O espelho de Borges


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O espelho de Borges
Le miroir de Borges


Em uma jaula de vidro
repousa um homem
que não vê,
mas é visto.

O observam
as coisas inanimadas,
as trevas
e os móbiles
de onde pendem
transluminosas
palavras.

O trem
envolto na bruma azul
do calendário
confunde-se com o homem,
seu sono de mármore,
seu hálito.

Confunde-se com o homem
até a palavra em negro
Fevereiro
o musgo dos números
a pedra dos domingos
em vermelho.

Confunde-se com o homem
tudo o que não vê,
mas o cerca,
o que de fora da moldura
respira e observa.
Dans une cage de verre
repose un homme
qui ne voit pas,
mais qui est vu.

L'observent
les choses inanimées,
les ténèbres
et les mobiles
d’où pendent trans-
lumineuses des
paroles.

Le train
enveloppé par la brume bleue
du calendrier
se confond avec l’homme,
son sommeil de marbre,
son haleine.

Se confond même avec
l’homme sa parole en noir
Février
la mousse des nombres
la pierre des dimanches
en rouge.

Se confond avec l'homme
tout ce qu'il ne voit pas,
mais l'entoure,
ce qui en dehors du cadre
respire et observe.
________________

Victor Brauner
L'orateur (1932)
...

Memória


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Memória
Souvenirs


O meu pai
possuía uma das asas
muito negra
e dele herdei
estas estrelas na testa
e esta noite excessiva.
De minha mãe
lembro apenas
clarins e água
e que cantava
canções de janeiro.
As pedras brancas
do xadrez
deslizam suaves
sobre a asa muito negra
que foi do meu pai
e eis toda a lembrança
que tenho da pátria.
De mon père
l'une de ses ailes
était très noire
et j'ai hérité de lui
ces étoiles sur mon front
et cette nuit excessive.
De ma mère
je ne me souviens que
des trompettes et de l'eau
et qu'elle chantait
des chansons d'été
Les pièces blanches
du jeu d'échec
glissent doucement
sur l'aile très noire
qui appartenait à mon père
et c'est là tout les souvenirs
que j'ai de ma patrie.
________________

Umberto Mastroianni
Joute (1985)
...

Inventário


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Inventário
Inventaire


O armário
esconde coisas insuspeitadas
sol
nudez
tintas
— essa coleção de peças íntimas.

O armário
esconde ideogramas
e sedas chinesas,
e, num canto escuro,
uma cetra.
L'armoire
recèle des choses insoupçonnables
soleil
nudité
coloris
— cette collection de fines lingeries.

L'armoire
recèle des idéogrammes
et des soieries chinoises,
et dans un coin obscure
une cetra.
________________

Giorgio de Chirico
Orphée solitaire (1973)
...

g


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g
g


Era um gato de ébano
estático e mudo:
um gato geométrico
talhando em silêncio
o seu salto mais duro.
Era um gato macio
se visto de perto,
um bicho de carne
ao olho certeiro,
arrepio de sombra
subindo nas pernas,
um lance no escuro,
um tiro no espelho.
O gato era um ato,
uma estátua viva,
uma lâmpada acesa
no umbigo de Alice.
Era um gato concreto
no meio da sala:
era uma palavra
afiando palavras.
Era a fome do gato
e sua pata à espreita,
veludo-armadilha:
uma única letra.
C'était un chat d'ébène
extatique et muet :
un chat géométrique
exécutant en silence
son saut le plus dur.
C'était un gentil chat
à le voir de plus près,
un animal tout en chair
à l’œil infaillible,
une ombre qui frémit
grimpée sur ses pattes,
une ombre qui s'élance,
un éclat dans le miroir.
Ce chat était un acte,
une statue vivante,
Une lampe allumée
au nombril d'Alice.
C'était un chat concret
au milieu de la salle
c'était une parole
affûtée de mots.
C'était un chat affamé,
patte aux aguets,
piège-de-velours :
une lettre unique.
________________

Fortunato Depero
Chat noir (1918)
...

Fotografia de menino


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Fotografia de Menino
Photographie d'enfant


O menino morto
nem fazia conta
do caixãozinho de brinquedo,
do diadema de flores,
nem da roupa de festa
com que a mãe o vestira
num dia ordinário.
Curioso, mirava a máquina,
o olho fixo e estranho da máquina
que o olhava também.

