A partir de Empédocles



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A partir de Empédocles
À la suite d'Empedocle


És tu, mas a tua alma percorre um ciclo
E é rapaz, donzela,
Planta, e ave, e peixe nas ondas,
Mas de ti nada se perde:
És sempre tu e serás tu,
E assim cumpres a mais alta lei.
C'est toi, mais ton âme parcourt un cycle,
Tu es garçon, puis fille,
Plante, ou oiseau ou poisson des ondes,
Mais rien de toi ne se perd :
Tu es toi-même et le seras toujours,
Ainsi tu respectes la loi suprême.
________________

Utagawa Hiroshige
Carpe (1830)
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Fotografia de Helsínquia


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Fotografia de Helsínquia
Photographie d'Helsinki


O tempo diz-me que Helsínquia é um sonho
que nunca conseguirei concretizar.
Helsínquia é um fósforo a arder-me na ponta dos dedos.
Porque não sabia, desperdicei Helsínquia,
disse-lhe frases sem nexo e disfarcei-me de incêndio.
Há noites em que vejo a imagem desfocada de Helsínquia.
Comandado por ela, atravesso avenidas geladas
e queimo todos os objectos em que toco.
Le temps me dit qu'Helsinki est un rêve
que je ne pourrai jamais réaliser
Helsinki est une allumette qui me brûle au bout des doigts.
Pour l'avoir ignorée, j'ai gaspillé Helsinki,
je lui ai dit des mots sans suite, et j'ai masqué ma flamme.
Il y a des nuits où je la vois floutée, l'image d'Helsinki.
Sous son emprise, je traverse des avenues glacées
et mets le feu à tout ce que je touche.
________________

Rembrandt
Patineur (env. 1639)
...

Fotografia de Budapeste


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Fotografia de Budapeste
Photographie de Budapest


Os monumentos de Budapeste e as suas ruas
são o mal que fiz a uma rapariga de olhos grandes.
Às vezes, lembro-me de Budapeste a propósito de
pormenores: ganchos de cabelo, caretas ao espelho.
Quando eu e Budapeste passeávamos de mão dada,
havia uma espécie de justiça na copa das árvores.
Nesse tempo, não existia memória, éramos apenas
as nossas pegadas na neve. Budapeste não tem solução.
Passarão décadas e morreremos cheios de segredos.
Les monuments de Budapest et les rues
sont le tort que j'ai fait à une fille aux grands yeux.
Parfois, Budapest me revient en mémoire dans
les moindres détails : barrettes, grimaces au miroir.
Lorsque nous flânions, main dans la main, Budapest
et moi, une sorte de justice régnait à la cime des arbres.
À cette époque, il n'y avait pas de souvenirs, nous n'étions
que nos pas dans la neige. Budapest est perdue, désormais
vont passer les ans et nous mourrons pleins de secrets.
________________

Oskar Zwintscher
Reflet (1901)
...

Era isto o depois


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Era isto o depois
C'est ainsi l'après


E o amor transformou-se
noutra coisa com o
mesmo nome.
Era disto que falavam as
mães quando davam
conselhos às filhas e
diziam: o amor vem
depois.

Era isto o depois.
Uma ternura simples, quase
dolorosa, muitos silêncios,
todas as horas do dia e um
poema que se dissolve dentro
de mim e que, devagar, sem
rosto, desaparece.
Et l'amour se transforme
en autre chose portant
le même nom.
C'est ce dont les mères
parlaient lorsqu'elles devaient
conseiller leurs filles et
disaient : l'amour vient
après.

C'est ainsi l'après.
Une simple tendresse, presque
douloureuse, de nombreux silences,
à chaque heure du jour, et un
poème qui se dissout, en
moi, et qui, sans visage,
lentement disparaît.
________________

Thomas Gainsborough
Les époux Andrews (1750 ca.)
...

Encantar-te-ás com os poetas…


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Encantar-te-ás com os poetas…
Ils t'enchanterons les poètes...


Encantar-te-ás com os poetas até conheceres um.
Com calças de poeta, camisa de poeta e casaco
de poeta, os poetas dirigem-se ao supermercado.

As pessoas que estão sozinhas telefonam muitas vezes,
por isso, os poetas telefonam muitas vezes. Querem
falar de artigos de jornal, de fotografias ou de postais.

