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Canção dos óculos pretos
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Chanson des lunettes noires
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Besouro, ou larva,
que amanheceu dentro de uma rosa. Molusco, escondido sob refolhos. Bicho de concha, a quem o destino deu a delícia do obscuro, do escondido do poder ver tudo. Até que, finalmente, o olhar que viu tudo, ora azul, ora verde, porque viu tanta coisa, um dia repousa. A tarde cai ao rosto, que se faz só ruga, como um pensamento já sujo de tinta no horizonte de agosto. Como, sobre areia, cor de sangue, de tarde, que dolorosamente arde, deixa seu rasto, impresso, uma tartaruga. Olhar agora mudo. Dele cai a estrela da noite que carrego. Noite, não de estar cego, mas de ter visto tudo. |
Scarabée, ou larve,
apparu ce matin dans une rose. Mollusque, caché sous des replis. Bête à coquille, à qui le destin a donné le délice de l'obscurité, de la cachette d'où l'on peut tout voir. Jusqu'à ce que finalement le regard qui voyait tout, tantôt bleu, tantôt vert, qui voyait tant de choses, un jour, se repose. Le soir tombe sur son visage, qui n'est plus que ride, comme une pensée déjà tachée d'encre à l'horizon du mois d'août. Comme, sur le sable, couleur de sang, par un soir douloureusement qui brûle, laisse, empreinte, sa trace une tortue Regard dès lors fermé. De lui tombe l'étoile de la nuit que je porte. Nuit, non d'être aveugle, mais d'avoir tout vu. |
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Carlo Levi Autoportrait de profil avec barbe et lunettes (1973) |
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