À tua espera


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À tua espera
À t'attendre


Estou à tua espera
Estou sempre à espera
De esse outro
Que me consome
Que me enche de sonho
E controvérsia.

O outro é TU-EU
Paradoxal oximoro
Impossibilidade ansiosa.

Amar é uma tempestade de areia
Uma bruma vítrea.

Não menos que Penélope
Espero
Vagarosa e muda
Em minhas tarefas.
Je suis là à t'attendre
Toujours là à attendre
De cet autre
Qui me consume
Qui me remplit de rêves
Et de controverses.

L'autre c'est TOI-MOI
Paradoxal oxymore
Impossibilité anxieuse.

Aimer est une tempête de sable
Une brume vitreuse.

Tout autant que Pénélope
J'attends
Nonchalante et muette
En mes travaux.
________________

Ana Hatherly
Sans titre (1971)
...

A silenciosa força das flores


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A silenciosa força das flores
La force silencieuse des fleurs


A silenciosa força das flores
Emana de suas cores
Que são a sua voz
Os seus anúncios
O seu mosaico de intenções
E digressões
Vitais em seus prenúncios

Sua beleza
Sua inestimável fineza
Está
Em seu corpo a corpo com o desejo
Sua façanha é
Inspirar o beijo
Do errante visitante que as fecunda

Silentes
Apelam
Dando gritos de perfume
La force silencieuse des fleurs
Émane de leurs couleurs
Qui sont leur voix,
Leurs annonces,
Leur mosaïque d'intentions
Et de digressions
Vitales en leurs présages

Leur beauté,
Leur inestimable finesse
Est
Dans leur corps à corps avec le désir
Leur tour de force est
D'inspirer le baiser
De l'hôte vagabond qui les féconde

Silencieuses,
Les fleurs appellent
Offrant des cris de parfum
________________

Ana Hatherly
3 grenades (1971/1972)
...

Como nós


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Como nós
Comme nous


Os livros estão sempre sós. Como nós.
Sofrem o terrível impacto do presente. Como nós.
Têm o dom de consolar, divertir, ferir, queimar. Como nós.
Calam a sua fúria com a sua farsa. Como nós.
Têm fachadas lisas ou não. Como nós.
Formosas, delirantes, horrorosas. Como nós.
Estão ali sendo entretanto. Como nós.
No limiar do esquecimento. Como nós.
Cheios de submissão ao serviço do impossível. Como nós.
Les livres sont toujours seuls. Comme nous.
Ils souffrent du choc terrible du présent. Comme nous.
Ils ont le don de consoler, divertir, blesser, brûler. Comme nous.
Ils font taire leur fureur avec leur comédie. Comme nous.
Ils ont des façades lisses ou non. Comme nous.
Magnifiques, délirantes, hideuses. Comme nous.
Ils sont là néanmoins attendant. Comme nous.
Au bord de l'oubli. Comme nous.
Emplis de soumission au service de l'impossible. Comme nous.
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Ana Hatherly
Sans titre (1971)
...

Tisanas (346, 387, 404)


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Tisanas (346, 387, 404)
Tisanes (346, 387, 404)


346
A noite deslumbrava tão grande era a cintilação do céu. Penso em ti. Quero escrever-te, enviar-te meus pensamentos, a tranquila diferença longe do meu corpo que explode na minha escrita levemente selvática. Mas depois desisto. - A renúncia ao desejo é o mais requintado gozo.
346
La nuit éblouissait tant était grande la scintillation du ciel. Je pense à toi. Je veux t'écrire, t'envoyer mes pensées, la tranquille différence loin de mon corps qui explose dans mon écriture, à l'esprit léger et sauvage. Mais ensuite j'abandonne. - Le renoncement au désir est la plus exquise des jouissances.

387
Estou triste e só. Ligo o rádio. Oiço duas das últimas Canções de Strauss. Sinto de uma maneira profunda a sua fluidez cromática, a sua riqueza orquestral. Os metais soam como vibrantes florestas. A voz da cantora é a de uma grande ave solitária. Sinto-me um lobo sem alcateia. Quando se está muito só o gemido transforma-se em uivo.

