________________
|
A um ti que eu inventei
|
À toi que j'ai inventé
|
Pensar em ti é coisa delicada.
É um diluir de tinta espessa e farta e o passá-la em finíssima aguada com um pincel de marta. Um pesar grãos de nada em mínima balança, um armar de arames cauteloso e atento, um proteger a chama contra o vento, pentear cabelinhos de criança. Um desembaraçar de linhas de costura, um correr sobre lã que ninguém saiba e oiça, um planar de gaivota como um lábio a sorrir. Penso em ti com tamanha ternura como se fosses vidro ou película de loiça que apenas com o pensar te pudesses partir. |
Penser à toi est une chose délicate.
Encre diluée épaisse qui foisonne. et qu'on étale en un lavis très fin avec un pinceau au poil de martre. Grenue pesée de rien d'une balance minimale, Attentif et soigneux treillis de fils d'archal, Protection de la flamme contre le vent, Doux peigne aux cheveux des enfants. Fils à coudre à démêler, laine à carder que personne ne connaît ni ne comprend, vol de mouette comme une lèvre qui sourit. Je pense à toi avec tant de tendresse, es-tu faite de verre ou de cette porcelaine qu'une seule pensée peut briser. |
________________
|
John William Waterhouse Béatrice et Dante (1915) |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire