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Modinha do empregado de banco
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Mélopée de l'employé de banque
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Eu sou triste como um prático de farmácia,
sou quase tão triste como um homem que usa costeletas.
Passo o dia inteiro pensando nuns carinhos de mulher
mas só ouço o tectec das máquinas de escrever.
Lá fora chove e a estátua de Floriano fica linda.
Quantas meninas pela vida afora!
E eu alinhando no papel as fortunas dos outros.
Se eu tivesse estes contos punha a andar
a roda da imaginação nos caminhos do mundo.
E os fregueses do Banco
que não fazem nada com estes contos!
Chocam outros contos para não fazerem nada com eles.
Também se o diretor tivesse a minha imaginação
o Banco já não existiria mais
e eu estaria noutro lugar.
sou quase tão triste como um homem que usa costeletas.
Passo o dia inteiro pensando nuns carinhos de mulher
mas só ouço o tectec das máquinas de escrever.
Lá fora chove e a estátua de Floriano fica linda.
Quantas meninas pela vida afora!
E eu alinhando no papel as fortunas dos outros.
Se eu tivesse estes contos punha a andar
a roda da imaginação nos caminhos do mundo.
E os fregueses do Banco
que não fazem nada com estes contos!
Chocam outros contos para não fazerem nada com eles.
Também se o diretor tivesse a minha imaginação
o Banco já não existiria mais
e eu estaria noutro lugar.
Je suis triste comme un préparateur en pharmacie,
Je suis presque aussi triste qu'un homme portant des favoris.
Je passe mon temps à penser à certaines câlineries de femme
mais je n'entends que le tictac des machines à écrire.
Dehors il pleut et la statue de Floriano est magnifique.
Combien de filles dans la vie là dehors !
Et moi qui aligne sur le papier la fortune des autres.
Si j'avais de tels comptes, je ferais tourner
la roue de l'imagination sur les routes du monde.
Et ces chalands de la Banque
qui ne font rien avec ces comptes !
Ils offusquent d'autres comptes de ne rien faire avec eux.
Et si le directeur avait autant d'imagination que moi
la Banque n'existerait plus
et je serais en un tout autre lieu.
Je suis presque aussi triste qu'un homme portant des favoris.
Je passe mon temps à penser à certaines câlineries de femme
mais je n'entends que le tictac des machines à écrire.
Dehors il pleut et la statue de Floriano est magnifique.
Combien de filles dans la vie là dehors !
Et moi qui aligne sur le papier la fortune des autres.
Si j'avais de tels comptes, je ferais tourner
la roue de l'imagination sur les routes du monde.
Et ces chalands de la Banque
qui ne font rien avec ces comptes !
Ils offusquent d'autres comptes de ne rien faire avec eux.
Et si le directeur avait autant d'imagination que moi
la Banque n'existerait plus
et je serais en un tout autre lieu.
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Joan Miró L'addition (1925) |
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