387
Je suis triste et seul. J'allume la radio. J'écoute deux des derniers Lieder de Strauss. Je ressens profondément leur fluidité chromatique, leur richesse orchestrale. Les cuivres sonnent comme de vibrantes forêts. La voix du chanteur est celle d'un grand oiseau solitaire. En moi je sens un loup sans sa meute. Lorsqu'on est très seul, gémir se transforme en hurlements.

404
Quando eu era uma criança a minha avó levava-me a ver filmes de Buster Keaton, Harold Loyd e Chaplin. Nunca me levou a ver Branca de Neve. Foi um erro. Mas como haveria ela de saber que eu estava condenada a viver rodeada de anões?

404
Lorsque j'étais enfant, ma grand-mère m'emmenait voir des films de Buster Keaton, Harold Loyd et Chaplin. Jamais elle ne m'emmena voir Blanche-Neige. C'était une erreur. Mais comment aurait-elle pu savoir que j'étais condamnée à vivre entourée de nains ?
________________

Ana Hatherly
Sans titre (1972)
...

Visão (Nem céu nem terra...)


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Visão (Nem céu nem terra...)
Vision (Ni ciel, ni terre...)


Nem céu nem terra, só mar e luz,
Como asseveravam os prospectos,
E a solidão alta de uma mulher
À beira-mar. Não pensa em nada.
Dentro dela, só este mar e esta luz.
No hotel, tudo ficou na perfeita ordem
De gavetas pacificas, do armário,
Felizes os postais já escritos,
Tudo perfeito nas escalas e proporções,
A compostura resistiu ao verde hiperbólico
Do pequeno país tropical
Com dupla personalidade.
Não pensa em nada disso a mulher à beira-mar.
A sua calma converge para uma harmonia
Histriónica, ocultando uma desordem unânime
A cuja vontade responde o mar,
Com correntes que puxam a mulher,
Areias que vão traindo a serenidade.
Nada resiste à vontade maior clamando do largo
No dorso de um instante, a mulher cai,
Levada na onda silenciária,
Reconhecendo na areia turbilhonante,
Negra, a matéria última de dias, noites,
Um túnel até ao seu próprio pensamento,
Longínquo, tão ao largo.
E, no interior da onda, no dorso do instante,
Percebe que talvez não tenha agradecido tudo
E a sua vida surge-lhe necessária, mas ausente,
Não há ninguém, ninguém que a resgate.
Então furando a onda, desce a mão,
A mão que a puxa para cima,
Para o céu, para a terra,
Para onde a sua vida a espera,
De pé, à beira-mar.
Enquanto recobra o fôlego,
A mulher procura um rosto.
A quem agradecer a mão:
Olha à volta e não há ninguém.

Ni ciel ni terre, rien que mer et lumière,
Comme l'assuraient les prospectus,
Et la grande solitude d'une femme
Au bord de la mer. Elle ne pense à rien.
En elle seulement cette mer cette lumière.
A l'hôtel, tout était dans l'ordre parfait
Des tiroirs pacifiques, de l'armoire,
Des heureuses cartes postales déjà écrites,
Tout était parfait, à l'échelle, en proportions,
La composition avait résisté au vert hyperbolique
Du petit pays tropical
À la double personnalité.
Elle ne pense à rien de cela, la femme du bord de mer,
Son calme converge vers une harmonie
Histrionique, cachant un désarroi unanime
À la volonté duquel la mer répond,
Avec des chaînes qui tirent la femme,
Des sables qui vont trahissant la sérénité.
Rien ne résiste à la grande volonté qui clame au large.
Au bout d'un instant, la femme tombe,
Emporté par la vague imposant le silence,
Reconnaissant dans le sable noir
tourbillonnant, la matière ultime des jours, et des nuits,
Tunnel vers sa propre pensée,
Très loin, très au large.
Et, au-dedans de la vague, au dos de l'instant,
Elle s'aperçoit peut-être n'avoir pas toujours rendu grâce
Et sa vie lui apparaît nécessaire, mais absente,
Il n'y a personne, personne qui la rédime.
Alors perçant la vague, sa main descend,
Sa main qui la tire vers le haut,
Vers le ciel, vers la terre,
Où sa vie l'attend,
Debout au bord de la mer.
Pendant qu'elle reprend son souffle,
La femme cherche un visage.
Une main pour un merci :
Elle regarde alentour, il n'y a personne.

