De porto em porto…



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De porto em porto…
De port en port…


De porto em porto,
O cabelo amadurece.
As fábulas tornam-se finas,
As histórias desdentadas
E as palavras atingiram o cume do rosto,
O vento semeou nelas o canibalismo.
A palavra mínima 
Alberga nos seus desvãos um “tsunami”.
De port en port,
Le cheveu s'est épaissi.
Les fables s'affinent,
Les histoires perdent leur dents
Et les mots atteignent le sommet du visage,
Le vent sème un cannibalisme en eux.
La moindre parole
Héberge en ses greniers un "tsunami"
________________

Frederick Judd Waugh
La houle (1908)
...

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Foto
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Eis o retrato sem nenhum retoque:
agora é o tempo da canção imóvel
sob a sombra do teu rosto assim quieto
o que era o sol agora é sono e tédio
o que vibrava agora é vidro opaco
agora é o tempo do verso estragado
pela ilusão de nos bastarmos nele
a madrugada se apagou na pele
o meu carinho agora é um gesto seco
é o teu silêncio que me diz é o tempo
de um céu deserto céu sem céu o certo
é fecharmos as portas esquecermos
a hora é grande agora e nos separa
por letras mortas como um dicionário
entre os teus dedos foram-se as cidades
e há muitas pedras nos meus olhos áridos.
Este o retrato sem nenhum retoque.
Le voici ce portrait sans aucune retouche :
et c'est le temps de la chanson immobile
sous l’ombre si tranquille de ton visage
ce qui était soleil est sommeil et ennui,
ce qui vibrait est maintenant vitre opaque
c'est le temps des vers détraqués
par l’illusion de nous satisfaire
dès que l’aube s’évanouit sur notre peau,
ma caresse est maintenant un geste sec
c’est ton silence qui me le dit c’est le temps
d’un ciel désert, d’un ciel sans ciel, il est juste
que nous fermions les portes, que nous oublions
l’heure est grave maintenant elle nous sépare
de ses lettres mortes comme un dictionnaire
entre tes doigts les villes se décomposent
et il y a tant de pierres dans mes yeux arides.
Tel est ton portrait sans aucune retouche
________________

Gerhard Richter
Portrait de Ema (1965)
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A sua pessoa


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A sua pessoa
À son propos


Minha mulher tem cabelos inabaláveis
estão cada dia mais longos são cabelos
que não param de crescer na extensão
de um giro completo de minha mulher sobre si mesma.
Irradiam-se do alto seguem pelos ombros vão nos
  calcanhares
e os seios se iluminam quando ela anda em modos
  de salgueiro.
Minha mulher cresce parece que leva uma fonte com ela.
Lavo perfumo escovo seus cabelos faço isso pacientemente
como um servo e posta sob a cabeleira radiosa assim
já não se vê o antigo rosto de minha dona é preciso adivinhar
ou recordá-lo. Essa mulher de cabelos escuros e tremendos
desde que a vi pela primeira vez nos casamos
e não paramos de avançar contra os cabeleireiros
contra o fogo contra os livros contra as leis que nos casaram.
Beijei seus cabelos quando escrevi o verso no qual
  começa o mundo
e será desse modo
até que o sangue me arraste para fora de suas franjas.
Cabelos de mulher. Durmo entre eles. Acordo.
Minha mulher seus cabelos e eu moramos na mesma casa.
Ma femme a des cheveux inexorables
ils sont chaque jour plus longs, des cheveux
qui ne cesse de pousser dans la mesure
d'un tour complet de ma femme sur elle-même.
Ils irradient d'en haut sur ses épaules tombent
  sur ses talons,
et ses seins s'illuminent lorsqu'elle marche
  comme un saule.
Ma femme grandit, on dirait qu'elle porte une source en elle.
Je lave, parfume et brosse ses cheveux je le fais patiemment
comme un serviteur et me poste sous cette radieuse chevelure
pour que l'ancien visage de ma maîtresse ne soit plus visible
il faut le deviner ou s'en souvenir. Femme aux terribles cheveux
noirs dès l'instant où je l'ai vue nous nous sommes mariés
et n'avons cessé de lutter contre les coiffeurs
le feu les livres les lois qui nous ont mariés.
Ces cheveux je les baise en écrivant ces vers par
  lesquels le monde
commence et il en sera ainsi
jusqu'à ce que le sang m'arrache loin de ses franges.
Chevelure de femme. Je m'endors avec elle. Je me réveille.
Ma femme, ses cheveux et moi vivons dans la même maison.
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Edvard Munch
La broche (1903)
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Visão


