Tenho mais isto...


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Tenho mais isto...
J'ai plus de ceci...


Tenho mais isto e mais aquilo
E não sei quê para fazer.
O feito é fio por fiar.
Com ele ao ombro, ando intranquilo,
Alvo de fogo que é o dever
Que nunca pára de picar.

Mas como tenho que fazer!
Ensarilhado em decidir,
Na encruzilhada do dever
Para que gesto hei-de partir?
Querer fazer é coisa pesada
E à luz do feito não há nada.

As horas descem do seu leito,
Ainda não fiado o feito.

J'ai plus de ceci et plus de cela
Et je ne sais qu'en faire.
L’œuvre est un fil à tisser.
Avec ça sur le dos, je m'inquiète,
C'est une cible en feu, un devoir
Qui me pique sans cesse.

Mais comment dois-je faire !
Pour me débrouiller, me décider
Au carrefour du devoir
Quel action me faut-il entreprendre ?
Vouloir agir est une chose pesante.
Rien, qui vienne éclairer l’œuvre.

Les heures ont quitté leur lit déjà
Et je n'ai rien accompli.

________________

Rebekka Steiger
Nouveaux arrivants à l'hôtel du désert (2018)
...

Se não é um dos muitos fuzilados...


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Se não é um dos muitos fuzilados...
Si ce n'est l'un des nombreux fusillés...


Se não é um dos muitos fuzilados das Espanhas,
Renascido de uma vala comum,
Será um Ulisses que não achou regresso,
Ou não quis achá-lo, preferindo
O cálice capitoso da viagem.
Fala muitos demóticos, mas na torrente
Apenas se percebe um fragmento
Decerto legado pelos deuses – «tontería».
Ei-lo agora à porta
De supermercados incompreensíveis:
Sorri e bebe à saúde de toda a gente,
Uma cortesia que o torna suspeito, indesejável.
De Inverno, raramente dorme
Para prosseguir a sua viagem;
Não quer sonhos, que acabam sempre
Nos baixios de qualquer manhã,
Nem se quer perder do mar
Que o embala durante todo o Verão
Numa ressaca de constelações.

Si ce n'est l'un des nombreux fusillés d'Espagne,
Renaissant d'une fosse commune, il s'agira
D'un Ulysse qui ne trouve pas le chemin du retour,
Ou ne veut pas le trouver, préférant
Le capiteux calice du voyage.
Il parle de nombreux démotiques, mais de ce flot,
Ne se perçoit qu'un fragment
Légué par les dieux pour sûr – « foutaises ».
Le voici maintenant à la porte
Des supermarchés incompréhensibles :
Il sourit et boit à la santé de tout le monde,
Une courtoisie qui le rend suspect, indésirable.
En hiver, il dort rarement
pour continuer son voyage ;
Il ne veut pas de rêves, qui finissent toujours
dans les bas-fonds de quelque matin,
Il ne veut pas non plus se perdre
Dans la mer qui l'a bercé tout l’Été
D'un ressac de constellations.

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Gustave Courbet
Le bord de mer à Palavas (1854)
...

Mantém a cabeça bem alta...


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Mantém a cabeça bem alta...
Maintiens la tête bien haute...



«Mantém a cabeça bem alta para que não te vejam o coração.
« Maintiens la tête bien haute pour qu'ils ne voient pas ton cœur.
Eu sei, tínhamos falado longamente, moldado uma espécie de acordo e agora sangra, incisa, uma cláusula nunca escrita.
Je sais, nous avons longuement.parlé, formant une sorte d'accord qui, incisée, maintenant saigne d'une clausule jamais écrite.
O impossível cede terreno, deixa-se invadir. Já não me dizes sequer que nos voltaremos a encontrar? Não entendo esta lava monologada na garganta. Não nos voltaremos a encontrar? Não serão minhas as noites do teu regresso?
L'impossible cède du terrain, il se laisse envahir. Désormais tu ne dis même plus que nous parviendrons à nous rencontrer ? Je n'entends plus cette lave en monologue dans ma gorge. Parviendrons-nous à nous rencontrer ? Ne seront-elles pas miennes les nuits de ton retour ?
O meu amor de ti nada pôde quando rebentaram os diques, quando um relâmpago perde tudo e o mundo já não serve.
Mon amour pour toi n'a rien pu faire quand les digues ont sauté, que la foudre a tout dévasté et que le monde alors n'a plus servi à rien.
***
***
O mundo é um conceito pomposo.
Le monde est un concept pompeux.
O mundo de que falo é um punhado de ruas, algumas árvores, um pequeno número de rostos e as mais elementares forças de que somos o palco, mais nada.
Le monde dont je parle est une poignet de rues, de quelques arbres, un petit nombre de visages et les plus élémentaires des forces dont nous sommes la scène, mais rien de plus.
Forças que, quando nos vencem, acabam vencidas.
Forces qui, lorsqu'elles nous combattent, finissent par nous vaincre.
Julgo às vezes que me deveriam ter abatido como se abatem em algumas regiões os cães marfados – atirando-me para dentro de um poço seco, onde eu ficasse a apodrecer.
Je pense parfois qu'elles auraient dû m'abattre comme on abat dans certaines régions les chiens enragés – me jeter dans un cul-de-basse-fosse, où il ne me resterais plus qu'à pourrir.
Se calhar, foi isso que aconteceu.
Il se pourrait bien que ce fut ce qui s'est passé.
***
***
Estamos separados apenas pela fina parede de uma cidade.
Nous sommes à peine séparés par les fines parois d'une ville.
Ouço-te do outro lado, como também me poderás ouvir a mim; ouço as tuas azáfamas, as tuas fúrias, as portas que se abrem e fecham no teu mundo, vozes que às vezes atravessam a parede e me trazem o teu nome.
Je t'entends de l'autre côté, comme aussi bien tu pourrais m'entendre. J'entends tes branle-bas, tes furies, les portes qui s'ouvrent et se ferment dans ton monde, des voix qui parfois traversent les murs et m'apportent ton nom.
Uma separação quase corpo a corpo.
Une séparation quasi corps à corps.
Na melhor das hipóteses, indiferença; na pior, indiferença também.»
Dans la meilleure des hypothèses, indifférence ; dans la pire, indifférence.

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Giorgio de Chirico
L'énigme d'une journée (1914)

Com um punhal, de noite...


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Com um punhal, de noite...
Avec un poignard, de nuit...


 Cracóvia, 1914

Com um punhal, de noite,
Com um punhal, alguém bate,
Sem cessar, no umbral.
A terra é uma língua verde,
A infância, um veado azul.
Com um punhal, de noite,
Com um punhal, alguém bate,
Sem cessar, nas paredes dos quartos.
O inferno é o rosto da tua mãe,
O inferno é o rosto da tua irmã,
Pedra e anjo e bosque.
O relógio de sol marca sempre meia-noite,
A tua alma foi com a música
Colher bagas, que esmaga no corpo –
Azuis, vermelhas, violetas.
A cidade é toda vielas
Entre as mandíbulas das muralhas
E os caninos das torres;
A única luz é de archotes plangentes
E jamais se cansam os cortejos fúnebres,
Coro de passos em ranger de gravilha.
Com um punhal, de noite,
Com um punhal, alguém bate,
Sem cessar, à tua cabeceira.
Alguém te cobre com o frio.
Entrega-te nesses braços, confia –
Sabes que é o abismo..

 Cracovie, 1914

Avec un poignard, de nuit,
Avec un poignard, sur le seuil,
Quelqu'un frappe, sans cesse.
La terre est une langue verte,
L'enfance est une cerf bleu.
Avec un poignard, contre les murs,
Dans les chambres, quelqu'un frappe sans cesse.
L'enfer est le visage de ta mère,
L'enfer est le visage de ta sœur,
Pierre et ange et bosquet.
Le cadran solaire indique toujours minuit,
Ton âme s'accompagnait d'une musique
Cueillant des baies, que ton corps remâche –
Bleues, rouges, violettes.
La ville est ruelles, tout entière
Entre les mandibules des murailles
Et les canines des tours.
L'unique lumière est la plainte des flambeaux
Et jamais ne se fatiguent les processions funèbres.
Chœur de pas au crissement des graviers.
Avec un poignard, de nuit,
Avec un poignard, à ton chevet,
Quelqu'un frappe, sans cesse.
Quelqu'un te recouvre d'un froid.
Laisse et tombe dans ces bras, aie confiance –
Tu sais qu'il est l'abîme.

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Umberto Boccioni
La charge des lanciers (1915)
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Terça-feira


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Terça-feira
Mardi


 «Non sum qualis eram...»

Bastam-me três medidas de lua,
O vinho com canela,
O renascer contínuo da fonte,
E eis-me tal era sob o império de Cinara.
A noite esqueceu o meu exílio,
E o amor tão-pouco lembra
Que é apenas um resto agro
No fundo de um copo:
Há um perfume que me desafia
A persegui-lo sob uma túnica.
Mas tudo isto foi antes do passado,
Quando o amor não era um resto
E a memória não era púnica.

 « Je ne suis plus qui j'étais...» (Horace)

Me suffisent trois mesures de lune,
Un vin à la cannelle, continue
La résurgence d'une fontaine,
et me voici tel que j'étais sous l'empire
de Cinara. La nuit a oublié mon exil,
Et l'amour non plus ne s'en souvient
Ce n'est plus qu'un reste âcre
Dans le fond d'une coupe :
Il est un parfum sous une tunique
qui me défit de le poursuivre.
Mais tout ceci appartient au passé,
Quand l'amour n'était pas une ombre
Et la mémoire, une perfidie punique.

________________

Scène conviviale
Vase des Pouilles du IVème siècle av J.C.
...

MB


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MB
MB


Amputou milhares de pernas –
De brancos, de vermelhos, de incertos,
De guelfos e gibelinos, de cátaros –
E assim fez a mão.
Depois, escreveu muito melhor.
Em plena revolução,
Só o diabo entendia o amor.

Il amputa des milliers de jambes –
De rouges, de blancs, de blèches,
De guelfes et de gibelins, de cathares –
Et ainsi s'est fait la main.
Depuis, il écrit beaucoup mieux.
En pleine révolution,
Seul le diable avait compris l'amour

________________

Frontispice du livre de M.B. (Mikhaïl Bulgakov)
"La Garde Blanche" et "Le Maitre et Marguerite"
(rare édition 1988)
...

O Velho da Montanha


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O Velho da Montanha
Le vieux de la montagne


Tudo não é muito. Há para além disso
E um rio corre depois de acabar.
Seja como for, a importância esfolha-se
E a árvore aprende a não amar
As suas folhas, ou não demasiado –
Só o bastante para que nasçam.
Vim para ser como as pedras,
Mas ainda não alcancei esta ciência.
Há ecos, transportes, nada que seja muito;
Precisamente, um rio corre para além disso,
Até ao último fim, o último dia
Chegando à primeira noite
E mais nada precisamente.
É verdade, arrefece. Tudo se torna mais lento.
Mas há coisas que ainda voltam. Coisas.
Já não sei o que são ou como se dizem.
Às vezes, a minha memória não se deixa lembrar;
Outras, acorda luzes que não aconteceram
E, então, és tu que me guias –
Às vezes, estás viva, outras morta,
Porque eu não sei e a memória mo esconde. Coisas.
Que não voltem. Diz-lhes.
E aos outros, diz-lhes que não os abandonei,
Sei onde estão e não os guardo em túmulos.
Diz-lhes, se puderes, que a minha vida foi justa,
Tão-pouco te abandonei a ti. Diz-lhes:
Se te deixei, a isso me obrigou
A usura de outros amores que eram teus,
Diz-lhes a verdade que puderes,
Diz-lhes do paraíso o que vires,
Porque aí hão-de viver,
Na margem que lhes deres
De uma luz que não cesse,
De uma luz que depende de ti,
Se findares, o milagre extingue-se.
O que hás-de dizer é outra coisa,
A mesma coisa sempre nova.
O que te hão-de dizer é a mesma coisa:
A peste no coração, nunca além disso.
Por favor, não voltes. Já sabes tudo.
Que te amo. Deixa-me agora
Cegar, secar, ser parte da montanha.
Enquanto ela não me toma,
Ser nada mais do que este relevo
De veias e ossos,
E o odor senil de urina.

