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Denúncia
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Dénonciation
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Sonharei, no teu seio calmo,
O sonho invisível do cego de nascença.
Dormirei, no teu cerrar de pálpebras,
Como um peixe desliza entre os ramos de árvore
Reflectidos na água.
Dormirei, nas tuas mãos pousadas no meu corpo,
O desejo de te acariciar sem perigo
- não vá tirar-te escamas, borboleta presa.
Dormirei, no teu sexo, a solidão do meu
Ao existir para que eu pense em ti.
Dormirei, na tua vida, a teimosia humana
De um sentido universal para as coisas connosco.
E se, depois, meu amor, formos estéreis,
Se a demora do tempo tiver tido um gesto abandonado,
E a morte, à nossa volta, um moleiro sem trigo,
O mundo que vier inveja-nos
E o nosso espírito há-de perdoar-nos.
O sonho invisível do cego de nascença.
Dormirei, no teu cerrar de pálpebras,
Como um peixe desliza entre os ramos de árvore
Reflectidos na água.
Dormirei, nas tuas mãos pousadas no meu corpo,
O desejo de te acariciar sem perigo
- não vá tirar-te escamas, borboleta presa.
Dormirei, no teu sexo, a solidão do meu
Ao existir para que eu pense em ti.
Dormirei, na tua vida, a teimosia humana
De um sentido universal para as coisas connosco.
E se, depois, meu amor, formos estéreis,
Se a demora do tempo tiver tido um gesto abandonado,
E a morte, à nossa volta, um moleiro sem trigo,
O mundo que vier inveja-nos
E o nosso espírito há-de perdoar-nos.
Je rêverai, contre ton sein calme,
Le rêve invisible des aveugles de naissance.
Je dormirai, sous le clos de tes paupières,
Poisson glissant parmi les branches d'un arbre
Qui se reflètent dans l'eau.
Je dormirai, avec tes mains posées sur mon corps,
Le désir de te caresser sans péril
- ne t'enlèvera pas tes écailles, papillon captif.
Je dormirai, dans ton sexe, la solitude mienne
Existant pour que je puisse penser à toi.
Je dormirai, près de ta vie, l'humaine obstination
D'un sens universel des choses qui sont nôtres.
Après, mon amour, si nous demeurons stériles,
Si ce temps passé ne fut qu'un geste d'abandon,
Et la mort, autour de nous, un moulin sans blé,
Le monde qui vient nous enviera
Et notre esprit devra nous pardonner.
Le rêve invisible des aveugles de naissance.
Je dormirai, sous le clos de tes paupières,
Poisson glissant parmi les branches d'un arbre
Qui se reflètent dans l'eau.
Je dormirai, avec tes mains posées sur mon corps,
Le désir de te caresser sans péril
- ne t'enlèvera pas tes écailles, papillon captif.
Je dormirai, dans ton sexe, la solitude mienne
Existant pour que je puisse penser à toi.
Je dormirai, près de ta vie, l'humaine obstination
D'un sens universel des choses qui sont nôtres.
Après, mon amour, si nous demeurons stériles,
Si ce temps passé ne fut qu'un geste d'abandon,
Et la mort, autour de nous, un moulin sans blé,
Le monde qui vient nous enviera
Et notre esprit devra nous pardonner.
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Egon Schiele Amants (1913) |
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