João Cabral e os rios


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João Cabral e os rios
João Cabral et les rivières


Soubeste que um leito seco de rio
de todo nunca se encontrava vazio,

que há nesse leito a nudez, tu disseste,
que se aumenta quando o verão a veste,

que um rio só esta vazio quando
de seu própio sonho ele for secando,

que um rio será sempre grande em nós,
quando o soubermos sem nascente ou foz.

Só tu compreendeste, amigo, que um rio,
embora seco, nunca está vazio.
Tu savais que le lit d'une rivière
asséchée n'est jamais tout à fait vide,

qu'il y a une nudité dans ce lit, tu le disais,
qui s'agrandit lorsque l'été l'habille,

qu'une rivière ne peut être vide avant
que son rêve lui-même ne soit tari,

qu'une rivière sera toujours grande en nous
et nous savons qu'elle n'a ni source ni estuaire.

Toi seul mon ami tu l'as compris, une rivière
bien qu'asséchée n'est jamais vide.
________________

Où commence la rivière, documentaire sur Cão sem plumas,
une chorégraphie de Déborah Colker (2021)
...

Já que todo solo é materno


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Já que todo solo é materno
Puisque tout sol est maternel


leva o teu ouvido
ao chão

a dureza do mundo
te exilou há muito
do real convívio

os barulhos do mundo

escuta o tempo
que transcende
os calendários

e que te espera
em sigilo
sob o lençol de todas as idades

feito uma árvore
no porão

baixa o teu ouvido
e esquece

essa calma
que atravessa
a soleira e o século

para testemunhar
teu coração
que envelhece
pose ton oreille
contre le sol

la dureté du monde
t’a exilé depuis longtemps
de la vraie camaraderie

le bruit du monde

écoute le temps
qui transcende
les calendriers

et qui en secret
t’attend
sous le linceul de tous les âges

pareil à l'arbre
souterrain

enfouis ton oreille
et oublie

ce calme
qui traverse
le seuil et le siècle

pour témoigner
de ton cœur
qui vieillit
________________

Ronan Barrot
Arbre paysage
(2008)
...

Confissão


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Confissão
Confession


Sejamos sinceros, meu bem,
dispamos o pijama
das mitologias:

a eternidade não conhece o amor.

O amor também não sabe
verdadeiramente
o que é o amor

e, no fundo, nós nunca acreditamos muito
em parto
sem dor.
Ma chère, soyons honnêtes,
ôtons le pyjama
des mythologies :

l'éternité ne connait pas l'amour.

L'amour non plus ne sait pas
véritablement
ce qu'est l'amour

et,au fond, jamais nous ne croyons vraiment
aux accouchements
sans douleur
________________

Théo Tobiasse
Cristal taillé en forme de femme (1927-2012)
...

Como se máscara houvesse


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Como se máscara houvesse
Comme s’il y avait un masque


Não tem sentido
me lançar assim
sobre teu corpo,

sabendo em ti
a cada vez
os cômodos todos.

Todos os cômodos
do teu corpo.

Como se máscara houvesse,
e tão funda,
por sob o rosto.

Não tem sentido
buscar sentido
onde apenas corpo:

matéria
sem linguagem, céu
cavado no osso,

harmonia que ouço
a leste de mim,
em desacordo.

Fruta que só me entrega
seu sabor
quando me mordo.

Assim é o mundo
que leio, a partir
de teu corpo.
Cela n'a pas de sens
de me jeter ainsi
sur ton corps,

si en toi je reconnais
à chaque fois
toutes les pièces.

Toutes les pièces
de ton corps.

Comme s’il y avait un masque
et très profond,
sous ton visage.

Il n'y a pas de sens
à chercher du sens
où seul existe un corps :

matière
sans langage, ciel
creusé dans l’os,

harmonie entendue
à l’est de moi-même,
en désaccord.

Un fruit qui ne m'offre
son goût
que si je le mords.

Ainsi est le monde
que je lis, à partir
de ton corps.
________________

Nora Berman
Ondulations (2016)
...

