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Heróicas - VIII
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Héroïques - VIII
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Sim, no século XX ainda se saqueiam
cidades. E nos séculos XXI, e XXII e XXIII... Depois do saque violaram a rapariga da sombra nua! Ah! tenho vergonha do sol e da lua. Vergonha das flores de sangue a chorar (porque nem todo o orvalho cai do Ar). Vergonha da sombra a seguir-me no chão de rastos, como um bicho de solidão... Vergonha das nuvens, das pedras que piso, dos olhos das crianças a voarem de riso, dos soluços das mães (o pão que elas comem) e dos uivos dos cães na noite medonha do fuzilamento à luz dos archotes -- com a sombra a tremer no muro do vento. (Mas o pior é que o Homem tanto sujou a morte que até tenho vergonha de morrer.) |
Oui, au 20ème siècle, on saccage encore
des villes. Et aux siècles XXI, et XXII et XXIII... Après la mise à sac ils ont violé la fille dans l'ombre nue ! Ah ! J'ai honte du soleil et de la lune. Honte des fleurs de sang qui pleurent (car la rosée ne tombe pas toujours de l'Air). Honte de l'ombre qui me suit à la trace sur le sol, comme une bête de solitude.... Honte des nuages, des pierres que je foule, des yeux des enfants d'où le rire s'envole, des sanglots des mères (du pain qu'elles mangent) et des aboiements des chiens dans la nuit effroyable de la fusillade à la lueur des torches -- avec l'ombre qui tremble sur le mur du vent. (Mais le pire c'est que l'Homme a tant souillé la mort qu'il finit même par avoir honte de mourir). |
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Pieter Bruegel, le Vieux Jeux d'enfants (1560) |
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