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Inverno
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Hiver
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à Susana Morais
No dia em que fui mais feliz eu vi um avião se espelhar no seu olhar até sumir de lá pra cá não sei Caminho ao longo do canal faço longas cartas pra ninguém e o inverno no Leblon é quase glacial. Há algo que jamais se esclareceu: onde foi exatamente que larguei naquele dia mesmo o leão que sempre cavalguei? Lá mesmo esqueci que o destino sempre me quis só no deserto sem saudades, sem remorsos, só sem amarras, barco embriagado ao mar Não sei o que em mim só quer me lembrar que um dia o céu reuniu-se à terra um instante por nós dois pouco antes do ocidente se assombrar |
à Susana Morais
Le jour où je fus le plus heureux je vis un avion se refléter dans tes yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse pour aller où, je ne sais pas. Je marche le long du canal je fais de longues lettres pour personne et l'hiver à Leblon est presque glacial. Il y a une chose qui n'a jamais été clarifié. Où exactement ai-je laissé partir Ce jour-là, le lion que j'avais toujours chevauché ? Dès lors, j'ai oublié que le destin m'a toujours voulu seul dans le désert sans désir, sans remords, seul sans attaches, bateau ivre en mer. Je ne sais pas ce qui en moi veut seulement me rappeler qu'un jour le ciel a rejoint la terre pour un moment, pour nous deux, juste avant que l'ouest ne s'assombrisse. |
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Mario Sironi Cheval blanc et jetée (1920) |
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