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Visão
Vision


Seria fácil comparar as araucárias a candelabros.
Mas eu digo que elas se parecem com aquele rapaz

que, braços, cabelos, surgiu devagar
sob a luz de junho, úmida de orvalho.

Veio em minha direção.

E trazia o horizonte
nos seus ombros largos.
Il serait facile de comparer les araucarias aux candélabres.
Mais je dis qu'ils ressemblent à ce garçon

qui, en bras et cheveux, était apparu lentement
sous la lumière de juin, humide de rosée.

Il venait vers moi.

Et il portait l’horizon
sur ses larges épaules.
________________

Danseur étrusque (fresque)
Tombe du Triclinium (Vème siècle avant J. C.)
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Nessas horas num momento


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Nessas horas num momento
À cet heure en ce moment


Transmito em nome de todos os mais profundos
sentimentos todo o apoio possível nesse momento
tão difícil nossa solidariedade afeto força
nesse momento tão difícil sinto muito minhas sinceras
condolências um beijo um abraço fraterno quero
deixar aqui meu abraço minha solidariedade
nesse momento tão difícil que a paz esteja com
meus sentimentos nessa hora palavras são insuficientes
para consolar meu pesar minha solidariedade
nunca sei o que dizer nessas horas num momento
assim a única coisa a fazer é consolar a família
não poderei ir ao velório.
Au nom de tous je vous transmets mes plus profonds
sentiments et tout le soutien nécessaire en ce moment
si difficile notre solidarité affectueuse toute notre force
en ce moment si difficile que je ressens profondément
mes sincères condoléances une étreinte fraternelle je veux
vous donner ici des embrassades et ma solidarité
en ce moment si difficile que mes pensées et la paix
soit avec vous en cette heure les mots sont insuffisants
pour consoler ma peine et manifester ma solidarité
je ne sais jamais quoi dire en ces heures en des moments
pareils la seule chose à faire est de consoler la famille.
je ne pourrai pas me rendre aux obsèques.
________________

Josef Scharl
L'écrivain (Oskar Maria Graf) (1950 ca.)
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Index
Indice


Um cavalo morto não pode ler poemas.
Um leão morto não pode ler poemas.
Uma árvore morta não pode ler poemas.
O afogado não pode ler poemas.

Morto com 19 anos de idade no dia 19 de abril,
Domingo de Ramos, Gary English, atropelado por um
 Land Rover
do exército britânico sob o ataque de coquetéis molotov,
não pode ler poemas.

Todos que morreram com 19 anos não podem ler
 poemas.

Então o avião explodiu no céu da Ucrânia Oriental
e um dos cadáveres atravessou o telhado da casa de
 Irina Tipunova.
Os mortos no campo de girassóis não podem ler
 poemas.

Como explicar a poesia a uma baleia morta?
Como explicar a poesia?

O silêncio multiplica-se, incompreensível, no vento.
Mas o selo, inconfundível, não deixa dúvida.
É o silêncio. Como vem de longe, tem fome.

Dois amigos bebiam na cidade de Irbit, nos montes
 Urais.
O anfitrião insistiu que a verdadeira literatura era
 a prosa,
enquanto o convidado, um antigo professor, afirmava
 que era a poesia.
A discussão literária tornou-se rapidamente num conflito
e o amante da poesia matou o oponente a facadas,
disseram os investigadores.

Os desaparecidos, até que ressurjam, mesmo que
 séculos depois,
até que sejam sepultados estarão impedidos de ler
 quaisquer poemas.

Os mortos em Ruanda, na China, na Bósnia, no Congo,
no Líbano, no Paquistão, nenhum deles nunca mais
lerá um só poema, é preciso que se diga.

