Amor orbital


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Amor orbital
Amour orbital


Não preciso
fugir para a Lua
numa viagem
nupcial
na noite sideral.
Ela brilha como
um fruto branco
ao alcance de minha
mão.
O amor move o sol
e “l'altre stelle”
em torno
de nós dois.
Pra que um voo
orbital?
Já os teus olhos
são dois satélites
azuis
em órbita.
Nul besoin
de fuir sur la Lune
en voyage
de noce
dans la nuit sidérale.
Elle brille comme
un fruit blanc
à portée de
main.
L’amour déplace le soleil
et "l’altre stelle"
autour
de nous deux.
Pourquoi un vol
orbital ?
Déjà tes yeux
sont deux satellites
bleus
en orbite.
________________

Ubaldo Oppi
La femme de l'artiste à Venise (détail) (1921)
...

A flauta que me roubaram


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A flauta que me roubaram
La flûte qui m'a été volée


Era em S. José dos Campos.

E quando caía a ponte
eu passava o Paraíba
numa vagarosa balsa
como se dançasse valsa.
O horizonte estava perto.
A manhã não era falsa
como a da cidade grande.
Tudo era um caminho aberto.
Era em S. José dos Campos
no tempo em que não havia
comunismo nem fascismo
pra nos tirarem o sono.
Só havia pirilampos
imitando o céu nos campos.
Tudo parecia certo.
O horizonte estava perto.

Havia erros nos votos
mas a soma estava certa.
Deus escrevia direito
por pequenas ruas tortas.
A mesa era sempre lauta.
Misto de sabiá e humano
o vizinho acordava
tranqüilo, tocando flauta.
Era em S. José dos Campos.
O horizonte estava perto.
Tudo parecia certo
admiravelmente certo.
C’était à S. José dos Campos.

Et quand le pont est tombé
J'ai traversé le Paraíba
sur un bac lentement
comme si je dansais une valse.
L’horizon était proche.
Le matin n’était pas faux
comme celui de la grande ville.
Tout était chemin ouvert.
C’était à S. José dos Campos
à l’époque où il n’y avait ni
communisme ni fascisme
nous empêchant de dormir.
Il n’y avait dans les champs
que des lucioles, imitant le ciel.
Tout semblait aller bien.
L’horizon était proche.

Il y avait eu des erreurs de votes
Mais la somme était juste.
Dieu écrivait comme il faut
par des voies tortueuses.
La table était toujours bien servie.
Mélange de sagesse et d’humain
tranquillement, le voisin
se réveillait, jouait de la flûte.
C’était à S. José dos Campos.
L’horizon était proche.
Tout semblait certain
admirablement certain.
________________

Paul Klee
Petit paysage (1919)
...

Você e o seu retrato


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Você e o seu retrato
Vous et votre portrait


Por que tenho saudade
de você, no retrato,
ainda que o mais recente?
 
E por que um simples retrato,
mais que você, me comove,
se você mesma está presente?
 
Talvez porque o retrato,
já sem o enfeite das palavras,
tenha um ar de lembrança.
 
Talvez porque o retrato
(exato, embora malicioso)
revele algo de criança
(como, no fundo da água,
um coral em repouso).
 
Talvez pela idéia de ausência
que o seu retrato faz surgir
colocado entre nos dois
 
(como um ramo de hortênsia).
 
Talvez porque o seu retrato,
embora eu me torne oblíquo,
me olha, sempre, de frente
 
(amorosamente)
 
Talvez porque o seu retrato
mais se parece com você
do que você mesma (ingrato).

Talvez porque, no retrato
você está imóvel.

(sem respiração...)

Talvez porque todo retrato
é uma retratação.
Pourquoi me manquez-vous
autant, même
dans le plus récent des portraits?

Et pourquoi un simple portrait,
m’émeut-il plus que vous,
alors même que vous êtes présent ?

Peut-être parce que le portrait,
sans l’agrément des paroles,
a un air de remembrance.

Peut-être parce que le portrait
(exact, bien que malicieux)
révèle une chose enfantine
(comme, au fond de l’eau,
un corail qui repose).