Como existir


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Como existir
Comment exister


há coisas que não tiveram
como existir

por isso ficam
sempre morrendo

por isso
são apenas um hiato
entre duas mortes

uma em processo
outra definitiva

há coisas
que quando as sonhamos
já morreram

por isso ostentam esse ar
de quem está sempre
de partida

para nenhuma vida
Il y a des choses
qui ne parviennent à exister

aussi sont-elles
toujours en train de mourir

aussi ne sont-elles
qu'un hiatus
entre deux morts

l'une en cours
l'autre définitive

il y a des choses
qui sont déjà mortes
alors qu'on les rêve encore

aussi arborent-elles cet air
de celles qui sont toujours
en partance

pour aucune vie
________________

Jean Calogero
Migration (1975-1980)
...

Cinco exercícios finais


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Cinco exercícios finais
Cinq exercices pour finir


Primeiro: abrir bem a boca
para provar o dia.

Demasiado doce, escuro?
 
Segundo exercício: respirar fundo
até sentir um sino.
Dois badalos
é sinal de domingo.

Terceiro: tocar com a falange esquerda
uma das sete pontas da aurora
até doer o azul - e bem doído.

Quarto: olhar avesso, olhar para dentro
e ver o menino que corre
sobre a ponte.

Quinto: ouvir o arrasto
da hora, suas engrenagens
e, ao centro, todas as outras horas
em que estivestes nascendo.

Em que estivestes nascendo
para esses inúteis exercícios.
Primo : bien ouvrir la bouche
pour goûter au jour.

Trop doux, trop sombre ?

Deuxième exercice : respirer à fond
jusqu’à entendre un carillon.
Deux battements,
il s'agit de dimanche.

Tertio : toucher avec la phalange gauche
une des sept pointes de l’aube
jusqu’à faire mal au bleu - et bien mal.

Quarto : regarder à l’envers, regarder au dedans
et voir l'enfant qui court
sur le pont.

Quinto : écouter l'échappement
de l’heure, ses engrenages
et, au centre, toutes les autres heures
où tu étais en train de naître.

Où tu étais en train de naître
pour ces exercices inutiles.
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Man Ray
Les heures heureuses (1972)
...

A noite, ampla de fogos


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A noite, ampla de fogos
La nuit, envahie de feux


e houve um vulto
que desceu com a noite.
e houve a noite, ampla
de fogos, e em cuja fonte
as milícias vêm beber
o sumo e o pranto.
eis que um sino rompeu
a soleira do sono.
lá vêm as carregadeiras com seu rol de mortos
e o silêncio defendido
pelas armas.
e o medo.
na calma do quarto
o assombro rompe
- junto dele uma criança
com os olhos sob a treva.
e onde o gesto do irmão
sufoca a efígie
de uma nova execução.
et il y eut une ombre
qui descendit avec la nuit.
et il y eut la nuit, envahie
de feux, et à la source de laquelle
les milices vinrent s'abreuver
des sucs et des pleurs.
voici qu'une cloche transperce
le seuil du sommeil.
vinrent alors les excavatrices avec leurs lots de morts
et le silence interdit
par les armes.
et la peur.
dans le calme de la chambre
surgit une épouvante
– les yeux d'un enfant près d'elle
se couvrirent de ténèbres.
et d'un seul geste son frère
étouffa l’effigie
d’une nouvelle exécution.
________________

Franco Baldazzi
Peur par quatre-vingts (2020)
...

Há já quanto tempo...


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Há já quanto tempo...
Je n’ai pas mis ce pantalon...


Há já quanto tempo não vestia estas calças.
Dentro delas estão as pernas envelhecidas,
Perras, de um presente longínquo.
Nos bolsos, há ruínas de nomes,
Pequenos fragmentos de vozes e cartas,
Pequenas chamas ou elegias
Ainda não totalmente dissolvidas.
Pego em todas estas coisas,
Cuidadosamente e reintegro-as
No fluxo da memória.
Je n’ai pas mis ce pantalon depuis longtemps.
Sont dedans les jambes vieillies,
Raidies, d’un présent éloigné.
Au fond de ses poches, des vestiges de noms,
De petits fragments de voix et de lettres,
De petites flammes ou d’élégies
Qui ne sont pas tout à fait dissoutes.
Je prends toutes ces choses,
Avec soin et les réintègre
Dans le flux de ma mémoire.
________________

Massimo Di Stefano
Souvenirs qui brûlent (2021)
...

À margem


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À margem
À la marge


Que rosto terás
na eternidade?
 
Qual o teu
verdadeiro nome,
a palavra que te grava
desde o princípio?
 
Que olhar doarás
ao que te espera
além do tempo
e do espaço?
 