Tout n'est pas grand chose. Il y a plus, au-delà
Et la rivière à la fin continue de couler.
Quoi qu'il en soit, il importe de s'en défaire
Et l’arbre apprend à ne pas aimer
Ses feuilles, ou sans excès –
Juste ce qu'il faut pour qu'elles naissent.
Je suis venu pour être comme les pierres,
Mais je n'ai pas encore atteint à cette science.
Il y a des échos, des transports, pas grand chose ;
Une rivière justement, qui coule au-delà
Jusqu'à la fin dernière, jusqu'au dernier jour
Arrivant à la première des nuits
Mais jamais précisément.
C'est vrai, il fait froid. Tout devient plus lent.
Mais il y a des choses qui reviennent encore. Des choses.
Je ne sais ce qu'elles sont, ni comment les dire.
Parfois, ma mémoire a perdu ses souvenirs.
Parfois, elle éveille des lumières qui sont des ombres,
Et c'est toi qui me guides alors –
Parfois, tu es vivante, d'autres fois tu es morte,
Je ne sais, car la mémoire me le cache. Des choses.
Qui ne reviennent pas. Dis-les.
Et aux autres, dis-leur que je ne les ai pas abandonnés,
Je sais où ils sont, sans les garder dans des tombeaux.
Dis-leur, si tu peux, que ma vie a été juste,
Je ne t'ai pas abandonné, à toi non plus. Dis-leur :
Si je te quittais, cela m'obligerait
à faire usage d'autres amours qui sont les tiennes,
Dis-leur la vérité que tu pourras,
Dis-leur du paradis tout ce que tu vois,
Car alors ils devront vivre
Dans la marge que tu leur donnes
D'une lumière qui ne cesse pas,
D'une lumière qui dépend de toi,
Si tu restes, le miracle s'éteint.
Ce qu'ils diront est autre chose.
La même chose toujours nouvelle.
Ce qu'ils te diront est la même chose :
La peste dans le cœur, jamais au-delà.
S'il te plait, ne reviens pas. Déjà tu sais tout.
Tu sais que je t'aime. Maintenant laisse-moi
Sec, aveugle, être une partie de la montagne.
Avant qu'elle ne me prenne,
De n'être rien d'autre, que ce modelé
De veines et d'os,
Et cette sénile odeur d'urine.

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Le Caravage
Saint Jérôme (1605-1606)
...

Quando a meia-noite começa...


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Quando a meia-noite começa...
Quand la mi-nuit commence...


Quando a meia-noite começa a beber as almas,
Quando os copos ganham fundo
E para muita desta fauna nocturna
O mundo parece mais próximo do fim,
Eis chegada a hora de Jean-Claude;
A hora escondida pelo dia inteiro,
A hora de ajudar Maria, a bela de serviço,
Nas últimas tarefas do bar antes do fecho.
Não importa o que digam:
Se é demência de velho, se é ridículo,
Se é patético, se é risível, se é confrangedor.
Deixar esses juízos para as vidas secas
Que se comprazem nos aforismos sobre a solidão,
Como há tanta e como é triste. Que lhes preste.
Jean-Claude nada pede a Maria,
Ou apenas, tacitamente, que se deixe amar um pouco.
Maria nada oferece a Jean-Claude,
Salvo um arisco e moreno deixar-se amar,
Um deixar-se amar fugindo, como de ninfa.
Este é um amor que merece muitos amigos.
Todas as noites, à saída, alguém descobre uma lágrima
No rosto de Jean-Claude, mais pura
Do que um sapato de cristal numa escadaria.

Quand la mi-nuit commence à boire les âmes,
Quand elle atteint le fond des verres,
Le monde, pour une part de cette faune
Nocturne, semble se rapprocher de la fin.
Voici l'heure de Jean-Claude ;
L'heure escamoté par tout le jour,
L'heure où l'on aide Marie, la beauté du service,
À ses derniers travaux avant la fermeture du bar.
Peu importe ce que l'on dit :
La démence d'un vieux, est-ce ridicule,
Est-ce pathétique, risible, est-ce affligeant,
Laissons ces jugements à des vies étriquées
Qui se complaisent aux aphorismes sur la solitude,
Et il y en a tant et comme c'est triste. Laissons-les.
Jean-Claude ne demande rien à Marie,
Ou peut-être, tacitement, qu'elle se laisse un peu aimer.
Marie n'offre jamais rien à Jean-Claude,
Sauf, brune et rétive, un peu du « se laisser-aimer »
Se laisser-aimer et s'enfuir, comme une nymphe.
C'est un amour qui mérite beaucoup d'amis.
Chaque nuit, à la fermeture, quelqu'un découvre une larme
Sur le visage de Jean-Claude, plus pure
Qu'un soulier de vair dans un escalier.

________________

Vincent van Gogh
Le café de nuit (1888)
...

Na planície, o Verão...


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Na planície, o Verão...
Sur le pré, l'Été...


Na planície, o Verão,
O imenso Verão,
Pairando como o sorriso
Do gato de Alice.
O teu sono é leve
Como uma borboleta
Num país que, por toda a parte,
Segue o Verão,
O imenso Verão.
Dorme. Voa.

Sur le pré, l’Été,
L'immense Été
S'étend comme le sourire
Du chat d'Alice.
Ton sourire est léger
comme un papillon qui,
De toutes parts, sur le pays
Accompagne l'Été,
L'immense Été.
Dors. Vole.

________________

Edward Atkinson Hornel
Le papillon captif (1905)
...

Para Zbigniew Herbert


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Para Zbigniew Herbert
À Zbigniew Herbert


O senhor Cogito pensa,
Mas já não está em casa:
Tudo lhe é estranho
Porque está vazio.
As paredes do pensamento não impedem
O derramamento do mundo.
Os conceitos apodreceram,
O despojamento é o pior dos sanatórios.
O senhor Cogito ensaia a fórmula
Animula vagula blandula,
Mas nada se aplaca.
Pensar não produz claridade,
Pensa o senhor Cogito,
E a verdade não é translúcida,
Nem se quer descoberta;
Porém, as evidências, suas rivais,
Ocuparam tudo, sombrias, incompreensíveis.
Pensar rege-se agora pela sua lei marcial,
Pensa o senhor Cogito.
Anota tudo num caderno de areia,
Amanhã não saberá o que aprendeu –
Terá mudado a leitura dominante.
O senhor Cogito pensa, mas suspeita
Que já não existe.

Monsieur Cogito pense,
Mais déjà n'est plus chez lui :
Tout lui est étranger
Parce que tout est vide.
Les murs de la pensée n'empêche pas
Le déversement du monde.
Les concepts sont corrompus,
La dépossession est le pire des sanatoriums.
Monsieur Cogito rabâche la formule
Animula vagula blandula
Mais rien ne s'apaise.
Penser ne produit pas de clarté,
Pense monsieur Cogito,
Et la vérité n'est pas translucide,
Ni ne se veut découverte ;
Cependant, les évidences, ses rivales,
Occuperont tout, sombres et incompréhensibles.
Penser est régi maintenant par sa loi martiale,
Pense monsieur Cogito.
Il note tout dans un cahier de sable,
Demain il ne saura plus ce qu'il avait appris –
La lecture dominante aura changé.
Monsieur Cogito pense, mais soupçonne
qu'il n'existe déjà plus.

