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Elogios de Franz Kafka - II
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Éloges de Franz Kafka - II
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Odradek
Cabem a um pai de família
inúmeras tribulações,
penoso rol de atitudes
que exigem perseverança.
Ninguém desconhece,
mas tudo parecia bem
até surgir Odradek.
Com efeito, não é tão simples:
não se sabe se ele é, foi ou será.
E nem mesmo se surgiu,
se esteve sempre aqui,
ou se irà embora.
Alguns o comparam a um carretel,
no formato de dupla estrela.
Seu recheio com linhas coloridas,
provindas de fiapos emendados,
lhe dá uma desajeitada aparência.
Na verdade, conforme se apresenta,
não constitui um ser muito exato.
É mais propriamente um treco.
Fulustreco. Estrovenga.
Talvez mesmo um mondrongo
respirando com dificuldade.
Criaturinha monossilábica,
vive sem compromissos,
mas não faz mal a ninguém,
embora lembre uma criança atrevida
quando lhe perguntam qualquer coisa.
Nunca ocupa um cômodo definido,
aparecendo em qualquer lugar.
Às vezes penso que pode ser meu filho.
Um filho perdido,
filho que esqueci quase por completo,
e que hoje me causa dolorosa impressão:
– Só espero que morra antes de mim!
Cabem a um pai de família
inúmeras tribulações,
penoso rol de atitudes
que exigem perseverança.
Ninguém desconhece,
mas tudo parecia bem
até surgir Odradek.
Com efeito, não é tão simples:
não se sabe se ele é, foi ou será.
E nem mesmo se surgiu,
se esteve sempre aqui,
ou se irà embora.
Alguns o comparam a um carretel,
no formato de dupla estrela.
Seu recheio com linhas coloridas,
provindas de fiapos emendados,
lhe dá uma desajeitada aparência.
Na verdade, conforme se apresenta,
não constitui um ser muito exato.
É mais propriamente um treco.
Fulustreco. Estrovenga.
Talvez mesmo um mondrongo
respirando com dificuldade.
Criaturinha monossilábica,
vive sem compromissos,
mas não faz mal a ninguém,
embora lembre uma criança atrevida
quando lhe perguntam qualquer coisa.
Nunca ocupa um cômodo definido,
aparecendo em qualquer lugar.
Às vezes penso que pode ser meu filho.
Um filho perdido,
filho que esqueci quase por completo,
e que hoje me causa dolorosa impressão:
– Só espero que morra antes de mim!
Odradek
Un père de famille doit faire face
à d'innombrables déboires,
à une série de pénibles attitudes
qui exigent de la persévérance.
Personne ne l’ignore,
mais tout semblait aller pour le mieux
jusqu’à l’arrivée d’Odradek.
Et en effet, ce n'est pas si simple:
Comment savoir s'il est, s'il a été ou s'il sera.
Et même s'il était arrivé,
avait-il été toujours là,
allait-il s'en aller.
Certains le comparent à une bobine,
en forme de double étoile.
Rembourré de bouts de fils colorés,
provenant de peluches dépenaillées,
il donne une impression de maladresse.
En effet, tel qu’il se présente,
il ne constitue pas un être bien défini.
C’est plutôt un truc.
Un bidule. Un homoncule.
Peut-être même un avorton
respirant difficilement.
Petite créature monosyllabique,
vivant sans compromissions,
mais ne faisant de mal à personne,
même si elle rappelle un enfant effronté
quand on lui demande quelque chose.
Il n’occupe jamais une pièce définie,
apparaissant en tout lieu.
Parfois, je me dis qu'il est peut-être mon fils.
Un fils perdu,
un fils que j’ai presque complètement oublié,
et qui aujourd’hui me procure une impression douloureuse :
– J’espère qu’il mourra avant moi !
Un père de famille doit faire face
à d'innombrables déboires,
à une série de pénibles attitudes
qui exigent de la persévérance.
Personne ne l’ignore,
mais tout semblait aller pour le mieux
jusqu’à l’arrivée d’Odradek.
Et en effet, ce n'est pas si simple:
Comment savoir s'il est, s'il a été ou s'il sera.
Et même s'il était arrivé,
avait-il été toujours là,
allait-il s'en aller.
Certains le comparent à une bobine,
en forme de double étoile.
Rembourré de bouts de fils colorés,
provenant de peluches dépenaillées,
il donne une impression de maladresse.
En effet, tel qu’il se présente,
il ne constitue pas un être bien défini.
C’est plutôt un truc.
Un bidule. Un homoncule.
Peut-être même un avorton
respirant difficilement.
Petite créature monosyllabique,
vivant sans compromissions,
mais ne faisant de mal à personne,
même si elle rappelle un enfant effronté
quand on lui demande quelque chose.
Il n’occupe jamais une pièce définie,
apparaissant en tout lieu.
Parfois, je me dis qu'il est peut-être mon fils.
Un fils perdu,
un fils que j’ai presque complètement oublié,
et qui aujourd’hui me procure une impression douloureuse :
– J’espère qu’il mourra avant moi !
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Jeff Wall Odradek (détail de "Ménage matinal", 1999) Mies van der Rohe Foundation, Barcelona |
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