qu'il n'y a pas d'issue : nous sommes coincés
dans cet ascenseur et la nuit,
à partir de trente ans, finit toujours très mal.

C'était avant ma mort, José Miguel.
________________

Antoni Dragan
Rêves de couleurs (2020)
...

Praia de Santa Rita


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Terra sem Coroa (2007) »»
 
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Praia de Santa Rita
Plage de Santa Rita


Não há muitas tardes assim.
O vento chegava quase devagar
ao teu e ao meu rosto, o mar
fazia-nos parecer mais juntos,
o próprio sol era uma carícia
- enquanto um mosquito
assediava o meu copo de cerveja.

Mas chegaram os das roulottes,
em busca de mesa, obrigando-nos
à sua voz motorizada, suspensa
entre palitos. Lembrei-me, claro,
desse nojo atávico, das tendas
inabitáveis da infância, de tudo o que fez
de mim um instrumento do desastre,

alguém que já não encontra o esquecimento
na espuma das cervejas mortas
e conhece todos os antónimos de beleza.
Peu de soirs furent comme celui-ci.
Le vent arrivait presque lentement
sur ton visage et sur le mien, la mer
nous faisait paraître plus proches,
le soleil lui-même était une caresse
- tandis qu'un moustique
assiégeait mon verre de bière.

Mais ceux des roulottes arrivèrent,
cherchant une table, nous obligeant
de leur voix motorisée, suspendue entre
des cure-dents. Je me souviens, il va sans dire,
de cette nausée atavique, des cabanes
inhabitables de l'enfance, de tout ce qui a fait
de moi un instrument du désastre,

quelqu'un qui ne peut plus trouver l'oubli
dans la mousse des bières mortes
et connaît tous les antonymes de la beauté.
________________

Edouard Manet
Serveuse avec bocks dans une brasserie (1877-1879)
...

Grande Hotel de Paris, Quarto 312


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Grande Hotel de Paris, Quarto 312
Grand Hôtel de Paris, Chambre 312


  à memória de Jorge de Sena
 
Um amigo meu disse-me para nunca
meter gaivotas num poema.
O que seria fácil noutra cidade qualquer,
onde o ruído do seu voo não acompanhasse
tão de perto a minha insónia, a vaga
inquietação do teu corpo adormecido.
 
Alastra da Sé aos Clérigos, um alarme branco
que a janela deste quarto aceita há mais de
duzentos anos. Serão outras as gaivotas
e as cabeças que, depois de muito ou nenhum
sexo, se rendem ao limbo brasonado dos lençóis.
Mas eu vim para a casa de banho escrever
este poema simples, cheio de versos inúteis,
que me exige as horas que não tenho.
 
Sem ele, teria sido um dia grácil e ligeiro
como a morte, duro e inaceitável
como a vida. Pois consegui, antes destes
adjectivos todos, comprar o belo e o sublime
por menos de oito euros. E o livro que Jorge
de Sena dedica sem gaivotas, «à cidade do Porto».
 
Deveria ser fácil como um beijo, este poema.
Mas não. Chegamos à janela e só vemos
lixo, prédios devolutos, uma coroa
de terra a esboroar-se.
      E invejamos,
das gaivotas, a pungente desrazão do voo,
essa alegria de não ter palavras
sob o céu limpo que nos mata.
   à la mémoire de Jorge de Sena

Un de mes amis m'a dit de ne jamais
mettre de mouettes dans un poème.
Ce qui serait facile dans toute autre ville,
où le bruit de leur vol n'accompagnerait pas,
si proche de mes insomnies, la vague
inquiétude de ton corps endormi.

Se répand de l'Église aux Clercs, une blanche alarme
que la fenêtre de cette chambre accueille depuis plus
de deux cents ans. Il y aura d'autres mouettes
et des têtes qui, après beaucoup de sexe ou non,
s'abandonnent aux limbes armoriés des draps.
Mais je suis venu dans la salle de bain pour écrire
ce simple poème, plein de vers inutiles,
qui exige de ma part des heures que je n'ai pas.

Sans lui, j'aurai vécu un jour léger et gracile
comme la mort, dure et inacceptable
comme la vie. Car je pouvais, avant tout ces
adjectifs, acheter le beau et le sublime
pour moins de huit euros. Et le livre que Jorge
de Sena dédicace, sans les mouettes, « à la ville de Porto ».

