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Vida de Cristo
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Vie du Christ
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No improvisado salão paroquial
velhas cadeiras desalinhadas anunciavam um filme sobre «a vida de Cristo». Éramos crianças, veraneantes, figueirenses, crianças comungantes mas ainda sem tormenta e com os adultos curiosos ou tomados de fastio fomos, oito da noite, para a vida de Cristo. Mas alguém trocou os filmes ou espalhou carnavalesco engano, e logo na primeira bobine entendemos que não era a Palestina que o facho de luz poeirento projectava no écran tão amador que só podíamos chamar pantalha. E aos poucos entrámos na narrativa. Vera Cruz, western heráldico, napoleónico, quase operático. Morria gente (que ressuscitava fora de campo) e houve quem achasse que não sendo sobre Cristo era a fábula imprópria antes de dormirmos. Mas o acampamento estival das crianças tomava partido, vitoriava, abraçava com braços pequenos o efeito de alienação, as sombras humanas. Julgo que brilhavam no fim os nossos olhos infiéis, belicosos, inimigos de Maximiliano. Esvaída para sempre a surpresa, a pureza, o motim de fascínios, a noite clara. Nunca mais foi a mesma, a vida de Cristo. |
Dans la salle paroissiale improvisée,
de vieilles chaises mal alignées annonçaient un film sur « la vie du Christ ». Nous étions des enfants, des vacanciers sur la plage de Figueira, enfants communiants mais encore sans tourments et avec les adultes curieux ou saisis par l'ennui nous sommes allés, à vingt heures, voir la vie du Christ. Mais quelqu’un échangea les films ou propagea une facétie carnavalesque, et dès la première bobine, nous avons compris qu'il ne s'agissait pas de la Palestine que le rayon de lumière poussiéreuse projetait sur un écran d'un tel amateurisme qu'on ne pouvait le qualifier que d'abat-jour. Et peu à peu, nous entrâmes dans le récit. Vera Cruz, western héraldique, napoléonien, presque opératique. Des gens mouraient (qui ressuscitaient hors champ) et certains pensèrent que, n'étant pas sur le Christ, la fable était inappropriée avant d'aller dormir. Mais le camp estival des enfants prenant parti, acclamait, embrassait de leurs petits bras l’effet d’aliénation, les ombres humaines. Je crois même qu’à la fin ont brillé nos yeux infidèles, belliqueux, ennemis de Maximilien. S'évapora pour toujours la surprise, la pureté, le tumulte de la fascination, la nuit claire. La vie du Christ n’a plus jamais été la même. |
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Affiche du film de Sergio Leone Pour une poignée de dollars (1964) |
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