Nunca dês demasiado a um poeta, arrepender-te-ás.
São sempre os últimos a encontrar estacionamento
para o carro, mas quando chove não se molham,

passam entre as gotas de chuva. Não por serem
mágicos, ou serem magros, mas por serem parvos.
A falta de sentido prático dos poetas não tem graça.
Ils t'enchanterons les poètes avant de les connaître.
Avec caleçon de poète, chemise de poète et par-dessus
de poète, les poètes se dirigent vers le supermarché.

Les personnes qui sont seules, téléphonent bien souvent,
aussi les poètes téléphonent-ils bien souvent. Ils veulent
parler d'articles de journaux, photos ou cartes postales.

Il ne faut pas trop donner aux poètes, vous le regretteriez.
Ils sont toujours les derniers à trouver une place où garer
la voiture, mais quand il pleut, ils ne sont jamais mouillés,

ils passent entre les gouttes de pluie. Non, qu'ils soient
magiques ou très maigres, mais parce qu'ils sont stupides.
Le manque de sens pratique des poètes n'est pas drôle.
________________

Julian Fałat
Homme en par-dessus (1900)
...

Atravessámos os longos corredores…


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Atravessámos os longos corredores…
Nous avons parcouru les longs couloirs…


Atravessámos os longos corredores da internet
e encontrámo-nos.
Que coincidência ocuparmos o mesmo lugar,
os nossos dedos terem seguido as mesmas teclas,
ouvirmos exatamente o mesmo pensamento.
Posso abrir os olhos para dois mundos, prefiro este
onde estás. As cores da internet são tão profundas
como os múltiplos tons do céu ou das paredes.
Saber que existes é a grande descoberta da minha
quarentena. Percebo agora como tudo foi necessário,
mesmo este tempo, sobretudo este tempo.
Encontrámo-nos, sinto a tua mão a aproximar-se
devagar da minha.
Nous avons parcouru les longs couloirs d'Internet
et nous nous sommes rencontrés.
Quelle coïncidence que d'avoir fréquenté le même
endroit, nos doigts ont frappé sur les mêmes touches,
nous avons entendu exactement la même pensée.
Je peux ouvrir les yeux sur deux mondes ; je préfère celui
où tu es. Les couleurs d'Internet sont aussi profondes
que les multiples teintes du ciel ou des murs.
Savoir que tu existes est la plus grande découverte de ma
quarantaine. Je perçois dès lors combien tout est nécessaire,
même ce temps-là, surtout ce temps-là.
Nous nous sommes rencontrés ; je sens ta main s'approcher
lentement de la mienne.
________________

Edmondo Bacci
Énergie et lumière (1953)
...

A Metáfora


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A Metáfora
La métaphore


No ano passado
escrevi um poema
que começava assim:
"sinto a lâmina do teu ciúme no meu peito"
- era uma metáfora, claro.
E não suspeitei.

Agora,
que me espetaste a faca de descascar batatas entre
 as costelas,
único desfecho lógico para o nosso amor;
agora, que sinto a lâmina
e o sangue morno a alastrar-me na camisa,
sei, finalmente e tarde demais,
a fraca expressividade das metáforas.

Por isso,
se ainda gostares um bocado de mim,
pede para, na segunda edição,
alterarem o verso para:
"sinto o teu ciúme como uma lâmina no meu peito”.
L'année passée
j'ai écrit un poème
qui commençait ainsi :
« J'éprouve la lame de ta jalousie dans ma poitrine »
— c'est une métaphore, bien sûr.
Il n'y a aucun doute.

Maintenant
que tu m'as planté le tranchant de l'économe entre
  les côtes,
seul dénouement logique à notre amour ;
maintenant que je ressens la lame
et mon sang tiède se répandre sur ma chemise,
je comprends, enfin mais trop tard,
la faible expressivité des métaphores.