Estava tão limpo e tão lindo
e o verniz dos sapatos
brilhava tanto,
mas o que incomodava de verdade
eram as mãos presas
numa prece que ele não sabia como soltar
e nem deveria, decerto,
pois a mãe poderia vir a ralhar
e seria um aborrecimento enorme.
L'enfant mort
ne se souciait
ni de la petite boîte de jouets,
ni du diadème de fleurs,
ni des vêtements de fête
avec lesquels sa mère l'habillait
les jours ordinaires.
Curieux, il observait la machine,
l’œil étrange et fixe de la machine
qui le regardait aussi.

Il se trouvaitt très propre et très beau,
et le vernis de ses chaussures
brillait très fort,
mais ce qui le dérangeait vraiment
c’était ses mains prises
dans une prière dont il ne savait pas se délivrer
et d'ailleurs, il ne fallait pas qu'il s'en délivre,
car sa mère, c'est sûr, viendrait le gronder
et ce serait alors une énorme contrariété.
________________

Albert Dubois-Pillet
La mort de l'enfant (1881)
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Esta é a sombra de Deus…



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Esta é a sombra de Deus…
C'est l'ombre de Dieu...


Esta é a sombra de Deus
E sinto, por fim,
A minha alma, aflante,
Aportando no corpo.
Aqui, na sombra
Onde uma religião se despe,
Sei que sou tristeza reunida,
Chama densa, oculta,
Rio afogando-se
Sob a ausência da voz,
No caudaloso silêncio
Que em mim ecoa
Como divina resposta.
C'est l'ombre de Dieu
Et je sens, pour finir,
Mon âme en haleine,
Aborder en ce corps.
Ici, dans l'ombre
Où se dévêt la religion,
Je sais, je suis tristesse
Rassemblée, flamme dense
Et cachée, fleuve se noyant
En l'absence d'une voix,
Dans l'abondant silence
qui en moi résonne
Comme une réponse divine.
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Marija Zaric
Cercle rouge avec ombre (2023)
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Déjà Vu


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Déjà Vu
Déjà vu


Olhos que passeiam
pelo boulevard,
pegam o bonde
e imaginam
ou sonham
ou querem
estar no trenzinho caipira.

Olhos que passeiam
pelo boulevard,
tropeçam na calçada
e brincam
ou fingem
ou querem
estar apaixonados.

Olhos que passeiam
pelo boulevard,
fumam um cigarro
tomam um sorvete
assobiam uma cantiga
escrevem um bilhete
cumprimentam outros olhos
e fazem do boulevard
seu eppur si muove.
Des yeux qui se promènent
sur le boulevard,
prennent le tram
et imaginent
ou rêvent
ou aimeraient être
dans le petit train de la caipira.

Des yeux qui se promènent
sur le boulevard,
trébuchent sur la chaussée
et jouent
ou font semblant
ou aimeraient être
amoureux.

Des yeux qui se promènent
sur le boulevard,
fument une cigarette
achètent une glace
sifflent une chanson
écrivent un billet
séduisent d'autres yeux
et font du boulevard
leur eppur si muove
________________

Edvard Munch
Promenade sur Karl Johan (1920-1930)
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Da rotina


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Da rotina
De la routine


Varrer o dia de ontem
que ainda resta pela sala,
o dia que persiste,
quase invisível
pelo chão,
nos objetos
sobre os móveis da sala.
Varrer amanhã
o pó de hoje.
Varrer,
varrer hoje.
(E domingo quebrar nos dentes
o copo
e sua água de vidro.
Segunda, não esquecer:
varrer todos os vestígios.)
Balayer le jour d’hier
qui demeure encore dans la salle,
le jour qui persiste,
presque invisible
sur le sol,
parmi les objets
sur les meubles de la salle.
Balayer, demain
la poussière d'aujourd'hui.
Balayer,
balayer aujourd'hui.
(Et dimanche, se casser les dents sur
la coupe
et son eau de cristal.
Lundi, ne pas oublier sur-
tout de balayer les traces.)
________________

Vilhelm Hammershøi
Intérieur avec jeune femme qui balaie (1899)
...

