Aprendiz na oficina da poesia


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Aprendiz na oficina da poesia
À l'apprenti, dans l'atelier de poésie


Não rimes.
Ou rima, se quiseres,
mas não violentes
a palavra.
Não busques ansioso,
qual amante inexperiente,
a palavra.

Espera antes
a sua vinda.

Música e rima
são acessórios dispensáveis:
O poema é outra coisa.

Deixa, pois
que as palavras acordem
na matriz
e caiam maduras.
Áridas ou frias,
secas e imperturbáveis,
orvalhadas, humildes,
estropiadas até,
que sejam precisas,
prenhes de significado.

Espera as palavras.
Elas viajam misteriosas,
desconhecidas ainda,
elas germinam
em ti.

Caem. Juntam-se.
Doloridas, feias
sob o visco placentário,
deselegantes por vezes,
elas procuram-se
e organizam-se.

Juntas transcendem-se,
há algo de íntimo,
coeso e secreto
nelas.

O poema está aí.
Ne rime pas.
Ou bien rime, si tu veux,
mais ne violente pas
la parole.
Ne cherche pas anxieux,
tel un amant inexpérimenté,
la parole.

Attends plutôt
sa venue.

Musique et rime
sont des accessoires indispensables :
Le poème, c'est autre chose.

Laisse
les mots s'éveiller
dans la matrice
et qu'ils tombent, s'ils sont mûrs.
Arides ou frais,
secs ou imperturbables,
couverts de rosée, humbles,
estropiés même,
qu'ils soient précis,
gros de signification.

Attends après les mots.
Ils voyagent mystérieux,
encore inconnus,
ils germent
en toi.

Ils tombent. Se rassemblent.
Douloureux, vilains
sous la glu placentaire,
parfois disgracieux,
ils se cherchent
et s'organisent.

Unis ils se transcendent,
il y a quelque chose d'intime,
cohésif et secret,
en eux.

Le poème est là.
________________

René Magritte
Le miroir vivant
...

Amputação


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Amputação
Amputation


Algo, em mim, está morto.
O lado direito inerte, ausente,
de mim está alheio.
Do lado esquerdo
o fito,
como se a um outro
olhasse.
Metade de mim persiste,
vive,
e contempla algo, ardendo,
estiolando,
que em mim està morto.
Um perfil que apodrece
e eu vivendo
e vendo ausentar-se de mim
algo que em mim está morto
definitivamente.
Une chose en moi est morte.
Inerte, absent, mon côté droit
m'est étranger.
Mon côté gauche
le fixe,
pareil au regard d'un
autre.
Une moitié de moi persiste,
vivante,
et contemple cette chose, ardente
qui s’étiole,
qui est morte en moi.
Un profil qui se décompose
et moi qui vit
et qui voit s'absenter
une chose morte en moi
définitivement.
________________

Francis Bacon
Autoportrait (1972)
...

Tenho na memória...


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Tenho na memória...
J'ai en mémoire...


Tenho na memória, misturados
Na mesma carne de imagens,
Factos e coisas que não aconteceram,
Mas que lembro no tempo e no espaço.
E o que não aconteceu
Não é menos forte que o real,
Subsistem da mesma forma
Na mesma forma,
Com uma diferença:
O que não aconteceu
Não tem um gesto, um sorriso, um passo
Por assombração.
J'ai en mémoire, mélangés
Dans une même chair d'images,
Des faits et des choses qui ne se sont pas produits,
Mais dont je me souviens dans le temps et l'espace.
Et ce qui n'est pas arrivé
N'est pas moins fort que le réel,
Il subsiste de la même manière,
De la même manière
Avec une différence :
Ce qui n'est pas arrivé
N'a pas fait un sourire, pas ou geste
D'envoûtement.
________________

Le Caravage
L'Incrédulité de saint Thomas (1600-1601)
...

