No Museu Che Guevara


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No Museu Che Guevara
Au musée Che Guevara


1
A fortaleza defende
a baía do ataque dos piratas.
Os canhões apontam o inimigo
escondido nas vagas.

2
O soldado olha
para o outro lado,
onde a morena espera
com seus olhos úmidos.

3
Aqui El Che está vivo,
entre fotos, armas, charutos.
Aqui seus passos ecoam,
mas a morte se adensa.

4
A morte vem com passo leve,
a lenta agonia se aproxima
da metralha com balas e poesia.
O mais é tempo e ventania.

1
La forteresse défend
la baie de l’attaque des pirates.
Les canons visent l’ennemi
caché dans les vagues.

2
Le soldat se tourne
vers l’autre côté,
où sa brune l'attend
avec des yeux humides.

3
Le Che est ici, vivant,
parmi photos, armes et cigares.
Ses pas ici résonnent,
Mais la mort est prégnante.

4
Arrive la mort d'un pas léger,
lente agonie qui s'approche et répand
sa mitraille de balles et de poésie.
Ne reste plus rien que temps et vent.

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Giangiacomo Spadari
Ernesto Che Guevara (1976)
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Mineiro noturno


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Mineiro noturno
Mineur nocturne


Sei o ventre noturno das minas,
o homem a cavar o teu sono,
sei o profundo minério
a percorrer as veias,
sei do verme a roer a carne,
o cerne da madeira,
a resina a perfumar o ar
da árvore caída na noite;
sei o açoite a vergastar
a manhã de súbitos acenos,
a mao amputada no ato
de colher-te, liberdade!

Je connais le ventre nocturne des mines,
l'homme qui creuse ton sommeil,
Je connais le profond minerai
qui coule dans tes veines,
je connais le ver qui ronge la chair,
le cœur du bois,
la résine qui parfume l'air
De l'arbre tombé dans la nuit ;
Je connais le fouet qui punit
le matin d'un geste brusque,
la main amputée dans l'acte
qui te recueille, liberté !

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Enrico di Sisto
Mineurs au Brésil (2016)
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Kon Tiki Wiracocha


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Kon Tiki Wiracocha
Kon-Tiki Viracocha


Na parede do meu quarto
tenho a imagem de Wiracocha
o deus criador das estirpes andinas;
há quanto tempo não fazem oferendas
de animais tenros ao ser alado,
pai dos homens, o invencível Kon Tiki Wiracocha
criador de mundos, espuma sobre o mar?
Os deuses não são eternos: morreram
na voz do último Inca.
Olho a imagem de raios
com unção, pois nada é mais sagrado
do que o corpo de um deus morto.

Sur le mur de ma chambre
il y a une image de Viracocha
le dieu créateur des lignées andines ;
Depuis combien de temps n'ont-elles fait offrande
de tendres animaux à l'être ailé,
père des hommes, à l'invincible Kon-Tiki Viracocha
créateur de mondes, écumant sur les mers ?
Les dieux ne sont pas éternels : ils se meurent
dans la voix du dernier Inca.
Je regarde les raies de l'image
avec dévotion, car rien n'est plus sacré
que le corps d'un dieu mort.

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Kon Tiki Wiracocha
Céramique artisanale péruvienne
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Colheita


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Colheita
Cueillette


Planta o poema em plena
selva brasileira;
semeia o poema na neve
dos Andes.

Colhe tempestade.

Plante ton poème en pleine
forêt brésilienne
sème ton poème dans la neige
des Andes

Cueille une tempête

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J. M. Rugendas
Paisagem na selva tropical brasileira (1830)
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Canção de amor escrita sobre o mapa da América


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Canção de amor escrita
sobre o mapa da América
Chanson d'amour écrite sur la
carte de l'Amérique


O mapa, o traço
cortando planícies, punas,
os verdes, os vagos, a montanha.

O mapa é superfície,
não sangra,
não é soco
nem entranha.

O mapa
não tem botas,
não tem locas,
não tem bocas,
não tem coxas.

O mapa
tem limites,
trâmites,
fronteiras,
milícias,
alfândegas.

O mapa
se conforma
a ser janela,
a ser mirante,
a não ter ninguém errante.

Não existe índio
vago, mochileiro,
viajante, gaúcho,
cholo, baiano,
só pontos no mapa.

Onde os rios largos,
o cristal, a neve,
os peraus, o pó,
as casas, as coxilhas,
as facas, os tiros,
os bichos, os nichos,
os apetrechos, os calos,
o sexo, a morena?

O mapa se contenta
com linhas retas!

Onde o alimento
no mapa, a saga,
a bandeira,
onde Sepé Tiarajú,
onde Tupac Amaru?
O mapa amordaça!

Onde o canto,
o samba, a diablada,
o harawi mais terno?
Ninguém canta
no mapa?

O embuste no mapa,
o truste, o cartel,
a multinacional,
onde o povo
no mapa?

O gemido, a guerra,
o passo, o laço,
bocas rangendo,
os seixos, notas,
os dós, os dedos,
a trança, o poncho,
quem morre à míngua
no mapa?

Quem se acovarda?
Quem se atreve?
Quem se desloca?
Quem se aborrece?

Quem cruza fronteiras,
cavalga, percorre trilhas,
trilhos, estações,
maldições, poções mágicas?

Que coisas trágicas
se desconhece
nas cidades,
nas malocas,
nas bibocas,
pontos na mapa?

No entrevero de linhas
coisas falsas
coleiam, pervertem,
coisas apodrecem?

Quem se enternece
a horas tantas da madrugada,
quem lê um poema,
quem adormece nos braços
da mulher amada?

Nos campos e matas
quem luta e se mata?

Dos camponeses,
e dos barqueiros,
e dos vaqueiros,
e dos mateiros,
o mapa não fala?

Abro o mapa
e canto de amor
para América:
e rio todos os risos
e enrosco todos os cabelos
e piso todos os passos
e suo todos os poros
e choro todos os olhos
e corro todos os córregos
e canto todos os pássaros
e sonho todos os riscos
e corto todos os veios
e sangro todas as veias
e durmo todos os corpos
e desperto todas as injustiças
e incendeio todos os seios
e bebo todos os jarros
e monto todos os cavalos
e morro todas as mortes
e sofro todas as sortes
e alucino todos os sexos
e abro todas as cadeias
e voo todas as asas.

La carte, le trait
coupant l'altiplano, les plaines,
le vert, les vagues, la montagne.

La carte est une surface
exsangue
sans obstacle
ni entrée.

La carte
n'a pas de bords
n'a pas de sites,
n'a pas de bouches,
n'a pas de bancs.

La carte
a des limites,
des procédures,
des frontières,
des milices,
des douanes.

La carte
normalise les
points de vue
et belvédères, afin
que personne ne s'égare.

Il n'existe pas d'Indien
vagabond, routard
voyageur, gaucho,
métis, naturel de Baía
sur la carte, rien que des points.

Où, les grands fleuves
le cristal, la neige
les essarts, le gravier,
les maisons, les collines,
les couteaux, les fusils,
les bêtes, les niches,
les ustensiles, les callosités,
le sexe. Où, ma brune ?

La carte se contente
Des lignes droites !

Où, la nourriture
sur la carte, la saga
le drapeau,
où sont Sepé Tiarajú
où, Tupac Amaru ?
La carte est bâillonnée !

Où, le chant
la samba, la diablada,
le harawi le plus tendre ?
Nul chant n'est
sur la carte.

L'artifice est sur la carte,
le trust, le cartel,
la multinationale,
où, les peuples
sur la carte ?

La plainte, la guerre
le pas, le piège,
les bouches qui se tordent,
les galets, les notes,
le do, les doigts,
la tresse, le poncho.
Qui se meurt de misère
sur la carte ?

Qui se décourage ?
Qui ose ?
Qui bouge ?
Qui s'ennuie ?

Qui franchit les frontières
chevauche, et parcourt les pistes,
ornières, stations,
malédictions, potions magiques ?

Que de choses tragiques
restent ainsi inconnues
dans les villes
les baraquements,
les estaminets,
sans points sur la carte ?

Dans l'enchevêtrement des lignes,
fausses, des choses
collées se pervertissent,
des choses pourrissent.

Qui s'émeut
Au heures tardives du petit matin
qui lit un poème,
qui s'endort dans les bras
de la femme qu'il aime ?

Dans les maquis et les champs
Qui se bat et qui tue ?

Et des paysans
des bateliers
des vachers
des bûcherons,
la carte n'en parlerait pas ?

