Inquebrável


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Inquebrável
Incassable


Dez anos? Não me peçam
memórias datadas.
Os primeiros óculos.
O mundo agora
com uma armação,
um vidro, uma distância.

Os óculos dividiam
quem os não usava
dos outros, os vidrinhos,
putos com um apêndice
tosco e visível,
putos com defeito,
com um acessório,
um gozo, a menor
traulitada os desfazia.

As minhas lentes de plástico
(assim me disseram)
eram “inquebráveis”.
Na época, ainda imaginava
matérias inquebráveis.
Como se eu, defeituoso
e afásico, fosse inquebrável.
Assim fiz a demonstração
aos basbaques e às feras,
com o dedo médio
contra o plástico
com mais força ainda,
inquebrável que era.

Aos pequenos golpes
uma lente
treme na armação
e num piparote
saltita no soalho encerado.
A troça desaba.
Como se tivesse mentindo
e fossem frágeis
lentes vulgares
que se partem como se parte
o vulgar vidro.

Só anos mais tarde soube:
o plástico inquebrável
apenas solto,
inquebrável no chão,
fora dos óculos.
Ciência tardia.
Os meus inquebráveis óculos
face à multidão
quebrados como os outros.
Nada é inquebrável
se vacilamos.
O mal acidental
fica catástrofe.
A filosofia soçobra.
Vamos, pela vida fora,
amarfanhados
num equívoco.
Dix ans ? Ne me demandez pas
de souvenirs datés.
Mes premières lunettes.
Le monde maintenant
avec une monture,
un verre, une distance.

Les lunettes divisaient
ceux qui n'en portaient pas
des autres, les binoclards,
les gosses avec un appendice
visible et grossier,
les gosses avec un défaut,
avec un accessoire,
une moquerie, la moindre
grêle de coups les brisait.

Mes lunettes en plastique
(ainsi les disait-on)
étaient « incassables ».
À l’époque, je croyais encore
aux matières incassables.
Comme si moi, déficient
et aphasique, j’étais incassable.
Ainsi en fis-je la démonstration
aux gobeurs et aux nigauds,
avec le majeur
contre le plastique
et plus de force encore,
incassable qu’elles étaient.

Aux plus légers chocs,
un verre
tremble sur sa monture
et une chiquenaude
le fait sauter sur le plancher ciré.
S'ensuivirent des railleries.
Comme si j'avais menti
et qu’elles n'étaient que
de fragiles et vulgaires
lunettes qui se brisent
comme le verre ordinaire.

Je ne l'ai su que bien plus tard :
libéré, seul le plastique
est incassable,
incassable contre le sol,
en dehors des lunettes.
Science tardive.
Mes lunettes incassables
devant la foule
brisées comme les autres.
Rien n’est incassable
si nous tremblons.
Le mal accidentel
devient catastrophique.
La philosophie s'écroule.
Allons affronter la vie,
maltraité par un
malentendu.
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Dora Bassi
Intérieur avec table et lunettes (2001)
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Amável público


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Amável público
Aimable public


O prestidigitador (vocábulo
cesarínico e difícil) era espectacular
demais para o espectáculo,
saíam-lhe flores da vara
 
e pedia ao “amável público”
um voluntário à força
para o fazer, mágico que era,
evaporar-se numa caixa
 
e toda a infância me parece
essas toscas bancadas de circo
nas quais eu olhava para o chão
com medo de um foco de luz.
Le prestidigitateur (vocable
difficile et césarien) était beaucoup
trop spectaculaire pour ce spectacle,
des fleurs sortaient de son chapeau

et il priait son « aimable public »
de lui fournir, serait-ce de force,
un volontaire pour, magicien qu'il était,
le faire s'évaporer dans une boite,

Toute mon enfance alors remonte
sur ces bancs grossiers de cirque
où j'étais assis, regardant vers le sol,
effrayé par les feux des lumières.
________________

Antonio Donghi
Le jongleur (1936)
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Os domingos de Lisboa


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Os domingos de Lisboa
Les dimanches de Lisbonne


«Os domingos de Lisboa são domingos
terríveis de passar», mais terrível
este verso ter quarenta anos.

Tenho menos de quarenta, prazo
de alegrias, mas ao domingo
é p’los domingos que tenho tristeza.

Os domingos em que não soube
e se soubesse não seria diferente,
os domingos de pó e naftalina.

Os domingos sem pão e sem
correio, dia do Senhor
que morreu à sexta-feira.