Aussi,
à supposer que tu m'aimes encore un peu,
demande-leur, dans la deuxième édition,
de changer le vers en :
« J'éprouve ta jalousie comme une lame dans ma poitrine. »
________________

Adam Elsheimer
Judith décapitant Holopherne (1601-1603)
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As searas navegam no vento…



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As searas navegam no vento…
Les blés varient au gré du vent…


As searas navegam no vento,
Os campos correm, ondulam.
Eu sei, este tempo morrerá aqui
E os mortos escurecerão a terra.
A vida ensina a morrer:
Com as estações e os cães,
Também esses que amamos,
Sempre breves, fugazes
E que a morte arranca aos nossos solos,
Como ervas daninhas,
E é a morte já em nós,
Semente dolorosa.
Eu sei, morrerei
Cansado de tanto ter já morrido.
 
Les blés varient au gré du vent,
Les champs se plissent, ondulent.
Ce temps-là, je le sais, va mourir
Et les morts obscurciront la terre
La vie nous apprend à mourir :
Avec les saisons et les chiens,
Avec ceux que nous aimons aussi,
Toujours éphémères, fugaces,
La mort les arrache à notre terre
Comme de la mauvaise herbe,
Et la mort est déjà en nous,
Graine douloureuse.
Je mourrai, je le sais,
Tellement je suis las d'être mort.
________________

Vincent van Gogh
Champ de blé avec coquelicots et perdrix (1887)
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Palavras para a minha mãe


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Palavras para a minha mãe
Paroles pour ma mère


mãe, tenho pena. esperei sempre que entendesses
as palavras que nunca disse e os gestos que nunca fiz.
sei hoje que apenas esperei, mãe, e esperar não é suficiente.

pelas palavras que nunca disse, pelos gestos que me pediste
tanto e eu nunca fui capaz de fazer, quero pedir-te
desculpa, mãe, e sei que pedir desculpa não é suficiente.

às vezes, quero dizer-te tantas coisas que não consigo,
a fotografia em que estou ao teu colo é a fotografia
mais bonita que tenho, gosto de quando estás feliz.

lê isto: mãe, amo-te.

eu sei e tu sabes que poderei sempre fingir que não
escrevi estas palavras, sim, mãe, hei-de fingir que
não escrevi estas palavras, e tu hás-de fingir que não
as leste, somos assim, mãe, mas eu sei e tu sabes.
mère, je suis désolé. j'ai toujours espéré que tu comprennes
les paroles que je n'ai jamais dites et les gestes jamais faits.
je sais n'avoir fait qu'espérer, mère, mais l'espoir ne suffit pas.

pour les paroles que je n'ai jamais dites, les gestes si souvent
demandés et que je n'ai jamais été capable d'accomplir, je veux
m'excuser, mère, mais je le sais, les excuses ne suffisent pas.

Parfois, je voudrais te dire tant de choses inexprimables, et
cette photographie où je suis dans tes bras est la plus belle des
photographie que je possède. j'aime te voir ainsi, heureuse.

lis ceci : maman, je t'aime.

je sais, et tu le sais, je pourrais toujours faire semblant de ne pas
avoir dit ces paroles. oui, mère, je ferai comme si je ne les avais
pas écrites, et tu feras comme si tu ne les avais pas lues. Les
choses sont ainsi entre nous, mère, et je sais que tu le sais.
________________

Tracey Emin
Mon coeur est toujours avec toi (2016)
...

Mil estrelas no colo


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Mil estrelas no colo
Mille étoiles dans ta poitrine


mãe, eu sei que ainda guardas mil estrelas no colo.
eu, tantas vezes, ainda acredito que mil estrelas são
todas as estrelas que existem.
mère, je sais que tu portes encore mille étoiles dans ta
poitrine. moi aussi, bien souvent, je crois encore que
mille étoiles sont toutes les étoiles qui existent.
________________

Kees van Dongen
Étoiles (1912)
...