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Pierre Cécile Puvis de Chavannes
Femme en bord de mer (1887)
...

Tisanas (237 à 243)


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Tisanas (237 à 243)
Tisanes (237 à 243)


237
Parcialmente, a santidade consiste na capacidade de praticar transgressões bem orientadas. Por exemplo: matando em nós os fantasmas tutelares. Sem ternura. É assim que se atinge a múltipla orfandade.
237
La sainteté consiste partiellement dans sa capacité à commettre des transgressions bien ciblées. Par exemple : tuer en nous les fantômes tutélaires. Sans tendresse. C'est ainsi que l'on arrive à l'orphelinat multiple

238
O que pensará uma formiga ao ser contemplada por uma mosca poisada na parede? Quanto mais se pensa no sofrimento mais se compreende que tudo é devido a um incomensurável não-saber.

238
Que penserait une fourmi d'être contemplée par une mouche posée sur le mur ? Plus on pense à la souffrance, plus on comprend que tout est dû à une absence incommensurable.du savoir.

239
Tudo está aqui para alguma coisa, para desempenhar um papel, uma missão, pensamos utilitariamente. Eu, gosto das portas. A porta entreaberta, por exemplo: irá fechar-se? irá abrir-se? dar passagem? Oh subtil porta que tão indiferentemente abres-fechas: nem sei se olho para dentro ou de dentro.

239
Tout est là pour quelque raison, jouer un rôle, remplir une mission, nous pensons toujours utile. Moi, j'aime les portes. Une porte entrouverte, par exemple : se fermera-t-elle ? s'ouvrira-t-elle ? Cédera-t-elle le passage ? Ô porte subtile qui s'ouvre-et-se-ferme si indifféremment : sans savoir si je dois regarder à l'intérieur ou de l'intérieur.

240
Os livros quando são lidos por leitores apaixonados, alegres soltam suas folhas coloridas pelos ares da mente, guardião involuntário em todas as ocasiões. Este é um discurso cuja antiguidade reconstituo ludicamente enquanto escondo a ferida do tempo.


240
Les livres, lorsqu'ils sont lus par des lecteurs heureux et passionnés, délivrent leurs feuilles colorées au souffle de l'esprit, involontaire gardien en toutes occasions. C'est un discours dont je m'amuse à reconstituer l'ancienneté tout en cachant la blessure du temps.


241
Era uma vez uma pessoa que andava sempre com uma palavra debaixo da língua. Quando a tinha na ponta falava, dando pequenos estalos de prazer. Depois lambia os beiços gulosamente. Estamos aqui à espera de quê? Imagina-acção.

241
Il était une fois quelqu'un qui avait toujours un mot sous la langue. Lorsqu'il arrivait sur le bout de celle-ci, il parlait avec de petits claquements de plaisir. Puis il se léchait les babines avec avidité. Nous sommes là à attendre, quoi ? Imaginer-action.

242
Vou de comboio. Penso no terror que nos habita, que nos segue como imensa ignorada cauda. Chegando à estação vejo o meu rosto reflectido no vidro da janela. Olho fixamente o meu próprio rosto.

242
Je vais prendre le train. Je pense à la terreur qui nous habite, qui nous suit comme une immense queue ignorée. En arrivant à la gare, je vois mon visage qui se reflète dans la vitre, à la fenêtre. Je regarde fixement mon propre visage.

243
Ia pela rua fora, como de costume, quando vejo uma porta entreaberta que dava para um corredor muito comprido. Entro. No fundo há uma porta fechada. Bato à porta. Uma voz pergunta: quem é? Sou eu, digo. Eu quem? respondem. E não abrem a porta.


243
Je marchais dans la rue, comme à l'accoutumée, quand j'ai vu une porte entrouverte qui donnait sur un très long couloir. Je suis entrée. Au bout, il y avait une porte fermée. Je frappe à la porte. Une voix demande : qui est-ce ? C'est moi, dis-je. Moi qui ? Me répond-elle. Et l'on ne m'ouvre pas la porte.

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Ana Hatherly
Città (1971)
...

