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Elogio da Amada
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Éloge de la bien-aimée
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Ei-la que vem ubérrima numerosa escolhida
secreta cheia de pensamentos isenta de cuidados
Vem sentada na nova primavera
cercada de sorrisos no regaço lírios
olhos feitos de sombra de vento e de momento
alheia a estes dias que eu nunca consigo
Morde-lhe o tempo na face as raízes do riso
começa para além dela a ser longe
A amada é bem a infância que vem ter comigo
Há pássaros antigos nos límpidos caminhos
e mortes como antes nunca mais
Ei-la já que se estende ampla como uma pátria
no limiar da nossa indiferença
Os nossos átrios são para os seus pés solitários
Já todos nós esquecemos a casa dos pais
ela enche de dias as nossas mãos vazias
A dor é nela até que deus começa
eu bem lhe sinto o calcanhar do amor
Que importa sermos de uma só manhã e não haver em volta
árvore mais açoitada pelos diversos ventos?
Que importa partirmos num desmoronar de poentes?
Mais triste mesmo a vida onde outros passarão
multiplicando-lhe a ausência que importa
se onde pomos os pés é primavera?
secreta cheia de pensamentos isenta de cuidados
Vem sentada na nova primavera
cercada de sorrisos no regaço lírios
olhos feitos de sombra de vento e de momento
alheia a estes dias que eu nunca consigo
Morde-lhe o tempo na face as raízes do riso
começa para além dela a ser longe
A amada é bem a infância que vem ter comigo
Há pássaros antigos nos límpidos caminhos
e mortes como antes nunca mais
Ei-la já que se estende ampla como uma pátria
no limiar da nossa indiferença
Os nossos átrios são para os seus pés solitários
Já todos nós esquecemos a casa dos pais
ela enche de dias as nossas mãos vazias
A dor é nela até que deus começa
eu bem lhe sinto o calcanhar do amor
Que importa sermos de uma só manhã e não haver em volta
árvore mais açoitada pelos diversos ventos?
Que importa partirmos num desmoronar de poentes?
Mais triste mesmo a vida onde outros passarão
multiplicando-lhe a ausência que importa
se onde pomos os pés é primavera?
La voici qui revient féconde abondante choisie
emplie de pensées secrètes dépourvue d'inquiétudes
Elle vient s'asseoir dès le premier printemps
entouré de sourires avec en son giron des lys
œils-faits-d'ombre de vent de moment
étrangère à ces jours auxquels jamais je ne parviens
Le temps mord son visage aux racines du rire
commence au-delà d'elle et s'éloigne
La bien-aimée est bien l'enfance qui vers moi revient
Il y a d'antiques moineaux sur les chemins clairs
et des morts comme jamais auparavant
La voici, déjà elle s'étend ample comme une patrie
sur le seuil de notre indifférence
Nos aitres sont faits pour ses pieds solitaires
Tous nous avons oublié la maison de nos parents
elle remplit de jours nos mains vides
La douleur est en elle avant que Dieu commence
Il est bon d'éprouver le talon de l'amour
Qu'importe que nous soyons d'un seul matin et qu'il n'y ait plus
d'arbres fouettés par tous les vents ?
Qu'importe si nous partons sous les ruines du ponant ?
Plus triste même est la vie où les autres passeront
multipliant leur absence qu'importe si le lieu
où nous allons est un printemps ?
emplie de pensées secrètes dépourvue d'inquiétudes
Elle vient s'asseoir dès le premier printemps
entouré de sourires avec en son giron des lys
œils-faits-d'ombre de vent de moment
étrangère à ces jours auxquels jamais je ne parviens
Le temps mord son visage aux racines du rire
commence au-delà d'elle et s'éloigne
La bien-aimée est bien l'enfance qui vers moi revient
Il y a d'antiques moineaux sur les chemins clairs
et des morts comme jamais auparavant
La voici, déjà elle s'étend ample comme une patrie
sur le seuil de notre indifférence
Nos aitres sont faits pour ses pieds solitaires
Tous nous avons oublié la maison de nos parents
elle remplit de jours nos mains vides
La douleur est en elle avant que Dieu commence
Il est bon d'éprouver le talon de l'amour
Qu'importe que nous soyons d'un seul matin et qu'il n'y ait plus
d'arbres fouettés par tous les vents ?
Qu'importe si nous partons sous les ruines du ponant ?
Plus triste même est la vie où les autres passeront
multipliant leur absence qu'importe si le lieu
où nous allons est un printemps ?
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Cândido Portinari Enfants sur la balançoire (1960) |
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