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O Velho da Montanha
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Le vieux de la montagne
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Tudo não é muito. Há para além disso
E um rio corre depois de acabar.
Seja como for, a importância esfolha-se
E a árvore aprende a não amar
As suas folhas, ou não demasiado –
Só o bastante para que nasçam.
Vim para ser como as pedras,
Mas ainda não alcancei esta ciência.
Há ecos, transportes, nada que seja muito;
Precisamente, um rio corre para além disso,
Até ao último fim, o último dia
Chegando à primeira noite
E mais nada precisamente.
É verdade, arrefece. Tudo se torna mais lento.
Mas há coisas que ainda voltam. Coisas.
Já não sei o que são ou como se dizem.
Às vezes, a minha memória não se deixa lembrar;
Outras, acorda luzes que não aconteceram
E, então, és tu que me guias –
Às vezes, estás viva, outras morta,
Porque eu não sei e a memória mo esconde. Coisas.
Que não voltem. Diz-lhes.
E aos outros, diz-lhes que não os abandonei,
Sei onde estão e não os guardo em túmulos.
Diz-lhes, se puderes, que a minha vida foi justa,
Tão-pouco te abandonei a ti. Diz-lhes:
Se te deixei, a isso me obrigou
A usura de outros amores que eram teus,
Diz-lhes a verdade que puderes,
Diz-lhes do paraíso o que vires,
Porque aí hão-de viver,
Na margem que lhes deres
De uma luz que não cesse,
De uma luz que depende de ti,
Se findares, o milagre extingue-se.
O que hás-de dizer é outra coisa,
A mesma coisa sempre nova.
O que te hão-de dizer é a mesma coisa:
A peste no coração, nunca além disso.
Por favor, não voltes. Já sabes tudo.
Que te amo. Deixa-me agora
Cegar, secar, ser parte da montanha.
Enquanto ela não me toma,
Ser nada mais do que este relevo
De veias e ossos,
E o odor senil de urina.
E um rio corre depois de acabar.
Seja como for, a importância esfolha-se
E a árvore aprende a não amar
As suas folhas, ou não demasiado –
Só o bastante para que nasçam.
Vim para ser como as pedras,
Mas ainda não alcancei esta ciência.
Há ecos, transportes, nada que seja muito;
Precisamente, um rio corre para além disso,
Até ao último fim, o último dia
Chegando à primeira noite
E mais nada precisamente.
É verdade, arrefece. Tudo se torna mais lento.
Mas há coisas que ainda voltam. Coisas.
Já não sei o que são ou como se dizem.
Às vezes, a minha memória não se deixa lembrar;
Outras, acorda luzes que não aconteceram
E, então, és tu que me guias –
Às vezes, estás viva, outras morta,
Porque eu não sei e a memória mo esconde. Coisas.
Que não voltem. Diz-lhes.
E aos outros, diz-lhes que não os abandonei,
Sei onde estão e não os guardo em túmulos.
Diz-lhes, se puderes, que a minha vida foi justa,
Tão-pouco te abandonei a ti. Diz-lhes:
Se te deixei, a isso me obrigou
A usura de outros amores que eram teus,
Diz-lhes a verdade que puderes,
Diz-lhes do paraíso o que vires,
Porque aí hão-de viver,
Na margem que lhes deres
De uma luz que não cesse,
De uma luz que depende de ti,
Se findares, o milagre extingue-se.
O que hás-de dizer é outra coisa,
A mesma coisa sempre nova.
O que te hão-de dizer é a mesma coisa:
A peste no coração, nunca além disso.
Por favor, não voltes. Já sabes tudo.
Que te amo. Deixa-me agora
Cegar, secar, ser parte da montanha.
Enquanto ela não me toma,
Ser nada mais do que este relevo
De veias e ossos,
E o odor senil de urina.
Tout n'est pas grand chose. Il y a plus, au-delà
Et la rivière à la fin continue de couler.
Quoi qu'il en soit, il importe de s'en défaire
Et l’arbre apprend à ne pas aimer
Ses feuilles, ou sans excès –
Juste ce qu'il faut pour qu'elles naissent.
Je suis venu pour être comme les pierres,
Mais je n'ai pas encore atteint à cette science.
