A presença dolorosa do deserto


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Geografia Íntima do Deserto (2003) »»
 
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A presença dolorosa do deserto
La présence douloureuse du désert


Teu nome
é meu deserto
e posso senti-lo
incrustado
no meu próprio
território
como uma pérola
ou um gesto no vazio
como o amargo azul
e tudo quanto
há de ilusório.

Teu nome
é meu deserto
e ele é tão vasto,
seus dentes tão agudos,
seus sóis raivosos
e suas letras
(setas de ouro e prata
dos meus lábios)
são meu terço
de mistérios dolorosos.
Ton nom
est mon désert
et je peux le sentir
incrusté
dans mon propre
territoire
comme une perle
ou un geste vide
comme le bleu amer
lorsque tout est
devenu illusoire.

Ton nom
est mon désert
et il est si vaste,
ses dents si aiguisées,
ses soleils rageurs
et ses lettres
(flèches d'or et d'argent
de mes lèvres)
sont mon chapelet
de mystères douloureux
________________

Alexandre Calder
Présence graphique (1972)
...

A bicicleta


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Micheliny Verunschk »»
 
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A bicicleta
La bicyclette


A bicicleta brilhava no deserto.
Dourada, era um bicho.
Magra, buscava as tetas da mãe
quando se perdeu.
A bicicleta e sua solidez de areia,
sua solidão de ferrugem
e seu olho manso e manso.
Tivera umas asas,
esfinge.
Tivera uma voz,
sereia.
Animal mítico,
pedais, semente, umbigo:
pedaço de sol,
um deus enterrado no deserto.
La bicyclette brillait dans le désert.
Toute d'or elle était animale.
Maigrelette, elle tétait le sein de sa mère
lorsqu'elle se perdit.
La bicyclette et sa solitude de sable,
sa solitude de rouille
et son œil si doux si doux.
Elle avait des ailes
de sphinge.
Elle avait une voix
de sirène.
Animal mythique,
pédales, sucre de canne, ombilic.
morceau de soleil,
une déesse enterrée dans le désert.
________________

Photo de Joan Palau
Passeig Sant Joan, 108, Barcelone « Casa Macaya » (1901)
...

Soneto de Amor


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Cântico Negro (2005, posthume) »»
 
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Soneto de Amor
Sonnet d’amour


Não me peças palavras, nem baladas,
Nem expressões, nem alma... Abre-me o seio,
Deixa cair as pálpebras pesadas,
E entre os seios me apertes sem receio.

Na tua boca sob a minha, ao meio,
Nossas línguas se busquem, desvairadas...
E que os meus flancos nus vibrem no enleio
Das tuas pernas ágeis e delgadas.

E em duas bocas uma língua..., — unidos,
Nós trocaremos beijos e gemidos,
Sentindo o nosso sangue misturar-se.

Depois... — abre os teus olhos, minha amada!
Enterra-os bem nos meus; não digas nada...
Deixa a Vida exprimir-se sem disfarce!
Ne me demande ni paroles, ni ballades,
Ni tournure d'âme ou esprit... Offre-moi ton sein,
Laisse, alanguies, retomber tes paupières,
Et entre tes seins accueille-moi sans crainte.

Entre tes lèvres et les miennes, au milieu,
Nos langues se cherchent, égarées...
Et que mes hanches nues vibrent, quand
Tes jambes, agiles et galbées, m'enlaces.

En nos deux bouches une langue..., - unies,
Nous échangerons baisers, et gémissements,
Lorsque nous sentirons nos sangs se mêler.

Et puis... - ouvre tes yeux, ma bien-aimée !
Enferme-les dans les miens ; sans rien dire...
Laisse la Vie s'exprimer sans frein !
________________

Pablo Picasso
Le baiser (1925)
...

Palavras


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Colheita da Tarde (1971, posthume) »»
 
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Palavras
Ces mots


Palavras, atirei-as
Como quem joga pedras, lança flores.
Abriram fendas nas areias,
Suscitaram carícias e furores.
 