J'ouvre la carte
et d'amour je chante
mon Amérique
et je ris avec tous les rires
et j'emmêle tous les cheveux
et je piétine dans tous les pas
et je transpire par tous les pores
et je pleure avec tous les yeux
et je cours avec tous les ruisseaux
et je chante avec tous les oiseaux
et je rêve et je prends tous les risques
et je me coupe toutes les veines
et je saigne de toutes mes veines
et je dors avec tous les corps
et je me réveille de toutes les injustices
et je mets le feu à tous les seins
et je bois dans toutes les jarres
et je monte sur tous les chevaux
et je meurs avec tous les morts
et je souffre de tous leurs destins
et je fantasme sur tous les sexes
et je me délivre de toutes les chaînes
et je vole de toutes mes ailes

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Alighiero Boetti
La Carte d'Alighiero Boetti (1971-1973)
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Tomo café


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Tomo café
Je prends un café


Entre restos da última
refeição e xícaras sujas,
aqueço o café para a longa
espera dentro da noite.
Talvez alguém sinta
o homem esvair-se
e bata alucinadamente à porta,
uma chuva caia repentina.
Provavelmente alguém estará rezando.
Algumas pessoas mostrarão indiferentes
mais um dia passado no calendário.
Abrirei a porta e a janela
para que os fantasmas entrem na sala.
  O café esfria.
  Quem me fará companhia?

Au milieu des restes du dernier
repas et la vaisselle souillée,
je fais réchauffer du café
pour la longue veille dans la nuit.
Peut-être va-t-on s'apercevoir que l'homme
halluciné qui frappe à la porte se dissout
lorsque la pluie soudain se met à tomber.
Probablement que quelqu'un va prier.
Certaines personnes feraient preuve d'indifférence
mais le calendrier indique un nouveau jour.
Aussi vais-je ouvrir la porte et la fenêtre
pour que les fantômes entrent dans la salle.
  Le café a refroidi.
  Qui va venir me tenir compagnie ?

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Vincent van Gogh
Nature morte avec cafetière (1888)
...

Solidário


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Solidário
Solidaire


Homens simples, operários,
pequenos burgueses
caixeiros, meninas pálidas de subúrbio,
que certeza carregais nos braços
que vos faz caminhar
sempre o mesmo caminho
para o trabalho, para o instante
em que sozinhos olhareis
a mesa vazia, a cama vazia?

A rua é sempre movimento.
É chuva. Sal. Odor. Suor.
Nela me perco e me encontro,
Solidário com os demais
que caminhamos sem saber
para onde.

Hommes simples, ouvriers,
petits bourgeois,
commis, filles pâles des banlieues,
quelle certitude portez-vous dans les bras
qui vous fait parcourir
toujours le même chemin
pour aller travailler, jusqu'à l'instant
où, seuls, vous regarderez
la table vide, et vide votre lit ?

La rue est toujours en mouvement.
C'est la pluie. Le sel. L'odeur. La sueur.
Je m'y perds et me retrouve,
Solidaire des autres avec les-
quels je marche sans savoir
où nous allons.

________________

Tarsila do Amaral
Ouvriers (1933)
...

Receita


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Receita
Recette


Para Sérgio Faraco
 
Não deixe o tempo
passar correntes
em volta de seu corpo,
e que as aranhas
teçam teias
em seus dedos.
 
É preciso impedir
que os olhos acostumem
o olhar pela janela,
na mesma rua
onde homens cinzentos
cruzam maquinalmente.
 
É necessário ter sapatos
bem engraxados,
sem furos nas solas,
para que os pés não cansem
e não se machuquem
nas pedras do caminho.
 
Morar em casas
com porão, sótão e quintal,
onde possamos encontrar
pessoas desconhecidas
e objetos indecifráveis
na soleira da porta.
 
Ter reservas de carinho,
coleções de selos e de moedas,
ter amigos que gostem
de música e poesia,
bolsos e armários embutidos.
 
Ter sempre a esperança
de encontrar o amor
num parque possível,
sábado ou domingo
ou outro dia qualquer.
 
Antes de tudo
e principalmente,
é preciso ter paciência,
crer que os tempos mudam
e que teias de aranha
não crescem sem motivo.

 Pour Sérgio Faraco

Ne laissez pas le temps
passer des chaînes
autour de votre corps,
et les araignées
tisser leur toile
entre vos doigts.

Il faut empêcher
que vos yeux ne s'accoutument
en regardant par la fenêtre,
cette rue même
où des hommes en gris
se croisent, machinalement.

Il faut que vous portiez
des chaussures bien cirées,
sans trous dans les semelles,
pour que vos pieds ne se fatiguent pas
et ne soient point blessés
par les pierres le long du chemin.

Que vous viviez dans des maisons
avec sous-sol, grenier et cour
où il est possible de rencontrer
des personnes inconnues
et des objets indéchiffrables
sur le seuil de la porte.

Il vous faut des réserves d'affection,
des collections de timbres et de monnaies,
et avoir des amis qui aiment
la musique et la poésie,
des poches, des armoires qui débordent.

Pour toujours garder l'espoir
de rencontrer l'amour
dans un parc improbable
un samedi un dimanche
ou tout autre jour.

Par-dessus tout
et en particulier
il est indispensable d'être patient,
de croire que les temps changent
et que les toiles d'araignées
ne grandissent pas sans raison.

________________

Carl Holsoe
Intérieur de maison avec jardin (1920 env.)
...

Chuva antiga


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Chuva antiga
Pluie immémoriale


A chuva escreve
hieroglifos 
na janela
do ônibus.
Cada pingo
traça um sonho
cada sonho respinga
uma saudade
e desenha um rosto
na paisagem
que passa.
A chuva termina
o sonho acaba
e o ônibus vai embora
sem se importar
com teu rosto
e com meu sonho.

La pluie écrit
des hiéroglyphes
sur la fenêtre
du bus.
Des gouttelettes
y tracent une rêverie,
chaque rêve éclabousse
un regret
puis dessine un portrait
devant le paysage
qui défile.
La pluie s'arrête
le rêve se termine
et le bus à nouveau redémarre
sans se soucier
de ton visage,
ni de mes rêves.

________________

Dmytro Larionov
Après la pluie (2016)
...

Terra de ninguém


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Terra de ninguém
Terre de nulle part


Darei nome
aos bois:
nesta terra
de ninguém
quem tem uma
  arma
  é rei.

Cheguei cansado
à tua casa
e não me deste
assento

cheguei sedento
e me entregaste
o deserto

Agora róis
tua suficiência
feito um balde
rói sua corda
no fundo
  do poço.

Je vais donner un nom
à ces « bœufs » :
sur la terre
de nulle part
qui possède une
  arme
  est le roi.

J'étais fatigué
en arrivant chez toi
et tu n'as pas permis
que je m'assois

Je suis arrivé assoiffé
et tu m'as renvoyé
dans le désert

Je ris maintenant,
ta suffisance
est au fond du puits
un baquet
dont la corde
  est rongée.

________________

Otto Dix
Le vendeur d'allumettes (1920)
...

É preciso entender...


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É preciso entender...
Il faut comprendre...


É preciso entender
o mínimo sulco
na parede,
observar a geometria
do muro,
as manchas de umidade,
a rede de teias
tecidas pela aranha
no ângulo da casa,
para subir o degrau
que leva o homem
à pedra.

Il faut comprendre
l'infime sillon
du mur,
observer la géométrie
du mur,
les taches d’humidité,
le filet de toiles
tissées par l’araignée
à l’angle de la maison,
pour gravir le degré
qui mène l’homme
à la pierre.

________________

Omar Castillo Alfaro
Installation. Les sillons #1
(2023)
...

Aprenderei primeiro os meus passos...


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Poèmes inédits »»
nunorochamorais.blogspot.com (août 2023) »»
 
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Aprenderei primeiro os meus passos...
J'apprendrai d'abord de mes pas...


Aprenderei primeiro os meus passos,
A equilibrar-me no silêncio.
Depois, apagarei tudo quanto for sagrado,
Porque nada pode ser sagrado,
Pedirei vento para apagar círios
E pedras para apagar pálpebras
Embriagadas de fé sem razão.
Caminharei, em seguida, junto à praia,
Aprenderei a construção do fogo
Que o mar traz no seio do seu sal,
O fogo na boca, sobretudo na boca.
Irei depois para ti,
Com o meu nome quase vulto,
A carícia quase rumor
E a voz uma noite escuríssima,
Com a lua obnubilada.
Envolto em tanta treva,
Iluminarei, então, toda a nudez oculta.
J'apprendrai d'abord de mes pas
mon équilibre dans le silence.
Puis j’effacerai tout ce qui est sacré,
Parce que rien ne peut être sacré,
Je demanderai au vent d’éteindre les cierges
Et aux pierres d'effacer leurs paupières
Ivres d'une foi sans aucune raison.
J'irai marcher par la suite du côté de la plage,
J’apprendrai la construction du feu
Que la mer apporte au sein de son sel,
Le feu dans la bouche, surtout la bouche.
J'irai te rejoindre plus tard,
Avec mon nom presque notable,
Une caresse presque rumeur
Et dans la voix une nuit très noire,
Avec la lune obnubilée.
Enveloppé de tant de ténèbres,
J’illuminerai alors toute ta nudité cachée.
________________

Eugène Boudin
Deauville Marée basse (1893)
...