Peut-être est-ce l’idée d’absence
que votre portrait fait surgir
placé entre nous deux

(comme un rameau d’hortensia).

Peut-être parce que votre portrait,
même si je suis tourné de biais,
me regarde toujours droit dans les yeux

(amoureusement)

Peut-être parce que votre portrait
vous ressemble plus
que vous-même (ingrat).

Peut-être parce que, dans le portrait,
vous êtes immobile.

(sans respirer...)

Peut-être, parce que tout retrait
est une rétractation.
________________

Amedeo Modigliani
Portrait de Jeanne Hebuterne avec chapeau (1917)
...

O Gato e o Dicionário


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O Gato e o Dicionário
Le Chat et le Dictionnaire


... tigre em miniature.
Maurice Rollinat

Um gato se aproxima. Está com fome.
Abandonado ao deus-dará da rua.
Daqui a pouco, uma roda que significa o universo em seu
 eixo, o esmagará.
Sem que nenhuma estrela ou flor se mude do lugar onde
 está.

Chamo-o para junto do meu corpo.
Aqueço-o com o meu sobretudo londrino.
Os seus olhos são verdes. São mais verdes
que os da mulher que o abandonou na rua
ao passar em seu carro, como uma sereia
montada num peixe.

E como (dada a minha condição pedestre)
jamais poderia eu possuir um tigre de Bengala,
farei, deste gato mosqueado,
o meu tigre, que se conservou criança,
para enfeite do mundo, só dos homens.

Afinal, para a pequena floresta rotativa onde moro,
me basta este minúsculo tigre, ornamental.

Não posso ter um quadro de Van Gogh,
tenho uma cópia.
Não posso ter dois pintarroxos no ar voando
tenho um, na mão.

(Que é a infância senão a alegria de ter uma coisa por
 outra?)

Não tenho as coisas do bazar de Deus,
tenho um dicionário.
Não tenho a mulher que vi na última corrida do Jóquei,
tenho a sua fotografia.

(O segredo da vida não está em a gente
se contentar com uma coisa por outra?)

Em meu dicionário de objetos achados,
o gato é o meu tigre.

(Ah, este gato me dará sempre a ilusão de eu ser menino,
 aqui,
ou caçador de tigres, na África).
... tigre miniature.
Maurice Rollinat

Un chat s’approche. Il a faim.
Abandonné, à la grâce de Dieu, dans la rue.
Une roue qui signifie l’univers sur son axe, d'ici
 peu, va l’écraser.
Sans que nulle étoile ou fleur ne change
 de son lieu.

Je l’appelle à venir près de mon corps.
Je le réchauffe avec mon manteau londonien.
Ses yeux sont verts. Ils sont plus verts
que ceux de la femme qui l’a abandonné dans la rue
en passant dans sa voiture, comme une sirène
montée sur un poisson.

Et comme je ne pourrai jamais (étant donné
ma condition pédestre) posséder un tigre du Bengale,
Je vais faire de ce chat moucheté,
mon tigre, qui a gardé sa taille enfantine,
pour embellir le monde, seulement celui des hommes.

Après tout, pour la petite forêt rotative où je vis,
ce tigre minuscule, ornemental, est suffisant

Je ne peux pas avoir un tableau de Van Gogh,
j’ai une copie.
Je ne peux pas avoir deux rouge-gorges en l'air volant
J’en ai un, dans ma main.

(Qu'est-ce l'enfance si ce n'est la joie d'avoir une chose
 à la place d'une autre ?)

Je n’ai pas les affaires du bazar de Dieu,
j’ai un dictionnaire.
Je n’ai pas eu la femme vue à la dernière course du Jockey,
J’ai pris sa photographie.

(Le secret de la vie n’est-il pas en ce monde
de se contenter d’une chose à la place d'une autre? )

Dans mon dictionnaire d’objets trouvés,
Le chat est mon tigre.