Meu pai não pode ler este poema.
Un cheval mort ne peut lire des poèmes.
Un lion mort ne peut lire des poèmes.
Un arbre mort ne peut lire des poèmes.
Un noyé ne peut lire des poèmes.

Décédé à 19 ans le 19ème jour du mois d'avril,
un dimanche des Rameaux, Gary English, renversé par
 une Land Rover
de l'armée britannique, sous l'attaque de cocktails Molotov,
ne peut lire des poèmes.

Tous ceux qui sont morts à 19 ans ne peuvent lire des
  poèmes.

Alors un avion explosa dans le ciel d'Ukraine Orientale,
et l'un des cadavres traversa le toit de la maison d'Irina
  Tipunova.
Les morts du champ de tournesols ne peuvent lire des
  poèmes.

Comment expliquer la poésie à une baleine morte ?
Comment expliquer la poésie ?

Le silence se propage, incompréhensible, dans le vent.
Mais sa marque, indiscutable, ne laisse aucun doute.
C'est le silence. Il vient de loin, et il a faim.

Deux amis buvaient un verre dans la ville de Irbit, dans les
  monts Oural.
L'hôte insistait sur le fait que la vraie littérature était
  la prose,
tandis que l'invité, un ancien professeur, affirmait qu'il
  s'agissait de poésie.
Cette discussion littéraire a rapidement dégénéré en conflit,
et l'amateur de poésie poignarda son adversaire au couteau,
selon les enquêteurs.

Les disparus, jusqu'à leur réapparition, même des siècles
  plus tard,
jusqu'à ce qu'ils soient enterrés, seront dans l'incapacité
  de lire le moindre poème.

Les morts au Rwanda, en Chine, en Bosnie, au Congo,
au Liban, au Pakistan – aucun d'entre eux ne lira
plus jamais un seul poème, il faut le dire.

Mon père ne peut pas lire ce poème.
________________

Emil Filla
Un lecteur de Dostoïevski (1907)
...

Foi-se a vontade de ir ao Egito


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Foi-se a vontade de ir ao Egito
Perdue, l'envie d'aller en Égypte


Todos foram unânimes: precisava parar de fumar.
Foi o que fez.

Com isso parou também de amar o próximo
como a si mesmo e passou a duvidar
de que um dia tenha amado a si mesmo.
Nunca se viu outra vez com sua mãe
e seu pai na fotografia em que parecia amar
e ser amado muito antes de haver fumado
mas quem sabe pressentisse com a pureza
do sorriso o fumante que seria.
Em parar de fumar seu cabelo perdeu
a graça e suas piadas perderam o brilho.
Perdeu amigos sem sentir pena. Perdeu
esboços de poemas e o pudor de dizer não.
Disse adeus ao prazer físico e místico de olhar
as nuvens pela janela do avião como anéis
de fumaça. Arruinou-se sobretudo certo dom
de estar feliz que não excedia a simplicidade
necessária para que o bem gratuito
não se quebrasse — mas agora as horas
parecem porcelanas raras estilhaçando
num daqueles espetáculos em que o mal
abarista equilibra pratos no alto de uma vara
que ele pousa na ponta do queixo
ao som de uma música chim, algo assim.
Foi-se a vontade de ir ao Egito.
Perdeu o gosto das aves e da companhia dos cães.
Mas, sobretudo, passou a sonhar insistentemente
com rãs que invadem seus pulmões sua casa.
Tous étaient d'accord : il devait arrêter de fumer.
Ce qu'il a fait.