________________

Portrait de l'empereur Adrien
Sculpture romaine du II siècle (détail)
...

Tensos os músculos do pescoço...


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Tensos os músculos do pescoço...
Tendus, les muscles du cou...


Tensos os músculos do pescoço
Na pedra tensa e verde –
Uma cabeça prestes a erguer-se.
Perante este Cristo imenso
Pronto a evadir-se da cruz,
Voejando, cansado de esperar o amor
Que o poupasse ao sacrifício,
Teremos amor ainda
Perante este Cristo de trevas,
Luciferino e vingador?

Tendus, les muscles du cou
Dans la pierre tendue et verte –
Une tête prête à se relever.
Devant ce Christ immense
Prompt à s'échapper de la croix,
S'envolant, fatigué d'attendre l'amour
Qui lui épargnerait le sacrifice,
Aurons-nous de l'amour encore
Devant ce Christ de ténèbres,
Luciférien et vengeur ?

________________

Salvador Dalí
Le Christ de Saint Jean de la Croix (1951)
...

Em Itália


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Em Itália
En Italie


Estivemos em cem cidades,
Faltarão outras cem
Para o caminho estar apenas começado.
Juntos subíamos às torres, juntos chegávamos,
De cada cimo partia o teu sorriso
Até à cidade seguinte,
Sempre para sul, sempre para sul –
O meu anfitrião em Otranto.
Entre colinas, segredado pela distância,
O mar, como querendo dividir-se e dividir-se,
Oliveira e pedra sob o sol ligure,
Esplendor de mármore multicolor.
Eis aqui o pálio de algo em mim contra si próprio
E a graça toscana que é já tua,
E a tarde bailando, velida,
De colina em colina,
Num mundo ainda antigo.

Nous avons vu cent villes,
Nous en manquerons cent autres
Sur le chemin qui ne fait que commencer.
Montés aux tours ensemble, arrivés ensemble,
De chaque hauteur, ton sourire s'envolait
Jusqu'à la prochaine ville,
Toujours vers le sud, toujours vers le sud –
À Otrante, chez mon amphitryon.
Entre les collines, murmurée par la distance,
La mer, qui semble dire, se diviser, se diviser,
Olivier et pierre sur le sol ligure,
Splendeur des marbres multicolores.
Voici, en moi, le pallium d'une chose contre soi-même
Et la grâce toscane qui est déjà en toi,
Et le soir dansant, bel et bon,
De colline en colline,
Dans un monde encore antique.

________________

Piero della Francesca
Découverte et preuve de la vraie Croix
(detail avec vue de Arezzo) (1452-1466)
...

Poema para “Elegia para a minha campa” de S. da Gama


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Poema para “Elegia para a minha campa”...
Poème pour "Élégie pour ma compagne"...


Também eu estarei só,
Até já sem mim,
Não no seio da terra,
Pois que de vida é a terra,
Mas no ventre da morte
E será então que outros
Virão depositar lembranças,
Belas, das que não houve,
Lembranças sinuosas;
Virão depositar pétalas esmaecidas
De pálida e apressada ternura,
Apenas porque estarei só
E estarei morto,
Já frio, já mármore, já morte.

Também eu estarei só,
Apenas rodeado pela atenção
De círios ou rosas,
Vigilantes, tentando ver
E gravar em cor ou chama
A minha subida ou descida,
Se as houver.

Mas ver-me-ão apenas só,
Embora com o mundo todo em torno
Matéria jorrante,
A minha alma será corredor,
Escuro espaço de solidão
E eu estarei só.