Tisanas (80, 103, 205, 231)


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Tisanas (80, 103, 205, 231)
Tisanes (80, 103, 205, 231)


80
Era uma vez uma história tão impressionante que quando alguém a lia o livro começava a transpirar pelas folhas. Se o leitor fosse muito bom o livro soltava mesmo algumas pequeninas gotas redondas de sangue.
80
Il était une fois une histoire si impressionnante que le livre commençait lorsque quelqu'un la lisait, à transpirer à travers ses feuilles. Et s'il s'agissait d'un très bon lecteur, le livre dégageait même quelques minuscules gouttes arrondies de sang.

103
Sento-me e escrevo. É a minha tisana matinal. Penso no acto de escrever. O real é uma retrospectiva: registar recolher nomear esquecer. A mão obedece é uma bobina de seis pontas quando escreve. Esse é o mundo natural do escritor.

103
Je m'assois et j'écris. C'est ma tisane du matin. Je pense à l'acte d'écrire. Le réel est une rétrospective : enregistrer recueillir nommer oublier. La main obéit elle est une bobine à six pointes lorsqu'elle écrit. C'est le monde naturel de l'écrivain.

205
Era uma vez um gato preto com uns olhos tão verdes que quando passeava pelo bosque dir-se-ia que era uma sombra em que se tinham aberto dois buracos para se poder ver a verdura do verde.

205
Il était une fois un chat noir aux yeux si verts dont on aurait dit qu'il s'agissait lorsqu'il passait par les bois, d'une ombre dans laquelle deux trous avaient été percés pour que l'on puisse y voir la verdure du vert.

231
Dizem alguns: Só aos artistas deveria ser permitido falar acerca da obra de arte. Com efeito, só eles conhecem a desordem, os crimes que ela reclama. Mas tudo são clausuras e a obra deve falar por si.


231
Certains disent : seuls les artistes devraient être autorisés à parler de de l'œuvre d'art. En effet, eux seuls connaissent le désordre, les crimes qu'elle réclame. Mais tous sont cloîtrés et l'œuvre doit parler d'elle-même.

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Ana Hatherly
Sans titre (1971)
...

Tisanas (17, 72, 112, 126)


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Tisanas (17, 72, 112, 126)
Tisanes (17, 72, 112, 126)


17
Era uma vez uma chave que vivia no bolso de um homem. Durante muito tempo desempenhou com honestidade o seu trabalho de abrir portas. Até que um dia descobriu que todo o seu trabalho tinha consistido sempre em abrir portas que já estavam abertas. Quando descobriu isso lançou-se corajosamente para fora do bolso. Caiu no chao. Ficou ali. Passa uma criança vè a chave e diz que coisa tào engraçada
17
Il était une fois une clef qui vivait dans la poche d'un homme. Pendant longtemps, elle s'acquittait de son travail d'ouvreuse de portes avec honnêteté. Jusqu'au jour où elle découvrit que tout son travail avait toujours consisté à ouvrir des portes déjà ouvertes. Lorsqu'elle le découvrit, elle se jeta avec courage hors de sa poche. Tomba sur le sol. Et y resta. Un enfant qui passait par là vit la clé et il se dit qu'une chose aussi drôle ferait bien une petite voiture.

72
Era uma vez uma ausencia que andava em missào de viagem. Quando chegava a uma encruzilhada dava tres voltas sobre si própria para perder por completo a noçào do caminho por onde viera atingindo assim com regularidade as regioes efémeras do esquecimento. Depois regressava a casa.

72
Il était une fois une absence qui avait pour mission de voyager. Lorsqu'elle arrivait à un croisement, elle faisait trois tours sur elle-même et finissait par perdre complètement la notion du chemin par où elle était venue, atteignant ainsi avec régularité les régions éphémères de l'oubli. Puis elle rentrait chez elle.

112
E de noite. Deito-me no chao e penso no meu corpo. Estou no meu corpo a seu lado. Estou do seu lado. Interrogo que queres. Querer é a lei da boca.

112
Et la nuit. Je m'allonge sur le sol et je pense à mon corps. Je suis dans mon corps à côté de toi. Je suis de ton côté. Je demande ce que tu veux. Vouloir est la loi de la bouche.

126
O autor e o leitor: estamos no limiar do prazer. Um de cada lado como anfitrioes esperando tensos. Vivemos a problemática do segredo - se for divulgado deixa de existir se nào for torna-se um horrível tormento. Alguns mestres dizem que o próprio do prazer é nào poder ser dito.


