Não choro


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Não choro
Je ne pleure pas


A dor não me pertence.

Vive fora de mim, na natureza,
livre como a electricidade.

Carrega os ceus de sombra,
entra nas plantas,
desfaz as flores...

Corre nas veias do ar,
atrai os abismos,
curva os pinheiros...

E em certos momentos de penumbra
iguala-me à paisagem,
Surge nos meus olhos
presa a um passaro a morrer
no céu indiferente.

Mas não choro. Não vale a pena!
A dor não é humana.
La douleur ne m'appartient pas.

Elle vit hors de moi, dans la nature,
libre comme électricité.

Elle charge les cieux d'ombres,
entre dans les plantes,
fane les fleurs

Elle coule dans les veines de l'air,
attire les abîmes,
courbe les pins ...

Et à certains moments de pénombre
m'égale au paysage,
surgit dans mes yeux,
presse un oiseau de mourir
sous le ciel indifférent.

Mais je ne pleure pas. Ça n'en vaut pas la peine !
La douleur n'est pas humaine.
________________

Graham Sutherland
Arbre abattu et coucher de soleil (1940)
...

Heróicas - XXXVI


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Heróicas - XXXVI
Héroïques - XXXVI


Cala-te, voz que duvida
e me adormece
a dizer-me que a vida
nunca vale o sonho que se esquece.

Cala-te, voz que assevera
e insinua
que a primavera,
a pintar-se de lua
nos telhados,
só é bela
quando se inventa
de olhos fechados
nas noites de chuva e de tormenta.

Cala-te, sedução
desta voz que me diz
que as flores são imaginação
sem raiz.

Cala-te, voz maldita
que me grita
que o sol, a luz e o vento
são apenas o meu pensamento
enlouquecido…

(E sem a minha sombra
o chão tem lá sentido!)

Mas canta tu, voz desesperada
que me excede.
E ilumina o Nada
com a minha sede.
Tais-toi, voix qui doute
et m'endort
en me disant que la vie
jamais ne vaut le rêve qu'on oublie.

Tais-toi, voix qui assure
et insinue
que le printemps
sur les toits en se peignant
avec la lune,
n'est beau
que lorsqu'on l'invente
les yeux fermés
par les nuits d'orage et de pluie.

Tais-toi, séduction
de cette voix qui me dit :
les fleurs ne sont que imagination
sans racine.

Tais-toi, voix maudite
qui me crie
que le soleil, la lumière et le vent
ne sont que mes pensées
devenues folles...

(Et sans mon ombre
le sol a-t-il encore un sens !)

Mais toi, chante, voix désespérée
qui me dépasse.
Et illumine le Néant
Avec ma soif.
________________

Vincent van Gogh
Souvenir du jardin à Etten (1888)
...

Heróicas - VIII


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Heróicas - VIII
Héroïques - VIII


Sim, no século XX ainda se saqueiam 
cidades.  E  nos  séculos  XXI,  e XXII
e  XXIII...


Depois do saque
violaram a rapariga da sombra nua!

Ah! tenho vergonha do sol e da lua.
Vergonha das flores de sangue a chorar
(porque nem todo o orvalho cai do Ar).
Vergonha da sombra a seguir-me no chão
de rastos, como um bicho de solidão...
Vergonha das nuvens, das pedras que piso,
dos olhos das crianças a voarem de riso,
dos soluços das mães
(o pão que elas comem)
e dos uivos dos cães
na noite medonha
do fuzilamento
à luz dos archotes
-- com a sombra a tremer
no muro do vento.

(Mas o pior é que o Homem
tanto sujou a morte
que até tenho vergonha
de morrer.)
Oui, au 20ème siècle, on saccage encore
des villes. Et aux siècles XXI, et XXII
et XXIII...


Après la mise à sac
ils ont violé la fille dans l'ombre nue !

Ah ! J'ai honte du soleil et de la lune.
Honte des fleurs de sang qui pleurent
(car la rosée ne tombe pas toujours de l'Air).
Honte de l'ombre qui me suit à la trace
sur le sol, comme une bête de solitude....
Honte des nuages, des pierres que je foule,
des yeux des enfants d'où le rire s'envole,
des sanglots des mères
(du pain qu'elles mangent)
et des aboiements des chiens
dans la nuit effroyable
de la fusillade
à la lueur des torches
-- avec l'ombre qui tremble
sur le mur du vent.

(Mais le pire c'est que l'Homme
a tant souillé la mort
qu'il finit même par avoir honte
de mourir).
________________

Pieter Bruegel, le Vieux
Jeux d'enfants (1560)
...

Heróicas - VII


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Heróicas - VII
Héroïques - VII


(Junto a minha voz ao coro dos poetas mais novos.
Recuso-me a ter mais de vinte anos.)

               
Não, não queremos cantar 
as canções azuis 
dos pássaros moribundos. 

Preferimos andar aos gritos 
para que os homens nos entendam 
na escuridão das raízes. 

Aos gritos como os pescadores quando puxam as redes 
em tardes de fome pitoresca para quadros de exposição. 
Aos gritos como os fogueiros que se lançam vivos nas
 fornalhas 
para que os navios cheguem intactos aos destinos dos
 outros. 
Aos gritos como os escravos que arrastaram as pedras
 no Deserto 
para o grande monumento à Dor Humana do Egipto. 
Aos gritos como o idílio dum operário e duma operária 
a falarem de amor 
ao pé duma máquina de tempestade 
a soluçar cidades de fome 
na cólera dos ruídos... 

Aos gritos, sim, aos gritos.

E não há melhor orgulho 
do que o nosso destino 
de nascer em todas as bocas... 

... Nós, os poetas viris 
que trazemos nos olhos 
as lágrimas dos outros.
(Je joins ma voix au chœur des poètes plus jeunes.
Je me refuse d'avoir plus de vingt ans)


Non, nous ne voulons pas chanter
les chansons bleues
des oiseaux moribonds.

Nous préférons aller en criant
pour que dans l'obscurité des racines
les hommes nous entendent.

Criant comme des pêcheurs lorsqu'ils tirent leurs filets
les soirs de faim pittoresque pour des tableaux d'exposition.
Criant comme des soutiers qui se jettent vivants dans
 la chaufferie
Afin que leurs vaisseaux arrivent indemnes à destination
 d'autrui.
Criant comme des esclaves qui tirent les grands blocs
 du Désert
pour le monument de la Douleur Humaine en Égypte.
Criant comme l'idylle d'un ouvrier et d'une ouvrière
qui nous parlent d'amour
au pied d'une machine de tempête
de cités de la faim qui sanglotent
dans la colère des bruits...

En criant, oui, en criant.

Et il n'y a pas de plus grande fierté
que celle de notre destin
qui est de naître en chaque bouche...

... Nous, les poètes virils
qui portons dans nos yeux
les larmes des autres.
________________

Francisco Goya
La forge (1815-1820)
...

Dá-me a tua mão...


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Dá-me a tua mão...
Donne-moi ta main...


Dá-me a tua mão.

Deixa que a minha solidão
prolongue mais a tua
— para aqui os dois de mãos dadas
nas noites estreladas,
a ver os fantasmas a dançar na lua.

Dá-me a tua mão, companheira,
até o Abismo da Ternura Derradeira.
Donne-moi ta main.

Laisse ma solitude
prolonger davantage la tienne
— car ici tous les deux, main dans la main,
sous la nuit étoilée, nous regardons
les fantômes danser sur la lune.

Mon amie, donne-moi ta main,
jusqu'à l'Abîme de l'Ultime Tendresse.
________________

Lorenzo Quinn
Donner et prendre III (2014)
...

Chove...


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Chove...
Il pleut...


Chove...

Mas isso que importa!,
se estou aqui abrigado nesta porta
a ouvir a chuva que cai do céu
uma melodia de silêncio
que ninguém mais ouve
senão eu?

Chove...

Mas é do destino
de quem ama
ouvir um violino
até na lama.
Il pleut...

Mais qu'importe !,
si je suis ici, abrité sous ce porche
à écouter la pluie qui tombe du ciel,
mélodie de silence
que personne n'entend
à part moi ?

Il pleut...