(Ah, ce chat me donnera toujours l’illusion que je suis
 un petit garçon, ici,
ou un chasseur de tigres, en Afrique).
________________

Charles Wysocki
Frédéric le lettré. (1992)
...

Já saudades de tudo...


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Já saudades de tudo...
Déjà tout me manque...


Já saudades de tudo,
Do milagre que as tuas mãos sabiam ser,
Da tua graça que realmente amanhece,
Saudades de ser possível pensar
Na possibilidade das coisas que não vivemos,
Saudades do teu calor no meu casaco
E de um frio que não mais terei,
Saudades de uma chuva que ouvi contigo,
De livros na tua voz,
O sal vagamente lírico de uma tristeza
Que se foi tornando mais obscura,
Que se adensou e não passa.
Saudades de uma cidade,
O mar, o rio e a bruma,
Saudades do teu beijo misturado
Com vinho quente, ou chocolate, ou canela
Saudades do meu nome na tua boca,
O nome que, agora, cansado, de flanco,
Morre algures em ti.
Déjà tout me manque,
Le miracle que tes mains savaient être,
Ta grâce qui réellement s'éveille,
Me manque, cette faculté de penser à de
Possibles choses que nous n'avons pas vécues.
Me manque, ta chaleur sous mon manteau
Et ce froid que je n’aurai plus à éprouver
Me manque, la pluie entendue avec toi,
Ta voix lisant mes livres,
Le sel vaguement lyrique d'une tristesse
Qui peu à peu s'assombrit,
S’appesantit sans vouloir disparaître.
Me manque, une ville,
La mer, la rivière et la bruine,
Me manque, ton baiser mêlé
De vin chaud, de chocolat, ou de cannelle
Et mon nom me manque sur tes lèvres,
Ce nom qui, maintenant, fatigué, couché
Sur le flanc, meurt en toi.
________________

Jens Fänge
Transpositions - (2020)
...

Depois de tudo


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Depois de tudo
Après tout


Mas tudo passou tão depressa.
Não consigo dormir agora.

Nunca o silêncio gritou tanto
nas ruas da minha memória.

Como agarrar líquido o tempo
que pelos vãos dos dedos flui?

Meu coração é hoje um pássaro
pousado na árvore que eu fui.
Mais tout s’est passé si vite.
Je ne peux plus dormir.

Jamais le silence n’a autant crié
par les rues de ma mémoire.

Comment agripper le temps liquide
qui s'enfuit en vain entre tes doigts ?

Mon cœur est aujourd’hui un oiseau
qui s'est posé sur l'arbre que je fus.
________________

Marc Chagall
La forêt enchantée (1945)
...

Visita à casa paterna


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Visita à casa paterna
Visite à la maison paternelle


O flautim do meu sangue soluça
diante de uma fotografia.
As folhas vestem de perguntas
verdes o silêncio.

Ouve-se o musgo caminhar, no muro,
entre as formigas.
A única coisa quieta
é a pedra
que me taquigrafa as palavras
e as rugas.
La flûte de mon sang verse des sanglots
devant cette photographie.
Les feuilles habillent le silence
de vertes interrogations.

On entend la mousse qui marche sur le mur,
au milieu des fourmis.
La seule chose tranquille
est la pierre
qui sténographie les paroles
et les rides.
________________

Vassily Kandinsky
Bild mit Haüsern (Peinture avec maisons - 1909)
...

Sob um guarda-chuva


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Sob um guarda-chuva
Sous un parapluie


1
As luzes caíram trêmulas, na calçada.
E escorrem líquidas.

São luzes de todas as cores,
em pequenos naufrágios sobre o asfalto.

Se eu pudesse gemer como este vento,
como diria o poeta. . .
E abro o pequeno céu com asa de morcego
mas chove em mim pelo vão de uma estrela.

A chuva me dá, sempre, uma sensação de raiz.
Tenho a impressão de estar coberto
de folhas verdes, espirrando água.
O mar estronda, carregado de prata
e peixes.
E eu logo penso em meu pai, lavrador.
Roupa cheirando chuva, o cabelo escorrido na testa.
Os sapatos no barro.
A chuva, para ele, era uma festa com arco-íris
ou sem arco-íris.

