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Impaciência
(Duas variações sobre o mesmo tema) |
Impatience
(Deux variations sur un même thème) |
I
Eu queria dormir longamente… (um sono só…) Para esperar assim o divino momento que eu pressinto, em que hás de ser minha… Mas… e se essa hora não devesse chegar nunca?… Se o tempo, como as outras cousas todas, te separa de mim?!… Então… ah! então eu gostaria que o meu sono, friíssimo e sem sonhos (um sono só…) não tivesse mais fim… II Se eu pudesse correr pelo tempo afora, vertiginosamente, futuro adiante, saltando tantas horas tediosas, vazias de ti, e voar assim até o momento de todos os momentos, em que hás de ser minha!… Mas… e se esse minuto faltar nas areias de todas as ampulhetas?… E se tudo fosse inútil: a máquina de Wells, as botas de sete léguas do Gigante?!… Então… ah!, então eu gostaria de desviver para trás, dia por dia, para parar só naquele instante, e nele ficar, eternamente, prisioneiro… (Tu sabes, aquele instante em que sorrias e me fizeste chorar…) |
I
je voudrais dormir longuement... (rien qu'un sommeil…) pour patienter ainsi jusqu' au moment divin que je pressens, où tu seras ma… Mais… et si cette heure ne devait jamais arriver ?... Si le temps, comme toutes les autres choses, te séparait de moi ?!… Ensuite… ah ! ensuite j'aimerais que mon sommeil, froidissime et sans rêves (rien qu'un sommeil…) n'ait plus de fin... II Si je pouvais courir à travers le temps, pris de vertiges, le futur en avant, sauter par-dessus tant d'heures fastidieuses, vides de ta présence, et voler ainsi jusqu'au moment de tous les moments, où tu seras mienne !… Mais… et si cette minute devait manquer dans le sable de tous les sabliers ?… Et si tout était inutile : La machine de Wells, les bottes de sept lieues du Chat Botté ?!… Ensuite… ah ! ensuite j'aimerais pouvoir revenir en arrière, jour après jour, pour m'arrêter juste à cet instant-là, et rester comme ça, éternellement, prisonnier... (Tu sais, cet instant où tu as souri et qui m'a fait pleurer...) |
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Lucian Freud Portrait de Leigh Bowery (1991) |
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