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Fim de tarde no café
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Fin de soirée au café
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Na tarde cor de azebre
falávamos de coisas amargas. Ali, na mesa triste do café com moscas adejando sobre restos de açúcar e um copo de água morna de esquecida, falávamos da amargura das coisas, entre rostos graníticos e enxovalhados, entre estranhos e estranhos de estranhos e os que, nada tendo de estranhos, cuidam de cuidar o que se passa entre estranhos. Na tarde comprida e silenciosa tecíamos gestos inúteis e palavras entre dentes, mergulhados na paisagem geométrica do café. Do café tão cheio de gente e fumo e moscas e caras tristes e afinal tão profundamente, tão desesperadamente vazio. |
Par un soir vert-de-gris,
nous parlions de choses amères. Là, sur la table triste du café avec des mouches vrombissant sur des restes de sucre et un verre d’eau tiédi par l’oubli, nous parlions de l’amertume des choses, parmi des visages de granit et chiffonnés, parmi des étrangers et d'étranges étrangers et parmi ceux qui, n'ayant rien d'étranger, se préoccupent de ce qui occupe les étrangers. Par un soir tardif et silencieux, nous tracions dans l'air des gestes inutiles avec des paroles entre les dents, plongés dans le paysage géométrique du café. Café empli de gens et de fumée, de mouches, de visages tristes et finalement si profondément, si désespérément vide. |
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Jean-François Raffaelli En buvant de l'absinthe (1881) |
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