Estudo 124


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Estudo 124
Étude 124


Desce sobre mim a paz do longe,
a paz do sublime.
Ergo meus olhos: o horizonte
eleva-se no ar, flutua.
O sol se esquece de ir embora e dança, silencioso,
a valsa sideral dos astros loucos.
As árvores cochicham e olham, mudas,
o insólito.
As beldroegas do campo também sabem
que é enorme o segredo.
Uma coluna vertebral de nuvens
medita o mundo.
O horizonte levita.
A brisa não move as folhas dos arbustos;
escuta. E um calango
brinca em meus pés pois sabe que sou puro.
Descends sur moi, la paix des lointains,
la paix du sublime, .
Je lève les yeux : l’horizon
se dresse dans les airs et flotte.
Le soleil, silencieux, oublie de partir et danse
la valse sidérale des astres enflammés.
Les arbres chuchotent et regardent, par dessous,
l’insolite.
Les pourpiers des champs savent
eux aussi l'énormité du secret.
Une colonne vertébrale de nuages
médite sur le monde.
L’horizon lévite.
La brise ne fait plus bouger les feuilles des arbustes ;
elle écoute. Et un lézard calango
joue à mes pieds car il sait que je suis pur.
________________

Emil Nolde
Paysage avec jeunes chevaux (1910)
...

Estudo 123


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Estudo 123
Étude 123


Morei na barriga de Deus.
Auscultei o centro do mundo, as pulsações
dos seres vivos, mortos e incriados.
Uma dor enorme encheu-me o peito:
ó saber-se deus e não ter forças!
(Residi no abdômen do divino
trinta anos.) Pus meu ouvido no alfa
e no ômega: vi o princípio
e o fim vezes sem conta.
Tudo começa e morre e recomeça
e morre e recomeça. O incriado
vi; a estrela fútil – fósforo
que se acende num estádio de futebol.
(Porque morei no bucho do Perfeito.)
E vi o universo morrer e vi seus ossos:
escuro no escuro maior, cão no silêncio.
A tudo vi e meditei e clamo:
ó saber-se divino e ser só homem!
Je vivais dans le ventre de Dieu.
J'auscultais le centre du monde, les pulsations
des êtres vivants, morts et incréés.
Une douleur énorme emplissait ma poitrine :
ô se savoir dieu et ne pas en avoir la force !
(J'ai résidé dans l'abdomen du divin
trente ans.) J'ai appliqué mon oreille de l'alpha
jusqu'à l'oméga : j'ai vu le commencement
et la fin tour à tour sans compter.
Tout commence et meurt et recommence
et meurt et recommence. L'incréé
je l'ai vu ; l'étoile futile – le phosphore
qui s'illumine dans un stade de football.
(Car j'ai vécu dans le ventre du Parfait.)
Et l'univers, je l'ai vu mourir et ses os, je les ai vu :
dans l'obscurité la plus obscure, le chien du silence.
J'ai tout vu, j'ai médité et clamé :
ô se savoir divin et n'être qu'un homme !
________________

Paul Klee
Ventriloque et crieur dans la lande (1923)
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Estudo 91


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Estudo 91
Étude 91


Os deuses estão sentados e cochicham.
O olho verde da cadela dorme.
E vela.

(E chove; e um cogumelo
cresce sobre mim.)

Minha mãe, cadê minha égua?

(E meu cavalo era a égua
e o general se molhou na chuva imensa.)

Os deuses riem
e suas bundas fofas estremecem.
E o olho da cadela é verde como um sapo.
Les dieux sont assis et chuchotent.
La chienne à l'œil vert s'endort.
Elle veille.

(Et il pleut ; alors un champignon
grandit en moi.)

Ma mère, où est ma jument ?

(Mais c'est mon cheval cette jument
et le général s'est mouillé sous une pluie gigantesque.)

Les dieux rigolent
et leurs jolis culs tremblent.
Et l'œil de la chienne est vert comme une grenouille.
________________

Rembrandt
Chiot qui dort (1640)
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Estudo 11


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Estudo 11
Étude 11


Os homens me fizeram assim.
Assim permaneço, assim,
uma constante negação de mim dentro de mim.