E a tua voz?
Acaso pensaste
um segundo apenas
na tua voz?
 
Quando cessarem todos os relógios,
quando a terra entrar de vez
pelo teu corpo, qual
o teu verdadeiro rosto?
Quel visage auras-tu
dans l’éternité ?

Quel est ton
véritable nom,
la parole qui t'inscrit
depuis l'origine ?

Quel regard,
au-delà du temps et de l’espace,
accorderas-tu
à ce qui t'attend ?

Et ta voix ?
Y as-tu pensé
seulement une seconde,
à ta voix ?

Lorsque les horloges s’arrêteront,
que la terre, pour de bon,
traversera ton corps, quel sera
ton véritable visage ?
________________

William Turner
Matin après le déluge (1843)
...

À distância


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À distância
À distance


Tudo que digo
já nasce com vinte séculos de idade.
Este verso tem mil e duzentos anos.
Tu, leitor, és apenas uma miragem
da antiguidade.

À distância
te assemelhas a uma coluna grega.
És uma coluna grega
uma esfinge um manuscrito
uma odisséia.

Agora sabes
essa palavra demasiado escura
para o teu desterro.

No céu da boca
essa palavra ecoa, fica doendo.
Ali
há uma brisa entre folhagens
onde o tempo retrocede.

Uma brisa congelada entre palavras.

Nesse momento sabes
que Sísifo empurra a sua pedra,
que a súplica vem ferir novamente
os trinta mil anos que acorrentaram
Prometeu a seu pecado.

Nesse momento sabes
que tudo está vivo em ti,
que em ti
tudo se revolve.
Tout ce que je dis
est né à l’âge de vingt siècles.
Ces vers ont mille deux cents ans.
Toi, lecteur, tu n’es qu’un mirage
de l’antiquité.

À distance
Tu ressembles à une colonne grecque.
Tu es une colonne grecque
un sphinx un manuscrit
une odyssée.

Tu connais maintenant
cette parole trop obscure
pour ton exil.

Contre le ciel de ta bouche
cette parole résonne, et fait mal.
Il y a
là-bas une brise parmi les feuillages
où le temps rétrocède.

Une brise gelée parmi les mots.

À ce moment-là, tu sais
que Sisyphe pousse sa pierre,
que, blessé de nouveau, vient la supplique
de Prométhée enchainé à son péché
depuis trente mille ans

À ce moment-là, tu sais
que tout est vivant en toi,
que tout
en toi se replie.
________________

Antonio Zanchi
Le labeur de Sisyphe (1660-1665)
...

Panorâmica


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Panorâmica
Vue panoramique


lá embaixo a cidade
o cemitério
 
brancos ambos
 
iguais
Là en bas la ville
le cimetière

la même blancheur

égalitaire
________________

George Gustav Adomeit
Cimetière de la rue Eire, centre ville de Cleveland (1928)
...

Oceano coligido


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Oceano coligido
Océan colligé


inverte-se enfim a arquitetura,
onde havia pedra
resta agora outra figura:
ruína em que o oceano
se ajoelha e bate,
eternamente bate, mas
onde jamais se apura.
S'inverse enfin l'architecture,
où pierre il y avait, reste
dès lors une autre figure :
ruine en laquelle l’océan
s’agenouille et bat,
éternellement bat, mais
où jamais il ne s'apure.
________________

Frederick Judda Waugh
Vagues (1908)
...

No jardim (XXVI)


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No jardim (XXVI)
Au jardin (XXVI)


algo resiste em sua ausência
: esses olhos
esses pobres olhos foram seus um dia
 
o passado abre-se como um livro
ah
o passado é sempre um livro aberto
com uma página só
 
vazia
une chose résiste en leur absence
: ces yeux
Ces pauvres yeux qui furent un jour les tiens

le passé s’ouvre comme un livre
ah
le passé est toujours un livre ouvert
avec une seule page

et vide
________________

Pablo Picasso
Femme aux bras croisés (1901-1902)
...

No jardim (XXII)


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No jardim (XXII)
Au jardin (XXII)


sempre a noite na escada
sempre o quarto a
luminária
o disco de sempre
essa toada sem graça
esse asco profundo
esse medo de sacrificar-se

esse sempre
toujours la nuit dans l'escalier
toujours la chambre le
lampadaire
le disque de toujours
Cette cantilène sans grâce
ce dégoût profond
cette peur de se sacrifier

toujours cela
________________

Edvard Munch
Nuit à Saint-Cloud (1890)
...

