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Reportagem
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Relation
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O trem estacou, na manhã fria,
num lugar deserto, sem casa de estação: a parada do Leprosário... Um homem saltou, sem despedidas, deixou o baú à beira da linha, e foi andando. Ninguém lhe acenou... Todos os passageiros olharam ao redor, com medo de que o homem que saltara tivesse viajado ao lado deles... Gravado no dorso do bauzinho humilde, não havia nome ou etiqueta de hotel: só uma estampa de Nossa Senhora do Perpétuo Socorro... O trem se pôs logo em marcha apressada, e no apito rouco da locomotiva gritava o impudor de uma nota de alívio... Eu quis chamar o homem, para lhe dar um sorriso, mas ele ia já longe, sem se voltar nunca, como quem não tem frente, como quem só tem costas... |
Le train s'arrêta, par un froid matin,
dans un endroit désert, sans station de gare : l'arrêt de la Léproserie... Un homme en sortit, sans un au revoir, laissant sa malle au bord des rails, il continua son chemin. Sans un adieu... Tous les passagers regardaient alentour, craignant que l'homme qui était descendu n'ait voyagé à côté d'eux... Gravé au dos de l'humble mallette, il n'y avait ni le nom ni l'étiquette d'un hôtel : rien qu'une image de Notre-Dame du Perpétuel Secours... Le train reprit aussitôt sa marche empressée, et le sifflement rauque de la locomotive cria avec impudeur une note de soulagement... J'eus envie d'appeler cet homme, de lui jeter un sourire, mais il était déjà loin, sans jamais vouloir se retourner, comme s'il n'avait rien devant lui, et rien derrière soi... |
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Honoré Daumier Le wagon de troisième classe (1862-1865) |
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