Explicação da Eternidade


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Explicação da Eternidade
Explication de l'Éternité


devagar, o tempo transforma tudo em tempo.
o ódio transforma-se em tempo, o amor
transforma-se em tempo, a dor transforma-se
em tempo.

os assuntos que julgámos mais profundos,
mais impossíveis, mais permanentes e imutáveis,
transformam-se devagar em tempo.

por si só, o tempo não é nada.
a idade de nada é nada.
a eternidade não existe.
no entanto, a eternidade existe.

os instantes dos teus olhos parados sobre mim eram
 eternos.
os instantes do teu sorriso eram eternos.
os instantes do teu corpo de luz eram eternos.

foste eterna até ao fim.
avec lenteur, le temps transforme tout en temps.
la haine se transforme en temps, l'amour
se transforme en temps, la douleur se transforme
en temps.

les choses que nous pensions les plus profondes,
les plus impossibles, les plus permanentes et immuables
se transforment avec lenteur en temps.

en lui-même, le temps n'est rien.
l'âge du néant n'est rien.
l'éternité n'existe pas.
et pourtant, l'éternité existe.

les moments où tes yeux se posent sur moi sont éternels.
les moments où tu souris sont éternels.
les moments où ton corps est de lumière sont éternels.

éternelle, tu l'as été jusqu'à la fin.
________________

Giacomo Balla
Le châle rouge (1925)
...

Esperas


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Esperas
Attentes


Não me arrependo das horas
que perdi a esperar-te
quando ainda havia a
esperança… a esperança
que havia ainda quando, a
esperar-te, perdi horas de
que não me arrependo…
Je ne regrette pas les heures
que j'ai perdues à t'attendre
lorsqu'il il y avait encore
de l'espoir… cet espoir
qui existait alors quand, à
t'attendre, j'ai perdu des heures
que je ne regrette pas…
________________

Eugène Vidal
L’attente (1897)
...

Amor


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Amor
Amour


o teu rosto à minha espera, o teu rosto
a sorrir para os meus olhos, existe um
trovão de céu sobre a montanha.

as tuas mãos são finas e claras, vês-me
sorrir, brisas incendeiam o mundo,
respiro a luz sobre as folhas da olaia.

entro nos corredores de outubro para
encontrar um abraço nos teus olhos,
este dia será sempre hoje na memória.

hoje compreendo os rios. a idade das
rochas diz-me palavras profundas,
hoje tenho o teu rosto dentro de mim.
ton visage à m'attendre, ton visage
à me voir si souriant, céleste existe un
un coup de tonnerre sur la montagne.

tes mains sont fines et claires, tu me vois
sourire, les brises enflamment le monde,
je respire la lumière des feuilles d'olivier.

j’entre dans les couloirs d’octobre
pour y trouver l'étreinte de tes yeux,
toujours tu resteras dans ma mémoire.

je comprends alors les fleuves, l'âge des
roches me murmure des mots profonds,
car aujourd’hui, ton visage est en moi.
________________

Georgia O’Keeffe
Feuilles d’automne (1924)
...

A Tradutora


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A Tradutora
La traductrice


tu lês. antes de ti, ela muda as palavras. antes dela,
eu escrevo. eu passei por aqui, ela passou por aqui,
tu passas agora por aqui.

entendes isso? ela está onde tu estarás. eu estou onde
ela estará. eu corro pelas palavras, ela persegue-me.
tu corres atrás de nós para nos veres correr.

eu escrevo casa e continuo pelas palavras. ela segura
as letras da casa e escreve vida. tu lês vida e entendes
 casa
e vida. eu não sei o que entendes.

eu corro. ela corre atrás de mim. tu corres atrás dela.
não existimos sozinhos. sorrimos quando paramos,
quando nos encontramos. aqui.
tu lis. devant toi, elle change les mots. devant elle,
j'écris. Je suis passée par ici, elle est passée par ici,
tu passes par là maintenant.

le comprends-tu ? elle est où tu seras. je suis là où
elle sera. je cours parmi les mots, elle me poursuit.
tu cours après nous pour nous voir courir.

j'écris maison et continue parmi les mots. elle saisit
les lettres de maison et écrit vie. tu lis vie et comprends
 maison
et vie. je ne sais pas ce que tu comprends.

je cours. elle court après moi. tu cours après elle.
nous n'existons pas seuls. nous sourions en nous arrêtant
lorsque nous nous rencontrons. ici.
________________

Carl Larsson
La lettrre (1912)
...

