Comparações florísticas


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Comparações florísticas
Comparaisons floristiques


Vai o homem no centro do dia;
a hora é um enxame de rosas
que se vão queimando em volta
dele; ele não percebe ou

mal percebe as madressilvas
que brotam do chão sob
seu passo duro rápido;
caminha como um lírio

caminha, num desprezo
absurdamente nobre, esnobe,
alguém diria, ele não percebe
ou mal percebe o mal que

espalha, o céu que espalha,
o azul do mel a persegui-lo
no dorso de uma abelha;
ou talvez perceba tudo

as águas nas bocas-de-leão
lianas violetas que morrem
de delicadeza só em vê-lo
Anthurium magnificum.
L'homme avance au cœur du jour ;
l'heure est un essaim de roses
qui s'enflamment autour
de lui ; il ne perçoit pas, ou

remarque à peine, les sarments
qui jaillissent du sol sous
son pas rapide et dur ;
il marche comme un lys

il marche, avec un dédain
absurdement noble, snob,
dirait-on, il ne perçoit pas, ou
remarque à peine le mal qui

se répand, le ciel qui s'étend,
l'azur de miel qui le poursuit
sur le dos d'une abeille ;
ou peut-être a-t-il tout perçu

l'eau qui arrose les gueules-de-lion,
les vignes violettes qui meurent
de délicatesse à la seule vue
d'Anthurium magnificum
________________

Georgia O'Keeffe
Anthurium - langue-de-feu (1923)
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Chirapa


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Chirapa
Chirapa


Em Pampa Hermosa, só a velha Natalia Sangana
ainda falava chamicuro. Filhos, netos, seu povo,
tudo o que era novo até os pássaros
falavam espanhol.

Nenhuma solidão era maior que a de Natalia Sangana,
 viúva de tudo.
Filhos, netos, gente que chegava, criaram
mesmo outros deuses, a que deram um só nome:
Dios.
À Pampa Hermosa, seule la vieille Natalia Sangana
parlait encore le chamicuro. Enfants, petits-enfants,
son peuple, tous, des nouveaux-nés jusqu'aux oiseaux
parlaient espagnol.

Aucune solitude n’était plus grande que celle de Natalia
  Sangana, veuve de tous.
Enfants, petits-enfants, nouveaux venus, inventèrent
aussi d'autres dieux, ils leur donnèrent un seul nom :
Dieu.
________________

Emilio Josino
Indien Idosa (2011)
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O doido


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O doido
Le cinglé


Diziam, verdade ou não, que fora rico e são
e que a despeito dos bens que possuíra

acabara endividado, falido e torto. Talvez
por isso, embora miserável, a cabeça

reta, o andar
de quem governa e pisa terra extensa e sua

em perambular sob o sol absoluto,
absorvido sabe-se lá por que delírios.

Absorvido sabe-se lá por que delírios,
insultava o vento e o vazio numa agitação

de cabelos e palavras e era comum
vê-lo penteando com seus dedos

encardidos a água das praias,
como se província sua,

como sua líquida mulher ou filha.
Viveu assim, entre feridas e piolhos,

até que desceu a noite
e uma pedra veio buscá-lo.
Vrai ou faux, on le disait en bonne santé,
riche et malgré les biens qu'il possédait,

il finit endetté, failli, bancal. Et peut-être
est-ce pour cela qu'il allait, misérable, la tête

droite, du pas de celui qui
gouverne et foule une terre vaste et sienne,

déambulant sous le soleil absolu,
absorbé par on ne sait quels délires.

Absorbé par on ne sait quels délires,
il insultait le vide et le vent avec des gros

mots, les cheveux ébouriffés, et souvent
on le voyait se peigner avec ses doigts

crasseux dans l'eau des plages,
comme s'il était chez lui, entouré

de sa femme ou de sa fille aquatique.
Il vécut ainsi, entre poux et plaies,

jusqu'à ce que la nuit descende
et qu'une pierre finisse par le trouver.
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Chaïm Soutine
L'idiot (1940 env.)
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Calendário


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Calendário
Calendrier


Maio, de hábito, demora-se à porta,
como o vizinho, o carteiro, o cachorro.
Das três imagens, porém, nenhuma diz

do que houve, para meu susto, àquele ano.
O quinto mês pulou o muro alto do dia
como só fazem os rapazes, mas logo

pelos quartos e sala convertia o ar em águas
definitivamente femininas. Eu
tentava decifrar. Mas

deitou-se comigo e, então, já não era isso
nem seu avesso: a camisa azul despia
azuis formas que eu não sabia, recém-saídas

de si mesmas, eu diria, e não sei ter
em conta senão que eram o que eram. Partiu
do mesmo modo, em bruto, coisa sem causa.