Darkness


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Darkness
Darkness


A solidão,
essa tempestade,
esse gozo às avessas,
esse jeito de eternidade
que as coisas adquirem
mesmo sendo apenas vidro.
Essas cartas ardendo
no estômago das gavetas,
essas plumas
que surgem quando se apagam
as últimas luzes do dia.
Tudo faz a noite mais longa,
visão de uma sombra
sobre um berço.
Não há resposta
e o labirinto é o falso,
os lábios são falsos,
somente abismo,
absinto verdadeiro.
O sono,
grande placa de cerâmica,
e o tempo,
demônio a ranger sobre o infinito.
La solitude,
cette tempête,
ce plaisir à l'envers,
cette façon d'éternité
que les choses acquièrent
même si elles ne sont que du verre.
Ces lettres brûlantes
au fond des tiroirs,
ces plumes
qui apparaissent quand s'éteignent
les dernières lueurs du jour.
Tout rend la nuit plus longue,
vision d'une ombre
sur un berceau.
Il n'y a pas de réponse
et le labyrinthe est faux,
les lèvres sont fausses,
seulement l'abîme,
l'absinthe véritable.
Le sommeil,
une grande assiette en céramique,
et le temps,
un démon grinçant sur l'infini.
________________

Arshile Gorky
Nocturne, énigme et nostalgie (1933-1934)
...

Cena Suburbana


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Cena Suburbana
Scène suburbaine


Os deuses dos olhos do gato
inquirem a alma da costureirinha
e lambem as mãos do triste:
e quão escuro é o poço
em que mergulham aquelas mãos,
sabem os deuses,
por isso mesmo se aconchegam nelas.

A costureirinha, não,
não lhes dá intimidades
e enxota o gato
que com ardis de homem,
ondula macho entre as suas pernas.
Les dieux de leurs yeux de chat
s'enquièrent de l'âme de la couturière
et lèchent les mains de la triste petite :
comme il est sombre le puits
en lequel plongent ses mains,
les dieux le savent,
aussi se blottissent-ils en elles.

La couturière ne le sait pas, elle
et ne leurs accorde aucune intimité,
elle repousse le chat
qui, avec la hardiesse d'un homme,
ondule viril entre ses jambes.
________________

Lucian Freud
Fille avec son chat (1947)
...

Cartório do 2º ofício


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Cartório do 2º ofício
Greffe du 2° Office notarial


Cato os minutos,
Grãos de milho
Caídos na música
Datilográfica
Do relógio velho
Da parede;
Sementes loiras
De tão sonífera
Claridade
Que só os posso
Contemplar
Com os olhos
Semicerrados;
Óvulos de pó
Que ajunto
No bojo do avental
Para tentar
Saciar a fome
Desse galo voraz,
Desse expediente infindo.
J’égrène les minutes,
Ces grains de maïs
Tombés de la musique
Dactylographiée
De la vieille horloge
Murale ;
Blondes semences
D'une telle clarté
Soporifique
Qu'elles m'obligent
À les contempler,
Yeux mi-ouverts
Mi-fermés.
Ovules poussiéreuses
Amassées dans
La poche de mon tablier
Afin que soit satisfaite
L'insatiable faim
De ce coq vorace
Tout à son labeur sans fin.
________________

Gino Severini
L'infatigable danseuse (1912)
...

Criei em mim os deuses…



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Criei em mim os deuses…
J'ai en moi créé des dieux...


Criei em mim os deuses
Em que não acredito,
Trago em mim o céu e o inferno
E o pecado volúvel
Que não é fronteira entre os dois.
Da forma simples,
Moldei o labirinto
Das lendas, dos segredos;
Trago no verso o súbito lembrar
De toda a mitologia
Que sou eu:
Dividido no fogo de imagens,
Reflexos, ora reais, ora falsos,
De eternos e mortais
De que o poeta é o mesmo orbe.
J'ai en moi créé des dieux
Auxquels je ne crois pas,
Je porte en moi le ciel et l'enfer
Et le péché mobile
Qui n'est pas à la frontière des deux.
Simple dans sa forme,
J'ai modelé le labyrinthe
Des légendes, des secrets ;
J'apporte à mes vers le souvenir soudain
De toute la mythologie
Qui habite en moi :
Divisé par le feu des images,
Reflets, tantôt réels, tantôt illusoires,
D'éternels et de mortels
Dont le poète est la même orbe.
________________

Labyrinthe unicursal
Cathédrale de Chartres, XIII sec.
...

A presença dolorosa do deserto


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A presença dolorosa do deserto
La présence douloureuse du désert


Teu nome
é meu deserto
e posso senti-lo
incrustado
no meu próprio
território
como uma pérola
ou um gesto no vazio
como o amargo azul
e tudo quanto
há de ilusório.

