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Sou eu, me deixa entrar
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C'est moi, laisse-moi entrer
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Chama-se Wisława Szymborska.
Exausta, a cabeça na pedra, recosta. Parece, então, ouvir um cochicho; aproxima um pouco mais o ouvido: * Não mais o sono em que, pedra, permaneço há milênios; desabotoo em portas e janelas; brunindo-me, faço em corredores claros o que outrora compacta indiferença; sem os fáceis da matéria lassa, invento paredes menos ferozes; contorço, sem avesso, oco que me tornasse mais leve, como acontece aos fetos, como deve ser sair de um ovo; dói, porque não há desabrochar suave, em pétalas, quando se ignora totalmente a primavera e tudo o que se sabe, não podes imaginar, é o cavo escuro do chão; porque não se pode ir às apalpadelas, ao vento, quando se é uma coisa contra a qual o vento se quebra, águas se quebram; mesmo sem poder abrir-me às cegas, pois o risco seria quebrar-me, não há senão prosseguir em trevas, sem ouvidos, sem cheiro, só o peso, o letargo sem tréguas que só cabem aos que dormem inorgânicos, aos que são o caroço e em tudo essa noite que não se arranca, mesmo se, pedras, translúcidas; ainda assim, persevero; não conte, senhora: assaltei as chaves com que os minerais se trancam; transudo os grãos adversos que me vedavam salas varandas venezianas e a duras penas avanço contra a brutalidade empedernida; arquiteto-me, revessa, por querer ser um “ele”, casa aberta a poder dizer como lhe digo agora: entra! * A poeta desperta ou pensa que desperta. Lembra: uma pedra abrindo-se a ela. Está confusa. Que sonho! Acende um cigarro, emocionada. Que belo! Muito embora a pedra tenha lhe parecido um tanto pernóstica. |
Elle s’appelle Wisława Szymborska.
Épuisée, elle appuie sa tête contre une pierre. Elle semble avoir entendu un chuchotement ; elle rapproche un peu plus son oreille : * Assez de ce sommeil où, pierre, je suis restée des millénaires ; je déboutonne fenêtres et portes ; en me polissant, je parcours de clairs corridors qui jadis étaient d'une compacte indifférence ; sans les facilités de la molle matière, j’invente des murs moins féroces ; je me tords, sans revers, en un creux qui me rendrait plus fragile, comme il arrive aux fœtus, comme cela doit arriver au sortir d’un œuf ; avec douleur, car il n’y a pas d’éclosion agréable, en pétales, dans l'ignorance totale du printemps et de tout ce que l’on sait, tu n'imagines pas comme est obscure la cavité du sol ; car on ne peut pas aller à tâtons, au gré du vent, quand on est une chose contre laquelle le vent se brise., les eaux se brisent ; même sans pouvoir m’ouvrir à l’aveugle, car je risquerais de me briser, il n’y a qu’à persévérer dans les ténèbres, sans oreilles ni odeur, avec le poids seul, la torpeur sans trêve qui ne convient qu’à ceux qui dorment inorganiques, à ceux qui sont noyau dans cette nuit dont jamais l’on ne s’arrache, quand bien même, nous serions pierres, translucides ; pourtant, je persévère ; ne le dites pas, mesdames que j'ai forcé les serrures des minéraux verrouillés ; je transpire par tous les grains hostiles qui me barraient salles et balcons vénitiens et à grand-peine j’avance contre la brutalité pétrifiée ; je me structure, rebelle, car je veux être une maison ouverte, un « il », et pouvoir te dire, maintenant ce que je dis : entre ! * La poétesse se réveille ou croit se réveiller. Elle se souvient : une pierre s’ouvrait en elle. Elle est confuse. Quel rêve ! Elle allume une cigarette, émue. Quelle beauté ! Encore que la pierre lui ait paru un peu pédante. |
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| Alessandro Lonati Portrait de la poétesse Wislawa Szymborska (2023) |

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