Sobre mim recaíram
Pesada de multíplices sentidos.
Tenho os lábios que um dia as proferiram
E os dedos que as gravaram — já feridos.
Tintas de sangue as restituo aos ventos,
Prestidigitador que sou de sons, palavras.
Dá-lhes novos alentos,
Fogo sonoro que em mim lavras!
 
Errantes lá pra solidões imensas
Com asas no seu peso, à recaída,
Me tragam, ágeis, densas,
A resposta final que me é devida.
Ces mots, je les ai envoyés et
Lancés comme des pierres, comme des fleurs.
Ils ont ouvert des fissures dans le sable,
Suscitant caresses et fureur.

Sur moi ils sont retombés
De tout leur poids de significations multiples.
Mes lèvres un jour les ont prononcés
Et mes doigts les ont gravés - déjà meurtris.
Aux vents tachés de sang je les restitue,
Je suis prestidigitateur de sons, de paroles.
Donne-leur un nouveau souffle,
Ô feu sonore, qui brûle en moi !

Errantes là en d'immenses solitudes
Avec le poids de leurs ailes, comme elles retombent,
Qu'elles m'apportent, agiles, et denses,
La réponse finale qui m'est due.
________________

Mel Bochner
Bla, bla, bla (2018)
...

Foste simples, banal…


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Foste simples, banal…
Tu étais simple, ordinaire...


Foste simples, banal,
Bom, com defeitos, jovial,
E tão pegado à vida,
Que ainda, velho, velho, a não podias crer vivida.

Viveste para as coisas deste mundo,
Que seria melhor
Se o pudesses fazer conforme o teu humor.

Não é por ser teu filho que sou triste,
Demoníaco, angélico, diferente,
Descontente, nevrótico, perverso.

Mas se algo, em mim, resiste
De humildemente humano,
Amigo de viver conforme vai
Vivendo a gente consoante o ano...

A ti o devo, pai!
A ti o devo, se nasci.
E a ti o devo, se inda não morri.
Tu étais simple, ordinaire,
Bon, avec quelques défauts, jovial,
Et si attaché à la vie,
Que, même vieux, vieux, tu n'imaginais pas l'avoir vécu.

Tu as vécu pour les choses de ce monde,
Mais ç'eut été mieux
Si j'avais pu m'accorder à ton humeur.

Ce n'est pas d'être ton fils qui me rend triste,
Démoniaque, angélique, différent,
Mécontent, névrosé, pervers.

Mais s'il est une chose en moi qui résiste
D'humblement humain,
Moi, qui aime vivre au jour le jour,
Vivre comme il convient à nos âges...

C'est à toi que je le dois, père !
Je te dois d'être né.
Et je te dois de n'être pas déjà mort.
________________

Angu Walters
Père et fils (2021)
...

Declaração


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Declaração
Déclaration


Teorias são brinquedos
Que, por mim, não tomo a sério.
Tomo a sério os meus enredos.
Crer… só sei crer no Mistério.

De doutrinas não me importo!
Sinto-me bem no mar alto.
Só me recolho ao meu porto.
Convidam-me, e sempre eu falto.

De escolas, não sou aluno.
Se comunico, é em verso.
Sou muito diverso,
E uno.
Les théories sont des distractions
Que je ne peux prendre au sérieux.
Je prends au sérieux mes intrigues.
Croire... Je ne crois qu'au Mystère.

Peu m'importe les doctrines !
Je me sens bien en haute mer.
Je suis seul en mon port assuré
On m'invite, et toujours je me défausse.

Je ne suis disciple d'aucune école.
Si je communique, c'est en vers.
Je suis for plusieurs,
Et un.
________________

Guy Fouré
Appel à la prière (2017)
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Sucata


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Cântico Suspenso (1968) »»
 
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Sucata
Quincaille


I
Fecha esses olhos, fecha-os,
Que a sua luz ofende.
Mas não! arranca-os, deixa-os
Na praça em que se vende
Toda a sucata inútil.
Quiçá os compre um velho poeta fútil.