Cartucho de castanhas


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As Palavras Beijam Sem Carga Viral (2021) »»
 
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Cartucho de castanhas
Bogue de châtaignes


Vem da infância
e de uma cidade molhada esse cheiro
ímpar de um pequeno carro de cor neutra
envolto em fumo. Brasas
no estalido de cascas aquecendo
as nossas mãos friorentas. O sabor
macio e doce confortava
as árvores despidas. Esvaziado o cartucho
ficava no corpo a quentura
de um abraço materno
ou beijo enamorado.

Elle vient de l'enfance
et d'une cité humide cette drôle
d'odeur d'une petite cosse de couleur neutre
enveloppée de fumée. Braises
dans le crépitement des écales réchauffant
nos mains frigorifiées. La saveur
douce et sucrée réconfortait
les arbres dénudés. Une fois la bogue évidée
restait dans nos corps la chaleur
d'une étreinte maternelle
ou d'un baiser amoureux.

________________

Andrew Wyeth
châtaignes grillées (1956)
...

Orfeu e Eurídice


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Orfeu e Eurídice
Orphée et Eurydice

Refreou o passo
Il avait réfréné son allure.
Queria chegar adiantado ao encontro, mas não muito. Uma espera prolongada ser-lhe-ia insuportável.
Il voulait arriver en avance à son rendez-vous, mais pas trop. Une attente prolongée lui aurait été insupportable.
O coração batia-lhe no peito a um ritmo tão descompas- sadamente adolescente que, se as suas pulsações fossem convertidas em decibéis, estariam muito para além do limiar de surdez.
Son cœur battait dans sa poitrine à un rythme excessivement adolescent, si fort que ses pulsations converties en décibels, auraient fini par dépasser le seuil de surdité.
B. tinha a certeza de que ia ao encontro da – aqui o seu pensamento parecia sempre desculpar-se por lhe sugerir esta palavra, ouvia as suas próprias reticências – felicidade.
B. avait la certitude qu’il allait à la rencontre – ici, sa pensée à l'écoute de ses propres réticences, semblait toujours s’excuser de lui suggérer ce mot – de la félicité.
Queria, pois, saborear cada passo, ter consciência de cada um no seu próprio movimento, mas tinha também muito medo.
Il voulait donc savourer chaque pas, avoir conscience de chacun dans leur propre mouvement, mais il avait aussi très peur.
«É preciso coragem para enfrentar a – felicidade» e, se estivesse muito tempo sozinho num café, à espera, ela poderia acabar por assustá-lo, fazê-lo fugir, escorraçado e perseguido por todas as filosofias residentes que observam sempre de muito perto, com o seu sarcasmo, todos as actos humanos.
« Il faut du courage pour affronter – la félicité » et, à rester trop longtemps seul dans un café, elle aurait pu finir par l’effrayer, le faire fuir, banni et persécuté par toutes les philosophies résidentes qui observe toujours de très près, avec leur sarcasme, tous les actes humains.
«Vendo bem, assustar-me porquê? Por remorso?»
« Après tout, pourquoi se faire peur ? Par remords ? »
A verdade é que não queria embrenhar-se muito nestas cogitações, de onde às vezes pode não haver regresso.
La vérité est qu'il ne voulait pas trop s'empêtrer dans ces réflexions, dont il est parfois difficile de revenir.
Inspirava profundamente para ser capaz de recordar o perfume do ar nesse Outono ainda tão quente, depois de um Verão tão chuvoso, embora soubesse que a memória não é o forte do olfacto e vice-versa.
Il inspira profondément afin de pouvoir se souvenir du parfum de l'air de cet automne encore si chaud, après un été si pluvieux, même s’il savait que la mémoire n’est pas le fort de l’odorat et vice versa.
*
Enquanto atravessava as ruas sem sequer se preocupar com o trânsito, pensava que a – felicidade – é puro acaso.
*
Tandis qu'il traversait les rues sans même se soucier de la circulation, il pensait que la – félicité – est un pur hasard.

________________

Nicolas Poussin
Paysage avec Orphée et Eurydice
(~1650)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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