A pedra no caminho


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A pedra no caminho
Un caillou sur le chemin


Toma essa pedra em tua mão,
toma esse poliedro imperfeito,
duro e poeirento. Aperta em
tua mão esse objecto frio,
redondo aqui, acolá acerado.
Segura com força esse granito
bruto. Uma pedra, uma arma
em tua mão. Uma coisa inócua,
todavia poderosa, tensa,
em sua coesão molecular,
em suas linhas irregulares.
Ao meio-dia em ponto, na avenida
ensolarada, tu és um homem
um pouco diferente. Ao meio-dia
na avenida tu és um homem
segurando uma pedra. Segurando-a
com amor e raiva.
Prends ce caillou dans ta main,
prend ce polyèdre imparfait,
dur et poussiéreux. Presse
dans ta main cet objet froid,
tout en rondeur ici, acéré là.
Tiens bien serré ce granit
brut. C'est une pierre, une arme
dans ta main. Une chose sans danger,
mais puissante, et tendue
par sa cohésion moléculaire,
par l'irrégularité de ses lignes.
Midi juste sonnant sur l’avenue
ensoleillée, tu es un homme
légèrement différent. À midi
sur l’avenue tu es un homme
tenant un pavé. Le tenant ferme
avec amour et rage.
________________

Joan Miró
Figure qui lance une pierre à un oiseau (1926)
...

Terra de Manuel Bandeira


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Terra de Manuel Bandeira
Le pays de Manuel Bandeira


Também eu quisera ir-me embora
pra Pasárgada,
também eu quisera libertar-me
e viver essa vida gostosa
que se vive lá em Pasárgada
(E como seria bom, Manuel Bandeira,
fugir duma vez pra Pasárgada!).
Entanto, tudo me prende aqui
a este lugar desta cidade provinciana.
Como deixar ao abandono o olhar
luminoso dessa mulher que eu amo?
Quem responderá às inquietas
perguntas de minha filha pequena
(cabelo curto, olhos de sonho)?
Quem, no sereno da noite, para as beijar
com ternura e nos braços acalentar?
E esta vida, este sítio,
e estes homens e estes objectos?
E as coisas que amei e as que esqueci?
E os meus mortos e as doces recordações,
as conversas de café e os passeios no
entardecer fusco da cidade?
E o cinema todos os sábados, segurando
com força a mão de minha mulher?
Eles nem são amigos do rei
e a entrada lá é limitada.
Por isso é que eu não fujo
duma vez, pra Pasárgada.
Moi aussi j'aimerais bien partir
à Pasárgada,
moi aussi j'aimerais me libérer
pour aller vivre cette belle vie
que l'on vit là-bas à Pasárgada
(Et comme ce serait bien, Manuel Bandeira,
de s’enfuir une fois pour toutes à Pasárgada !).
Cependant, tout me retient ici
à ce lieu, dans cette ville de province.
Comment laisser derrière soi le regard
lumineux de cette femme que j’aime ?
Qui répondra aux questions
inquiètes de ma petite fille
(cheveux courts, yeux rêveurs) ?
Qui, dans la nuit sereine, pour les baiser
avec tendresse et la chérir dans ses bras ?
Et cette vie, cet endroit,
et ces hommes et ces objets ?
Et les choses que j’ai aimées et celles, oubliées ?
Et mes morts et mes doux souvenirs,
les conversations de café et les promenades en
ville au crépuscule du soir ?
Et le cinéma tous les samedis, tenant
avec force la main de ma femme ?
Ils ne sont même pas amis du roi
et l’entrée y est limitée.
C’est pour ça que je ne m'enfuis pas
une fois pour toutes à Pasárgada.
________________

Felice Casorati
La famille Consoaro Girelli (1916)
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Ilha dourada


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Ilha dourada
Île dorée


A fortaleza mergulha no mar
os cansados flancos
e sonha com impossíveis
naves moiras.
Tudo mais são ruas prisioneiras
e casas velhas a mirar o tédio.
As gentes calam na voz
uma vontade antiga de lágrimas
e um riquexó de sono
desce a Travessa da Amizade.
Em pleno dia claro
vejo-te adormecer na distância,
Ilha de Moçambique,
e faço-te estes versos
de sal e esquecimento.
La forteresse dans la mer plonge
ses flancs fatigués
et rêve d'impossibles
vaisseaux maures.
Tout n’est plus que rues prisonnières
et maisons vieilles rongées par l’ennui.
Les gens se taisent, ils ont dans la voix
une ancienne volonté de larmes,
pris de sommeil, un pousse-pousse
descend la Travessa da Amizade.
Dans la pleine clarté du jour,
endormie et distante, je te vois
île de Mozambique,
et je t'écris ces vers
faits de sel et d’oubli.
________________

Nicolas de Staël
Fort carré d’Antibes (1955)
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Diagnóstico


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Diagnóstico
Diagnostic


E aqui à sombra de meus dias
apodreço
na consumpção de ocultas
corruptas brasas.
No que queria e afinal não sou,
feneço.
Remotos, discordantes sons
raspam a vidraça.
Do sol raios não me descem ao fundo
dos olhos;
quebram-se na álgida refracção
dos gelos em que mergulho.
Brutais, ululantes, pavorosos sexos de mulher,
hiantes, gritam translúcidas chamas
no roxo manto dum Cristo de memória.
Fantasmas de vivos - não gnomos,
não duendes - sentam-se à minha
beira como aparelhos de raios X.
Pesado, lento, grosso, adocicado,
nojento sangue escorre-me
da sulfurosa boca.
Na decomposição,
total, completo, sou vivo.
Amarga-me, não ela
mas as consoladoras, desejáveis
flores
em que nunca rebentará.
Et ici je pourris à l'ombre
de mes jours
dans la consomption de braises
corrompues et secrètes.
Pour avoir désiré, et à la fin ne pas
être, je m'éteins.
Des sons discordants, lointains
grattent à la fenêtre.
Du soleil, les rayons ne vont pas jusqu'au fond
de mes yeux,
ils se brisent dans l'algide réfraction
des glaces où je plonge.
hululements des sexes de femmes, effrayants
et brutaux, béants, pleurs de flammes translucides
au manteau pourpre d'un Christ de mémoire.
Des fantômes vivants – ni gnomes,
ni gobelins – sont assis à mes
côtés comme des appareils à rayons X.
Pesant, épais, lent, douceâtre,
écœurant s'écoule un sang
de ma bouche sulfureuse.
En décomposition
totale, complète, je suis vivant. C'est
elle qui me remplit d'amertume, non pas elle
mais les fleurs,
consolatrices et désirables
en lesquelles jamais rien ne naîtra.
________________

Mattia Moreni
Autoportrait n°16 (1990)
...

Despedida


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Despedida
Adieu


Tudo entre nós foi dito.
Estamos cansados e tristes
neste outono de folhas pairando
e caindo.
Entre nós as palavras colocam um mundo de
silêncio e vazio estéril.
Os próprios sonhos se encheram de neblinas
e o tempo os amarelece.
Outono decisivo de folhas secas
e bancos abandonados de cimento frio
onde não cantam aves
e o vento desce em brandos rodopios.
Apenas uma vaga angústia presente,
uma saudade sem recomeços,
a lembrança tépida a gelar como
veios de mármore.
Tudo entre nós foi dito,
olhamos o apodrecer do parque,
o vento, o crepitar leve das folhas
e, sem ressentimentos, dizemos adeus
Tout a été dit entre nous.
Nous sommes tristes et fatigués
en cet automne de feuilles qui volent
et tombent.
Entre nous, les paroles rassemblent un monde de
silence et de vide stérile.
Les rêves eux-mêmes se sont remplis de brume
et le temps les a jaunis.
Automne décisif des feuilles sèches
et des bancs abandonnés de ciment froid
où ne chantent pas d'oiseaux
et où le vent descend en mols tournoiements.
Seule une angoisse vague est présente,
regret sans recommencement,
souvenir tiède qui va geler comme
les veines d'un marbre.
Tout a été dit entre nous,
et nous avons regardé la décrépitude du parc,
le vent, le crépitement léger des feuilles
et, sans rancune, nous nous sommes dits adieu.
________________

Umberto Boccioni
Les États d'âme I - Les Adieux, série 2 (1911)
...