II
A sua luz ofende, humilha.
Não compartilha
Das pequeninas luzes
Que alumiam os vários alcatruzes
De cada nova nora.
Fecha esses olhos, fecha-os, ou arranca-os,
 deita-os fora!
Não vês que vão perdendo todo o emprego?
Desfaz-te de eles, ─ fica cego.

III
Na praça em que se vende
Toda a sucata inútil,
Quiçá os compre um velho poeta fútil.
Já nada, a este, ofende.
Servir-lhe-ão
Talvez de claridade,
Talvez de companhia ou diversão.
Coitado! Vive ao pé da Eternidade.
I
Ferme ces yeux, ferme-les,
Que leur lumière offense.
Mais non ! arrache-les, laisse-les
Sur la place où se vend
Toute la quincaille inutile.
Qui sait frivole un vieux poète les achètera-t-il.

II
Leur lumière offense, humilie.
Il ne participe pas
Des petites lumières,
Qui illuminent les différents godets
De chaque nouvelle noria.
Ferme ces yeux, ferme-les ou arrache-les,
 jette-les !
Ne vois-tu pas qu’ils vont perdre leur emploi ?
Débarrasse-t'en, deviens aveugle.

III
Sur la place où se vend
Toute la quincaille inutile,
Qui sait frivole un vieux poète les achètera-t-il.
Plus rien déjà ne l'offense.
Ils lui serviront
Peut-être d'éclairage,
Peut-être de compagnie ou de passe-temps.
Le pauvre ! Vivre au bord de l’Éternité.
________________

Ferdinando Brambilla
La boutique de l'antiquaire (1898)
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Estação término


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Estação término
Station terminus


Como um navio no mar
A meio da noite a casa,
E o vento e a chuva em redor.
Lá dentro, a um canto do lar
Onde um bom tronco se abrasa,
O homem sentado espera.
Se alguém chegar,
Terá luz, terá calor.
Batem à porta. Quem dera
Que fosse realidade!
Já teve tais decepções
O homem que há tanto espera!
Mas agora, alguém batera
Que chega da tempestade,
Que percorreu solidões...
«Entre quem é!» Pode ser
Alguém que venha roubar,
Assassinar, ofender...
«Entre quem é!» Não importa
Se alguém vem que bate à porta.
O homem só quer abrir.
Chegou, por fim, a saber
Que, venha lá quem vier,
Seja quem for,
Só um dos dois pode ser
Desde que não a fingir:

A Morte, o Amor.
Comme un navire en haute mer
Au milieu de la nuit, la maison,
Et le vent et la pluie alentour.
À l’intérieur, dans un angle du foyer
Où s'embrase une bonne bûche,
Est assis l’homme qui attend.
Si quelqu’un arrive,
Il y aura de la lumière,
Il y aura de la chaleur.
On frappe à la porte. L'homme
Aimerait bien que ce soit vrai !
Il a été déçu tant de fois déjà !
Mais là, quelqu'un a frappé,
Qui arrive avec la tempête,
Qui a traversé des solitudes...
« Qu'il entre celui qui est là ! »
Peut-être vient-il pour voler,
Assassiner, insulter...
« Qu'il entre ! » Peu importe
Si quelqu'un vient frapper à la porte.
L'homme veut seulement ouvrir.
Il a appris, finalement,
Que vient là qui devait venir,
Quel qu'il soit,
Et il peut bien être ceci ou cela
Pourvu qu'il ne fasse pas semblant :

La Mort, l'Amour.
________________

Edvard Munch
L'insomniaque (autoportrait) (1923-24)
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Poema


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Poema
Poème


Crispou-se a minha mão sobre o teu sexo,
Fecharam-se-me os olhos sem querer…
De que abismos voava até ao fundo?
E a minha mão sondava
E triturava
Aquele mundo
Tão pequenino e tão complexo:
O teu mistério de mulher.
Ma main se crispait sur ton sexe,
Mes yeux se fermaient sans le vouloir...
Depuis quels abîmes volait-elle jusqu’au fond ?
Et ma main sondait
Et doucissait
Ce monde
Si petit et si complexe :
Ton mystère de femme.
________________

Henri de Toulouse-Lautrec
Dans le lit (1893)
...

