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Les romanciers étrangers
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Les romanciers étrangers
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Ela implorou por um beijo.
Sabia que um só beijo e tudo estaria bem, que outro beijo viria, mais um, outro e tudo mais. Sim, ela implorou chorando que lhe desse um beijo e só. Mas ele disse que não. Firme e frio, disse que não. Ele sabia, sem dúvida, que se cedesse ao pedido tudo estaria bem e que outro beijo viria e ele, decididamente, não queria. Foi por isso que ficou daquele modo, firme, frio. Ela implorava, olhos inchados, vermelhos, estava dessa maneira quando saíram à rua e ele fingia que nada, nada havia acontecido. Mas como ele conseguia ser assim, intransponível? Diante dela, parecia que se convertera em pedra, pedra inteiramente não, muro inteiramente muro. Que fazemos quando alguém que amamos se faz assim diante de nosso desejo, frente a nosso desespero? Hoje os olhos estão secos. Ela lembra. E ela entende que tudo foi bem pior: porque a pedra não era ele, porque a pedra era ela mesma, apesar de toda lágrima. Sim, ela era a pedra dele, em que ele a transformara. |
Elle lui réclame un baiser
sachant qu'un seul baiser suffit pour que tout aille bien et qu'un autre baiser suivra puis un autre, et la suite. Oui, en pleurant elle exige qu'il lui donne un baiser, un seul. Mais il lui dit non. Ferme et froid, il lui dit non. Il savait, sans aucun doute, qu'en cédant à sa supplique tout irait bien pour elle et que d'autres suivraient et lui, décidément, ne le veut pas. Aussi garde-t-il la même attitude, ferme, froid : Elle l'implorait, les yeux gonflés, rougis, c'était sa manière de se conduire lorsqu'ils sortaient dans la rue. et il faisait comme si de rien n'était comme s'il n'avait rien entendu. Mais comment pouvait-il être aussi imperturbable ? Devant elle, il semblait s'être transformé en pierre, pas tout à fait en pierre, un mur, un mur tout entier. Que faire, si une personne que nous aimons, devant notre désir, se conduit ainsi, devant notre désespoir ? Aujourd'hui, ses yeux sont secs. Elle se souvient. Et comprend que les choses étaient bien pires : parce que la pierre, ce n'était pas lui, parce que la pierre c'était elle, malgré toutes ses larmes. Oui, elle était sa pierre à lui, en laquelle il l'avait transformée. |
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| Sir Thomas Francis Dicksee Confessions (1917) |

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