Maio, maravilha sem entendimento,
demora-se à porta, como o vizinho,
o carteiro, o cachorro. Porém,

nenhuma das três imagens, tampouco
este poema, diz do que houve, para meu susto,
àquele ano.
Mai, d'ordinaire, s'attarde à la porte,
comme le voisin, le facteur, le chien.
Cependant, de ces trois images, aucune ne dit

ce qui se produisit, à mon grand dam, cette année-là.
Le cinquième mois a bondi sur le haut mur du jour
comme seuls savent le faire les garçons, mais bientôt

dans les chambres et le salon, il a changé l'air en
des eaux définitivement féminines. J'ai
essayé d'interpréter. Mais

se couchant près de moi ce n'était déjà plus ça
ni son contraire : sa chemise bleue me dévoila
des formes d'azur ignorées, nouvellement sorties

d'elles-mêmes, dirais-je, et dont je n'ai rien à dire
si ce n'est qu'elles sont ce qu'elles sont. Puis s'en alla,
à sa manière, brutalement, et sans raison.

Mai, merveille incompréhensible,
s'attarde à la porte, comme le voisin,
le facteur, le chien. Cependant,

aucune de ces trois images, encore moins
ce poème, ne dit ce qui se produisit, à mon grand dam,
cette année-là.
________________

Edvard Munch
Femme allongée, dos dénudé (1917)
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O ar bárbaro do mar…



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O ar bárbaro do mar…
L’air sauvage et marin…


O ar bárbaro do mar encerra as veias
E o choro dos ausentes.
O vento range memórias de amarras
E o sal traça o odor de epopeias marítimas.
As ondas que desmaiam na praia
Guardaram o som das bombardas,
O seu arder, o seu alarde.
Gaivotas com corpos de nuvem
Repetem gritos de alvas velhas velas.
As rochas, primeiro erguer
Da pátria no horizonte
Conservam ainda o ancestral sonho,
Estendem os braços verdes para o mar,
Apontam ainda o rumo.
L'air sauvage et marin saisit les veines,
Et la plainte des absents.
L'amarre des souvenirs grince sous le vent
Et le sel instille une odeur d'épopées maritimes.
Les vagues qui se déversent sur la plage
Conservent des bombardes le grondement,
Leur feu, leur fracas.
Les mouettes avec des corps de nuages
répètent les cris d'ivoire des vieilles voiles.
Premiers brisants, les rochers
de la patrie à l'horizon
préservent encore le rêve ancestral,
Tendent leurs bras verts en direction de l'océan,
Toujours ils montrent le chemin.
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Caravelle du XV-XVII siècle
Azulejos, près de Lisbonne
...

Graça


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Graça
Graça


Não saberia dizer a hora
em que me desfizera de tudo o que não era teu,

quando cada coisa se deixou cobrir
por tua presença sem margens

e deixou de haver um lado
que fosse fora de ti.
Je ne saurais dire le moment
où je me suis défait de tout ce qui n'était pas toi,

où chaque chose s'est laissée recouvrir
par ta présence sans limites

et où il n'y avait plus rien qui fut
pour moi, en dehors de toi.
________________

Marc Chagall
La mariée au visage bleu (1949)
...

O equilibrista


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O equilibrista
L’équilibriste


Traz consigo resguardada
certa idéia que lhe soa
clara, exata.

No entanto, hesita: que palavra
a mais bem medida e cortada
para dizê-la?

Enquanto não lhe vem o verso, a frase, a fala,
segue lacrada a caixa
no alto da cabeça.
Il garde en lui bien protégée,
une idée qui lui semble
précise et claire.

Il hésite pourtant : quelle parole
bien mesurée, la plus concise
pourrait l’exprimer ?

Et jusqu'à sa venue, diction et phrasée du vers,
le coffret reste scellé
au sommet de son crâne.
________________

René Magritte
Les affinités électives (1933)
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Traço


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Dessassombro (2002) »»
 
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Traço
Le trait


Por vezes, não raro,
basta um gesto, sua borracha,
um quase nada de alvaiade,
um rasgo e só.

No entanto, o carvão
de certas palavras,
de alguns nomes,
não se apaga fácil.

Afogá-lo, inútil:
o maralto traz
de volta cada sílaba
em sal fortalecida.

Enterrá-lo? Logo renascerá:
árvore alta, trigo, praga.
No fogo, irrompe a letra,
inda mais sólida liga.

Há que esperar do esquecimento
o dente miúdo
e lento roer a nódoa na língua,
o travo no peito.
Parfois, ce n'est pas rare,
un geste suffit, un coup de gomme,
un presque rien de céruse,
un éclat, et c'est tout.