Teu nome
é meu deserto
e ele é tão vasto,
seus dentes tão agudos,
seus sóis raivosos
e suas letras
(setas de ouro e prata
dos meus lábios)
são meu terço
de mistérios dolorosos.
Ton nom
est mon désert
et je peux le sentir
incrusté
dans mon propre
territoire
comme une perle
ou un geste vide
comme le bleu amer
lorsque tout est
devenu illusoire.

Ton nom
est mon désert
et il est si vaste,
ses dents si aiguisées,
ses soleils rageurs
et ses lettres
(flèches d'or et d'argent
de mes lèvres)
sont mon chapelet
de mystères douloureux
________________

Alexandre Calder
Présence graphique (1972)
...

A bicicleta


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A bicicleta
La bicyclette


A bicicleta brilhava no deserto.
Dourada, era um bicho.
Magra, buscava as tetas da mãe
quando se perdeu.
A bicicleta e sua solidez de areia,
sua solidão de ferrugem
e seu olho manso e manso.
Tivera umas asas,
esfinge.
Tivera uma voz,
sereia.
Animal mítico,
pedais, semente, umbigo:
pedaço de sol,
um deus enterrado no deserto.
La bicyclette brillait dans le désert.
Toute d'or elle était animale.
Maigrelette, elle tétait le sein de sa mère
lorsqu'elle se perdit.
La bicyclette et sa solitude de sable,
sa solitude de rouille
et son œil si doux si doux.
Elle avait des ailes
de sphinge.
Elle avait une voix
de sirène.
Animal mythique,
pédales, sucre de canne, ombilic.
morceau de soleil,
une déesse enterrée dans le désert.
________________

Photo de Joan Palau
Passeig Sant Joan, 108, Barcelone « Casa Macaya » (1901)
...

Soneto de Amor


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José Régio »»
 
Cântico Negro (2005, posthume) »»
 
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Soneto de Amor
Sonnet d’amour


Não me peças palavras, nem baladas,
Nem expressões, nem alma... Abre-me o seio,
Deixa cair as pálpebras pesadas,
E entre os seios me apertes sem receio.

Na tua boca sob a minha, ao meio,
Nossas línguas se busquem, desvairadas...
E que os meus flancos nus vibrem no enleio
Das tuas pernas ágeis e delgadas.

E em duas bocas uma língua..., — unidos,
Nós trocaremos beijos e gemidos,
Sentindo o nosso sangue misturar-se.

Depois... — abre os teus olhos, minha amada!
Enterra-os bem nos meus; não digas nada...
Deixa a Vida exprimir-se sem disfarce!
Ne me demande ni paroles, ni ballades,
Ni tournure d'âme ou esprit... Offre-moi ton sein,
Laisse, alanguies, retomber tes paupières,
Et entre tes seins accueille-moi sans crainte.

Entre tes lèvres et les miennes, au milieu,
Nos langues se cherchent, égarées...
Et que mes hanches nues vibrent, quand
Tes jambes, agiles et galbées, m'enlaces.

En nos deux bouches une langue..., - unies,
Nous échangerons baisers, et gémissements,
Lorsque nous sentirons nos sangs se mêler.

Et puis... - ouvre tes yeux, ma bien-aimée !
Enferme-les dans les miens ; sans rien dire...
Laisse la Vie s'exprimer sans frein !
________________

Pablo Picasso
Le baiser (1925)
...

Palavras


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Autre traduction :
José Régio »»
 
Colheita da Tarde (1971, posthume) »»
 
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Palavras
Ces mots


Palavras, atirei-as
Como quem joga pedras, lança flores.
Abriram fendas nas areias,
Suscitaram carícias e furores.
 
Sobre mim recaíram
Pesada de multíplices sentidos.
Tenho os lábios que um dia as proferiram
E os dedos que as gravaram — já feridos.
Tintas de sangue as restituo aos ventos,
Prestidigitador que sou de sons, palavras.
Dá-lhes novos alentos,
Fogo sonoro que em mim lavras!
 
Errantes lá pra solidões imensas
Com asas no seu peso, à recaída,
Me tragam, ágeis, densas,
A resposta final que me é devida.
Ces mots, je les ai envoyés et
Lancés comme des pierres, comme des fleurs.
Ils ont ouvert des fissures dans le sable,
Suscitant caresses et fureur.

Sur moi ils sont retombés
De tout leur poids de significations multiples.
Mes lèvres un jour les ont prononcés
Et mes doigts les ont gravés - déjà meurtris.
Aux vents tachés de sang je les restitue,
Je suis prestidigitateur de sons, de paroles.
Donne-leur un nouveau souffle,
Ô feu sonore, qui brûle en moi !