Il a cessé à cette occasion d’aimer son prochain
comme lui-même et il s'est mis à douter
qu'il se fut jamais aimer lui-même un jour.
Il n'a jamais voulu revoir sa mère
ni son père sur la photographie où il semblait aimer
et être aimé bien avant sa première cigarette,
mais qui sait s'il n'a pas pressenti avec la pureté
d'un sourire le fumeur qu'il allait devenir.
Lorsqu'il cessa de fumer, ses cheveux perdirent
de leur grâce et ses blagues, de leur éclat.
Il perdit des amis sans ressentir de peine. Il perdit
ses ébauches de poèmes et la honte de dire non.
Il dit adieu au plaisir physique et mystique éprouvé
à voir les nuages comme ronds de fumée par le hublot
de l'avion. Il détruisit surtout un certain don qu'il avait
d'être heureux, qui ne dépassait pas la simplicité
nécessaire pour que ce bien gratuit
ne soit pas interrompu — mais désormais les heures
ressemblent à de rares porcelaines qui se brise
au cours de l'un de ces spectacles où le mauvais
jongleur maintient l'équilibre des assiettes sur un bâton
qu'il pose sur le bout de son menton
au son d'une musique de chine, ou d'autres de la sorte.
Et son envie d’aller en Égypte a disparu.
Il a perdu le goût des oiseaux, de la compagnie des chiens.
Mais surtout, il s'est mit à rêver avec insistance
de grenouilles envahissant ses poumons et sa maison.
________________

Carlo Mattioli
Portrait de Guttuso (1970)
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A nítida impressão


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A nítida impressão
Une nette impression


Em certas brechas do sonho ou da vigília
quase vemos os fios que nos conduzem
umas vezes com tal zelo umas vezes
com total desleixo. É quando

Nos movemos com a nítida impressão
de um teatro atado aos ossos
e de que somos arrastados
contra a nossa própria vida.

Só o que chamamos de absurdo
parece dar a tudo algum sentido.
Par certaines fissures des rêves ou de la veille
nous pouvons presque discerner les fils qui nous guident
avec parfois un très grand zèle et d'autres fois
une totale insouciance. Ainsi lorsque

nous avons agis avec la nette impression
d'avoir un théâtre fixé à nos os
et nous être par force entraînés
à détruire nos propre vies.

Seul ce que nous appelons absurde
semble y donner quelque sens.
________________

Felice Casorati
Marionnettes (1914)
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Como uma onda…



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Como uma onda…
Comme une onde…


Como uma onda,
A memória, secretíssima e felina,
Acorda o meu silêncio.
Onde acordarei,
Onde será o presente
Um reino pesado e esquecido?
Comme une onde,
Ma mémoire, très secrète et féline,
Éveille mon silence.
Où vais-je m'éveiller,
Où sera le présent
Ce royaume lourd et oublié ?
________________

Kentaro Nakamura
Onde (1927)
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Victor talking machine


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Victor talking machine
Victor talking machine


A flor aberta do gramofone por onde amídala
a música passava lisa; havia também o cão
estático diante do aparelho; além de ouvir
a música,

ele podia farejá-la? Talvez até pudesse vê-la
desprendendo-se em borrões, sem entendê-la;
por isso, ouvindo-a por inteiro, algo espantoso
descobrisse,

nunca saberemos, pois nunca saberemos
por inteiro o que seja um cachorro; quem sabe
da música ele captasse o seu estado puro
número

e sentisse o que nela, mais que racional, não
será humano. No fim, o gramofone murchou,
ficou mudo, mas o cachorro permanece
todo atual.
La fleur épanouie du gramophone par où, amygdale,
la musique passait sans rides ; il y avait aussi le chien,
extatique devant l'appareil ; à défaut d'écouter
la musique

pouvait-il la renifler ? Peut-être même pouvait-il la
voir se détacher en lambeaux, sans l'entendre ;
ainsi en l'écoutant entièrement, découvrait-il quelque
chose de sublime,

nous ne le saurons jamais, car nous ne saurons
jamais entièrement ce qu'est un chien ; qui sait si,
de la musique il ne capture pas son pur état
de nombre

et ressent ce qui, en elle, au-delà de la raison, est
plus qu'humain. Puis le gramophone finit par se faner
dès lors il reste silencieux, mais le chien lui, demeure
toujours le même.
________________

Nipper Dog (panneau émaillé, 1940)
Victor, la Voix de son Maître
...