Convocas em mim essa tempestade...


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Convocas em mim essa tempestade...
Tu as convoqué cette tempête...


Convocas em mim essa tempestade
De que és o início
E só tu podes ser saciedade.
Amena me desunes
Entre a alegria e o rasgar,
És tu que fazes desaguar em mim
As navegações de uma certa dor
Que os amantes conhecem bem,
Que os sonos e insónias percorrem.
Em mim nasces como um turbilhão
E és tão cruel, tão crua,
Mas a tua crueza, a minha dor
Nada disso, nada, é culpa tua.
Tu as convoqué cette tempête en moi
Dont tu es l'initiatrice
Et toi seule peux être rassasiée.
Ta gentillesse me désunis
Entre joie et déchirement,
C’est toi qui fais se déverser en moi
Ces navigations d’une certaine douleur
Que les amants connaissent bien,
Que le sommeil et l’insomnie parcourent.
En moi tu es née comme un tourbillon
Et tu es si cruelle, si cruelle,
Mais ta cruauté, ma douleur
Rien de cela, rien, n'est de ta faute.
________________

Pieter Bruegel le Vieux
Tempête (1569)
...

Elogios de Nicanor Parra - II


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Elogios de Nicanor Parra - II
Éloges de Nicanor Parra - II


Aritmética da lama
(Brumadinho - MG, janeiro de 2019)

Independentemente
das centenas de desaparecidos,
e dos corpos soterrados,
jovens, grávidas e crianças,
as gargantas entupidas de densa lama.
Independentemente
da destruição da paisagem,
dos rios, da fauna e da flora.
Quanto vocês pensam que custa,
em dinheiro vivo e sonante,
a construção de uma barragem?
Barragens custam caro.
Quanto mais seguras, mais caras.
E a manutenção de milhares de funcionários,
com suas famílias, numerosas,
funcionários insubmissos e indolentes?
Quanto vocês pensam que custa manter
uma grande empresa,
e seu nome no mercado,
sua estabilidade na bolsa?
Uma bagatela?
São enormes investimentos.
E os impostos pagos para os municípios,
os estados e o país?
Commodities viram dinheiro.
E o que se gastará com indenizações e enterros,
missas e coroas de flores?
Uma fortuna!
Além do que já fazemos,
e das propinas,
e dos laudos prontos
pagos a peso de ouro
(e não de ferro).

Em nome de Deus!
E do tempo perdido
em explicações inúteis,
para a imprensa,
os familiares insaciáveis?
O dinheiro não só fala,
como faz muita gente calar a boca.
Quase quatrocentos mortos.
Doação de cem mil para a família
de cada soterrado vivo.
Sem falar nas despesas que virão!


Independentemente
de qualquer outra coisa,
sejamos um pouco sensatos,
minimamente sensatos,
por favor:
é só fazer uma mísera regra de três.


Arithmétique de la boue
(Brumadinho - MG, janvier 2019)

Indépendamment
des centaines de disparus,
et des corps ensevelis,
jeunes, femmes enceintes, enfants,
leurs gorges obstruées par la boue.
Indépendamment
de la destruction du paysage,
des rivières, de la faune et de la flore.
Combien pensez-vous que coûte,
en monnaie sonnante et trébuchante,
la construction d'un barrage ?
Les barrages coûtent cher.
D'autant plus sûrs, d'autant plus chers.
Et la main-d’œuvre de milliers de travailleurs,
avec leurs familles, nombreuses,
travailleurs insoumis et paresseux ?
Combien pensez-vous que coûte
la maintenance d'une grande entreprise
et son nom sur le marché,
sa stabilité en bourse ?
Une bagatelle ?
Ce sont d'énormes investissements.
Et les impôts payés aux municipalités,
aux régions et à l'État ?
Commodities deviennent argent.
Et ce qui sera gaspillé en indemnités et enterrements,
messes et couronnes de fleurs ?
Une fortune !
En plus de ce que nous avons déjà fait,
et des pots-de-vins,
et des évaluations rapides
payés au poids de l'or
(et non du fer).

Au nom de Dieu !
Et du temps perdu
en explications inutiles,
à la presse, aux membres
insatiables de la famille ?
L’argent ne fait pas que parler,
il fait taire aussi beaucoup de gens.
Près de quatre cents morts.
Don de cent mille à la famille
pour chaque enterré vivant.
Sans compter les frais qui viendront !