Jamais eu fui eu mesmo, eu mesmo,
porque foram os homens que me fizeram,
sempre foram os homens que me fizeram.

Eu sou assim, negando-me negando-me,
— outro irão eu alimentando-se de mim —
porque jamais Eu Mesmo teria sido assim.

Os homens me fizeram o que eu não seria
se eu fosse eu próprio.
Mas sou assim.

Milhões de vozes falam milhões de olhos vêem
milhões de braços clamam milhões de lábios tremem
milhões de peitos sofrem milhões de vozes

calam dentro de mim.
— Outro não eu alimenta-se de mim —
Eu lutarei eu lutarei eu lutarei eu lutarei.
Ainsi m'ont fait les hommes.
Ainsi je demeure, ainsi,
est en moi, une constante nolition de moi-même.

Jamais je ne fus moi-même,
car ce sont les hommes qui m'ont fait.
ce sont toujours les hommes qui me font

Je suis ainsi, je me nie, je me renie,
— d'autres viendront à moi, se nourrissant de moi —
car jamais de Moi-Même je ne fus ainsi.

Les hommes m'ont fait comme je n'aurais su être
si j'avais été moi-même.
Mais je suis ainsi.

Millions de voix qui parlent millions d'yeux qui voient
millions de bras qui protestent, de lèvres qui tremblent
millions de poitrines qui souffrent millions de voix

qui font silence en moi.
— D'autres non-moi se nourriront de moi-même —
Je lutterai Je lutterai Je lutterai Je lutterai.
________________

Claudio Parmiggiani
Jaune papillon (2013)
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Divisor de águas


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Divisor de águas
Partage des eaux


Prezados senhores, somos todos
da mesma cepa se vistos de binóculo.
  Mas não somos os mesmos.

Eu, com meus poemas indevassáveis
vós, com vossas gravatas coloridas
eu, com esta consciência de mim
vós, com vossa mesa farta
eu, buscando o sempre inatingível
vós, com vossas gravatas coloridas
eu, meditando muito sobre vós
vós, com vossa mesa farta

Não somos da mesma cepa, mas vistos
de binóculo somos os mesmos.
  Eis uma grande injustiça.
Mes chers amis, nous sommes tous
de la même espèce, observés aux jumelles.
  Mais nous ne sommes pas pareils.

Moi, et mes poèmes impénétrables
vous, et vos cravates de toutes les couleurs
moi, et cette conscience de moi-même
vous, et vos dîners surabondants
moi, cherchant toujours l'inaccessible
vous, et vos cravates de toutes les couleurs
moi, méditant sur vous avec profondeur
vous, et vos dîners surabondants

Nous sommes de la même espèce, mais observés
aux jumelles, nous sommes pareils.
  Voilà une grande injustice.
________________

Gaston La Touche
Dîner au casino (1903)
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A noite das nove luas


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A noite das nove luas
La nuit des neuf lunes


Deixai-me com meus lírios e minhas luas.
Andar é sempre a mesma
  luz
  à frente.

Vou explodir com os planetas
vou seguir a rota das galáxias
  ai amor
  estou prestes a me dissolver
  no ar.

Mas deixai-me com meus lírios
e interlúdios
nestes mares nunca mares calmos mares.

Deixai-me com meus lírios
e sonetos.
Vou explodir de luz um dia desses,
amiga, um dias desses.
Deixai-me com meus lírios
e sonetos.

Hás de me encontrar
insone e louco
no meio dos trigais da inconsciência,
vai, declamando
  os versos que Van Gogh
  não escreveu.
Laissez-moi avec mes lys et mes clairs de lune.
Marcher est toujours devant
  la même
  lumière.

J'exploserai avec les planètes
Je suivrai la route des galaxies,
  ô mon amour
  je suis prêt à me dissoudre
  dans l’air.

Mais laissez-moi avec mes lys
et mes interludes
marri, sur ces mers, jamais mers calmes.