Cependant, le charbon
de certains mots,
de quelques noms,
ne s'éteint pas facilement.

Le noyer, inutile :
la haute mer ramène
chaque syllabe
affermie par le sel.

L'enterrer ? Bientôt, il renaîtra :
grand arbre, blé ou fléau.
Du feu, la lettre fait irruption,
lien encore plus solide.

Il faut espérer de l'oubli
la dent minutieuse
et la lente érosion le bleu sur la langue,
l'arrière-goût dans la gorge.
________________

René Barranco
Sans titre (2017)
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Retrato de menina


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Martelo (1997) »»
 
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Retrato de menina
Portrait de jeune fille


Os cabelos, não.
Tampouco olhos.
Nada além do sorriso: pedras

que as palavras atravessam rápidas
como lagartos, muro
onde encostar meu cansaço.
Les cheveux, non.
Les yeux, non plus.
Rien que le sourire : pierres

que les mots traversent, rapides
comme des lézards, un mur
contre lequel s'adosse ma faiblesse.
________________

William Bouguereau
La malicieuse (1895)
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Rapto


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Rapto
Enlèvement


Ia tocar meus lábios mas
o trem, o circo,
a fome dos meninos,
o garçom, a praça.
Nunca mais sua mão.
Elle allait toucher mes lèvres mais
le train, le cirque,
les enfants qui ont faim,
le serveur, la place.
Jamais plus sa main.
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Alberto Sughi
Couple dans un bar (2002)
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Paisagem para Anna Akhmátova


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Paisagem para Anna Akhmátova
Paysage pour Anna Akhmatova


O corpo, ainda corpo,
sabe de cor
a dor. Dizer adeus,
carpir, esconder,
bater palavras contra o muro.

Ruas de São Petersburgo
sob a neblina – o corpo
sabe de cor
onde se morre.

Mas, por entre o estridor
de soldados e funcionários,
cava uma saída:
o próximo poema
(promessa de delicadeza e silêncio)
– ouve cantar uma cereja.
Le corps, s'il est corps encor –
de la douleur sait tout
par cœur. Et dire adieu,
gémir, se cacher,
se cogner au mur avec ses mots.

Rues de Saint-Pétersbourg
dans la brume – le corps
sait par cœur
quand il doit mourir.

Mais, au milieu des sifflets
des soldats et des employés,
se creuse une échappée :
le prochain poème
(accords de délicatesse et de silence)
– écoute comme on chante une cerise.
________________

Amedeo Modigliani
Anna Achmatova (esquisse de 1911)
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Gioventù


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Gioventù
Gioventù (Jeunesse)


Um modo de olhar
– de frente – o sol.
A palavra desembainhada, sempre.
E esta beleza, a mais aguda:
não saber que
nasceu anteontem
e morrerá menina – a pressa
dos incêndios,
a insônia das estátuas.
Une façon de regarder
– d'affronter – le soleil.
Dégainer la parole, toujours.
Et cette beauté, la plus exquise :
ignorer qu'elle
est née avant-hier et
qu'elle mourra nouveau-née – la pression
des flammes,
l'insomnie des statues.
________________

Max Ernst
Une autre belle matinée (1953)
...

Olha para além de mim…



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Olha para além de mim…
Au-delà de moi…


Olha para além de mim
Através de mim
E leva-me no olhar
Para onde olhares.
Depois onde os teus olhos
Se semeiam, criam-me:
Aí ficará a árvore do que sou.
Au-delà de moi
À travers moi, regarde
Et dans ton regard
Prends-moi, où qu'il porte.
À l'endroit où tes yeux
M'ont semé, ils me grandissent :
Y demeure l'arbre que je suis
________________

Paul Signac
Le pin de Saint-Tropez (1909)
...

Acontecido


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Acontecido
Advienne


Como quem se banhasse
no mesmo rio
de águas repetidas,
outra vez era setembro
e o amor tão novo.
Iguais, teu hálito mascavo
e minha mão inquieta.
Novamente o quarto,
a praça vista da janela,
teu peito.
Depois eu era só - vê -
sob a chuva miúda daquele dia.
Pareil à celui qui se baigne
dans les eaux re-
doublées d'un même fleuve,
autrefois, en septembre
et le chiffre d'amour était neuf.
Pareil est ton souffle moscovade,
inquiètes, mes mains. De
nouveau, la chambre,
la place vue par la fenêtre,
ta poitrine.
Depuis lors je suis seul - vois -
sous la pluie de ce jour, mesquine.
________________

Paul Klee
Maison nouvelle en banlieue (1924)
...