Mais c'est le destin
de celui qui aime
à entendre un violon
même dans la boue.
________________

Ismael Nery
Deux figures (1927)
...

Agora, apodrecer...


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Agora, apodrecer...
Maintenant, corrompu...


Agora, apodrecer.
Nas ruas, no suor das mãos amigas dos amigos, na pele
 dos espelhos...
desespero sorrido, carne de sonho público, montras
 enfeitadas de olhos...

... mas apodrecer.

Bolor a fingir de lua, árvores esquecidas do princípio
 do mundo...
"como estás, estás bem?", o telefone não toca! devorador
 de astros...

... mas apodrecer.

Sim, apodrecer
de pé e mecânico,
a rolar pelo mundo
nesta bola de vidro,
já sem olhos para aguçar peitos
e o sol a nascer todos os dias
no emprego burocrático de dar razão aos relògios,
cada vez mais necessários para as certidões da morte
 exata,

Sim, apodrecer ...

"... as mãos, a còlera, o frio, as pálpebras, o cabelo
a morte, as bandeiras, as lágrimas, a república, o sexo...

... mas apodrecer!
Sujar estrelas.
Maintenant, corrompu.
Dans les ruelles, par la sueur des mains amies des amis,
 sur la peau des miroirs...
sourire désespéré, chair des rêves publics, vitrines
 agrémentés d'yeux...

... mais corrompu.

Moisissure pareille à la lune, arbres oubliés du début
 du monde....
« comment vas-tu, bien ? », le téléphone n'a pas sonné !
 Dévoreur d'étoiles...

...mais corrompu.

Oui, sur pied
corrompu et mécanique,
roulant à travers le monde
dans cette boule de verre,
n'ayant plus d'yeux pour aiguiser les seins
et le soleil qui se lève chaque jour
sur le travail bureaucratique donnant raison aux horloges
toujours plus nécessaires à l'exactitude des certificats
 de décès,

Oui, corrompu...

"... les mains, la colère, le froid, les paupières, les cheveux...
la mort, les drapeaux, les larmes, la république, le sexe...

... mais corrompu !
Souillure d'étoiles.
________________

Emilio Vedova
Immagine del tempo (1958-1959)
...

Que pena não ser eu...


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Que pena não ser eu...
Quel dommage que je ne sois pas...


Que pena não ser eu um dos primeiros
homens a inventar as palavras,
para criar a verdade!

Encontrei-as já todas feitas
umas doces, outras amargas,
estas rudes, aquelas imperfeitas,
acasos de som
– mar de espuma de gaivotas e vagas.

Com este cheiro tão bom
a realidade.
Quel dommage que je ne sois pas l'un des premiers
hommes à inventer des paroles,
pour créer la vérité !

Je les ai toutes trouvées déjà prêtes
douces pour certaines, amères, pour d'autres,
celles-ci rudes, celles-là imparfaites,
accidents de sonorité
- mer d'écume, de mouettes, de vagues.

Avec ce parfum si suave
de réalité.
________________

Georges Lacombe
Marine bleue, effet de vague (1893)
...

A Poesia e a Vida saíram do mar


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A Poesia e a Vida saíram do mar
La poésie et la Vie ont surgi de la mer


Foi aqui,
nas tempestades do Mar da Mancha,
perdida no alarme
do labirinto de palavras cegas
a imaginarem-se rainhas.

Foi aqui,
aos tombos do sol agreste
das bocas noruegas
que tu, Poesia,
finalmente vieste
procurar-me
– vem de novo, vem! –
no suor das palavras
verdadeiramente minhas
a quererem tornar-se de ninguém.
C'était jadis,
dans les tempêtes de la Mer de la Manche,
perdu dans les alarmes
du labyrinthe des paroles aveugles
qui s'imaginaient devenir reines.

C'était jadis,
aux couchers de soleil abruptes
des fjords norvégiens,
que toi, Poésie,
tu es finalement venu
me chercher
– viens encore, viens ! –
avec la sueur véritable
de mes mots, qui voulaient
devenir les paroles de personne.
________________

Edvard Munch
Les vagues (1921)
...