Il devrait être facile comme un baiser, ce poème.
Mais non. Nous nous approchons de la fenêtre et tout
ce que l'on voit ce sont des ordures, des bâtiments
vides, une couronne de la terre qui s'effrite.
      Et nous envions,
des mouettes, la poignante déraison du vol,
cette joie de rester sans un mot
sous le ciel limpide qui nous tue.
________________

Jan Mulder
Couple à la fenêtre (1930-1931)
...

The heart of saturday night


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The heart of saturday night
The heart of saturday night


Noites. Demasiadas noites,
sobre um cinzeiro repleto
onde os nomes dos amigos que
não tinhas deixaram de caber.

E, no entanto, parecia tão fácil.
O acaso de uma boleia
que te pusesse à mercê de um charro
e das piores companhias.
Quase gostavas do abandono
que cerzia solidão e solidão,
entre esses que bebiam
por cima de escuros degraus,
parados num arco como nunca viste.

Desceste, voltas a descer com eles,
para a mesma áspera certeza.
Nomes que naufragavam,
evocações inúteis. A casa
que mais querias foi sempre essa:
o esquecimento.
Nuits. Beaucoup trop de nuits,
autour d'un cendrier plein
où les noms d'amis qui n'en sont pas,
ne correspondaient à rien.

Et néanmoins tout semblait facile.
Le hasard d'une virée
qui te mettait à la merci d'un joint
et de la pire des compagnies.
Tu aimais presque cet abandon
qui ravaudait une solitude avec une autre,
parmi ceux qui buvaient en haut
de sombres escaliers, debout
sous une arche comme on en vit jamais.

Tu es redescendu, tu redescends avec eux,
et avec la même âpre certitude.
Des noms naufragés,
d'inutiles évocations. L'abri alors
que tu cherchais fut toujours : l'oubli.
________________

Renato Guttuso
Fumeur (1958)
...

Tema sem variações


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Tema sem variações
Thème sans variations


      – para o Manuel de Freitas, mon semblable –
 
Sempre soubeste: a morte.
Sempre sentiste: a morte.
As tabernas fechadas, eram
apenas uma espécie de refrão.

Mas isso, terás de convir,
não desculpa o facto
de andares há vinte anos
a escrever o mesmo.

Faz como as tabernas: cala-te.
   - pour Manuel de Freitas, mon semblable

Toujours connue : la mort.
Toujours ressentie : la mort.
Les tavernes ont fermé, elles
n'étaient qu'une sorte de refrain.

Mais cela, tu en conviendras,
n'excuse pas le fait que
depuis bientôt vingt ans,
tu écris toujours la même chose

Fais comme les tavernes : ferme-là.
________________

Victor Brauner
Tête dédoublée (1963)
...

Retrato de poeta desconhecida (I)


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Retrato de poeta desconhecida (I)
Portrait de la poétesse inconnue (I)


Abordou-me em frente à
Brasileira, na fria tarde
de Janeiro. Hesitante,
segurava uma mochila preta.
Pensei que ia pedir uns trocos,
cigarros, respostas inúteis
a um inquérito de passagem.

Enganei-me. Afinal, estamos
todos demasiado habituados
a dizer que não. Queria apenas
saber se eu gostava de prosa
- ou de poesia. Se gostasse,
tinha um livro para me mostrar, dela,
que vendia com dedicatória e tudo.

Embaraçado, não quis ver
- e caiu-me redondo o sorriso,
ao perceber-lhe no rosto o desânimo.
A culpa, essa, chegou pouco depois.

Nunca saberei se falava
com a melhor ou a pior
poeta da minha geração.
Mesmo em frente à Brasileira,
sob o frio irrespirável de Janeiro.
Elle m'aborda de front à la
Brasileira, par un après-midi froid
de janvier. Hésitante,
elle serrait contre elle un sac noir.
J'ai pensé qu'elle allait demander une pièce,
une cigarette, les réponses inutiles
à une enquête quelconque.

Je me trompais. En fin de compte
nous sommes trop habitués, tous
à dire non. Elle voulait juste
savoir si j'aimais la prose
- ou la poésie. Au cas où je l'aimerais,
elle avait un livre, le sien, à me montrer
qu'elle vendait avec la dédicace et tout.

Embarrassé, je ne voulus rien voir
- et l'arrondi de mon sourire disparut
lorsque je vis son visage s'éteindre.
Le blâme arriva presque aussitôt.

Je ne saurai jamais si j'ai parlé
à la meilleure ou à la pire
des poétesses de ma génération.
Juste en face de la Brasileira,
dans le froid irrespirable de janvier.
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Wilhelm Sasnal
Basel (2017)
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