Os domingos de arrumações,
de matutinos do mês passado,
da sesta hipocondríaca na cama maior.

Os domingos decrescentes,
dia em que se envelhece, missa
para os que são de missa,

futebol para os da bola,
e para as famílias almoços
em melancólicos restaurantes,

parques e lojas onde também
estou, passeando com os olhos
os filhos, saudáveis, dos outros.
« Les dimanches de Lisbonne sont dimanches
terribles à supporter », et plus terrible
encore ces vers ont quarante ans.

J'en ai moins de quarante, date limite
pour les joies, mais le dimanche
c'est par les dimanches que je suis triste

Ces dimanches dont je ne savais rien
et de savoir, eussent-ils été différents
ces dimanches de cendre et de naphtaline.

Ces dimanches sans pain et sans
courrier, jour du Seigneur
qui mourut un vendredi.

Ces dimanches de vide-greniers,
de grasses matinées du mois passé,
de siestes hypocondriaques dans le grand lit.

Ces dimanches décroissants,
de journée où l'on vieillit, de messe
pour ceux qui vont à la messe,

de football pour ceux qui aiment le ballon,
et de déjeuners pour les familles
dans des restaurants mélancoliques,

parcs et magasins où je vais aussi
me promener, flâneur regardant
les enfants en bonne santé des autres.
________________

Seurat
Une baignade à Asnières (1883-1884)
...

Sou um ponto de indefinido...


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Sou um ponto de indefinido...
Je suis un point d'indéfinition...


Sou um ponto de indefinido
Situado nas encruzilhadas da alteridade,
Sou barco sem nome
Rasgado pelos cantos de emoções,
Pelas promessas de coração.
Há uma voz que me chama
Do fundo do rumo
Mas há o trânsito da confusão
Que me impede de partir
E encontrar essa voz.
Houve desde sempre demasiadas janelas,
Demasiados sóis, demasiadas ruas.
Todos os homens precisam de ter
Uma pequenez maior que o seu tamanho
Para que haja uma grandeza nos seus sonhos.
A minha grandeza é demasiado densa
Para que eu possa achar o vento da bússola.
Será a morte o meu encontrar-me?

Je suis un point d'indéfinition
Situé au carrefour de l'altérité,
Je suis un bateau sans nom
Mis en pièces par les récifs des émotions,
Par les promesses du cœur.
Il y a une voix qui m'appelle
Depuis le bout de ma route
Mais les embarras de la circulation
M'empêche de partir
Et de retrouver cette voix.
Il y a toujours eu trop de fenêtres,
Trop de soleils, trop de rues.
Tous les hommes ont besoin d'avoir
Une petitesse plus grande que leur taille
Pour qu'il y ait de la grandeur dans leurs rêves.
Ma grandeur est trop dense
Pour que je trouve le vent de la boussole.
La mort sera-t-elle ma trouvaille ?

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Karina Puente
La ville Dorothée (Les villes invisibles d'Italo Calvino - 1972)
...

Ferro-velho


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Ferro-velho
Ferraille


Terraços inúteis, varandas
das traseiras, arrecadações,
escadas de caracol, marquises
desbotadas, antigas estufas,
barracas, vasos partidos,
paredes abertas, telhas,
ferro-velho, andares vazios,
degraus sem uso, o fosso
do elevador, fechaduras
de portões, gatos, cadeiras,
um sol sem préstimo,
ervas daninhas, um triciclo,
humidade, silêncio, azulejos,
sábado à tarde e o meu corpo.
Terrasses inutiles, vérandas
des arrière-corps, débarras,
escaliers en colimaçon, marquises
défraîchies, anciennes étuves,
baraques, vases brisés,
murs ouverts, tuiles,
ferraille, étages vides,
marches hors d'usage, la fosse
de l’ascenseur, serrures
de portes, chats, chaises,
un soleil sans mérite,
des males herbes, un tricycle,
humidité, silence, azulejos,
samedi après-midi et mon corps.
________________

Le Corbusier
Nature morte à la pile d'assiette et au livre (1920)
...

