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A neve é sentimental...
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La neige est sentimentale...
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A neve é sentimental vista de uma janela.
A obra em frente foi abandonada,
O estaleiro é apenas povoado,
Por guindastes tristes, mutiladas cruzes, vigas, andaimes
De uma realidade jugulada.
Há só alguns esgares de vento,
As luzes já estão acesas em todas as casas
E uma ou outra mão afasta as cortinas
Para logo desaparecer.
Talvez comente qualquer coisa
Sobre o facto de nevar outra vez.
Não há sinais de corvos, pombas ou pardais
Talvez nenhuma alma caridosa
Se tenha dignado misturar
Um pouco de azeite na água dos bebedouros.
Fazem muita falta os corvos,
É mau agoiro quando desaparecem
Até as aves ditas agoirentas.
As almas gelam também.
Excepto talvez a neve, a dura neve,
Que apenas deixa passar o tempo,
Mas interdita todo o espaço.
Neva e a terra desapareceu,
É escalpelo desta brancura
Que envolve tudo,
Consome tudo, deixando apenas
Um cabelo comprido, uma travessa de cabelo,
Os restos de um vestido.
Neva e o mundo parece tão frágil,
Abandonado, singular.
A neve, dura neve tão feminina,
E o mundo – uma conversa interrompida.
A obra em frente foi abandonada,
O estaleiro é apenas povoado,
Por guindastes tristes, mutiladas cruzes, vigas, andaimes
De uma realidade jugulada.
Há só alguns esgares de vento,
As luzes já estão acesas em todas as casas
E uma ou outra mão afasta as cortinas
Para logo desaparecer.
Talvez comente qualquer coisa
Sobre o facto de nevar outra vez.
Não há sinais de corvos, pombas ou pardais
Talvez nenhuma alma caridosa
Se tenha dignado misturar
Um pouco de azeite na água dos bebedouros.
Fazem muita falta os corvos,
É mau agoiro quando desaparecem
Até as aves ditas agoirentas.
As almas gelam também.
Excepto talvez a neve, a dura neve,
Que apenas deixa passar o tempo,
Mas interdita todo o espaço.
Neva e a terra desapareceu,
É escalpelo desta brancura
Que envolve tudo,
Consome tudo, deixando apenas
Um cabelo comprido, uma travessa de cabelo,
Os restos de um vestido.
Neva e o mundo parece tão frágil,
Abandonado, singular.
A neve, dura neve tão feminina,
E o mundo – uma conversa interrompida.
La neige est sentimentale vue d'une fenêtre.
Les travaux en face ont été abandonnés,
Le chantier naval n'est peuplé que des
Grues tristes, croix mutilées, poutrelles, échafaudages
D'une réalité jugulée.
Il n'y a que des grimaces de vent,
Déjà les lumières sont allumées dans les maisons
Et l'une ou l'autre main tire les rideaux
Avant de rapidement disparaître.
On peut noter peut-être quelque chose
Sur le fait qu'il neige encore.
Il n'y a nulle trace de corbeaux, colombes ou moineaux,
Peut-être aucune âme charitable
Qui ait daigné mêler
Un peu d'huile à l'eau des fontaines.
Les corbeaux nous manquent beaucoup,
C'est de mauvais augure lorsque même les oiseaux
Dits menaçants disparaissent.
Les âmes aussi se figent.
Excepté peut-être la neige, la neige dure,
Qui ne laisse passer que le temps,
Mais interdit tout espace.
Il neige et la terre disparaît,
C'est un scalpel de cette blancheur
Qui enveloppe tout,
Consomme tout, ne laissant
Qu'une longue chevelure, le dormant d'une chevelure,
Les lambeaux d'un vêtement.
Il neige et le monde semble si fragile,
Abandonné, singulier.
La neige, la neige dure et si féminine,
Et le monde – une conversation interrompue.
Les travaux en face ont été abandonnés,
Le chantier naval n'est peuplé que des
Grues tristes, croix mutilées, poutrelles, échafaudages
D'une réalité jugulée.
Il n'y a que des grimaces de vent,
Déjà les lumières sont allumées dans les maisons
Et l'une ou l'autre main tire les rideaux
Avant de rapidement disparaître.
On peut noter peut-être quelque chose
Sur le fait qu'il neige encore.
Il n'y a nulle trace de corbeaux, colombes ou moineaux,
Peut-être aucune âme charitable
Qui ait daigné mêler
Un peu d'huile à l'eau des fontaines.
Les corbeaux nous manquent beaucoup,
C'est de mauvais augure lorsque même les oiseaux
Dits menaçants disparaissent.
Les âmes aussi se figent.
Excepté peut-être la neige, la neige dure,
Qui ne laisse passer que le temps,
Mais interdit tout espace.
Il neige et la terre disparaît,
C'est un scalpel de cette blancheur
Qui enveloppe tout,
Consomme tout, ne laissant
Qu'une longue chevelure, le dormant d'une chevelure,
Les lambeaux d'un vêtement.
Il neige et le monde semble si fragile,
Abandonné, singulier.
La neige, la neige dure et si féminine,
Et le monde – une conversation interrompue.
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Harald Sohlberg Rue à Røros en hiver (1903) |
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