Ode a Eros


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Ode a Eros
Ode à Éros


Eros, Cupido, Amor, pequeno Deus travesso
Com quem todos brincamos!
Brincando nos ferimos,
Ferindo-nos gozamos,
Se rimos já choramos,
Mal que choramos rimos...
Já, voltados do avesso,
Por igual o voltamos,
O torturamos nós como ele nos tortura,
Descemos aos recessos da criatura...

Pequenino gigante!
Sonhava, ou não sonhava,
Quem te representou risonho e pequenino
Que de Hércules a clava
Não pesa como pesa a tua mão de infante,
Nem seu furor destrói
Como nos dói
Teu riso de menino?

Nas tuas leves setas
Nas flâmulas gentis
Que cantam os poetas
E os namorados juvenis,
Que longos ópios e letais licores,
Que pântanos de lodo e que furores,
Que grinaldas de louros e de espinhos,
Que abissais labirintos de caminhos!

Mascarilha de seda e de veludo
Sob a qual o olhar brilha, a boca ri,
Que olhar ambíguo ou mudo,
Que boca atormentada
Não terás além ti
Na mascarada?

Pai da Crueldade e da Piedade,
Filho do Crime e da Beleza,
Que infante serás tu, que, desde que há Idade,
Aos Ícaros opões a mesma astral parede,
E os Lázaros susténs dos restos dessa mesa
Em que se bebe sempre a mesma sede,
Se come
A mesma fome?

Divindade nocturna
Que te cinges de rosas,
Suprema fúria mascarada
Que a porta abres do céu... escancarada
Sobre o negro vazio duma furna,
Que a urna de cristal nas mãos formosas
Vens ofertar às bocas sequiosas
E escorres sangue do cristal da urna,
Que tens tu afinal, ao fundo da caverna
Sempre aos mortais vedada:
A eterna morte... o nada,
Ou a vida eterna?
Éros, Cupidon, Amour, petit Dieu malicieux
Avec qui nous jouons tous !
En jouant, nous nous blessons,
De nous blesser, nous en jouissons,
Si nous rions, déjà nous pleurons,
Et d'avoir trop pleurer, nous en rions...
Nous sommes sens dessus dessous
Et par là même, nous le retournons,
Nous le torturons comme il nous torture,
Descendant jusqu'au tréfonds de la créature...

Si petit géant !
Ai-je rêvé ou n'ai-je pas rêvé,
Qui t'a représenté ainsi tout sourire et si petit ?
La massue d'Hercule
Ne pèse pas comme pèse ta main de nourrisson,
Sa fureur même ne détruit pas
Comme nous blesse
Ton rire d'enfant !

Dans tes flèches dorées
Dans la grâce de tes flammes
Chantées par les poètes
Et les jeunes amoureux,
Quels languides pavots et liqueurs mortelles,
Quels marais de boue et quelles fureurs,
Que de guirlandes de lauriers et d'épines,
Que de labyrinthes abyssaux sur tes chemins !

Masque de soie et de velours
Sous lequel regard et bouche brillent, et sourient,
Quel regard ambigu ou mutique,
Quelle bouche tourmentée
N'auras-tu pas alors
Dans cette mascarade ?

Père de Cruauté et de Piété,
Fils du Crime et de la Beauté,
Quel enfant seras-tu, qui, depuis la nuit des temps,
Aux Icares, oppose le même mur astral
Et les Lazares supportent les restes de cette table
Où l'on boit toujours avec la même soif,
Où l'on mange
Avec la même faim ?