Il y a des échos, des transports, pas grand chose ;
Une rivière justement, qui coule au-delà
Jusqu'à la fin dernière, jusqu'au dernier jour
Arrivant à la première des nuits
Mais jamais précisément.
C'est vrai, il fait froid. Tout devient plus lent.
Mais il y a des choses qui reviennent encore. Des choses.
Je ne sais ce qu'elles sont, ni comment les dire.
Parfois, ma mémoire a perdu ses souvenirs.
Parfois, elle éveille des lumières qui sont des ombres,
Et c'est toi qui me guides alors –
Parfois, tu es vivante, d'autres fois tu es morte,
Je ne sais, car la mémoire me le cache. Des choses.
Qui ne reviennent pas. Dis-les.
Et aux autres, dis-leur que je ne les ai pas abandonnés,
Je sais où ils sont, sans les garder dans des tombeaux.
Dis-leur, si tu peux, que ma vie a été juste,
Je ne t'ai pas abandonné, à toi non plus. Dis-leur :
Si je te quittais, cela m'obligerait
à faire usage d'autres amours qui sont les tiennes,
Dis-leur la vérité que tu pourras,
Dis-leur du paradis tout ce que tu vois,
Car alors ils devront vivre
Dans la marge que tu leur donnes
D'une lumière qui ne cesse pas,
D'une lumière qui dépend de toi,
Si tu restes, le miracle s'éteint.
Ce qu'ils diront est autre chose.
La même chose toujours nouvelle.
Ce qu'ils te diront est la même chose :
La peste dans le cœur, jamais au-delà.
S'il te plait, ne reviens pas. Déjà tu sais tout.
Tu sais que je t'aime. Maintenant laisse-moi
Sec, aveugle, être une partie de la montagne.
Avant qu'elle ne me prenne,
De n'être rien d'autre, que ce modelé
De veines et d'os,
Et cette sénile odeur d'urine.
Et la rivière à la fin continue de couler.
Quoi qu'il en soit, il importe de s'en défaire
Et l’arbre apprend à ne pas aimer
Ses feuilles, ou sans excès –
Juste ce qu'il faut pour qu'elles naissent.
Je suis venu pour être comme les pierres,
Mais je n'ai pas encore atteint à cette science.
Il y a des échos, des transports, pas grand chose ;
Une rivière justement, qui coule au-delà
Jusqu'à la fin dernière, jusqu'au dernier jour
Arrivant à la première des nuits
Mais jamais précisément.
C'est vrai, il fait froid. Tout devient plus lent.
Mais il y a des choses qui reviennent encore. Des choses.
Je ne sais ce qu'elles sont, ni comment les dire.
Parfois, ma mémoire a perdu ses souvenirs.
Parfois, elle éveille des lumières qui sont des ombres,
Et c'est toi qui me guides alors –
Parfois, tu es vivante, d'autres fois tu es morte,
Je ne sais, car la mémoire me le cache. Des choses.
Qui ne reviennent pas. Dis-les.
Et aux autres, dis-leur que je ne les ai pas abandonnés,
Je sais où ils sont, sans les garder dans des tombeaux.
Dis-leur, si tu peux, que ma vie a été juste,
Je ne t'ai pas abandonné, à toi non plus. Dis-leur :
Si je te quittais, cela m'obligerait
à faire usage d'autres amours qui sont les tiennes,
Dis-leur la vérité que tu pourras,
Dis-leur du paradis tout ce que tu vois,
Car alors ils devront vivre
Dans la marge que tu leur donnes
D'une lumière qui ne cesse pas,
D'une lumière qui dépend de toi,
Si tu restes, le miracle s'éteint.
Ce qu'ils diront est autre chose.
La même chose toujours nouvelle.
Ce qu'ils te diront est la même chose :
La peste dans le cœur, jamais au-delà.
S'il te plait, ne reviens pas. Déjà tu sais tout.
Tu sais que je t'aime. Maintenant laisse-moi
Sec, aveugle, être une partie de la montagne.
Avant qu'elle ne me prenne,
De n'être rien d'autre, que ce modelé
De veines et d'os,
Et cette sénile odeur d'urine.
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Le Caravage Saint Jérôme (1605-1606) |
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