Vale quanto lesa


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Correio das Artes (03/2019) »»
 
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Vale quanto lesa
Tant Vale nous lèse


do minério
  não se inclui
no peso bruto
glebas & glebas
 de luto

rios que morreram
   no curso
de um minuto

vales vilas vidas
como insumos
    ou meros
acidentes
   de percurso

com zeros
muitos zeros
à direita do lucro

& o que resta
— um cemitério
   devoluto
(mero
    acidente
  de percurso?)

grandes açougues
  de azougue
pelas frestas

rios defuntos
de defuntas
florestas

(uma hecatombe
a cada monte)

& o peso bruto
dessas mortes
em conluio
    com os zeros
      à direita
    sempre à direita
do lucro

 (este
que prospera
    com as mortalhas
 que entrega

& muito medra
com os crimes
que nega)

este
senhores
o lucro

: para o qual
não existe
corpo insepulto :o lucro

o único
    (embora sujo
de lama & luto

embora mito)

o único o único

     (oh perdoai
  se vos repito)

o único

impoluto
le minerai
   ne doit pas être inclus
dans le poids brut
chez glèbes & glèbes
  en deuil

des rivières vont mourir
   au cours
d'une seule minute

vallées villas vies
matières premières
      ou simples
accidents
   de parcours

avec des zéros
beaucoup de zéros
à la droite du profit

& ce qui reste
— un cimetière
   en friche
(simple
      accident
   de parcours ?)

de grands échaudoirs
   d'assogue
par les brèches

défuntes
rivières de forêts
défuntes

(une hécatombe
à chaque motte)

& le poids brut
de ses morts
en collusion
      avec les zéros
        à la droite
    toujours à la droite
du profit

   (lui
qui prospère
        avec ses housses
   mortuaires délivrées

& qui s'engraisse beau-
coup des crimes
qu'il nie)

lui
mes seigneurs
le profit

: pour lequel
n'existe point de
corps sans sépulture  : le profit

le seul
      (encore souillé
de boue & de deuil

toujours mythique)

le seul l'unique

      (ô pardonnez-moi
   si je me répète)

le seul & unique

impollué
________________

Barrage de Brumadinho (MG)
après la catastrophe du 25 janvier 2019
...

Zero quase


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Ar de arestas (2013) »»
 
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Zero quase
Presque zéro


inútil servir a mesa
aos fantasmas
 
: em minha solidão
elaboro círculos
inutile de servir la table
aux fantômes

: dans ma solitude
j'élabore des cercles
________________

Aldo Romano
Entropie (2008)
...

Elegia


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Ar de arestas (2013) »»
 
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Elegia
Élégie


o inverno quer ficar contigo
neste jardim,
onde um velho dorme.
ainda não são seis horas
e a nuvem
que outrora te acusava
some no azul, desfeita
por teu brilho
que envelhece, é certo,
sem o alarde
dos ventos mesmos
de outrora.

o que procura estar contigo
não te envolve:
espera, agudo, neste jardim
inaugural
entre formigas,
jornais
e o que resta de setembro.

vives uma infância transitória
e teus cabelos cingem,
na cintura, o esboço
de um adeus
que a tua própria ausência configura.
l'hiver auprès de toi veut rester
dans ce jardin,
où dort un vieil homme.
Il n'est pas encore six heures
et le nuage
qui jadis t'accusait
s'efface dans le bleu, offensé
par ton éclat
vieillissant, il est vrai,
sans l'étalage
des vents mêmes
d'autrefois.

ce qui, auprès de toi, cherche à être
ne t'engage pas :
espoir, aigu, dans ce jardin
inaugural
au milieu des fourmis,
des journaux
et des restes de septembre.

tu vis dans une enfance transitoire
et jusqu'à la taille, tes cheveux
ceignent l'ébauche
d'un adieu
que ta propre absence configure.
________________

Daniel Garber
Ombre (1922)
...

O vento epiléptico...


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O vento epiléptico...
Un vent épileptique...