Alexandria


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Alexandria
Alexandrie


Lisboa não é Alexandria mas
Alexandria não passa de uma metrópole
em versos subida e sublimada, a sua geometria,
as incisões do pequeno desespero.
Dêem-me uma cidade, que esta minha
está cansada e não quero outra,
escadarias em que se desce sempre,
velhas varandas apalaçadas,
dêem-me uma Alexandria do pensamento,
com uma antiguidade a dourar cada hora,
cada entardecer, mas uma antiguidade
falsa, hiperbólica,
subtil de tão imaginada, unreal city.
Lisboa não é Alexandria e está cansada, houve sítios
que conheci, outros ocultos,
percursos que adivinho no avanço
das multidões, dias de festa,
lambris de janelas, amuradas.
Não quero este rio, nem o outro,
heraclitiano, que me oferecem
umas breves obras completas na estante.
Dêem-me uma cidade terrestre, sem posteridade
ou idioma, uma cidade para que eu possa
inaugurar o passado das ruas
e, sem outro propósito, respirar. 
Lisbonne n'est pas Alexandrie mais
Alexandrie n'est rien de plus qu'une métropole
dite en vers relevés et sublimes, et sa géométrie,
les incisions du petit désespoir.
Qu'on me donne une ville qui soit mienne
je suis fatigué et n'en veux point d'autre,
escaliers qui se descendent toujours
vielles et somptueuses balustrades,
qu'on me donne une Alexandrie de la pensée,
avec une antiquité qui l'adorne à chaque heure,
à chaque crépuscule, mais une antiquité
fausse, hyperbolique,
subtile et tellement imaginée, unreal city.
Lisbonne n'est pas Alexandrie, où fatigué, il y a des lieux
que j'ai connus, et d'autres que j'ignore,
des parcours devinés à l'avance
des foules, des jours de fête,
des lambris aux fenêtres, des gréements.
Je ne veux ni ce fleuve, ni l'autre,
héraclitéen, que m’offriraient
des œuvres brèves mais complètes sur l'étagère.
Qu'on me donne une ville terrestre, sans postérité
ou idiome, une cité afin que je puisse
inaugurer le passé de ses rues
et, sans autre propos, respirer.
________________

Giuseppe Sebasti
Alexandrie d'Égypte (1959)
...

Se eu pudesse...


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Se eu pudesse...
Si je pouvais...


Se eu pudesse
ter-te em vez dos versos,
ou ter um verso
em vez de ti,
ou ter os olhos
como os de um gato
para perscrutar a noite
onde isso se decide.
Si je pouvais
t'avoir au lieu de poèmes
ou avoir un poème
au lieu de toi,
ou avoir des yeux
comme ceux des chats
pour scruter la nuit
où cela se décide
________________

Victor Brauner
Chat noir (1940)
...

Paráfrase


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Paráfrase
Paraphrase


Este poema começa por te comparar
com as constelações,
com os seus nomes mágicos
e desenhos precisos,
e depois
um jogo de palavras indica
que sem ti a astronomia
é uma ciência infeliz.

Em seguida, duas metáforas
introduzem o tema da luz
e dos contrastes
petrarquistas que existem
na mulher amada,
no refúgio triste da imaginação.

A segunda estrofe sugere
que a diversidade de seres vivos
prova a existência
de Deus
e a tua, ao mesmo tempo
que toma um por um
os atributos
que participam da tua natureza
e do espaço criador
do teu silêncio.

Uma hipérbole, finalmente,
diz que me fazes muita falta.
Ce poème commence par te comparer
avec les constellations,
avec leurs noms magiques
et la précision de leur dessin,
et puis
un jeu de mots indique
que sans toi l'astronomie
est une science malheureuse.

Ensuite, deux métaphores
introduisent le thème de la lumière
et des contrastes
pétrarquistes existant
dans la femme aimée,
dans le triste refuge de l'imagination.

La deuxième strophe suggère
que la diversité des êtres vivants
prouve l'existence
de Dieu
et de toi, par la même occasion
qui prend un par un
les attributs
participant de ta nature
et de l'espace créatif
de ton silence.

Une hyperbole enfin, dis
que tu me manques vraiment.
________________

Pëtr Končalovskij
Le portrait de Pouchkine (1932)
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Eu amo


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Eu amo
J’aime


Eu amo o teu gravador de chamadas.
Ele não me abandona
e repete vezes sem conta
a tua voz
Je l’aime ton répondeur téléphonique.
car il ne m’abandonne jamais
répétant toujours et sans compter
ta voix
________________

Christo et Jeanne-Claude
Téléphone empaqueté (1962)
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A tua biologia


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A tua biologia
Ta biologie


A tua biologia mantém-me acordado
e ignorante. Sinto medo
e reverência pelos teus mistérios
sublimes e vulgares
como o sexo e o sono,

e depois lembro-me que pertences
a outro e à sua biologia
e que eu não irei nunca
dormir junto do amor
químico do teu ventre.
Ta biologie me maintient éveillé
et ignorant. Je ressens de la peur
et du respect pour tes mystères
sublimes et vulgaires
comme le sexe et le sommeil,

et puis je me souviens que tu appartiens
à un autre et à sa biologie
et que je n'irai jamais
dormir auprès de l'amour
chimique de ton ventre.
________________

Alberto Martini
Portrait de Wally Toscanini (1925)
...

A Balada do Café Triste


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A Balada do Café Triste
La ballade du café triste


Comprei-lhe «A Balada do Café Triste»
depois de quase ter passado por ladrão
de livros, mexendo-lhes sem olhar
para eles enquanto rondava de todos
os lados aqueles olhos que se viam
de qualquer ponto da feira, mesmo
se houvesse obstáculos o verde
atravessava-os, o verde tornava tudo
verde entre mim e ela, e no meio
dessa cor unânime a rapariga
era ainda mais. Pouco importa,
leitor, se houve depois alguma história,
entre homem e mulher não se passa
muito mais: uns olhos que de repente
são necessários e pelos quais passamos
por ladrões de livros ou pior.
Nunca li «A Balada do Café Triste».
Je lui ai acheté « La ballade du café triste »
après être passé pour un voleur de livres,
ou presque, farfouillant, sans un regard
pour eux, les livres alors que tournoyaient
de tous côtés ces yeux qui se voient
de n'importe quel point de la foire,
même s'il y a des obstacles, le vert
les envahissait, le vert devenait tout à fait
vert entre elle et moi, et du milieu
de cette couleur unanime la fille
le devint encore plus. Peu importe,
lecteur, s'il y eut ensuite une histoire,
entre homme et femme, il ne se produit
guère plus que des regards, qui soudain
sont nécessaires et qui nous font passer
pour des voleurs de livres, ou pire.
Jamais je n'ai lu « La ballade du café triste ».
________________

Vincent van Gogh
Nature morte avec des romans français et une rose (1887)
...

Percepção


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Percepção
Perception


Entre mergulhos
uma pedra rasa salta três vezes
na água.
E assim se divide,
assim se parte
o rio. A infância
dum lado. Do outro
a terra firme
onde isto se passou.
Entre les plongées
rasante une pierre saute trois fois
sur l'eau.
Ainsi se divise,
ainsi se partage
le fleuve. L'enfance
d'un côté. De l'autre
la terre ferme
où cela s'est passé.
________________

Meg Walters
Au fond coule une rivière (2020)
...

Memória descritiva


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Memória descritiva
Mémoire descriptive


A sombra dos tectos altos
não deixa respirar. A pintura
esboroada como os ossos.
A moldura verde das portas
na solidão de ferro abandonada.
Serradura nas frestas da madeira.
Gonzos, chaves, uma gaveta
com bocados e uma cama.
Luzes fugazes em jornais antigos.
Ganchos, fios, fendas.
Uma almofada, restos
dum romance francês, o metal
de um candeeiro. Recantos,
esquinas, manchas irregulares,
pratos, móveis trôpegos, uma parede
onde estala a cal. Tábuas pequenas,
traves, bolor num espelho, vidrinhos,
relógios, autocolantes, fechaduras,
uma arca da qual ninguém
se aproxima, pedaços de tecido
alegre e tantas cadeiras.
L’ombre des hauts plafonds
ne permet pas respirer. La peinture
comme les os s'effrite.
Le cadre vert des portes
dans la solitude des fers s'abandonne.
Sciure dans les crevasses du bois.
Gonds, clés, un tiroir
avec des babioles et un lit.
Lueurs fugaces des vieux journaux.
Épingles, fils, fissures.
Un oreiller, des restes
d’un roman français, le métal
d’une lampe. Angles,
recoins, taches irrégulières,
vaisselles, meubles bancals, un mur
où la chaux craquelle. De petites planches,
des traverses, du moisi dans un miroir, sous-
verres, montres, autocollants, serrures,
une arche dont personne
ne s’approche, morceaux de tissu
joyeux et plein de chaises.
________________

Vassily Kandinsky
Ma salle à manger (1909)
...

Homens sem mulheres


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Homens sem mulheres
Hommes sans femmes


Durante meses ou anos (ou,
em todo o caso, um múltiplo
de semanas) trazia debaixo
do braço, com os livros da lei,
Men Without Women,
de Ernest Hemingway.
Hábito exterior de mostrar
leituras ou de passear,
como legendas, frases sintéticas
e duras, não o tolerava
nos outros, mas só em mim,
na minha edição velha
e laranja da Penguin.
Eu não queria que o livro
terminasse, e o plural
do título era um disfarce.
Durant des mois ou des années (ou
en tout cas une multitude
de semaines) il portait sous
son bras, avec les livres de la loi,
Men Without Women,
d’Ernest Hemingway.
Habitude extérieure de montrer
des lectures ou de promener,
comme légendes, des phrases synthétiques
et dures, ne pas le tolérer chez
les autres, mais seulement chez moi,
dans ma vieille édition
orange du Penguin.
Je ne voulais pas que le livre
se termine, et le pluriel
du titre était un déguisement.
________________

Couverture de Hommes sans femmes
de Ernest Hemingway (Éditions Penguin)
...

Ao crepúsculo...


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Poèmes inédits »»
nunorochamorais.blogspot.com (juillet 2024) »»
 
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Ao crepúsculo...
Au crépuscule...


Ao crepúsculo, as casas empalidecem,
Preparando-se para a longa travessia da noite,
Despedem-se com os últimos fulgores das vidraças do sol.
Registo coralífero à luz moribunda,
As casas crescem agora por dentro,
Agitam-se de vozes e crianças,
São inundadas por odores,
Abrem as paredes à lembrança.
Que vidas escondem?
As casas tudo calam,
Libertando, quando consentido,
Monossílabos de janelas abertas ou portas
Ou roupas dispostas ao calor.
São assim as casas, fiéis,
Calorosos túmulos da vida.
Au crépuscule, les maisons pâlissent,
Se préparent pour la longue traversée de la nuit,
Disent adieu avec les dernières lueurs aux carreaux du soleil.
Registre corallien pour un feu mourant
Dès lors de l’intérieur, les maisons grandissent,
Des voix, des enfants qui s'agitent,
Inondées de parfums,
Exposant leurs murs aux souvenirs,
Quelles vies s'y cachent ?
Les maisons se taisent,
Et délivrent, une fois consenti, des
Monosyllabes de fenêtres ouvertes ou de portes
Ou de vêtements mis là pour tenir chaud.
Elles sont ainsi les maisons, fidèles
Et chaleureuses, les tombes de la vie.
________________

Egon Schiele
Soleil au crépuscule (1913)
...

Funerais


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Funerais
Funérailles


Nos funerais encontramos a família.
Nunca fomos tão claros
como no luto
e nas memórias anedóticas
que amenizam o morto.
Que sangue é o teu
para que o meu se assemelhe?
Alguns velhos trazem flores
que já ofereceram nos casamentos
e entre eles decidem
que somos uma família,
conhecem os primos que não
conheço, lamentam a sorte
daqueles cuja sorte é conhecida,
são ainda mais graves
do que nós, e usam
diminutivos carinhosos.
O meu nome far-se-á pó
com o meu corpo, pensa
uma mulher que já é viúva,
há irmãos completamente mudos
e as crianças jogam à cabra-cega.
Seguimos em cortejo
compondo as gravatas,
o vento não percebe que morreu gente.
Dez pessoas acompanham o padre,
os outros já não se lembram
das orações,
dez pessoas pensam
no que têm pela frente,
os outros acompanham o caixão.
O coveiro mais novo
dentro de pouco tempo
enterrará o mais velho.
Lors des funérailles nous retrouvons la famille.
Nous n’avons jamais été aussi clairs
que dans le deuil
et les souvenirs anecdotiques
qui rendent le mort plus avenant.
  Quel sang est le tien
pour qu'au mien il ressemble ?
Certains vieux apportent des fleurs
déjà offertes à des mariages
et décident entre eux
si nous sommes de la famille,
ils connaissent des cousins que je ne
connais pas, se lamentent sur le sort
de ceux dont le sort est connu,
sont encore plus graves
que nous, et font usage
d'affectueux diminutifs.
  Mon nom redeviendra poussière
avec mon corps, pense
une femme déjà veuve,
il y a des frères complètement muets
et des enfants qui jouent à colin-maillard.
Nous suivons le cortège
composé de cravates,
le vent ne remarque pas que des gens sont morts.
Dix personnes accompagnent le prêtre,
les autres ne se souviennent déjà plus
des prières,
dix personnes pensent
à leurs affaires,
les autres accompagnent le cercueil.
Le plus jeune des fossoyeurs
  dans peu de temps
enterrera le plus âgé.
________________

André Derain
Funérailles (1899)
...

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