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Um porto – a putrescência da chegada...
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Un port – l'eau croupie à l'arrivée...
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Um porto – a putrescência da chegada,
Mescla de cânhamo, gasóleo, maresia. Trepidação, gritaria, a água imunda, Mas irisada com os rastos de óleo, Um espelho talvez mais rigoroso. Pestanejamos para habituar os olhos Ao fim da viagem, às cores mais sombrias. Resta saber se teremos de facto viajado, Se nos tisnámos sob sóis bastantes Para nos fazer mudar de pele, Se fugimos às cordas de latitudes, Se há longitudes que nos alcançaram, Se o remisso regresso é só mais um revés, Só mais um grau na translação da angústia. O que saberemos quando se der o leve baque Com que a terra nos recebe? |
Un port – l'eau croupie à l'arrivée,
Mélange de chanvre, de gazole et de varech. Trépidation, criaillerie, l'eau immonde, Mais irisée par des filets d'huile. Un miroir sans doute plus précis. Clignements des yeux pour les habituer En fin de voyage aux couleurs plus sombres. Reste à savoir si nous aurons effectivement voyagé, Si les soleils nous ont suffisamment noircis Pour nous faire changer de peau, Si nous échappons aux filins des latitudes, S'il y a des longitudes qui nous rattrapent. Si l'apathie du retour n'est qu'un revers de plus, Qu'un degré de plus dans le transfert de l'angoisse. Ce que nous saurons lorsque la terre va donner Pour nous accueillir ? le léger à-coup. |
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Claude Gelée dit Le Lorrain Le débarquement de Cléopâtre à Tarse (1642) |
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