126
L'auteur et le lecteur : nous sommes au seuil du plaisir. Un de chaque côté comme des hôtes, en attente et crispés. Nous vivons dans la problématique du secret - s'il est divulgué, il cesse d'exister, s'il ne l'est pas, il devient un horrible tourment. Certains maîtres disent que le propre du plaisir est de ne pas pouvoir être dit.

________________

Ana Hatherly
Les mystères de l'esprit (1971)
...

Utopias privadas


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Utopias privadas
Utopies privées


Utopias privadas
as palavras
são micro-horizontes
revelação
de um deserto-oceano
que nos enche
de um vazio sem fundo

Embalados por palavras
escutamos
em imagens-falas
o atrevimento do amor
que nos move
 comove
  estrangula

Enlouquecidos pela dor
cobrimo-nos com o barro das palavras
Utopies privées
les paroles
sont des micro-horizons
révélation
d'un désert-océan
qui nous emplit
d'un vide sans fond

Bercés par les mots,
nous écoutons
en images-paroles
l'insolence de l'amour
qui nous émeut
 nous commotionne
  nous étrangle

affolés par la douleur
nous nous recouvrons de l'argile des mots
________________

Ana Hatherly
Escuta o conto profano (1998)
...

Um rio de luzes


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Um rio de luzes
Un fleuve de lumières


Um rio de escondidas luzes
atravessa a invenção da voz:
avança lentamente
mas de repente
irrompe fulminante
saindo-nos da boca

No espantoso momento
do agora da fala
é uma torrente enorme
um mar que se abre
na nossa garganta

Nesse rio
as palavras sobrevoam
as abruptas margens do sentido
Un fleuve de lumières cachées
traverse l'invention de la voix :
il avance avec lenteur
quand soudain
fait irruption un éclair
sorti de nos bouches

Et cet instant étourdissant
du présent de la parole
est un torrent énorme
une mer qui s'ouvre
dans notre gorge

Dans ce fleuve
les mots survolent
les rives escarpées du sens
________________

Ana Hatherly
Sans titre (1974)
...

É evidente...


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É evidente...
C'est évident...


É evidente, há coisas que não se podem dizer
Para não detonar inconveniências,
Cidades em que é preciso não tropeçar,
Esconder quadros com formas proibidas
Não pelo que se vê, mas pelos olhos que os viram
Sobretudo, muitos pensamentos barbitúricos,
Países que importa não deixar adivinhar
Debaixo de janelas que, para todos os efeitos,
Esgotaram todos os dias e noites.
É evidente, decretar que a abundância da terra
Se reduza a cinzas contritas,
Ouvir-te dizer que não queres, não podes
Saber mais nada de mim
E, depois, essa calmaria sem tempestade,
A calmaria sem ser por nada,
Um restolhar de putrescência
Lá onde não resta alma alguma
Ou, então, o secreto relevo do choro,
A sua orografia na respiração,
O seu súbito rapto por falta de ar.
Tudo muito bonito, até esta tristeza jogral,
Vagamente absurda e que dizes sem objecto.
Veremos, veremos se resulta,
Veremos se alguém escapa
Ao cerco de quanto cala
Ou se alguma traição guiará
Palavras incendiárias por uma poterna do coração.

C'est évident, il est des choses qui ne peuvent se dire
Sans être l'occasion de désagréments,
Des villes où il vaut mieux ne pas tomber,
Des images à cacher aux formes interdites
Non pour ce qu'elles montrent mais pour ce que les yeux voient
Et surtout, beaucoup de pensées barbituriques,
Des pays qu'il importe de ne pas laisser deviner
Sous nos fenêtres qui, en tout état de cause,
Ont épuisé tous les jours et les nuits.
C'est évident, décréter que l'abondance de la terre
Se réduit à des cendres contrites,
Laisse entendre que tu ne veux, que tu ne peux plus
Rien savoir de moi
Et puis cette accalmie sans tempête,
Ce calme sans plus de raison,
Le bruissement de la putrescence
Là où il ne reste plus aucune âme
Ou le relief secret des pleurs aussi bien,
Leur orographie dans la respiration,
Leur soudain enlèvement par manque d'air.
Tout cela est très beau, jusqu'à cette tristesse bouffonne,
Vaguement absurde et que l'on dit sans objet.
Nous verrons, nous verrons ce qu'il en résulte,
Nous verrons si quelqu'un va réchapper
Au siège d'un si grand silence
Ou si quelque trahison réussira à conduire
Des mots incendiaires jusqu'à la poterne du cœur.

________________

Karl Schmidt-Rottluff
La percée dans la digue (1910)
...

Quando penso...


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Quando penso...
Quand je pense...


Quando penso
cai a neve em mim
com uma lentidão sobrenatural
 
Não bate leve
como quem chama por mim:
Não bate
não chama
nem sequer cai
 
Paira
suspensa do tecido da matéria
onde só a luz cria o espaço
 
Mas sem luz não há espaço
e devorada por uma réstea de sol
imagino o meu pequeno vulto
lutando com o infinito desacerto-acerto
 
Quando penso
no meu peito estremece
a oferenda íntima
duma fractura oculta
Quand je pense,
en moi tombe la neige
avec une lenteur surnaturelle

Elle ne bat pas légère
comme celui-là qui m'appelle :
Elle ne bat pas
n'appelle pas
ni même ne tombe

Elle flotte
suspendue au tissu de la matière
où seule la lumière crée l'espace

Mais sans lumière il n'y a pas d'espace
et dévorée par un treillis de soleil
j'imagine ma petite silhouette
luttant avec l'infini des prises-méprises

Quand je pense,
dans ma poitrine trésaille
l'offrande intime
d'une fracture occulte
________________

Ana Hatherly
Sans titre (1975)
...

Pensar é encher-se de tristeza...


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Pensar é encher-se de tristeza...
Penser est se remplir de tristesse...


To think is to be full of sorrow
Keats, Ode to a nightgale

Pensar é encher-se de tristeza
e quando penso
não em ti
mas em tudo
sofro

Dantes eu vivia só
agora vivo rodeada de palavras
que eu cultivo
no meu jardim de penas

Eu sigo-as
e elas seguem-me:
são o exigente cortejo
que me persegue

Em toda a parte
ouço seu imenso clamor
Penser est être empli de chagrins
J. Keats, Ode à un rossignol

Penser est se remplir de tristesse
et lorsque je pense
non pas à toi
mais à tout
Je souffre

Avant je vivais seule
dès lors je vis entourée de mots
que je cultive
dans mon jardin des peines

je les suis
et ils me suivent :
ils sont le cortège exigeant
qui me poursuit

En tous lieux
J'entends leur gémir immense
________________

Ana Hatherly
Sans titre (1996)
...

Os gumes da palavra


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Os gumes da palavra
Le tranchant des mots


A fala
dá a conhecer
o ardor da palavra
o frio fio de seus gumes

A palavra percorre o ar
entra em nosso peito docemente
ou então agudamente
ferindo
agredindo
destruindo tudo

A palavra é
uma vertigem de espuma
mas quando quer
penetra a fractura íntima do sentir
desvenda o imenso mal
o puro escândalo de existir.
Le verbe
nous fait connaître
l'ardeur des mots
le fil froid de leurs lames

La parole parcourt l'air
entre au sein de nous avec douceur
ou encore en pointe
blessant
agressant
détruisant tout

La parole est
un vertige d'écume,
mais lorsqu'elle veut
pénétrer la fracture intérieure du sentiment,
elle dévoile le mal immense,
le pur scandale d'exister.
________________

Ana Hatherly
Paix (1987)
...

As raízes...


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As raízes...
Les racines...


As raízes tornaram-se tão aéreas
Como a folhagem
E tu és agora uma das Mães.
Erro de túnel em túnel,
As vísceras da terra,
E cada escuridão é apenas o umbral
De uma outra ainda mais profunda.
Procuro-te - se não te encontro
É porque não sentes a minha falta.

Les racines devenues très aériennes
Comme le feuillage
Tu es maintenant l'une des Mères.
Je divague de tunnel en tunnel,
Dans les viscères de la terre,
Et chaque obscurité n'est que le seuil
D'une autre encore plus profonde.
Je te cherche - si je ne te trouve pas
C'est que tu n'éprouves pas mon absence.

________________

Sylvie Loeb
Arbre - 19 (2010)
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Nuage des auteurs (et quelques oeuvres)

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