Uma gaivota viesse


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Uma gaivota viesse
Vienne une mouette


O amigo, em Lisboa, pergunta o que quero de Lisboa;
nada, respondo, não quero senão o que não vem nos
 postais
mais um ou dois postais de lugares onde nunca fui feliz

e, ainda assim, agora e sempre, eu quis, não quero,
 Alberto,
de Lisboa senão o que ela não dá, o que ela guarda e
 é preciso
roubar, a secreta alegria que não cabe nos guias de
 turismo,

quero isso, mais uma ou duas coisas que vêm nos guias
 de turismo.
Vê esses rapazes e moças de olhos azuis? São
 holandeses.
Esses deuses e essas flores azuis? São azulejos. Como
 trazê-los?

De nada valem os antiquários; quando voltamos de
 Lisboa, tudo
o que trazemos, percebemos, está partido, por isso,
 Alberto,
não vale a pena trazer nada, que daí só trazemos, sem
 dar conta,

o que nos parte,
o que nos corta,
mal fechamos a mala, mal abrimos a porta.
Mon ami lisboète me demande ce que j'aime à Lisbonne ;
rien, dis-je, je n'aime rien de ce qui est sur les cartes
  postales,
sauf une ou deux cartes des lieux où j'ai beaucoup souffert

néanmoins, dès lors et toujours, Alberto, si j'ai aimé,
  je n'aime
plus rien de Lisbonne, sauf ce qu'elle refuse, garde et
  qu'il faut
voler, la joie secrète introuvable dans les guides de
  voyage;

oui, ça je l'aime, plus une ou deux choses dans les guides
 de voyage.
Tu vois ces garçons, ces filles aux yeux bleus ?
  Des hollandais.
Ces dieux, ces fleurs bleues ? Des azulejos. Comment
  les emporter ?

Les antiquaires ne servent à rien ; de retour de
  Lisbonne, tout
ce que nous rapportons, on s'en aperçoit, est cassé, aussi
  Alberto,
mieux vaut ne rien rapporter, rends-toi compte, on ne
  rapporte

que ce qui nous brise,
que ce qui nous blesse,
une valise mal fermée, une porte mal ouverte.
________________

Tomas Navarro
Kintsukuroi (2018)
...

Times Old Roman


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Times Old Roman
Times Old Roman


Quer que o diga, não o digo,

o teu nome já não brilha
não o digo sob as cinzas

de janeiros muito antigos
mal respira nos escombros

desse breve apartamento
o teu nome quem diria

não é coisa que se diga
som de um som que

se partira não insista
já não tento já não posso

é simples o que te digo
e te digo sem remorso

calmamente sim repito
sem espanto não o digo

nenhuma pedra se move
rio seco letra morta.
Tu veux que je le dise, je ne le dirai pas,

car ton nom ne brille plus
je ne le dirai pas sur les cendres

des janviers très anciens
il respire mal sous les décombres

de ce petit appartement
ton nom qui le dirait

ce n'est pas une chose à dire
c'est l'écho d'un son qui

s'est brisé, n'insiste pas
je n'essaierai plus c'est impossible

ce que je dis est simple
et je le dis sans remords

calmement oui je le répète
et sans surprise ne le dirai pas

aucune pierre ne bouge
cours à sec lettre morte.
________________

Emilio Isgrò
Cancellisation du manifeste du Futurisme (2012)
...

Tão bonita


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Tão bonita
Si belle


Inútil, minha Hwang Jin-I, dizer ao rio
é linda a lua sobre as colinas
caindo, para vê-la vale deter-se por um instante.

Não vale a pena, desista, é nada tentar conversar,
tentar convencer, tentar o que seja.
De nada adiantaria dizer ao rio que,

chegando à praia, ele não retornará
e nunca mais verá a montanha que passeia
devagar, a árvore que vai no vento.

De que serve, Hwang Jin-I, passar assim,
com tanta pressa, fluir
tão facilmente?
Inutile, chère Hwang Jin-I, de dire au fleuve
que la lune tombant sur les collines est
belle, qu'il est bon de s'attarder un instant pour la voir.

Ça n'en vaut pas la peine, laisse, rien ne sert de parler,
d'essayer de convaincre, d'essayer quoi que ce soit.
Il serait inutile de dire au fleuve

qu’une fois arrivé à la plage, il ne reviendra
ni ne reverra plus jamais la montagne qui passe
avec tant de lenteur, l’arbre qui bouge au gré du vent.