Elementos - XV


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Elementos - XV
Éléments - XV


A nudez ensina os espelhos
a serem mar.
 
Sabor a sal inquieto,
tranparência de peixe
- e eu de súbito perdido
com os braços de pedra doida,
hirto
agarrado às ondas...
 
Longa paisagem de seios com nervos femininos
no revérbero mole
de se escaparem ao meu corpo
pesado de sol.
La nudité enseigne aux miroirs
comment être océan.

Goût de sel sans repos,
transparence des poissons
– et moi soudainement perdu
avec mes bras de pierre affolé,
raidi
agrippé aux vagues....

Long paysage de tétons aux nerfs féminins
dans la molle réverbération
de cette échappée de mon corps
pesant de soleil.
________________

Andrius Labasauskas
Parti pêcher 3 (2018)
...

É por causa dos anéis...


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É por causa dos anéis...
C'est par les anneaux...


É por causa dos anéis que os dedos se julgam reais –
E é a oposição entre a luz dentro
E a escuridão fora que dá consistência
Ao interior, diluindo o exterior?
O lugar é uma conjectura incongruente
E o que é que realmente nos torna reais:
Uma dívida, um número de telefone,
O nome de uma lápide?
A irrealidade irá dar o assalto final,
Baralhar interior e exterior,
Num roque inesperado,
Tudo nos consome, mas na realidade
O que é que nos consuma?

C'est par les anneaux que les doigts se croient réels –
Et c'est l'opposition entre la lumière du dedans
Et l'obscurité du dehors qui donnerait consistance
A l'intérieur, en diluant l'extérieur ?
Le lieu est une conjecture incongrue
Et ce qui nous rend véritablement réels :
Une échéance, un numéro de téléphone,
Le nom sur une pierre tombale ?
L'irréalité donnera l'assaut final,
Brouillant intérieur et extérieur,
Dans un roque inattendu,
Tout nous consume, mais en réalité
Qu'est-ce qui nous consume ?

________________

Paul Klee
Le grand échiquier (1937-39)
...

Que ando a esconder de mim...


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Que ando a esconder de mim...
Che cosa sto nascondendo di me...


Que ando a esconder de mim
com estes gritos de unhas contra a injustiça do mundo
que só me deixam no coração
tédios de céu afogado?

Que ando a esconder de mim
com esta raiva do amor pelos outros,
a querer arrancar lágrimas de tudo
para as colar nos olhos vazios?

Que ando a esconder de mim
nesta agonia de escurecer a alma
para a confundir com a noite
– bandeira negra de todos os humilhados?

Que ando a esconder de mim
sem coragem de mostrar aos homens
a minha pobre dor,
tão débil e exígua,
que em vão oculto atrás de toda a dor humana
para a tornar maior?
Que me suis-je caché à moi-même
avec ces ongles crissant contre l'injustice du monde
qui ne laissent dans mon cœur
que l'ennui d'un ciel noyé ?

Que me suis-je caché à moi-même
avec cette rage d'amour pour les autres,
à vouloir arracher des larmes de tout
pour les coller dans des yeux vides ?

Que me suis-je caché à moi-même
dans cette torture d'assombrir l'âme
pour la confondre avec la nuit
– drapeau noir de tous les humiliés ?

Que me suis-je caché à moi-même
sans avoir le courage de montrer aux hommes
ma pauvre douleur,
si faible et si étroite,
que je me cache en vain derrière toute douleur humaine
pour la rendre plus grande ?
________________

Samara Scott
Gargouilles (2021)
...

Pobre mendigo!


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Pobre mendigo!
Pauvre mendiant !


Pobre mendigo!
Queres uma mulher nua,
mas só tens a lua
para dormir contigo.
 
A lua – imagina –
que nem a um poeta
satisfaz!
- Sonâmbula mulher incompleta
com cabeça de menina
e corpo de gás…
Pauvre mendiant !
Tu voudrais une femme nue
mais tu n'as que la lune
pour dormir à tes côtés.

La lune – imagine –
que nul poète n'a
satisfait !
- Femme somnambule inachevée
avec une tête d'enfant
et un corps vaporeux...
________________

Juan Miró
Chien qui aboie à la lune (1926)
...