E será apenas então,
Eu, que cantei toda a vida,
Que, no silêncio,
A minha voz se espalhará
E se tornará alegria nas coisas,
Pureza de união
Para que a minha voz,
Ao invocar o mundo,
Não mais esteja só.

E apenas eu estarei só,
Só.

Moi aussi je serai seul,
Et bientôt sans moi.
Non au sein de la terre
Puisqu'elle est faite de vie,
Mais dans le ventre de la mort.
Et d'autres alors viendront
Déposer leurs souvenirs,
Beaux, que je n'ai pas eu,
De souvenirs sinueux ;
Viendront déposer des pétales fanées
D'une pâle et hâtive tendresse,
Simplement parce que je serai seul
Et serai mort,
Déjà froid, déjà marbre, déjà mort.

Moi aussi je serai seul,
Entouré simplement par l'attention
De cierges ou de roses,
Veilleurs, essayant de voir
Et de graver en couleur ou d'interpeler
Mon ascension ou ma descente,
S'il en est une.

Mais ils ne me verront que seul,
Avec cependant le monde entier alentour.
Matière jaillissante,
Mon âme sera une eau courante,
Un obscur espace de solitude
Et je serai seul.

Et c'est alors seulement
Que ma voix se répandra
Dans le silence,
Moi qui ai chanté toute ma vie
Et qu'elle deviendra la joie des choses,
Pureté de l'union
Pour que ma voix,
À l'invocation du monde,
Ne soit plus seule.

Et seulement alors je serai seul,
Seul.

________________

Karl Ballmer
Gegenüber (1940)
...

Réquiem Por Mim


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________________


Réquiem por mim
Requiem de mon for


Aproxima-se o fim.
E tenho pena de acabar assim,
Em vez de natureza consumada,
Ruína humana.

Inválido do corpo
E tolhido da alma.
Morto em todos os órgãos e sentidos.
Longo foi o caminho e desmedidos
Os sonhos que nele tive.
Mas ninguém vive
Contra as leis do destino.
E o destino não quis
Que eu me cumprisse como porfiei,
E caísse de pé, num desafio.

Rio feliz a ir de encontro ao mar
Desaguar,
E, em largo oceano, eternizar
O seu esplendor torrencial de rio.

La fin se rapproche
Et j’ai de la peine à finir ainsi,
L’œuvre de la nature accompli,
Ruine humaine

Le corps invalide
Et l’âme paralysée.
Mort dans tous les organes et tous les sens.
Long fut le chemin et sans mesure
Les rêves que je fis en son décours.
Mais jamais je n’ai vécu
À l’encontre des lois du destin.
Et le destin n’a pas voulu
Que je m’accomplisse comme je l’ai fait
Tombant à ses pieds, dans un défi.

Fleuve heureux d’aller à la rencontre de la mer,
De se déverser
Dans le vaste océan, pour l’éternité,
La splendeur torrentielle du fleuve.

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Safet Zec
Sans titre (1943)

Frustração


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Recueil :
 
Autre traduction :
Miguel Torga »»
 
Diário XV (1987-1989) »»
 
Italien »»
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Frustração
Frustration


Foi bonito
O meu sonho de amor.
Floriram em redor
Todos os campos em pousio.
Um sol de Abril brilhou em pleno estio,
Lavado e promissor.
Só que não houve frutos
Dessa primavera.
A vida disse que era
Tarde demais.
E que as paixões tardias
São ironias
Dos deuses desleais.

Il était bien
Mon rêve d’amour.
Elles ont fleuri alentour
Les terres gastes.
Un soleil d’Avril a brillé en plein été
Délavé et prometteur.
Seulement il n’avait pas de fruits
Ce printemps.
Et la vie a dit qu’il était
Trop tard
Et que les passions tardives
Sont l’ironie
Des dieux infidèles.

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Tranquillo Cremona
Le peintre et son modèle (1870-72)

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