A Casa


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A Casa
La maison


eu conhecia a distância entre as paredes. caminhei
muitas vezes pelo corredor. a sala: o sofá grande, a
janela fechada para a rua, o quadro bonito e antigo:
a sala: estas palavras e este verso podiam ser o
corredor se as palavras fossem a tinta nas paredes:
a cozinha: a mãe a contar-me histórias, a mesa, a
água que lavava os talheres, o lume do fogão. a
cozinha era onde estávamos felizes.

quero que a casa fique desenhada:

quarto,  escada ,  despensa,  sala,

casa de banho,  corredor  corredor,

cozinha  cozinha,  escritório.

depois, subia as escadas:

despensa,  quarto,  quarto,

despensa,  corredor,  casa de banho,

despensa,  escadas,  quarto.

depois, descia as escadas.

eu, na cozinha, chamava a minha mãe. a minha voz:
mãe. a minha mãe respondia-me: estou aqui. e estava
num dos quartos de cima. eu subia as escadas para
a encontrar. de manhã, eu acordava e descia as
escadas.

sem que eu soubesse, os anos passavam na casa. sem
que eu soubesse, a minha mãe e o meu pai envelheciam.
a casa era toda de claridade e eu não sabia que iria
envelhecer assim que saísse de casa.

havia janelas e havia portas. eu subia para cima de
cadeiras para abrir as janelas. da janela do meu quarto,
via o mundo. sei hoje que poderia ter vivido sem mais
mundo do que esse.

sei hoje que transformei o mundo todo nessa casa.
chamo a minha mãe. está num dos quartos de cima.
está muito longe. chamo o meu pai. está muito longe.
Je connaissais la distance entre les murs. J'ai parcouru
le couloir à maintes reprises. Le salon : le grand canapé,
la fenêtre fermée sur la rue, le bel ancien tableau : la
salle : ces paroles et ce vers auraient pu être le couloir
si les paroles avaient été la peinture sur la cloison : la
cuisine : ma mère me racontant des histoires, la table,
l'eau qui lavait les couverts, le feu dans le foyer. La
cuisine était l'endroit où nous étions heureux.

J'aime que la maison soit ainsi conçue :

chambre,  escalier,  cellier,  salon,

salle de bain,  couloir,  couloir,

cuisine,  cuisine,  bureau.

puis, en montant à l'étage :

cellier,  chambre,  chambre,

cellier,  couloir,  salle de bain,

cellier,  escalier,  chambre.

ensuite, on descend les escaliers.

Dans la cuisine, j'ai appelé ma mère. ma voix : maman.
ma mère m'a répondu : je suis là. elle était dans une
des chambres à l'étage. j'ai remonté l'escalier pour
la rejoindre. au matin, je me suis réveillé et je suis
descendu.

à mon insu, les années passaient dans la maison. Sans
que je le sache, père et mère vieillissaient. la maison
était toute entière clarté, et je ne savais pas que je
vieillirais aussi dès que je quitterais la maison.

iI y avait des fenêtres et des portes. J'ai grimpé sur
des chaises pour ouvrir les fenêtres. De celle de ma
chambre, j'ai vu le monde. je sais aujourd'hui que
j'aurais pu vivre sans autre monde que celui-là.

je sais aussi que j'ai changé le monde dans cette maison.
j'appelle ma mère. elle est dans une des chambres à
l'étage. elle est très loin. j'appelle mon père. il est très loin.
________________

Francisco G. Pinzón-Samper
Chambre (2021)
...
A Casa

Na hora de pôr a mesa…


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A Criança em Ruínas (2002) »»
 
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Na hora de pôr a mesa…
À l'heure de se mettre à table…


na hora de pôr a mesa, éramos cinco:
o meu pai, a minha mãe, as minhas irmãs
e eu. depois, a minha irmã mais velha
casou-se. depois, a minha irmã mais nova
casou-se. depois, o meu pai morreu. hoje,
na hora de pôr a mesa, somos cinco,
menos a minha irmã mais velha que está
na casa dela, menos a minha irmã mais
nova que está na casa dela, menos o meu
pai, menos a minha mãe viúva. cada um
deles é um lugar vazio nesta mesa onde
como sozinho. mas irão estar sempre aqui.
na hora de pôr a mesa, seremos sempre cinco.
enquanto um de nós estiver vivo, seremos
sempre cinco.
A l'heure de se mettre à table, nous étions
cinq : mon père, ma mère, mes sœurs et
moi. Puis, la plus âgée de mes sœurs
s'est mariée. Puis, la plus jeune de mes sœurs
s'est mariée. Puis, mon père est mort. Aujourd'hui,
à l'heure de se mettre à table, nous étions cinq,
il y avait la plus âgée de mes sœurs qui était
chez elle, la plus jeune de mes sœurs était
chez elle aussi, il manquait mon père, ainsi
que ma mère qui était veuve. Pour chacun d'eux
il y avait une place vide à cette table où
je mangeais seul. Mais ils seront toujours là.
à l'heure de se mettre à table, nous serons toujours
cinq. Tant que l'un de nous sera en vie, nous serons
toujours cinq.
________________