À quoi bon, Hwang Jin-I, de t'en aller ainsi,
avec autant de presse, de filer
si facilement ?
________________

George Henry
Paysage fluvial au clair de lune (1887)
...

Sou eu, me deixa entrar


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Sou eu, me deixa entrar
C'est moi, laisse-moi entrer


Chama-se Wisława Szymborska.
Exausta, a cabeça na pedra, recosta.
Parece, então, ouvir um cochicho;
aproxima um pouco mais o ouvido:

*
Não mais o sono em que, pedra, permaneço há milênios;
desabotoo em portas e janelas; brunindo-me,
faço em corredores claros o que outrora compacta
indiferença; sem os fáceis da matéria lassa, invento
paredes menos ferozes; contorço, sem avesso, oco

que me tornasse mais leve, como acontece aos fetos,
como deve ser sair de um ovo; dói,
porque não há desabrochar suave, em pétalas, quando
se ignora totalmente a primavera e tudo o que se sabe,
não podes imaginar, é o cavo escuro do chão;

porque não se pode ir às apalpadelas, ao vento,
quando se é uma coisa contra a qual o vento se quebra,
águas se quebram; mesmo sem poder abrir-me às cegas,
pois o risco seria quebrar-me, não há senão prosseguir
em trevas, sem ouvidos, sem cheiro, só o peso,

o letargo sem tréguas que só cabem aos que dormem
inorgânicos, aos que são o caroço e em tudo essa noite
que não se arranca, mesmo se, pedras, translúcidas;
ainda assim, persevero; não conte, senhora: assaltei
as chaves com que os minerais se trancam; transudo

os grãos adversos que me vedavam salas varandas
venezianas e a duras penas avanço contra a brutalidade
empedernida; arquiteto-me, revessa, por querer ser
um “ele”, casa aberta a poder dizer como lhe digo agora:
entra!

*
A poeta desperta
ou pensa
que desperta.

Lembra: uma pedra
abrindo-se
a ela.

Está confusa. Que sonho!
Acende um cigarro,
emocionada.

Que belo!
Muito embora a pedra
tenha lhe parecido

um tanto pernóstica.
Elle s’appelle Wisława Szymborska.
Épuisée, elle appuie sa tête contre une pierre.
Elle semble avoir entendu un chuchotement ;
elle rapproche un peu plus son oreille :

*
Assez de ce sommeil où, pierre, je suis restée des millénaires ;
je déboutonne fenêtres et portes ; en me polissant,
je parcours de clairs corridors qui jadis étaient d'une compacte
indifférence ; sans les facilités de la molle matière, j’invente
des murs moins féroces ; je me tords, sans revers, en un creux

qui me rendrait plus fragile, comme il arrive aux fœtus,
comme cela doit arriver au sortir d’un œuf ; avec douleur,
car il n’y a pas d’éclosion agréable, en pétales, dans
l'ignorance totale du printemps et de tout ce que l’on sait,
tu n'imagines pas comme est obscure la cavité du sol ;

car on ne peut pas aller à tâtons, au gré du vent,
quand on est une chose contre laquelle le vent se brise.,
les eaux se brisent ; même sans pouvoir m’ouvrir à l’aveugle,
car je risquerais de me briser, il n’y a qu’à persévérer
dans les ténèbres, sans oreilles ni odeur, avec le poids seul,

la torpeur sans trêve qui ne convient qu’à ceux qui dorment
inorganiques, à ceux qui sont noyau dans cette nuit dont
jamais l’on ne s’arrache, quand bien même, nous serions pierres,
translucides ; pourtant, je persévère ; ne le dites pas, mesdames
que j'ai forcé les serrures des minéraux verrouillés ; je transpire

par tous les grains hostiles qui me barraient salles et
balcons vénitiens et à grand-peine j’avance contre la brutalité
pétrifiée ; je me structure, rebelle, car je veux être une maison
ouverte, un « il », et pouvoir te dire, maintenant ce que je dis :
entre !

*
La poétesse se réveille
ou croit
se réveiller.

Elle se souvient : une pierre
s’ouvrait
en elle.