Pássaro branco sob o guarda-chuva
em exercício de ficar parado
sinto-me preso entre os quatro pontos cardeais
desta esquina pingando horas.
Nada mais falso do que um boletim meteorológico.

Ganhou da lua e da minha esperança.
Onde estarão os pequeninos barcos de papel de minha
 infância?
Estarão jogados, como objetos já sem uso
no cemitério dos navios mortos?

Penso na seca do Nordeste
no país das fatalidades cíclicas e dos contrastes
entre a rosa do sol e o Dilúvio.
A rosa do sol escondida no abismo do mapa
inteiramente cor de cinza.
A sensação da ausência, a árvore da chuva
desfeita em galhos torrenciais.
E eu, aqui, a afogar-me em água e, lá, o Nordeste de
 rosto enxuto.

2
O céu me atrai, porém a terra — com este cheiro
de chuva —
me dá uma sensação de raiz.

A terra pode mais que o céu, quando a chuva
me molha a memória, me fecunda,
e eu sinto peixes e orquídeas no corpo.
Mas enquanto a chuva cai, torrencial,
e o vento a arrasta pelos cabelos de prata,
fico pensando, sob o meu guarda-chuva.

Penso que é absurdo comparar com a chuva
as nossas lágrimas (isso é demais, ó poeta).
Lágrimas quentes, que nos queimam os olhos,
e caem por dentro sobre ocultas feridas,
com este choro sem sal.

Além disso, os problemas municipais já esquecidos
e os nacionais, também, renascem, sob a chuva.
Os automóveis gritam, pedindo passagem,
uns roucos, outros tocando um começo de música.
Discutem prefeitura e tarde escura
a eterna questão do trânsito.
Um trovão quis contar-me um violento segredo
mas soletrou, apenas. Que monstruosa verdade
não terá ele pretendido dizer-me?

3
Deus rabiscou no espaço uma palavra de fogo
que não pude entender, por não saber hebraico,
mas que deve estar escrita em alguma passagem da
 Bíblia.
Onde terá caído esta faísca elétrica?

O que vale, pra mim, é que a casinha pequenina
onde nasceu o nosso amor, tem um coqueiro ao lado.

E se Franklin inventou pára-raios de luxo
para os arranha-céus, Deus botou um coqueiro
para servir de pára-raios junto à casa do pobre.
Dia sem céu.
(Nisto um transeunte
 
saiu correndo, atrás do seu chapéu)
1
Les lumières tombent tremblantes sur le trottoir.
Et liquides s'écoulent.

Ce sont des lumières de toutes les couleurs,
de petits naufrages sur l’asphalte.

Si je pouvais gémir pareil à ce vent,
comme disait le poète...
Et j’ouvre un petit ciel aux ailes de chauve-souris
Mais il pleut sur moi par l'embrasure d’une étoile.

La pluie me donne toujours une sensation de racine.
J’ai l’impression d’être couvert
de feuilles vertes, éclaboussé par une eau.
La mer gronde, chargée d’argent
et de poissons.
Et bientôt je penserai à mon père, qui est fermier.
Linge sentant la pluie, cheveux effondrés sur la tête.
Les chaussures dans la boue.
La pluie, pour lui, était une fête, avec ou sans
arcs-en-ciel.

Oiseau blanc sous le parapluie
s'exerçant à rester immobile
je me sens coincé entre les quatre points cardinaux
dans cet endroit dégoulinant d'heures.
Rien de plus faux qu’un bulletin météorologique.

Il a gagné la lune et mes espoirs..
Où sont-ils les petits bateaux en papier de mon
 enfance ?
Ont-ils été joués, comme des objets déjà inutiles
au cimetière des navires morts ?

Je pense à la sécheresse du Nordeste
au pays des fatalités cycliques et des contrastes
entre la rose du soleil et le Déluge.
La rose du soleil cachée dans l’abîme de la carte
entièrement couleur de cendre.
Le sentiment de l’absence, l’arbre de pluie
dissous en branches torrentielles.
Et moi, ici, je me noie dans l’eau et là, le Nordeste
 est asséché.