Indépendamment
de tout autre chose,
soyons un peu raisonnables,
a minima raisonnables,
s’il vous plaît :
il ne reste à faire qu'une misérable règle des trois.

________________

Maison sous la boue de Brumadinho
Photo : Jeso Carneiro (février 2019)
...

Jezebel


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________________


Jezebel
Jézabel


nunca enumerei meus filhos.
de meu ventre vão rompendo
para o chão tomado
de usura e posse.
meu marido sumiu
e desde então
vou gerando os filhos
que com ele não tive.
os filhos que têm a mesma
cara de fuga, a mesma
vocação para o extermínio.
o mesmo jeito de não estar.
vou gerando, a cada minuto,
gerações que o procuram
aquém e além desses muros.
sei que um dia
deverão encontrá-lo.
sei que um dia
deverão entregá-lo a mim,
tão puro quanto esse marulho
que me ofende agora.
só então poderei descansar
meu útero em febre.
e renascer, imensa e só,
em minha fertilidade.
Je n’ai jamais dénombré mes enfants.
depuis mon ventre ils vont se fracasser
sur le sol dominé
par l'usure et la possession.
mon mari a disparu
et depuis lors,
je mets au monde les enfants
que je n’ai pas eus avec lui.
les enfants qui ont le même
air fuyant, la même
propension à l’extermination.
la même façon de n'être pas.
je mets au monde, à chaque minute,
des générations qui le cherchent
au-delà de ces murs.
je sais qu'un jour
ils devront le trouver.
Je sais qu’un jour
ils devront me le ramener,
aussi pur que ce clapotis
qui m’offense maintenant.
alors seulement je pourrai reposer
mon utérus pris de fièvre.
et renaître, immense et seule,
dans ma fertilité.
________________

John Liston Byam Shaw
Jézabel (1896)
...

Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

A. M. Pires Cabral (44) Adélia Prado (40) Adolfo Casais Monteiro (36) Adriane Garcia (40) Affonso Romano de Sant'Anna (41) Al Berto (38) Albano Martins (41) Alexandre O'Neill (29) Ana Cristina Cesar (38) Ana Elisa Ribeiro (40) Ana Hatherly (43) Ana Luísa Amaral (40) Ana Martins Marques (48) Antônio Cícero (40) António Gedeão (37) António Ramos Rosa (39) Augusto dos Anjos (50) Caio Fernando Abreu (40) Carlos Drummond de Andrade (43) Carlos Machado (108) Casimiro de Brito (40) Cassiano Ricardo (40) Cecília Meireles (37) Conceição Evaristo (33) Daniel Faria (40) Dante Milano (33) David Mourão-Ferreira (40) Donizete Galvão (41) Eugénio de Andrade (34) Ferreira Gullar (39) Fiama Hasse Pais Brandão (38) Francisco Carvalho (40) Galeria (27) Gastão Cruz (40) Gilberto Nable (47) Hilda Hilst (41) Iacyr Anderson Freitas (37) Inês Lourenço (40) João Cabral de Melo Neto (43) João Guimarães Rosa (33) João Luís Barreto Guimarães (40) Jorge de Sena (40) Jorge Sousa Braga (40) José Eduardo Degrazia (40) José Gomes Ferreira (40) José Saramago (40) Lêdo Ivo (33) Luis Filipe Castro Mendes (40) Manoel de Barros (36) Manuel Alegre (41) Manuel António Pina (32) Manuel Bandeira (39) Manuel de Freitas (41) Marina Colasanti (38) Mário Cesariny (34) Mario Quintana (38) Miguel Torga (31) Murilo Mendes (32) Narlan Matos (85) Nuno Júdice (32) Nuno Rocha Morais (454) Pássaro de vidro (52) Pedro Mexia (40) Poemas Sociais (30) Poèmes inédits (270) Reinaldo Ferreira (40) Ronaldo Costa Fernandes (42) Rui Pires Cabral (44) Ruy Belo (28) Ruy Espinheira Filho (43) Ruy Proença (41) Sophia de Mello Breyner Andresen (32) Tesoura cega (35) Thiago de Mello (38) Ultimos Poemas (103) Vasco Graça Moura (40) Vinícius de Moraes (34)