Victoria Antolini Semykina
La table encore mise (2012)
...

Cheguei como se te procurasse…



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nunorochamorais.blogspot.com (décembre 2025) »»
 
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Cheguei como se te procurasse…
Je suis venu comme si je t'avais cherché…


Cheguei como se te procurasse,
Sem o saber, suspeitar, acreditar,
Para que o plácido se fizesse súbito.
Nunca será tarde para que junto a ti
Seja a minha morada,
Que me aceites, que me abras a porta
A cada dia que passa,
Tu és mais a minha casa.
Je suis venu comme si je t'avais cherché,
Sans le savoir, soupçonner ou y croire.
Afin que le calme soudain revienne.
Il ne sera jamais trop tard pour trouver
Ma place auprès de toi.
Que tu m'acceptes et m'ouvres ta porte
Toi qui deviens chaque jour
Ma demeure davantage.
________________

Henri Matisse
Intérieur rouge. Nature morte sur une table bleue (1947)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

A. M. Pires Cabral (44) Adolfo Casais Monteiro (36) Adriane Garcia (40) Adão Ventura (41) Adélia Prado (40) Affonso Romano de Sant'Anna (41) Al Berto (38) Albano Martins (41) Alberto Pimenta (40) Alexandre O'Neill (29) Ana Cristina Cesar (38) Ana Elisa Ribeiro (40) Ana Hatherly (43) Ana Luísa Amaral (40) Ana Martins Marques (48) Antonio Brasileiro (41) Antonio Osorio (42) António Gedeão (37) António Ramos Rosa (39) Antônio Cícero (40) Augusto dos Anjos (50) Caio Fernando Abreu (40) Carlos Drummond de Andrade (43) Carlos Machado (112) Casimiro de Brito (40) Cassiano Ricardo (40) Cecília Meireles (37) Conceição Evaristo (33) Daniel Faria (40) Dante Milano (33) David Mourão-Ferreira (40) Donizete Galvão (41) Eucanaã Ferraz (1) Eugénio de Andrade (34) Ferreira Gullar (40) Fiama Hasse Pais Brandão (38) Francisco Carvalho (40) Galeria (30) Gastão Cruz (40) Gilberto Nable (48) Hilda Hilst (41) Iacyr Anderson Freitas (41) Inês Lourenço (40) Jorge Sousa Braga (40) Jorge de Sena (40) José Eduardo Degrazia (40) José Gomes Ferreira (41) José Luís Peixoto (18) José Régio (41) José Saramago (40) José Tolentino de Mendonça (42) João Cabral de Melo Neto (43) João Guimarães Rosa (33) João Luís Barreto Guimarães (40) Luis Filipe Castro Mendes (40) Lêdo Ivo (33) Manoel de Barros (36) Manuel Alegre (41) Manuel António Pina (33) Manuel Bandeira (39) Manuel de Freitas (41) Marina Colasanti (38) Mario Quintana (38) Micheliny Verunschk (40) Miguel Torga (31) Murilo Mendes (32) Mário Cesariny (34) Narlan Matos (85) Nuno Júdice (32) Nuno Rocha Morais (519) Paulo Leminski (43) Pedro Mexia (40) Poemas Sociais (30) Poèmes inédits (327) Reinaldo Ferreira (40) Ronaldo Costa Fernandes (42) Rui Knopfli (43) Rui Pires Cabral (44) Ruy Belo (28) Ruy Espinheira Filho (43) Ruy Proença (48) Sophia de Mello Breyner Andresen (32) Thiago de Mello (38) Ultimos Poemas (103) Vasco Graça Moura (40) Vinícius de Moraes (34)