2
Le ciel m’attire, mais la terre - avec cette odeur
de pluie –
elle me donne une sensation de racine.

La terre peut plus que le ciel quand la pluie
mouille ma mémoire, et me féconde,
je sens poissons et orchidées en mon corps.
Mais tandis que la pluie tombe,
et que le vent la traine par ses cheveux d’argent,
je me mets à penser sous mon parapluie.

Je pense qu’il est absurde de comparer nos larmes
avec la pluie (ô poète, c'est beaucoup trop).
Des larmes chaudes, qui brûlent nos yeux,
et tombent de l’intérieur sur des blessures cachées,
avec ce pleur qui n'a pas de sel.

En outre, les problèmes municipaux déjà oubliés
et aussi les nationaux, renaissent sous la pluie.
Les automobiles crient, réclament le passage,
rauques pour certains, début de musique pour d'autres.
On discute préfecture et sombre soirée
la question éternelle de la circulation.
Un orage a voulu me dire un violent secret
mais il fut à peine épelé. Quelle monstrueuse vérité
n'avait-il pas l'intention de me dire ?

3
Dieu a griffonné dans l’espace une parole de feu
que je ne pouvais comprendre, ne sachant pas l’hébreu,
Mais qui devait être écrit en quelque passage de
 la Bible.
Où va-t-elle tomber cette étincelle électrique ?

Ce qui compte pour moi, c’est que la petite maison
où notre amour est né, a un cocotier sur le côté.

Et si Franklin inventa des paratonnerres de luxe
pour les gratte-ciels, Dieu a mis un cocotier
pour servir de paratonnerre près de la maison du pauvre.
Jour sans aucun ciel.
(De là, un piéton

sort en courant, après son chapeau)
________________

Henri Cartier-Bresson
Place de l’Europe, derrière la gare Saint-Lazare (1932)
...

O canto da Juriti


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O canto da Juriti
Le chant de la Juriti


Eu ia andando pelo caminho
em pleno sertão, o cafezal tinha ficado lá longe...
Foi quando escutei o seu canto
que me pareceu o soluço sem fim da distância...
 
A ânsia de tudo o que é longo como as palmeiras...
A saudade de tudo o que é comprido como os rios...
O lamento de tudo o que é roxo como a tarde...
O choro de tudo o que fica chorando por estar longe...
bem longe.
J’allais marchant sur le chemin
en plein sertão, les caféières étaient là-bas, au loin...
alors j'entendis ton chant
qui ressemblait au sanglot sans fin de la distance...

L'envie de tout ce qui s'étend comme les palmiers...
La nostalgie de tout ce qui serpente comme les rivières...
Le regret de tout ce qui est violet comme le soir...
Les pleurs de tout ce qui fond en larmes d’être loin...
si loin.
________________

Cândido Portinari
Le producteur de café (1939)
...

Não sou o herói do dia


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Não sou o herói do dia
Je ne suis pas le héros du jour


Não sou o herói do dia.
A vida me obrigou
a comparecer, sem convite, ao banquete,
em que me vejo, agora, erguendo a taça,
não sei a quem.
Soldado que lutou sem querer, por força
do original pecado, e em cujo peito não fulgura,
até hoje, nenhuma
condecoração.

Não sou o herói do dia. Passei pela vida
como quem passa
por um jardim público, onde há uma rosa proibida
por edital.
A rosa de ninguém, a rosa anónima
que aparece jogada sobre o túmulo
do desconhecido, todas as manhãs.

É bem verdade que, em menino, eu possuía uma banda
 de música
que tocava no circo, acompanhava enterro,
que tomava parte em procissão de encontro
e nos triunfos da legalidade.
Hoje, porém, - pergunto -, onde o pistão, o bombardino,
 o saxofone, a flauta, a clarineta,
os instrumentos todos dessa banda de música?
Todos quebrados, os respectivos músicos caídos
num só horizonte.
Minha banda de música, se existe,
é agora
de homens descalços e instrumentos mudos.