Divinité nocturne,
Toi qui te ceins de roses,
Suprême furie masquée
Que la porte s'ouvre du ciel... d'un bout à l'autre
Sur le vide noir d'un caveau,
Que l'urne de cristal entre tes belles mains
Vienne s'offrir aux bouches assoiffées
Et fasse couler le sang du cristal de l'urne,
Que décernes-tu finalement, au fond de la caverne ?
Aux mortels, toujours interdite :
L'éternelle mort... le néant,
Ou la vie éternelle ?
________________

William-Adolphe Bouguereau
Les murmures de l'amour (1825-1905)
...

Novo epitáfio para um poeta


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Novo epitáfio para um poeta
Nouvelle épitaphe pour un poète


Na terra nua, as asas desdobraram,
Espigaram,
Deram flor.
Se ali passar alguém
Que tenha o olfacto fino e o dom do humor,
Dirá que aquele morto é um amor:
Dá flor e cheira bem.
Dans la terre nue, se sont déployées ses ailes,
Elles ont grandi,
Donnant des fleurs.
Si passe quelqu’un par là
Qui a l’odorat fin et le don de l’humour,
Il dira que ce mort est un amour :
Donnant fleurs et doux parfum.
________________

Robert Combas
Sans titre (1994)
...

Novo epitáfio para uma velha donzela


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Novo epitáfio para uma velha donzela
Nouvelle épitaphe pour une vieille fille


Não conheceu do amor as vãs complicações
Nem o prazer e as suas decepções.
Por isso é que os fiéis das sensações
Tiveram sua vida por frustrada.
Viveu de leve, humilde e afável, encerrada
No mistério sem mito em que morreu.
Da sua vida mais intensa, nada
Chegou ao mundo, que não era seu.

Sobre esta laje fria,
Por memória
Dessa ignorada história
Inscreveu esta coisa fugidia
Aquele de quem foi secretamente amada.
Elle n'a pas connu de l'amour les vaines complications
Ni le plaisir et ses désillusions
Aussi les adeptes de sensations
Tiennent-ils pour frustrée, sa vie.
Elle a vécu légère, humble et affable, enfermée
Dans le mystère sans mensonge où elle est morte.
De sa vie plus intense, rien
N’est venu au monde, qui n'était sien.

Sur ce marbre froid,
En mémoire
De cette histoire ignorée
Fut inscrite cette chose élusive
Par celui qui secrètement l'aima.
________________

Edvard Munch
Karen sur son fauteuil à bascule (1883)
...

A minha voz pode esquecer-te…



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Poèmes inédits »»
nunorochamorais.blogspot.com (avril 2025) »»
 
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A minha voz pode esquecer-te…
Ma voix peut t'oublier...


A minha voz pode esquecer-te,
Mas não o meu silêncio.
De sofrer por ti fiz a minha casa –
O escárnio e o absurdo
Passam sempre, por mais que durem.
A casa fica.
Que me esqueças é a única morte,
O único deserto.
Ma voix peut t'oublier,
mais non mon silence.
Ma demeure est de souffrir pour toi
Moqueries et ridicule
passeront toujours, qu'importe s'ils durent.
Restera la demeure.
Que tu m'oublies est ma seule mort,
mon seul désert.
________________

Vilhelm Hammershøi
Danse de la poussière au soleil (1900)
...

Natureza


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Natureza
Naturel


Meus versos que afinal sois naturais
Como as rosas, os montes, as nascentes,
De que abismos chegais?
Desceis de que vertentes?

E as cândidas de neve ou rubras como lume
Naturais rosas dos poetas,
Mergulham em que estrume
As raízes secretas?

De monte em monte o eco se responde
Dos montes naturais por i além.
Vai extinguir-se, aonde?
Vem, donde vem?

As águas naturais que entre granitos
À luz afloram,
Por que arrastam cadáveres, detritos,
E sobre lodo cantam, choram?

