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A garrafa
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La bouteille
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A garrafa guarda a bruma
da maior noite do mundo
mas o vulto de meu pai
está imóvel nas brumas
sem canção de desespero.
Da garrafa sai um rio
que banharia Paris
se todos nós nos erguêssemos
em torres de fá maior.
Meu pai imóvel nas brumas
nas brumas sem desespero
domina os arranha-céus
fecha a álgebra da noite
esvaziando a garrafa
de um líquido inexistente
onde dormem tentações:
uma estação, um piano,
uma flor de botoeira,
algumas bibliotecas
sem La Chartreuse de Parme
e o sono, doçura intacta.
Entornando essa garrafa
sobre a minha vida triste
fico eternamente bêbedo
canto nos cais, nos desertos,
aspiro hálitos do céu
e vou pela vida ao léu
quase lúcido de bêbedo!
da maior noite do mundo
mas o vulto de meu pai
está imóvel nas brumas
sem canção de desespero.
Da garrafa sai um rio
que banharia Paris
se todos nós nos erguêssemos
em torres de fá maior.
Meu pai imóvel nas brumas
nas brumas sem desespero
domina os arranha-céus
fecha a álgebra da noite
esvaziando a garrafa
de um líquido inexistente
onde dormem tentações:
uma estação, um piano,
uma flor de botoeira,
algumas bibliotecas
sem La Chartreuse de Parme
e o sono, doçura intacta.
Entornando essa garrafa
sobre a minha vida triste
fico eternamente bêbedo
canto nos cais, nos desertos,
aspiro hálitos do céu
e vou pela vida ao léu
quase lúcido de bêbedo!
La bouteille garde la brume
de la plus grande nuit du monde
mais le visage de mon père
est figé dans les brumes
Sans air ni chant de désespoir.
De la bouteille sort un fleuve
qui baignerait Paris
si tous nous montions
dans les tours du fa majeur
Mon père figé dans les brumes
dans les brumes sans désespoir
domine les gratte-ciel
ferme l'algèbre de la nuit
vide la bouteille
d'un liquide inexistant
où dorment les tentations :
une gare, un piano,
une fleur à la boutonnière,
certaines bibliothèques
sans La Chartreuse de Parme
et le sommeil, d'une douceur intacte.
Renversant cette bouteille
sur ma triste vie
Je me saoule à jamais, et chante
sur les quais, aux déserts,
Je hume les relents du ciel
et conduis ma vie dans une brume
d'ivrogne presque lucide !
de la plus grande nuit du monde
mais le visage de mon père
est figé dans les brumes
Sans air ni chant de désespoir.
De la bouteille sort un fleuve
qui baignerait Paris
si tous nous montions
dans les tours du fa majeur
Mon père figé dans les brumes
dans les brumes sans désespoir
domine les gratte-ciel
ferme l'algèbre de la nuit
vide la bouteille
d'un liquide inexistant
où dorment les tentations :
une gare, un piano,
une fleur à la boutonnière,
certaines bibliothèques
sans La Chartreuse de Parme
et le sommeil, d'une douceur intacte.
Renversant cette bouteille
sur ma triste vie
Je me saoule à jamais, et chante
sur les quais, aux déserts,
Je hume les relents du ciel
et conduis ma vie dans une brume
d'ivrogne presque lucide !
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Giorgio Morandi Grande nature morte métaphysqie (1918) |
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