Não sou o herói do dia.

Ah, o silêncio
de alguns amigos que deviam falar e não falam.
O grande silêncio
da banda de música que devia tocar e não toca.
O silêncio espantoso
de quem devia estar gritando
desesperadamente, e ficou quieto.
E ficou quieto, sem explicação.
Maestro, não é hora de tocar-se o hino nacional?

Ah, positivamente,
não sou o herói do dia!
Je ne suis pas le héros du jour.
La vie m’a obligé
à assister, sans invitation, au banquet,
où je me vois maintenant, levant ma coupe
à je ne sais qui.
Un soldat qui s'est battu sans l'avoir voulu, à cause
du péché originel, et sur la poitrine duquel,
à ce jour, aucune
décoration ne brille.

Je ne suis pas le héros du jour. J’ai vécu ma vie
comme celui qui passe
par un jardin public, où il y a une rose interdite
par décret.
La rose de personne, la rose anonyme
que l'on voit là jetée sur la tombe
de l’inconnu, tous les matins.

Il se trouve que j'appartenais, étant petit, à un groupe
  de musiciens
qui jouait au cirque, assistait aux funérailles,
participait aux processions
et aux triomphes de la légalité.
Mais aujourd’hui - je me demande -, où sont l’euphonium ou
 tuba ténor, le piston, le saxophone, la flûte, la clarinette,
Tous les instruments de ce groupe de musique ?
Tous brisés, et leurs musiciens respectifs tombés
sur le même front.
Mon groupe de musique, s’il existe,
est maintenant
celui des hommes pieds nus et des instruments muets.

Je ne suis pas le héros du jour.

Ah, le silence
de certains amis qui devraient parler et ne le font pas.
Le grand silence
de ce groupe de musique qui devrait jouer et ne joue pas.
Le silence stupéfiant
de ceux qui devraient crier
désespérément, et reste silencieux.
Et restent ainsi sans explication.
Maestro, n’est-il pas l'heure de jouer l’hymne national ?

Ah, décidément,
Je ne suis pas le héros du jour !
________________

Nicolas de Staël
Les musiciens - Ricordo di Sidney Bechet (1952-1953)
...

Anoitecer


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Anoitecer
Tombée de la nuit


Homem, cantava eu como um pássaro
ao amanhecer. Em plena unanimidade
de um mundo só.
Como, porém, viver num mundo onde todas as coisas
tivessem um só nome?
 
Então, inventei as palavras.
E as palavras pousaram gorjeando sobre o rosto
dos objetos.
 
A realidade, assim, ficou com tantos rostos
quantas são as palavras.
 
E quando eu queria exprimir a tristeza e a alegria
as palavras pousavam em mim, obedientes
ao meu menor aceno lírico.
 
Agora devo ficar mudo.
Só sou sincero quando estou em silêncio.
 
Pois, só quando estou em silêncio
elas pousam em mim — as palavras —
como um bando de pássaros numa árvore
ao anoitecer.
Homme, j'ai chanté comme un oiseau
dès l’aube. Dans la pleine unanimité
d’un seul monde.
Mais comment vivre dans un monde où toutes les choses
n'ont qu'un seul nom ?

J’ai inventé alors les mots.
Et les mots qui grisolent, se sont posés sur le visage
des objets.

Ainsi la réalité a pris autant de visages
qu'il y avait de mots.

Et quand j'ai voulu exprimer la tristesse et la joie,
les mots se sont posés à mes côtés, obéissant
au moindre de mes gestes lyriques.

Maintenant je dois rester muet.
Je ne suis sincère que lorsque je suis silencieux.

Seulement lorsque je suis silencieux,
ils se posent sur moi — les mots —
comme une volée d’oiseaux sur un arbre
à la tombée de la nuit.
________________

Joan Miró
Paysage catalan - Le chasseur (1924)
...