Sou eu que vos componho, ou vós que me criais,
Meus versos hoje nus e secos,
Meus versos que afinal sois naturais,
− Rosas e estrume, águas e lodo, montes, ecos...?
Vous qui êtes aussi naturels après tout
Que les sources les monts les roses,
Vous arrivez de quels abîmes ?
Vous descendez de quels coteaux ?

Et les neiges candides et les rouges foyers
Des roses naturelles du poète,
Où plongent-elles, dans quel fumier,
Leurs racines secrètes ?

Par monts et par vaux l'écho résonne
Des monts naturels jusqu'en bas.
Va-t-il s'éteindre, et d'où
Vient-il, de quel endroit ?

Les eaux naturelles qui, à la lumière
Ont affleuré entre les granits,
Et dans la boue, entraînent-elles cadavres et débris,
Chantent-elles, vont-elles pleurer ?

Est-ce moi qui vous compose, ou vous qui me créez,
Mes vers, secs aujourd'hui, et nus,
Vous mes vers, si naturels, après tout
− Rose et fumier, eau et boue, montagnes, échos... ?
________________

Misato Suzuki
Dunes forestières (2023)
...

Monólogo a dois


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Monólogo a dois
Monologue à deux


Sábia talvez inconsciente,
Doseando com volúpia, uma ancestral sofreguidão,
Ali onde o desejo mais me dói, mais exigente,
Me acaricia a tua mão.

De olhos fechados me abandono, ouvindo
Meu coração pulsar, meu sangue discorrer,
E sob a tua mão, na asa do sonho, eis-me subindo
Àquele auge em que todo, em alma e corpo, vou
 morrer…
Sage peut-être inconsciemment,
Dosant avec volupté, une envie ancestrale,
Là où le désir exigeant est le plus douloureux,
Ta main me caresse.

Je m'abandonne les yeux fermés, j'écoute
Mon cœur qui bat, mon sang qui coule,
Et sous ta main, sur l'aile des rêves, soudain me voici
Dressé à cette hauteur où tout, âme et corps, vient
 mourir…
________________

Lucian Freud
Bella et Esther (1988)
...

Momento


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Momento
Moment


Quem, nos meus olhos ardentes,
Na minha testa cansada,
Perpassa os dedos clementes,
Poisa a mão fresca orvalhada…?

Talvez a brisa da tarde,
Que passa, e não faz alarde…
Talvez a brisa da tarde!
Sim, só a brisa; e mais nada.
Qui, sur mes yeux brûlants,
Sur mon front fatigué,
Passe ses doigts indulgents,
Pose sa tendre main de rosée… ?

Le vent du soir, peut-être
qui passe et n'en fait pas étalage…
Le vent du soir, peut-être !
Oui, juste le vent ; et rien de plus.
________________

Samuel de Wilde
Tête d'homme avec les cheveux au vent (1810-1820)
...

Lágrima


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Lágrima
Larme


Sem que eu a esperasse,
Rolou aquela lágrima
No frio e na aridez da minha face.
Rolou devagarinho...,
Até à minha boca abriu caminho.
Sede! o que eu tenho é sede!
Recolhi-a nos lábios e bebi-a.
Como numa parede
Rejuvenesce a flor que a manhã orvalhou,
Na boca me cantou,
Breve como essa lágrima,
Esta breve elegia.
Sans le savoir sans m'y attendre
Cette larme a roulé
Sur le froid et l'aridité de mon visage.
Elle a roulé lentement...,
Et le chemin de ma bouche s'est ouvert.
La soif, ce que j'éprouve c'est la soif !
De mes lèvres, je l'ai recueillie et bue
Comme une fleur rajeunie
Au bord du mur quand le matin apporte la rosée,
Près de ma bouche, elle a chanté
Aussi brève qu'une larme
Cette brève élégie
________________

Francesco Vezzoli
Le gant d'amour (2010)
(d'après Chirico et Jean Genet)
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Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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