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Pequeno Concerto para Oboé e Flauta úmida
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Petit concert pour hautbois et flûte à eau
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Contaram-me que te ias.
Com um girassol nos olhos, te ias. Não olhava atrás, nada existia que te pudesse lembrar a permanência. Que te ias, te ias para regressar nunca mais – como costumam ir os feridos, os que não perdoam ou temem perdoar. E me deixavas, comigo a esperança que tudo desse errado: que o trem não partisse, que a chuva caísse, que a guerra estourasse, que houvesse um eclipse solar, que fosse sonho e não fosses. Mas te ias. Só a partida ficava impressa nas retinas. A partida. |
On m’a dit que tu es partie.
Avec un tournesol dans les yeux, tu es partie. Je n'ai pas regardé en arrière, plus rien n’existe qui puisse rappeler ton séjour. Que tu es partie, partie pour ne plus jamais revenir – comme ont coutume de le faire, les blessés, ceux qui ne pardonnent ni ne craignent de pardonner. Et tu m'as quitté, reste avec moi l’espoir que tout ira mal : que le train ne partira pas, que la pluie va tomber, qu'une guerre va éclater, qu’il y aura une éclipse du soleil, que ce soit un rêve et que tu ne partes pas. Mais tu es partie. Seul ton départ est resté imprimé sur ma rétine. Ton départ. |
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Paul Delvaux La cité̀ lunaire (1956) |
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