________________
|
O cemitério dos navios
|
Le cimetière des navires
|
Aqui os navios se escondem para morrer.
Nos porões vazios, só ficaram os ratos
à espera da impossível ressurreição.
E do esplendor do mundo sequer restou
o zarcão dos beiços do tempo.
O vento raspa as letras
dos nomes que os meninos soletravam.
A noite canina lambe
as cordoalhas esfarinhadas
sob o vôo das gaivotas estridentes
que, no cio, se ajuntam no fundo da baía.
Clareando madeiras podres e águas estagnadas,
o dia, com o seu olho cego, devora o gancho
que marca no casco as cicatrizes
do portaló que era um degrau do universo.
E a tarde prenhe de estrelas
inclina-se sobre a cabine onde, antigamente,
um casal aturdido pelo amor mais carnal
erguia no silêncio negras paliçadas.
Ó navios perdidos, velhos surdos
que, dormitando, escutam os seus próprios apitos
varando a neblina, no porto onde os barcos
eram como um rebanho atravessando a treva!
Nos porões vazios, só ficaram os ratos
à espera da impossível ressurreição.
E do esplendor do mundo sequer restou
o zarcão dos beiços do tempo.
O vento raspa as letras
dos nomes que os meninos soletravam.
A noite canina lambe
as cordoalhas esfarinhadas
sob o vôo das gaivotas estridentes
que, no cio, se ajuntam no fundo da baía.
Clareando madeiras podres e águas estagnadas,
o dia, com o seu olho cego, devora o gancho
que marca no casco as cicatrizes
do portaló que era um degrau do universo.
E a tarde prenhe de estrelas
inclina-se sobre a cabine onde, antigamente,
um casal aturdido pelo amor mais carnal
erguia no silêncio negras paliçadas.
Ó navios perdidos, velhos surdos
que, dormitando, escutam os seus próprios apitos
varando a neblina, no porto onde os barcos
eram como um rebanho atravessando a treva!
Les navires se cachent ici pour mourir.
Il ne reste que les rats dans les cales vides
attendant l'impossible résurrection.
Et de la splendeur du monde pas même
le cramoisi des lèvres du temps.
Le vent rugine les lettres
des noms que les enfants épelèrent.
La chienne de la nuit lèche
le guano des cordages
sous le vol strident des mouettes
en chaleur, qui s'accouplent au fond de la baie.
Clarifiant les bois pourris et les eaux stagnantes,
le jour, avec son œil aveugle, dévore le crochet
qui marque dans la coque les cicatrices
de la coupée, ce marchepied de l'univers.
Et le soir, gros d'étoiles
se penche sur la cabine où, autrefois,
un couple abasourdi par l'amour le plus charnel
se dressait dans le silence des palissades noires.
Ô les navires perdus, vieux sourds
qui écoutent, assoupis, leurs propres sifflets
transperçant le brouillard. Les bateaux dans le port
étaient comme un troupeau traversant les ténèbres !
Il ne reste que les rats dans les cales vides
attendant l'impossible résurrection.
Et de la splendeur du monde pas même
le cramoisi des lèvres du temps.
Le vent rugine les lettres
des noms que les enfants épelèrent.
La chienne de la nuit lèche
le guano des cordages
sous le vol strident des mouettes
en chaleur, qui s'accouplent au fond de la baie.
Clarifiant les bois pourris et les eaux stagnantes,
le jour, avec son œil aveugle, dévore le crochet
qui marque dans la coque les cicatrices
de la coupée, ce marchepied de l'univers.
Et le soir, gros d'étoiles
se penche sur la cabine où, autrefois,
un couple abasourdi par l'amour le plus charnel
se dressait dans le silence des palissades noires.
Ô les navires perdus, vieux sourds
qui écoutent, assoupis, leurs propres sifflets
transperçant le brouillard. Les bateaux dans le port
étaient comme un troupeau traversant les ténèbres !
________________
|
Alberto da Veiga Guignard Cimetière de navires (1939) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire