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Fala o arrumador de automóveis
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Le gardien du parking parle
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Assustado com a miséria e estes anos,
pouco espero de Deus e dos homens. Não mendigo, olho de soslaio, adivinho, sem gratidão guardo no bolso os óbolos. E fui pescador, depois faroleiro: longe deitava a alma, relâmpago sobre falésias, em estrelas tocava, a sirene era o meu grito de amor. Transluzente e distante e bom como clarões de um farol nunca foi fácil: algo se afundava debaixo de mim, desconhecida culpa. Odeio, sim, odeio este parque onde chuva e sol impõem as mãos e na pele penetram sem bálsamo. Primeiro a luxúria, depois vinho, escuridão. No fundo de um poço cujas paredes ressumam lágrimas e avencas. Custa ganhar a vida e perdê-la. Tudo foi defraudado, sou eu eu ou alguém por mim - quem aperta desde a infância o nó que me estrangula. |
Épouvanté par la misère et les années,
j'attends peu des hommes ou de Dieu. Je ne mendie plus, regard de biais, j'évalue l'obole et la mets dans ma poche sans gratitude. J'ai été pêcheur, puis gardien de phare : au loin j'ai laissé mon âme, lumière sur la falaise, au toucher des étoiles, la sirène était mon cri d'amour. Translucide, lointaine et bonne comme l'éclat d'un phare, ce ne fut jamais facile : au-dessous de moi, une chose s'est effondré, culpabilité inconnue. Je déteste, oui, je déteste ce parking où pluie et soleil s'abattent sur vos mains et pénètrent votre peau sans baume. Tout d'abord la débauche, puis le vin, l'obscurité. Au fond d'un puits d'où suintent des parois, larmes et fougères. Difficile de gagner sa vie et de la perdre. On m'a escroqué tout le temps, c'est moi - moi ou quelqu'un pour moi - qui a resserré le nœud qui m'étrangle depuis l'enfance. |
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Andrew Wyeth Phare abandonné (1977) |
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