Errantes là en d'immenses solitudes
Avec le poids de leurs ailes, comme elles retombent,
Qu'elles m'apportent, agiles, et denses,
La réponse finale qui m'est due.
________________

Mel Bochner
Bla, bla, bla (2018)
...

Foste simples, banal…


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Autre traduction :
José Régio »»
 
Colheita da Tarde (1971, posthume) »»
 
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Foste simples, banal…
Tu étais simple, ordinaire...


Foste simples, banal,
Bom, com defeitos, jovial,
E tão pegado à vida,
Que ainda, velho, velho, a não podias crer vivida.

Viveste para as coisas deste mundo,
Que seria melhor
Se o pudesses fazer conforme o teu humor.

Não é por ser teu filho que sou triste,
Demoníaco, angélico, diferente,
Descontente, nevrótico, perverso.

Mas se algo, em mim, resiste
De humildemente humano,
Amigo de viver conforme vai
Vivendo a gente consoante o ano...

A ti o devo, pai!
A ti o devo, se nasci.
E a ti o devo, se inda não morri.
Tu étais simple, ordinaire,
Bon, avec quelques défauts, jovial,
Et si attaché à la vie,
Que, même vieux, vieux, tu n'imaginais pas l'avoir vécu.

Tu as vécu pour les choses de ce monde,
Mais ç'eut été mieux
Si j'avais pu m'accorder à ton humeur.

Ce n'est pas d'être ton fils qui me rend triste,
Démoniaque, angélique, différent,
Mécontent, névrosé, pervers.

Mais s'il est une chose en moi qui résiste
D'humblement humain,
Moi, qui aime vivre au jour le jour,
Vivre comme il convient à nos âges...

C'est à toi que je le dois, père !
Je te dois d'être né.
Et je te dois de n'être pas déjà mort.
________________

Angu Walters
Père et fils (2021)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

A. M. Pires Cabral (44) Adolfo Casais Monteiro (36) Adriane Garcia (40) Adão Ventura (41) Adélia Prado (40) Affonso Romano de Sant'Anna (41) Al Berto (38) Albano Martins (41) Alberto Pimenta (40) Alexandre O'Neill (29) Ana Cristina Cesar (38) Ana Elisa Ribeiro (40) Ana Hatherly (43) Ana Luísa Amaral (40) Ana Martins Marques (48) Antonio Brasileiro (41) Antonio Osorio (17) António Gedeão (37) António Ramos Rosa (39) Antônio Cícero (40) Augusto dos Anjos (50) Caio Fernando Abreu (40) Carlos Drummond de Andrade (43) Carlos Machado (112) Casimiro de Brito (40) Cassiano Ricardo (40) Cecília Meireles (37) Conceição Evaristo (33) Daniel Faria (40) Dante Milano (33) David Mourão-Ferreira (40) Donizete Galvão (41) Eugénio de Andrade (34) Ferreira Gullar (40) Fiama Hasse Pais Brandão (38) Francisco Carvalho (40) Galeria (30) Gastão Cruz (40) Gilberto Nable (48) Hilda Hilst (41) Iacyr Anderson Freitas (41) Inês Lourenço (40) Jorge Sousa Braga (40) Jorge de Sena (40) José Eduardo Degrazia (40) José Gomes Ferreira (41) José Régio (41) José Saramago (40) João Cabral de Melo Neto (43) João Guimarães Rosa (33) João Luís Barreto Guimarães (40) Luis Filipe Castro Mendes (40) Lêdo Ivo (33) Manoel de Barros (36) Manuel Alegre (41) Manuel António Pina (33) Manuel Bandeira (39) Manuel de Freitas (41) Marina Colasanti (38) Mario Quintana (38) Micheliny Verunschk (40) Miguel Torga (31) Murilo Mendes (32) Mário Cesariny (34) Narlan Matos (85) Nuno Júdice (32) Nuno Rocha Morais (492) Pedro Mexia (40) Poemas Sociais (30) Poèmes inédits (301) Pássaro de vidro (52) Reinaldo Ferreira (40) Ronaldo Costa Fernandes (42) Rui Knopfli (43) Rui Pires Cabral (44) Ruy Belo (28) Ruy Espinheira Filho (43) Ruy Proença (48) Sophia de Mello Breyner Andresen (32) Tesoura cega (35) Thiago de Mello (38) Ultimos Poemas (103) Vasco Graça Moura (40) Vinícius de Moraes (34)