Acrobatismo


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Acrobatismo
Acrobaties


Parou o vento. Todas as árvores
quiseram ver o salto original.
Então,
quedaram-se todas
com os seus anéis azuis de orvalho,
e os seus colares de ouro teatral,
prestando muita atenção.
Foi como se um silêncio fofo de veludo
começasse a passear seus pés de lã por tudo.
Nisto uma folha
sai, muito viva, de uma rama,
e vai cair sem o menor rumor
sobre o tapete de grama.
É um louva-a-deus lépido e longo
que se jogou de um trapézio
como um pequeno palhaço verde
e lá se foi, a rodopiar,
às cambalhotas
no ar.
Le vent s'est arrêté. Toutes les plantes
voulaient voir le saut original.
Aussi,
elles se sont toutes figées
avec leurs anneaux bleus de rosée,
et leurs colliers d'or théâtral,
en prêtant une grande attention.
Il y eut comme un silence ramolli de velours
qui commença à poser ses pieds de laine partout.
Puis une feuille
quitta, bien vivante, une branche
et tomba sans le moindre bruit
sur le tapis de graminées.
Ce fut, longue et agile une mante
qui se jeta d'un trapèze
comme un petit clown vert
et elle s'en alla, tourbillonnante
avec des cabrioles
en l'air.
________________

Becca Stadtlander
Mante religieuse (2006)
...

Reúno toda a memória...


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Reúno toda a memória...
Je rassemble tous les souvenirs...


Reúno toda a memória
Onde quero que entres 
Sem que eu precise de falar
Ou sequer lembrar:
Há demasiada viagem
Entre a memória e os lábios.
Je rassemble tous les souvenirs
Où je veux que tu entres
Sans que j'aie besoin de parler
Ni même de me souvenir :
Il y a trop de voyages
Entre la mémoire et les lèvres.
________________

Keith Haring
Labyrinthe (1989)
...

A outra vida


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A outra vida
L’autre vie


Não espero outra vida, depois desta.
Se esta é má
Por que não bastará aos deuses, já,
A pena que sofri?
Se é boa a vida, deixará de o ser,
Repetida.
Je n'espère pas une autre vie, après celle-ci
Car si elle était mauvaise,
Pourquoi la peine que j'y ai souffert
ne suffirait-elle pas aux dieux ?
Si elle était bonne, répétée, elle
cesserait de l'être
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Matthew Wong
Éternel retour (2017)
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Os olhos da fotografia


Nom :
 
Recueil :
 
Autre traduction :
Cassiano Ricardo »»
 
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Os olhos da fotografia
Les yeux de la photographie


Ela perdeu na guerra o filho
mas guardou-lhe a fotografia
olhando de frente.
Guardou, principalmente,
os olhos da fotografia
por onde o morto olha de frente
(depois de tanta luta)
o mundo em que vivemos.

Todo morto é mais sincero
do que quando vestido de palavras.
A vida é, quase sempre,
uma falsificação das coisas.
Assim, o da fotografia
cuja malícia é olhar de frente
(depois de tanta luta)
adquiriu uma maior verdade.
Maior, depois de fria.
A ausência da fala humana
lhe dá o prestígio da sinceridade
absoluta.
Os olhos da fotografia seguem-na,
de frente –
olhos por onde o morto espia
insistentemente
a sua mãe e o mapa-mundi.
Elle a perdu son fils à la guerre
mais a gardé une photographie de lui
regardant de face.
Elle a retenu, principalement,
les yeux de la photographie
dans laquelle le mort regarde en face
(après tant de combats)
le monde où nous vivons.

Tout mort est plus sincère
lorsqu'il n'est pas vêtu de mots.
La vie est presque toujours,
une falsification des choses.
Aussi, celui de la photographie
dont la malice est de regarder en face
(après tant de combats)
a acquis une plus grande vérité.
Plus grande, dès lors qu'elle est froide.
L'absence d'une parole humaine
lui confère le prestige d'une sincérité
absolue.
Les yeux de la photographie la suivent,
de face –
yeux par lesquels le mort épie
avec insistance
sa mère et la carte du monde.
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Gustav Jäger
Portrait du soldat (dessin) (1917)
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