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Uma gaivota viesse
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Vienne une mouette
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O amigo, em Lisboa, pergunta o que quero de Lisboa;
nada, respondo, não quero senão o que não vem nos postais mais um ou dois postais de lugares onde nunca fui feliz e, ainda assim, agora e sempre, eu quis, não quero, Alberto, de Lisboa senão o que ela não dá, o que ela guarda e é preciso roubar, a secreta alegria que não cabe nos guias de turismo, quero isso, mais uma ou duas coisas que vêm nos guias de turismo. Vê esses rapazes e moças de olhos azuis? São holandeses. Esses deuses e essas flores azuis? São azulejos. Como trazê-los? De nada valem os antiquários; quando voltamos de Lisboa, tudo o que trazemos, percebemos, está partido, por isso, Alberto, não vale a pena trazer nada, que daí só trazemos, sem dar conta, o que nos parte, o que nos corta, mal fechamos a mala, mal abrimos a porta. |
Mon ami lisboète me demande ce que j'aime à Lisbonne ;
rien, dis-je, je n'aime rien de ce qui est sur les cartes postales, sauf une ou deux cartes des lieux où j'ai beaucoup souffert néanmoins, dès lors et toujours, Alberto, si j'ai aimé, je n'aime plus rien de Lisbonne, sauf ce qu'elle refuse, garde et qu'il faut voler, la joie secrète introuvable dans les guides de voyage; oui, ça je l'aime, plus une ou deux choses dans les guides de voyage. Tu vois ces garçons, ces filles aux yeux bleus ? Des hollandais. Ces dieux, ces fleurs bleues ? Des azulejos. Comment les emporter ? Les antiquaires ne servent à rien ; de retour de Lisbonne, tout ce que nous rapportons, on s'en aperçoit, est cassé, aussi Alberto, mieux vaut ne rien rapporter, rends-toi compte, on ne rapporte que ce qui nous brise, que ce qui nous blesse, une valise mal fermée, une porte mal ouverte. |
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| Tomas Navarro Kintsukuroi (2018) |

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