18. 05. 1961


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18. 05. 1961
18. 05. 1961


Nasci num lugar pobre,
onde o hospital era longe,
onde era longe a estrada
e os anjos não conheciam:

Nasci mês de maio, azul
de tardes macias,
de pai José,
mãe Maria.

Batizaram-me: Terra Prometida.
Terra pobre, onde a felicidade passa
longe, mas daqui eu a vejo
e todo o meu corpo brilha.
Né en un lieu de misère,
où l'hôpital était loin
où était loin la route,
un lieu ignoré des anges.

Né au mois de mai, du bleu
des soirées douces,
mon père était Joseph,
ma mère s'appelait Marie.

Ils m'ont baptisé : Terre Promise.
Pauvre terre, où le bonheur au loin
passe, mais d'ici je l'aperçois,
et tout mon corps rayonne.
________________

Tarsila do Amaral
Paysage avec taureau (1925)
...

Quando eu morrer


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Quando eu morrer
Quand je mourrai


Pai, quando eu morrer,
ficarei rosa como uma menina
(você não deve ralhar ou querer que eu minta
porque tudo será exato, sem mesmo carecer
 de ensaio).

Quando eu morrer sou tranqüilo
como um príncipe que beijasse
a boca do nada (você vai achar bonito
esse quadro de tintas longínquas).

Pensarão que sou uma menina, um barco,
um pombo. Todo o meu doce virá à tona.
Veja pai, sou um mineral,
intacto e sem passado.
Père, quand je mourrai,
je deviendrai aussi rose qu'une fille
(Ne me grondez ni n'attendez que je mente,
car tout sera parfait, sans même avoir besoin
  de preuves).

Quand je mourrai, je serai aussi paisible
qu'un prince embrassant le néant
sur la bouche (vous le trouverez agréable
ce tableau aux couleurs indistinctes).

On me prendra pour une fille, une felouque,
une colombe. Et ma douceur toute au grand jour.
Voyez-vous, père, je suis un minéral,
intact et sans passé.
________________

Jay Walker
Polygone prismatique XV (2020)
...
Quando eu morrer

Iniciação


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Iniciação
Initiation


Conheço o primeiro livro de poemas:
Eu
de Augusto dos Anjos.

Meu pai o tem entre
tratados de odontologia,
sem capa, velho, enferrujado.

De ortografia esquisita, leio
como se adentrasse um círculo onde
o tempo é outro, feito de palavras
estranhas, como que odontologizadas
pelo contato físico.

Livro misteriosíssimo,
no qual a morte é o superlativo
síntese de tudo, absoluta
como minha preguiça
de ir ao dicionário decifrar vocábulos
Mon premier recueil de poésie est :
Eu
d’Augusto dos Anjos.

Mon père le garde parmi
ses traités d’odontologie,
sans couverture, vieux et jauni.

L’orthographe en est raffinée, je le lis
comme si j’entrais dans un cercle où
le temps diffère, empli de mots
étranges, et comme odontologisé
par le contact physique.

Livre mystérieux et sublime,
dans lequel la mort est le superlatif
la synthèse de tout, absolue.
Pareille est ma paresse, s'il faut
avec le dictionnaire, en déchiffrer les vocables.
________________

Augusto dos Anjos - Eu (1912)

Le baiser, mon ami, est la vêprée du crachat
La main qui caresse est la même qui lapide
...

Tristeza


Nom :
 
Recueil :
 
Autre traduction :
José Tolentino de Mendonça »»
 
Teoria da fronteira (2017) »»
 
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Tristeza
Tristesse


Nas noites lentas que nos fazem guerra
não há pensamento que possa mudar
a tristeza, essa música minúscula
nem precisamos morrer para nos sentir mortos
quando a sua cabeleira varre a terra
e nos recolhe como flores
de uma coroa deposta

rogamos à vida que responda
mas a vida só se expressa na agulha dos fogos
em línguas desconhecidas
no soprar ora longínquo
ora próximo do vento

e quando abrimos a garganta
em busca de um fio de voz
ela tornou-se inaudível
como se jamais nos tivesse pertencido
Dans les nuits lentes qui nous font la guerre
il n'y a pas de pensée qui puisse changer
notre tristesse, cette musique minuscule
ni besoin non plus de mourir pour nous sentir morts
quand ses cheveux balayent la terre
et nous rassemblent comme les fleurs
d'une couronne déposée

nous supplions la vie de nous répondre
mais la vie ne s'exprime que dans l'aiguille des feux
en des langues inconnues
dans le souffle maintenant lointain
maintenant proche du vent

et lorsque notre gorge s'ouvre
à la recherche d'un filet de voix
elle devient alors inaudible
comme si elle ne nous avait jamais appartenu
________________

Henri Matisse
La tristesse du roi (1952)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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