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Poema
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Poème
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Se morro
o universo se apaga como se apagam
as coisas deste quarto
se apago a lâmpada:
os sapatos-da-ásia, as camisas
e guerras na cadeira, o paletó-
os-andes,
bilhões de quatrilhões de seres
e de sóis
morrem comigo.
Ou não:
o sol voltará a marcar
este mesmo ponto do assoalho
onde esteve meu pé;
deste quarto
ouvirás o barulho dos ônibus na rua;
uma nova cidade
surgirá de dentro desta
como a árvore da árvore.
Só que ninguém poderá ler no esgarçar destas nuvens
a mesma história que eu leio, comovido.
Si je meurs
l'univers s'éteint comme s'éteignent
les choses dans cette chambre
si j'éteins la lampe :
Les savates-asiatiques, les chemises
en guerre sur la chaise, le paletot-
des-andes,
des billions de quadrillions d'êtres
et de soleils
meurent avec moi.
Ou non :
le soleil viendra marquer
ce même endroit du plancher
où était posé mon pied ;
de cette chambre
tu entendras le bruit des bus dans la rue ;
une nouvelle cité
émergera de l'intérieur d'elle-même
comme un arbre de l'arbre.
Cependant personne ne pourra lire, avec la même émotion,
cette histoire que je lis dans les nuages qui s'effilochent.
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Domenico Gnoli La chemise repassée (1957) |
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