Laissez-moi avec mes lys
et mes sonnets.
J'exploserai de lumière l'un de ces jours,
amie, l'un de ces jours
Laissez-moi avec mes lys
et mes sonnets.

Tu me trouveras
insomniaque et fou
au milieu des champs de blé de l’inconscience,
  hélas, déclamant
  des vers que Van Gogh
  n’a pas écrits.
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Vincent van Gogh
Vue d'Arles avec champ d'iris au premier plan (1888)
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Viola de amor


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Viola de amor
Viole d’amour


Nas ondas do mar me enlevo
nessas ondas me redimo
meus sofrimentos são nada
nas águas das ondas claras
 
(nos ventos do mar me enlevo
nesses ventos me redimo
  sofrer é estar de passagem
  entre o agora e o eterno)
 
Como as ondas que se quebram
e são sempre as mesmas ondas
vou seguindo meus destinos
como as ondas que se quebram
 
(como os ventos que nos passam
e nos levam os pensamentos
  vou vagando, vendaval
  devassando e devassado)
Les vagues de la mer m'emportent
et par ces vagues me rédime
Car mes souffrances ne sont rien
sous les claires eaux de ces vagues

(et les vents de la mer m'emportent
et par ces vents je me rédime
  souffrir c'est être de passage
  entre l'éternel et le maintenant)

Comme les ondes qui se brisent
et sont toujours les mêmes ondes
je vais poursuivant mon destin
comme les ondes qui se brisent

(comme les vents qui passent en nous
Et qui emportent nos pensées
  Je vais vaguant sous la tempête
  en questionnant et questionné)
________________

Christopher Richard Wynne Nevinson
Onde (1917)
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Hybris


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Hybris
Hubris


Quando se desvelar a minha face,
a verdadeira
face

(estampada na nuvem? não:
cravada
num espelho de aço, irremovível)

vós sabereis quem sou, que faço nesses lados
ante o silêncio dos deuses —
com uma pedra
    na mão.
Quand se dévoilera mon visage,
mon véritable
visage

(estampé parmi les nuées ? Non :
incrustée
dans un miroir d'acier, inamovible)

Vous saurez qui je suis, ce que je fais de ce côté-ci
devant le silence des dieux –
avec une pierre
    à la main.
________________

Pablo Picasso
Figure (1947)
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Cair do pano


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Cair do pano
Tombée du rideau


As acácias já se incendiaram de vermelho
e o zumbido das cigarras enxameia obsidiante
a manhã de Dezembro. A terra exala,
em haustos longos, o aguaceiro da madrugada.
Ao longe, no extremo distante da caixa

de areia, o monhé das cobras enrola
a esteira e leva o cesto à cabeça,
cumprido o papel exacto que lhe coube
e executou com paciente sageza hindu.
Dura um instante no trémulo contraluz

do lume a que se acolhe, antes da sombra
derradeira. Assim, os comparsas convocados
para esta comédia a abandonam, verso
a verso, consignando-a ao olvido
e à erva daninha que, persistente, a cobrirá

irremediavelmente. O encenador faz
a vénia da praxe e, porque aplausos
lhe não são devidos, esgueira-se pelo
anonimato da esquerda alta. É Dezembro
a encurtar o tempo, o pouco que nos sobra.
Les acacias déjà rouges s'embrasent et
l'obsédante cymbalisation des cigales
envahit le matin de décembre. La terre
délivre à longs traits, l’averse de l’aube.
Au loin, à l’extrémité la plus distante du bac

à sable, le charmeur de serpents enroule
sa natte et dépose le panier sur sa tête,
puis accomplit le rôle exact qui lui convient,
exécuté avec une patience hindoue. Il tarde
un instant dans le contre-jour tremblant

du feu près duquel il s'abrite, avant la dernière
ombre. Ainsi, les figurants convoqués à
cette comédie l’abandonnent, vers après
vers, en la consignant aux oubliettes et à
l'herbe mauvaise qui, persistante, la couvrira

irrémédiablement. Le régisseur fait
la révérence d'usage et, parce qu'il ne mérite
pas d'être applaudi, s'éclipse dans l’anonymat
du coin supérieur gauche. C'est décembre
qui raccourcit le temps, du peu qu'il nous en reste.
________________

Félix Vallotton
La Loge de théâtre, le monsieur et la dame (1909)
...