O vento epiléptico
Faz rodopiar a noite,
Os espelhos dormem
E, de ti, nua, emerge a Primavera,
Tal como eu a quero.
Já não há sismos nos alfabetos
Nem violinos rompidos
Que a noite outrora traria.
Desperta em mim a respiração solta
Do sol sobre as praias e prados do Verão,
Dança indiana e doce da luz,
Lenta e tépida,
Tu dormes, acesa.
Un vent épileptique
Fait tournoyer la nuit,
Les miroirs dorment
Et de toi, nue, émerge le printemps,
Tel que j'en ai le désir.
Il n’y a plus de séismes dans nos alphabets
Ni les violons déchirants
Que la nuit nous apportait jadis.
Réveille en moi le souffle libéré
Du soleil sur la plage et les prairies de l’été,
Danse indienne et douce de lumière,
Lente et tiède,
Tu dors, et brûle.
________________

Paul Delvaux
Vénus endormie (1943)
...

Lugar


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Lugar
Place


Nunca tivemos lugar neste mundo.

Ontem amávamos tanto
o que agora esquecemos.

Amanhã venderemos a qualquer preço
o que hoje nos faz
mudar de endereço.

Por isso invejamos aquela árvore:
porque soube
qual era o lugar, porque nele soube
deixar raízes

e em silêncio
levitar.
Jamais nous n'aurons place en ce monde.

Ce que nous aimions tant hier
aujourd'hui nous l'avons oublié.

Demain nous vendrons à tout prix
ce qui désormais nous fait
changer d'adresse.

Aussi nous envions cet arbre
car il savait
quelle était sa place, car il savait
y laisser des racines

et léviter en
silence.
________________

Albrecht Dürer
Étude sur l'épicéa commun (1495-1500)
...

E sobre o deserto


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E sobre o deserto
Et sur le désert


condenação primeira: carregar
os despojos dessa tarde, arrastá-la
para fora do tempo,
enterrá-la onde não haja escape.

como os que buscam no alforje,
entre serpes, o alimento de seus mortos,
também ofertarei meu corpo
às figurações da chuva e do trópico,
também poderei ungir
as cartilagens nulas de seu nome.

e sobre o deserto
e sobre os despojos de tudo
o que restou da tarde em seu transporte
permanece a mesma busca,
incessante, de uma terra mais
profunda e gasta, cada dia mais distante.
première condamnation : charger
la dépouille de cette soirée, la traîner
hors du temps,
l’enterrer là où il n’y a plus d’échappatoire.

pareils à ceux qui cherchent dans leur besace,
parmi les serpes, la nourriture de leurs morts,
j’offrirai ainsi mon corps
aux figurations de la pluie et du tropique,
et ainsi je pourrai oindre
les cartilages nuls de son nom.

et sur le désert
et sur la dépouille de tout
ce qui reste de la soirée en son transport
demeure la même recherche,
incessante, d’une terre plus
profonde et plus pelée, chaque jour plus lointaine.
________________

Sebastiaan Bremer
La forêt engloutie (2023)
...

e retorna o morto...


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e retorna o morto...
et le mort revient...


e retorna o morto
sepulto em cal e número

o que é memória
ressurge em múltiplos
e nos acena agora

e retorna o morto
como se nos visitasse

entra pelo casario
curva-se

imóvel no sobrado
é de todos
nosso mais triste convidado.
et le mort revient
enterré avec chaux et numéro

qu’est-ce la mémoire
resurgi en plusieurs
qui dès lors nous fait signe

et le mort revient
comme s'il nous rendait visite

il entre au hameau
se courbe

immobile devant la villa
il est parmi tous
notre plus triste invité.
________________

Cecily Brown
Tous les cauchemars sont arrivés aujourd'hui (2012)
...

Constelação


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Constelação
Constellation


por incontáveis noites
por dias tão numerosos
quanto léguas de vento
a estibordo
navego o mar que me soterra
busco a ilha prometida
a constelação de ilhas
ou mesmo a terra
— essa
que virá sobre meu corpo
qual cidade
de coisas mortas ou vencidas
coisas nascidas do limbo
crescidas do limbo
para uma qualquer mitologia
que desconheço
au fil de jours si nombreux
et d'innombrables nuits
combien de lieues de vent
à tribord
je navigue submergé par la mer
je cherche l’île promise
la constellation des îles
ou peut-être même la terre
– celle
qui recouvrira mon corps
comme une ville
de choses mortes ou vaincues
choses nées des limbes
grandies dans les limbes
pour une quelconque mythologie
que j’ignore
________________

Francesco Casorati
Bateau éclairé par la lune (1960)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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