Fragmentos


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Fragmentos
Fragments


Como pessoa, sou o que puderam ver.
Como poeta, sou o que puderem ler.

En tant que personne, je suis celui qu'ils pouvaient voir
En tant que poète, je suis celui qu'ils pourront lire

________________

Pablo Picasso
Le poète (1904)
...

Devia morrer-se de outra maneira...


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Devia morrer-se de outra maneira...
On devrait mourir d'une autre manière...


     Na morte de Manuela Porto

Devia morrer-se de outra maneira.
Transformarmo-nos em fumo, por exemplo.
Ou em nuvens.
Quando nos sentíssemos cansados, fartos do mesmo sol
a fingir de novo todas as manhãs, convocaríamos
os amigos mais íntimos com um cartão de convite
para o ritual do Grande Desfazer: "Fulano de tal comunica
a V. Exa. que vai transformar-se em nuvem hoje
às 9 horas. Traje de passeio".
E então, solenemente, com passos de reter tempo, fatos
escuros, olhos de lua de cerimônia, viríamos todos assistir
a despedida.
Apertos de mãos quentes. Ternura de calafrio.
"Adeus! Adeus!"
E, pouco a pouco, devagarinho, sem sofrimento,
numa lassidão de arrancar raízes...
(primeiro, os olhos... em seguida, os lábios... depois os
 cabelos... )
a carne, em vez de apodrecer, começaria a transfigurar-se
em fumo... tão leve... tão sutil... tão pòlen...
como aquela nuvem além (vêem?) — nesta tarde de
  outono
ainda tocada por um vento de lábios azuis...
     Pour la mort de Manuela Porto

On devrait mourir d'une autre manière.
Se transformer en fumée, par exemple.
Ou en nuages.
Quand on se sent fatigué, qu'on en a assez du même soleil
de faire semblant tous les matins, on convoquerait
nos amis les plus proches avec une carte d'invitation
pour le rituel de la Grande Dissipation : « Untel communique
à Mmes & M. qu'il va se transformer en nuage aujourd'hui
à 9 heures. Costume de rigueur. »
Et puis, solennellement, avec les pas de contention du temps,
des vêtements sombres, des yeux cérémoniel de lune, on irait
tous assister à la dissipation
Chaleureux serrements de mains. Froides tendresses.
« Adieu ! Adieu ! »
Et peu à peu, lentement, sans souffrance,
avec une lassitude à dessoucher les taupes...
(en premier, les yeux... ensuite, les lèvres... et puis, les
 cheveux...)
la chair, au lieu de se décomposer, commencerait à se
transformer en fumée... si légère... si subtile... si pollen...
comme ce nuage là-bas (vous voyez ?) – en cette soirée
 d'automne
à peine effleurée par les lèvres bleues du vent.
________________

René Magritte
Grande famille (1963)
...

Ah! Se eu imitasse a alegria...


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Ah! Se eu imitasse a alegria...
Ah ! si je pouvais imiter la joie...


Ah! Se eu imitasse a alegria das árvores e do vento
que riem sem motivo
 
Mas não. Ando triste.
 
Já não me contento em sentir-me vivo…
(E que outro destino existe?)
Ah ! si je pouvais imiter la joie des arbres et du vent
qui rient sans raison

Mais non. Je vais avec tristesse.

Je ne suis plus heureux de me sentir vivant...
(Mais existe-t-il un autre destin ?)
________________

Vincent van Gogh
Pins au coucher du soleil (1889)
...

Ah! Como te invejo...


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Ah! Como te invejo...
Ah ! Comme je t'envie...


Ah! Como te invejo,
pássaro que cantas
o silêncio das plantas
-- alheio à tempestade.

Vives sem chão
ao sol a cantar
a grande ilusão
da liberdade...
(... com algemas de ar.)
Ah ! Comme je t'envie,
oiseau qui chante
le silence des simples
- étranger aux orages.

Tu vis hors champ
au soleil et tu chantes
la grande illusion
de la liberté ...
(... avec des bracelets d'air.)
________________

Joan Miró
Femme dans la nuit (1973)
...

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