Aeroporto


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Aeroporto
Aéroport


É o fatídico mês de Março, estou
no piso superior a contemplar o vazio.
Kok Nam, o fotógrafo, baixa a Nikon
e olha-me, obliquamente, nos olhos:
Não voltas mais? Digo-lhe só que não.

Não voltarei, mas ficarei sempre,
algures em pequenos sinais ilegíveis,
a salvo de todas as futurologias indiscretas,
preservado apenas na exclusividade da memória
privada. Não quero lembrar-me de nada,

só me importa esquecer e esquecer
o impossível de esquecer. Nunca
se esquece, tudo se lembra ocultamente.
Desmantela-se a estátua do Almirante,
peça a peça, o quilómetro cem durando

orgulhoso no cimo da palmeira esquiva.
Desmembrado, o Almirante dorme no museu,
o sono do bronze na morte obscura das estátuas
inúteis. Desmantelado, eu sobreviverei
apenas no precário registo das palavras.
C'est le mois fatidique de mars, je suis
au dernier étage à contempler le vide.
Kok Nam, le photographe, pose son Nikon
et me regarde obliquement dans les yeux :
Tu ne reviendras pas ? Je lui dis juste non.

Je ne reviendrai pas, mais je resterai toujours,
quelque part en petits signes illisibles,
à l'abri de toutes les futurologies indiscrètes,
préservé seulement dans l'exclusivité de ma mémoire
privée. Je ne veux me souvenir de rien,

ce qui m'importe c'est d'oublier et d'oublier
ce qui est impossible à oublier. Jamais on ne peut
oublier, on se souvient de tout inconsciemment.
On a démantelé la statue de l'Amiral
pièce par pièce, le kilomètre cent persiste

avec fierté à la cime de l'insaisissable palmier.
Démembré, l'Amiral dort dans le musée d'un
sommeil de bronze la mort obscure des statues
inutiles. S'il est démantelé, moi, je survivrai encore
un peu dans le registre précaire des mots.
________________

Giulio d'Anna
Aéroport et avion en piqué (1931)
...

A casa de areia


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A casa de areia
La maison de sable


Face ao mar, orgulhosa no topo do areal,
só madeira e zinco sobre pilares de cimento
ao sabor dos quatro ventos. O quintal
das traseiras sempre uma festa, frango
no churrasco, alegria nos copos. Depois

a Isilda casaria com o Freitas,
a Ermelinda ia ficar para tia
e o Horácio dava em droga.
O Neca, o Tino e o Mando foram
à vida, cada qual para seu lado.

Na velha casa virada à baía,
além do ranger da madeira
batida pelo vento e a areia
apenas ficaram a avó Carminda
e a velha cadela "Deixa-Falar".
Face à la mer, au-dessus de la plage,
fière sur des piliers de ciment, rien que
le bois et le zinc au gré des quatre vents.
À l'arrière, le jardin est en fête, la volaille
sur les braises, la joie dans les verres. Puis

Isilda épousera Freitas,
Ermelinda deviendra tante
et Horatio se droguera.
Neca, Tino et Mando sont allés
vivre leur vie chacun de son côté.

Dans la vieille maison devant la baie,
mis à part les grincements du bois
frappé par le vent et le sable,
ne reste que la grand-mère Carminda
et la vieille chienne "Laisse-les-Dire".
________________

Paul Signac
St.-Briac. La Garde Guérin (1890)
...

Os mortos vão à sua vida...



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Poèmes inédits »»
nunorochamorais.blogspot.com (novembre 2024) »»
 
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Os mortos vão à sua vida...
Les morts accusent leur vie...


Os mortos vão à sua vida,
Os vivos vão à sua morte.
A única súplica possível
Aos nossos mortos é que das suas preces
Não nasçam mastins, legiões,
A aziaga esponja, os demónios.
Les morts accusent leur vie,
Les vivants récusent leur mort.
La seule supplique possible
À nos morts est que de leurs prières
Ne naissent ni molosses, ni légions,
Ni aigre éponge, ni démons.
________________

Franco Gentilini
Triomphe de la Mort (1944)
...