Elle est confuse. Quel rêve !
Elle allume une cigarette,
émue.

Quelle beauté !
Encore que la pierre
lui ait paru

un peu pédante.
________________

Alessandro Lonati
Portrait de la poétesse Wislawa Szymborska (2023)
...

Sophia De Mello Breyner Andresen


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Sophia De Mello Breyner Andresen
Sophia De Mello Breyner Andresen


Foi Gastão Cruz quem, em Lisboa, me levou
a ela. a velha senhora, a senhora bela;

era um dia diadema, de azul líquido e sim
simultaneamente matemático;

nenhum de nós morreria naquele outono
de arames claros: a hora como que se curvava

quando Sophia falava, e então
todas as palavras eram números mágicos.
Ce fut Gastão Cruz, à Lisbonne, qui m'emmena
auprès d'elle, la vieille dame, la belle dame ;

c'était un jour diadème, d'azur liquide et oui
simultanément mathématique ;

aucun de nous ne devait mourir en cet automne
d'un clair métal : l'heure sembla se courber

quand Sophia se mit à parler, dès lors
tous ses mots devinrent nombres magiques.
________________

Portrait de Sophia de Mello Breyner Andresen
(avec l'aimable autorisation de la famille)
...

Só faço verso bem-feito


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Só faço verso bem-feito
Seuls mes vers sont parfaits


Nada de nuvens, vamos ao ponto:
o Príncipe dos Poetas está morto.

Nunca esteve tão só,
nunca esteve tão sereno.

Morreu muito velho,
morreu quase eterno.

Que os anjos o guardem.
Que vá para o inferno!

Era eu, era meu mano,
era meu mano, era eu,

tanto verso nós cantava,
hoje meu mano morreu.

Elegias.
Elogios.

O Príncipe dos Poetas está frouxo, frio.
Está como sempre esteve:
imóvel como um poste.

E, como nunca antes: aéreo. Mais
que isso, marítimo. Repara:

tem ares de quem navega a todo
pano um seu navio-fantasma.

Morreu há pouco
e cheira já a mofo.

Fechara apenas um olho e já
o dente silencioso, anônimo

do vizinho comia-lhe
o cetro, as insígnias.

Sobre a fronte não lhe pousaram
sequer um louro.

Logo sua biblioteca não será senão
estorvo.

Ele, no entanto, parece em paz, livre
de livros, aduladores e críticos.

Nem poeta, nem príncipe, pode-se dizer
que, morto, acabou encontrando

a decantada página em branco
e que se fez dela esposo. Mal

terminado o baile das bodas,
obra e vida não serão mais

que tabula rasa,
fábula

insignificante de um peso
morto.
Pas un nuage, allons droit au but :
le Prince des Poètes est mort.

Il n'a jamais été aussi seul,
il n'a jamais été aussi serein.

Il est mort très vieux,
il est mort presque éternel.

Que le garde les anges,
Qu'il aille au diable !

C'était moi, c'était mon frère,
c'était mon frère, c'était moi,

nous avons chanté tant de vers,
mon frère est mort, aujourd'hui.

Élégies
Éloges

Le Prince des Poètes est flasque, froid.
Il est comme il a toujours été :
immobile comme un poteau.

Et, comme jamais auparavant : aérien.
Plus encore, maritime. Vois :

on dirait qu'il vogue toutes voiles
dehors sur son navire fantôme.

Il est mort, il y a peu
et il sent déjà le moisi.

Il n'avait pas fermé les yeux que déjà
la dent silencieuse et anonyme

de son voisin commençait de ronger
son sceptre, ses flambeaux.

Ne fut pas même posé sur son front
une couronne de laurier.

Sa bibliothèque ne sera bientôt plus
un obstacle.

Lui, cependant, semble apaisé, libéré
des livres, des flatteurs et des critiques.

Ni poète ni prince, on peut dire
que, mort, il a trouvé enfin

la page blanche tant vantée
et s'en est fait l'époux. Dès

le bal nuptial terminé,
son œuvre et sa vie ne seront plus

qu'une tabula rasa,
le poids

mort d'une insignifiante.
fable.
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Portrait de Camões
peint à Goa (1581)
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