Mirante


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O corpo de Atena (1984) »»
 
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Mirante
Gloriette


De leve, irreal e fantástica,
a névoa poisa nos teus ombros
e o vento vem devagarinho
agitar-te a rebeldia dos cabelos.
Um rio de cinza corre brando

pela pedra.
  Vacilantes
esvoaçam pálidas gaivotas
longe.
  Vozes suspendem-se

na distância onde claros
barcos oscilam de perfil.
Nos teus olhos incomparáveis
arde uma alta febre.
    Eu não

posso fugir-te:
lentamente desces, instalas-te
no meu sangue.
  Não tenho
rosto e esqueço o meu nome.
Irréelle, fantastique et légère
la brume se pose sur tes épaules
et le vent avec lenteur vient
agiter tes cheveux rebelles.
Coule une humble rivière de cendre

parmi les pierres.
  Vacillantes
et pâles voltigent des mouettes
au loin.
  Des voix sont suspendues

dans la distance où la silhouette
limpide d'une barque oscille.
Dans tes yeux incomparables
brûle une grande fièvre.
    Et moi, je ne

peux pas te fuir :
lentement tu descends, tu t'installes
dans mon sang.
    Je n'ai plus
de visage et j'oublie mon nom.
________________

Nicolas de Staël
Mouettes (1955)
...

Derrota


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Derrota
Défaite


Mágoa índica, doída saudade ao sol-
-poente de praias na distância, travado
na garganta o soluço à luz
crepuscular que persiste e teima
não tornar-se olvido. Sal saudade,

padrão, dura lembrança erguida
contra obturações e fissuras do tempo,
assim principia uma jornada
de longas tribulações: o que fomos
jamais seremos, evocativas sombras

que somos de grandeza envilecida,
voz asfixiada no sono entorpecente
das consciências sem remorso. Saudade,
corpos de morena canela na areia
alongados. Travo a terebintina,

doirado, sumarento mel
de dulcíssimos frutos, fermento
de orientes perdidos na rota inversa
de argonautas privados de deuses e mitos.
Cansados de tantas pátrias, de pátrias

rejeitados, na pátria indesejados,
silentes volvemos, vultos espectrais
no mar lento de negrume e escombros,
ao cais cinzento do destino original,
às exéquias do sonho em campa anónima.

Por mortalha o precário resguardo
deste discurso penosamente vencido
nas longas diuturnidades da insónia.
Ainda que cantar seja seu modo,
não canta, chora meu canto.
Tristesse indienne, douleur morne au soleil-
-couchant des plages à l'horizon, et dans la
gorge, coincé, un sanglot d'une lumière
crépusculaire persiste et s'entête à
ne pas tomber dans l'oubli. Regret salé,

une pierre, dure, commémorative, dressée
contre les fissures et les plombs du temps,
ainsi commence une longue journée
de tribulations, nous ne serons jamais plus
ce que nous fûmes, ombres évocatrices

de cette grandeur déchue qui fut la nôtre,
voix étouffée par le sommeil stupéfiant
des consciences sans remords. Regrets,
brunis, corps de cannelle, étendus
sur le sable. Odeur de térébenthine,

dorure, miel succulent
des fruits trop sucrés, ferment
des orients perdus allant à rebours de la route
des argonautes, privés de dieux et de mythes.
Par tant de patries, fatigués, par tant de patries,

rejetés, vers des patries non désirés,
en silence, figures spectrales, nous retournons
par la mer, et ses lentes noirceurs, ses décombres
et ses quais de cendre du destin originel,
aux obsèques du rêve en des tombes anonymes.

Pour linceul, l'abri précaire
de ce discours péniblement vainqueur
au gré d'anciennes et longues insomnies.
Bien que chanter soit sa manière,
il ne chante plus, mon chant, il pleure.
________________

Emiliano di Cavalcanti
Deux femmes (1935)
...

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